25/04/2020 tlaxcala-int.org  3 min #172910

Entretien avec Maître Olfa Ouled, avocate de la défense des prisonniers sahraouis du groupe Gdeim Izik au sujet la pandémie du Covid-19

Por un Sahara libre

PUSL.- Maître Olfa Ouled, avocate française rattachée au barreau de Paris, qui représente, depuis 2016, 18 des prisonniers politiques sahraouis connus sous le nom de Groupe Gdeim Izik, est particulièrement inquiète du sort de ses Clients au regard de la pandémie du Covid-19.

Le cas du groupe dit de Gdeim Izik illustre les multiples violations de la loi par les autorités marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental. La détention arbitraire est la règle et non l'exception lorsqu'elle est appliquée à la population sahraouie et aux militants des droits de l'homme.

L'ensemble de ces clients ont été enlevés, détenus et torturés, pendant le démantèlement du camp de Gdeim Izik et après.

Après un procès militaire et un procès civil, 8 d'entre eux ont été condamnés à perpétuité et 11 autres à des peines variant entre 20 et 30 années de prison.

Dans la note d'information publiée le 16 mars 2020, Penal Reform International rappelle : « Certes, des mesures légitimes en cas d'urgence peuvent être nécessaires pour prévenir de nouvelles flambées du COVID-19 dans les prisons. Pour autant, les autorités doivent veiller au respect des droits de l'homme. En ce moment anxiogène, il est d'autant plus nécessaire que les gens ne soient pas coupés du monde extérieur, qu'ils ne se retrouvent pas en isolement cellulaire et, surtout, qu'ils aient accès à des informations et à des soins de santé adéquats - équivalents à ceux disponibles dans la société ».

Maître Ouled, êtes-vous particulièrement inquiète pour ces prisonniers confrontés à la pandémie du Covid-19 et les conditions de détention qu'ils subissent?

La pandémie actuelle fait craindre une aggravation de la situation de tous les prisonniers politiques sahraouis et notamment des prisonniers que je représente. Ils ont tous des problèmes de santé suite aux tortures qu'ils ont subies et n'ont pas accès à des médecins. Ils sont donc soumis à un risque d'exposition plus élevé au Covid-19.

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a appelé à la libération de « toute personne détenue sans fondement juridique suffisant, y compris les prisonniers politiques et les personnes détenues simplement pour avoir exprimé des opinions critiques ou dissidentes (...). Une fois libérées, ces personnes devraient être soumises à un examen médical et des mesures devraient être prises pour veiller à ce qu'elles reçoivent les soins et le suivi nécessaires, y compris un suivi médical ».

Cet appel a également été relayée par l'Observatoire marocain des prisons (OMP) qui a appelé l'administration pénitentiaire à libérer les prisonniers d'opinion et militants jugés pacifiques. Selon l'OMP, un «manque flagrant d'infrastructures et de personnel médical» peut en effet conduire à une large diffusion du COVID-19 dans les prisons marocaines.

Les conditions dans les prisons marocaines où mes Clients sont détenus ne garantissent pas l'accès aux mesures d'hygiène les plus élémentaires.

Les prisons sont surpeuplées comme l'OMP l'a déjà souligné, ce qui, selon l'Organisation Mondiale de la Santé, est également un facteur de risque accu d'exposition.

Je pense que ces prisonniers devraient être libérés et recevoir les soins de santé nécessaires et adéquats qui leur ont été refusés depuis leur arrestation.

Certains des prisonniers de Gdeim Izik sont en isolement prolongé depuis plusieurs années maintenant, est-ce que cela aggrave la situation?

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Courtesy of  Por un Sahara Libre
Source:  porunsaharalibre.org
Publication date of original article: 24/04/2020

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