11/05/2020 reporterre.net  3 min #173722

La hausse des concentrations de Co2 pourrait nuire à nos capacités cognitives

La raison ? Respirer de l'air fortement concentré en CO2 augmente le niveau de dioxyde de carbone dans le sang, ce qui réduit la quantité d'oxygène dans le cerveau. À terme, cela peut augmenter l'anxiété et altérer les facultés cognitives des êtres humains. Problème : depuis le début de l'ère industrielle, la concentration de CO2 dans l'atmosphère augmente. En mai 2019, un taux record de 414 parties par million (ppm) a été mesuré à Hawaï. Selon le Giec, si les émissions de gaz à effet de serre poursuivent leur trajectoire actuelle, le taux de CO2 dans l'atmosphère pourrait atteindre 930 ppm en 2100, voire plus dans les zones urbaines.

Dans un tel cas de figure, les concentrations de dioxyde de carbone en intérieur pourraient atteindre un niveau alarmant : jusqu'à 1.440 ppm, selon les auteurs de cette étude. « C'est ahurissant de voir là quel point les niveaux de concentration de CO2 peuvent augmenter dans les espaces clos », s'alarme Kris Karnauskas, climatologue à l'Université Colorado-Boulder. « En général, la ventilation dans les bâtiments permet de moduler les niveaux de CO2. Cependant, dans certaines situations, trop de personnes sont présentes au même endroit, et il n'y a pas assez d'air frais pour diluer le CO2 », précise Shelly Miller, professeure de génie mécanique et coautrice de l'étude.

À de tels niveaux, la concentration de CO2 peut provoquer des troubles cognitifs importants et réduire notre faculté de penser. Selon l'équipe de scientifiques, notre capacité à prendre des décisions simples pourrait être réduite de 25 %. Notre capacité à réfléchir de manière stratégique pourrait quant à elle diminuer de 50 %. « Ce problème affecte tout le monde : les écoliers entassés dans une salle de classe, les scientifiques, les hommes d'affaires, les décideurs, les gens dans leurs maisons et leurs appartements », alerte Kris Karnauskas.

Beaucoup de recherches restent encore à faire sur les conséquences « cachées » du dérèglement climatique, notamment sur nos capacités cognitives. En attendant, l'équipe de scientifiques appelle à réduire les émissions de gaz à effet de serre, ce qui reste selon eux « la meilleure manière » de se prémunir contre les effets nocifs de l'augmentation du dioxyde de carbone dans l'atmosphère.

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