L'Agence russe de biomédecine a annoncé avoir développé un traitement contre le Covid-19 combinant un antipaludéen, la Méfloquine, et des antibiotiques, sur le modèle de travaux menés en Chine et en France.
Les recherches menées en Chine et en France sur le potentiel de médicaments antipaludéens comme remède au Covid-19 ont inspiré l'Agence fédérale russe de biomédecine, qui a annoncé la mise en place d'un protocole pour le traitement de l'infection à coronavirus.
Le Centre de recherche Farmzachtchita, relevant de l'Agence fédérale russe de biomédecine, a conçu un schéma de traitement de l'infection à coronavirus sur la base d'un médicament contre le paludisme, la Méfloquine, combiné à des antibiotiques.
«Ce médicament à haute sélectivité bloque l'effet cytopathique du coronavirus dans les cellules et inhibe sa réplication ; l'effet immunosuppressif de la Méfloquine empêche quant à lui la réponse inflammatoire causée par le virus. L'ajout de macrolides et de pénicilline synthétique bloque non seulement la formation du syndrome bactérien et viral secondaire, mais permet également d'augmenter la concentration d'agents antiviraux dans le plasma sanguin et les poumons. Cela fournit un traitement efficace aux patients atteints de l'infection à coronavirus de gravité variable», a expliqué Veronika Skvortsova, chef de l'agence, dans des propos rapportés par l'agence Ria Novosti.
La Méfloquine pourrait aussi être utilisée de façon préventive pour «contrôler efficacement» l'épidémie, selon la scientifique.
La semaine précédente, le service de presse du ministère russe de la Santé a annoncé que le séquençage du génome du coronavirus responsable du Covid-19 avait été réalisé, ouvrant la voie à la conception d'un vaccin.
L'épidémie de Covid-19 progresse en Russie, où 1 264 cas de coronavirus ont été enregistrés, une hausse de 228 cas en 24 heures.
Plusieurs traitements expérimentés en France et en Europe
En France, le traitement combinant un antipaludique, l'hydroxychloroquine, à l'azithromycine (un antibiotique) a été promu par le professeur Didier Raoult, directeur de l'Institut Hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée infection, provoquant un intense débat en France et à l'international sur l'efficacité de ce protocole contre le Covid-19.
Cette molécule a été ajoutée, avec d'autres traitements potentiels, à l'essai européen Discovery, lancé dans plusieurs pays, pour tester quatre médicaments sur 3 200 patients dont 800 cas graves en France.
«Vous savez, il n'existe hélas aucun traitement spécifique contre le coronavirus qui ait fait ses preuves», a rappelé le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre le 28 mars, appelant la population à la patience.
En attendant les résultats des essais cliniques, le ministre de la Santé a cependant autorisé la prescription dérogatoire de l'hydroxychloroquine à l'hôpital pour les cas graves de Covid-19, le temps que les études menées sur le médicament et d'autres traitements candidats prouvent leur efficacité.
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