27/05/2020 francais.rt.com  3 min #174530

Affaire Geneviève Legay: Mediapart dénonce «un climat de pression» de la justice sur leurs «sources»

Dans l'enquête sur les violences policières subies par la Gilet jaune Geneviève Legay en mars 2019 à Nice, la journaliste de Mediapart Pascale Pascariello a été interrogée par l'IGPN ce 26 mai. Elle dénonce un «contournement du droit de la presse».

Une journaliste de Mediapart a été convoquée le 26 mai par l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN) dans le cadre de l'enquête sur les violences subies par une manifestante, Geneviève Legay, en 2019, lors d'une charge de police contre un rassemblement interdit de «Gilets jaunes» à Nice.

«La journaliste de Mediapart Pascale Pascariello, qui avait permis de démontrer les mensonges du président de la République dans une affaire de violences policières, a été entendue comme suspecte, mardi 26 mai, par l'IGPN», a indiqué le site d'information en ligne dans un  article publié le 26 mai au soir. «C'est la quatrième fois en moins de 18 mois que la justice essaye de s'en prendre aux sources de Mediapart à la suite d'enquêtes embarrassantes pour l'exécutif», peut-on également lire dans l'article.

Pascale Pascariello s'est rendue à sa convocation dans les locaux parisiens de l'IGPN mais a refusé, durant 1h30 d'interrogatoire sous le régime de l'audition libre, de répondre aux questions des enquêteurs «afin de protéger ses sources», précise Mediapart.

Dans une déclaration liminaire, la journaliste de Mediapart a évoqué une «convocation [qui] pose des problèmes juridiques fondamentaux» et s'apparente à un «contournement du droit de la presse». «Le but de cette manœuvre est de donner toute latitude à la police pour rechercher l'auteur principal du délit dont nous serions les receleurs, c'est-à-dire nos sources», a souligné Pascale Pascariello, dénonçant «un climat de pression sur notre profession et d'intimidation vis-à-vis de nos sources».

«Une affaire d'Etat» pour Geneviève Legay

Interviewée par RT France ce 27 mai, Geneviève Legay, militante d'Attac de 73 ans, rappelle qu'elle s'est «réveillée de son état d'inconscience 6 heures après à l'hôpital», suite aux coups reçus lors de la mobilisation des Gilets jaunes du 23 mars 2019, avant de préciser qu'elle a encore des «séquelles» suite à un «traumatisme crânien très grave». Elle évoque également «une affaire d'Etat» et rappelle que 14 mois après les faits, ses avocats n'ont toujours pas reçu les vidéos de surveillance de la scène.

Le 23 mars 2019,  Geneviève Legay, 73 ans, avait été grièvement blessée pendant une charge. Le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, a d'abord démenti tout «contact» physique de la part des forces de l'ordre, des propos repris par Emmanuel Macron. Puis, après l'exploitation d'images de vidéosurveillance, le magistrat a reconnu qu'elle avait été poussée par un policier.

Le procureur a été muté à la cour d'appel de Lyon fin 2019. L'enquête sur les violences a aussi été dépaysée à Lyon.

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