07/04/2020 europalestine.com  4 min #171887

7 avril : Journée mondiale de la santé ! Quand les capitalistes spéculent sur les pandémies !

Saviez vous que l'on peut spéculer sur les pandémies ? C'est à dire gagner de l'argent en investissant dans des "pandemic bonds" (obligations pandémies) ?
En cette journée mondiale de la Santé, il est utile de le savoir.


Dans notre système, on peut tout exploiter, y compris les pandémies.
Et pas seulement en en profitant pour rogner sur les droits des travailleurs, ou les libertés individuelles, mais aussi en misant sur les épidémies, et en empochant de l'argent public !

"Depuis 2017, la Banque mondiale permet d'acheter des obligations qui peuvent rapporter jusqu'à 11 % d'intérêts par an, sous prétexte de lutte contre les pandémies dans les pays pauvres, notamment. Si une pandémie se déclare, ils perdent leur mise. Mais tout est prévu, les critères de déclenchements sont très restrictifs.

Malgré de multiples crises sanitaires comme la rougeole ou Ebola en Afrique, qui ont fait des centaines de milliers de morts, ils n'ont jamais rien versé, et ont empoché plusieurs dizaines de millions d'euros d'intérêts. A l'heure où le Covid-19 fait des dizaines de milliers de morts et touche 180 pays, aucun centime n'a été déboursé.", analyse le site de "Révolution"..

"Tout est bon pour ponctionner de l'argent public, même les désastres, la souffrance, les maladies et les morts. Les « pandemic bonds », dont le nom suffit pour en démontrer le cynisme, ne sont qu'un prétexte de plus pour enrichir des capitalistes dont la fortune dépasse déjà l'entendement. La Banque mondiale vend des obligations à des investisseurs qui touchent par la suite des « coupons », c'est-à-dire un rendement annuel.

Comme le souligne La Tribune, la banque mondiale a levé 320 millions d'euros d'investissements auprès de gestionnaires d'actifs comme Amundi, appartenant au Crédit Agricole, entre autres. Deux catégories d'obligations sont émises : une rapportant 6,5 % d'intérêts et qui ne fait perdre que 16,67 % du capital investi, et l'autre rapportant 11 %, mais qui risque la totalité de la somme. La première catégorie illustre de manière flagrante que ces « pandémic bonds » sont bel et bien un prétexte : la somme des intérêts perçus depuis 2017 - 96 millions d'euros - dépasse la somme qui serait versée en cas d'épidémie.

Mais ce n'est pas tout. Les critères de déclenchement des versements sont très restrictifs et tristement morbides. Il faut que l'épidémie en question dépasse un certain nombre de morts qui varie selon les régions du monde et qu'elle atteigne une certaine vitesse de propagation. Ces critères entrent en contradiction avec le prétexte initial formulé par la Banque mondiale : « un moyen d'aider à empêcher qu'une maladie infectieuse très grave ne devienne une pandémie ». Dans les faits, le virus doit causer des milliers de morts et se propager dans plusieurs pays pour que le financement soit déclenché, donc qu'il devienne précisément une pandémie.


L'épidémie d'Ebola en 2018, au Congo, n'était apparemment pas assez grave pour que nos riches gagnent un peu moins, grâce à ces « pandemic bonds ». Les 140 000 vies emportées par la rougeole la même année, en grande majorité des enfants de moins de cinq ans, ne devaient pas être assez importantes pour eux.

De plus, le délai entre l'apparition du foyer épidémique et le déclenchement du financement doit être de 3 mois ! Durant cette période, le Covid-19 s'est étendu à 180 pays et a tué plus de 70 000 personnes. Mais ce n'est pas suffisant pour la Banque mondiale : elle a repoussé l'échéance de deux semaines et demie afin de vérifier si la pandémie était bien une pandémie, et que les critères étaient remplis. Autrement dit, les chances de voir la couleur de cet argent un jour paraissent aussi minces que l'humanité de nos investisseurs. En juillet 2020, les « bonds » arriveront à échéance, et ils récupéreront leur mise de départ, accompagnée de plusieurs dizaines de millions d'euros d'intérêts - en pleine période de pandémie."

"Saluée comme une innovation à son lancement, l'initiative de la Banque mondiale pour multiplier les sources de financements de la lutte contre les pandémies ne s'annonce pas comme un succès. Pour les victimes, l'efficacité du dispositif laisse à désirer. Les fonds débloqués sont trop faibles, trop incertains et surtout ne devraient arriver au mieux que 12 semaines après le début de l'épidémie, donc bien trop tard.", souligne pour sa part le journal Les Echos.

Voilà comment sont utilisés les fonds publics qui devraient être investis en masse dans les hôpitaux, dans la recherche et plus largement dans les services publics, conclut l'article.

Sources : Les échos &  marxiste.org

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