Les présidents russe et américain ont évoqué la chute des cours du brut lors d'une conversation téléphonique. Ils estiment que l'effondrement des cours n'est pas dans leur intérêt et ils ont chargé leurs ministres d'entamer des négociations.
Vladimir Poutine et Donald Trump ont discuté de la situation des marchés pétroliers et de la propagation du coronavirus lors d'un appel téléphonique lundi 30 mars. Au cours de cet entretien, les présidents russe et américain ont aussi décidé de charger leurs ministères de l'Energie de poursuivre les discussions sur les marchés mondiaux du pétrole, selon une déclaration du Kremlin.
Le Kremlin a également fait savoir que les deux présidents étaient convenus de poursuivre leur dialogue personnel, mais sans annoncer de calendrier pour ces discussions.
Peu avant cette conversation téléphonique, lors d'un point presse à la Maison Blanche, le président américain avait estimé que l'Arabie saoudite et la Russie «étaient toutes deux devenues folles» dans leur guerre des prix du brut et avait déclaré : «Je n'aurais jamais pensé dire que nous devrions peut-être augmenter le prix du pétrole, parce que c'est le cas.»
Il a également annoncé des pourparlers entre l'Arabie saoudite et la Russie ainsi que son intention d'y participer. Donald Trump s'était d'abord félicité de la baisse des prix du pétrole qui, selon lui, profite aux Américains et avait déclaré : «Les gens paieront 99 cents le gallon [environ 3,8 L] d'essence. C'est incroyable à bien des égards, cela aidera les transporteurs.»,
Mais lors de la conférence de presse à la Maison Blanche, il aussi estimé que l'effondrement des cours nuisait à l'industrie pétrolière américaines et que la guerre des prix du brut allait causer la perte de milliers d'emplois aux Etats-Unis.
Donald Trump avait déjà annoncé, le 19 mars, qu'il était prêt à intervenir au moment opportun pour tenter de mettre un terme à l'effondrement des cours de l'or noir.
Au début du mois, la fin de la coopération entre l'Arabie saoudite et la Russie entamée en 2016 pour limiter la production de pétrole et en soutenir les cours avait abouti à une brutale surabondance de l'offre. Cette dernière, cumulée à un très fort recul de la demande lié aux effets de la pandémie mondiale du nouveau coronavirus, avait entraîné un effondrement des cours du brut vers un seuil bas qui n'avait plus été atteint depuis près de 20 ans.
Depuis, le brut de référence aux Etats-Unis, WTI (West Texas intermediate) a chuté aux environs de 20 dollars le baril et le Brent de la Mer du Nord de 25 dollars.
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