12/02/2020 reseauinternational.net  5 min #168905

Deviendrons-nous tous myopes ?

par Marie-France de Meuron.

La myopie est un trouble de la vision qui voit net de près et trouble de loin. Comme nous pouvons le lire sur  Elsevier, la myopie est le nouveau mal du siècle. À un autre niveau, on peut se poser la question : Qu'en est-il du regard ? Comment le myope porte-t-il son regard sur la réalité ?

Pas étonnant que la myopie s'amplifie dans notre civilisation dans la mesure où nous imposons à nos yeux des heures sur des téléphones portables ou sur des écrans d'ordinateurs. C'est comme si nous vissions le regard sur une certaine distance, à quoi s'ajoute le fait que nous en oublions de cligner des yeux. Ainsi, ils manquent de gymnastique pour les entretenir, ce qu'ont compris ceux qui pratiquent le yoga des yeux ou la méthode Bates.

Mais la myopie est aussi une vue courte sur la matière condensée et l'infiniment petit. Depuis quelques semaines, une attention énorme se porte et se concentre sur le coronavirus et tous les moyens pour le contenir, si possible le maîtriser. Comment se fait-il que l'être humain, micro-univers possédant des pouvoirs énormes, se laisse envahir pareillement par une entité porteuse de quelques gènes, entité physique certes mais qui suscite tant de réactions sur plusieurs plans, psychiques, affectifs et rationnels ?

Pour aller dans le sens de mes propos, on découvre dans un lac brésilien un nouveau virus plus petit que les virus ordinaires et qui reçut le nom de yaravirus. Comme le signale un virologue faisant partie de l'équipe des chercheurs, on a besoin de comprendre le fonctionnement des virus. Ce qui interpelle très fort, c'est que pendant la même période, la forêt amazonienne subit de graves dommages sans qu'on se soucie de toutes les populations qui y vivent, humaines, animales ou végétales.

Dans le même temps, il se développe un drame sur plus d'un pays, très peu relevé et encore moins développé par les médias :  l'attaque de criquets en Afrique de l'Est. On peut dire qu'il s'agit d'une épidémie d'insectes qui envahissent d'énormes étendues sans qu'on ait besoin de microscope pour les étudier! Alors qu'on dépense des millions pour faire un vaccin dans les règles de l'art - qui sera prêt une fois l'épidémie passée - les moyens scientifiques pour limiter les criquets ne semblent pas intéresser autant les états. Tout ce que j'ai lu est la possibilité de répandre des pesticides, ce qui affaiblit encore plus ces pays. On en est à demander  l'aumone comme le fait l'ONU.

Les criquets menacent même les avions comme nous en informe l'article : « Le mois dernier, un essaim de criquets a forcé un avion de ligne à dévier de sa route en Éthiopie«. Alors pourquoi ne pas être plus curieux pour investir des fonds et des savoirs humains pour mettre au point à grande échelle des solutions pertinentes, par exemple au niveau biologique ou électromagnétique ?

Il est temps que les dirigeants de notre monde se préoccupent de l'infiniment grand pour fournir davantage d'intérêts et de ressources à l'étude des forces universelles plutôt que de nous confiner à une organisation de gouvernance mondiale soumise à un système financier qui nous limite et nous restreint.

Le yaravirus nous lance un clin d'oeil car son nom fait référence à Iara, une sirène de la mythologie brésilienne. Ainsi, le monde concret microscopique rejoint l'univers symbolique...

 bbc.com

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Un nouveau et mystérieux virus découvert dans un lac artificiel au Brésil

Selon une étude qui doit encore être approuvée par d'autres experts, ce virus est composé à 90% de gènes inconnus de la science.

Il est aussi mystérieux que la sirène qui lui prête son nom. Le yaravirus, en référence à la figure mythologique brésilienne Iara, a été découvert dans un lac artificiel au Brésil et constitue une « nouvelle lignée de  virus amibien avec une origine et une phylogénie [l'étude des relations de parenté entre êtres vivants] déroutantes », écrivent les scientifiques

le 28 janvier dernier  dans une étude pré-publiée sur Biorxiv et qui doit encore être relue et approuvée par d'autres experts.

En effet, le virus est composé à 90% de gènes qui n'ont jamais été décrits par les scientifiques. Ils sont donc inconnus des chercheurs. Sur les 74 gènes du virus détectés par les chercheurs, seuls six sont référencés dans une base publique.

Petit et rare

Ce virus qui a infecté une amibe, un micro-organisme, est plus petit que les virus qui les infectent d'ordinaire. Certains de ses gènes ressemblent toutefois à ceux présents dans les « virus géants ». Les scientifiques ne peuvent que spéculer pour l'instant sur ce qu'est réellement le yaravirus. Ils suggèrent qu'il pourrait s'agir du premier cas isolé d'un groupe inconnu de virus amibiens, ou potentiellement d'un type lointain de « virus géant » qui aurait d'une manière ou d'une autre évolué en une forme réduite.

Cette découverte met alors en évidence « à quel point on a encore besoin de comprendre » le fonctionnement des virus, souligne Jônatas Abrahão, virologue de la Federal University of Minas Gerais, qui fait partie de l'équipe de chercheurs, au magazine spécialisé  Sciencemag.

« Les approches métagénomiques ont également témoigné de la rareté du yaravirus dans l'environnement«, ajoutent les scientifiques dans l'étude.

 Marie-France de Meuron

source :  mfmeuron.blog.tdg.ch

 reseauinternational.net

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