09/04/2020 ism-france.org  4 min #172027

Déclaration de l'Ism sur l'enquête du Fbi

Le Fbi a enquêté sur des Américains soutenant les droits des Palestiniens

Par Ali Abunimah
06.04.2020 - Le FBI a mené des enquêtes « antiterroristes » autour de citoyens américains parce qu'ils soutenaient les droits des Palestiniens, révèlent des documents entrés en possession de The Intercept (1). Initiées en 2004, ces enquêtes se sont concentrées sur des activistes engagés au sein du International Solidarity Movement (ISM) à Saint-Louis (Missouri) et à Los Angeles.

7 novembre 2003. Des activistes du Mouvement pour la solidarité internationale (MSI) tentent d'empêcher un bulldozer de l'armée israélienne de bloquer l'entrée du camp de réfugiés de Balata, en Cisjordanie occupée. (Photo : Abed Omar Qusini Reuters)
Certaines indications révèlent que, un peu partout dans le pays, des bureaux du FBI ont été impliqués dans la surveillance de citoyens américains uniquement sur la base des opinions politiques de ces derniers.

Il ressort également que, selon toute apparence, ces enquêtes ont été coordonnées ou effectuées pour le compte d'Israël.

« Alors que les enquêtes pourraient être perçues comme inoffensives puisque, finalement, elles n'ont découvert aucune preuve de terrorisme, ils s'inscrivent dans une facette sombre de l'histoire du FBI », écrit Chip Gibbons, de The Intercept.

« ISM s'est avéré être exactement ce qu'il prétendait être - entièrement non violent - ce qui n'a pas empêché le FBI de s'obstiner à justifier ses enquêtes par des conceptions tout à fait paranoïaques sur les associations politiques. »

« Le FBI a qualifié certaines formes de discours de preuves de terrorisme », ajoute Gibbons.

Les enquêtes n'ont été révélées qu'après que le FBI a rendu publiques des centaines de pages de documents suite à une requête concernant la liberté d'information introduite en 2015.

Mais ce n'est qu'au terme d'une action en justice que le gouvernement a transmis les documents à The Intercept à la fin de l'an dernier.

La première enquête, à Saint-Louis, visait deux activistes, dont l'un s'appelle Mark Chmiel, l'autre est resté anonyme.

Tous deux avaient fait partie d'une délégation de l'ISM en Cisjordanie occupée en 2003.

« Lors de la présence de la délégation dont Chmiel faisait partie, des soldats israéliens ont ouvert le feu sur une manifestation palestinienne et ont blessé l'un des activistes de Saint-Louis », rapporte The Intercept.

Feue la survivante de l'Holocauste, Hedy Epstein, faisait également partie de cette délégation.

Plus tard, Epstein a  décrit l'horreur et l'impression de viol qu'elle a éprouvées d'avoir été « fouillée dans ses parties les plus intimes » à l'aéroport Ben Gourion.

En dépit d'une enquête qui a duré deux ans, le FBI a conclu que les activistes de Saint-Louis n'avaient enfreint aucune loi et n'avaient en aucun cas posé de menace à la sécurité nationale.

« Des notes manuscrites griffonnées dans les marges des deux dossiers du FBI disent 'aucune trace de preuve' », rapporte The Intercept.

On ne voit pas très bien pourquoi l'enquête de Saint-Louis s'était uniquement concentrée sur deux activistes en particulier, alors que de nombreux autres activistes de cette même ville avaient également participé aux missions de l'ISM.

S'appuyer sur des islamophobes

La deuxième enquête d'envergure sur le MSI a été lancée par l'antenne locale du FBI à Los Angeles, des mois après l'enquête de Saint-Louis.

Il s'agissait d'une « enquête concernant une entreprise terroriste » telle qu'on en lance habituellement contre des groupes soupçonnés de recourir à la violence pour atteindre leurs objectifs.

« Une fois encore, tout au long des documents se rapportant à l'enquête, le FBI a confondu opinions politiques et terrorisme », fait remarquer The Intercept.

Le FBI s'est concentré sur la façon dont certains membres de l'ISM défendaient des opinions anticapitalistes tout en éprouvant de la sympathie pour les droits des Palestiniens.

Aux yeux du FBI, révèlent des documents gouvernementaux, cette association d'opinions politiques « est un motif de crainte que les membres d'ISM ne soient éventuellement manipulés, ou encore soumis à des pressions - à moins qu'ils ne le fassent délibérément - voire qu'ils ne soient les pourvoyeurs financiers d'actes de terrorisme ».

Pour suivre le groupe à la trace, l'antenne de Los Angeles s'est servie d'informateurs secrets et a même noté les affiliations religieuses et ethniques des activistes aussi bien palestino-américains que judéo-américains.

Les bureaux du FBI dans tout le pays ont également suivi des pistes et collecté des indices, parfois aidés par les polices locales.

(...)

Retrouvez cet article dans son intégralité sur le site  Charleroi pour la Palestine.

(1)  theintercept.com

Source :  Charleroi pour la Palestine

 ism-france.org

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