16/06/2020 reseauinternational.net  3 min #175482

La Turquie commence à regretter son ingérence en Libye?-Par Alaeddin Saleh

Libye - l'Algérie sort le grand jeu

Les pays de l'axe USA/OTAN qui voient en la Libye un gros gâteau à répartir avec tout ce qu'elle comporte de richesses énergétiques et de poids géopolitique ont tort de croire que l'Algérie, acteur régional et international de premier plan, les laissera faire. 

La ville stratégique de Syrte où se déroule le gros des combats est la porte la plus importante pour les forces pro-Haftar, mais aussi les forces du gouvernement d'union nationale de Serraj qui tentent de la contrôler, après avoir réussi de reprendre pour le compte de l'OTAN l'aéroport de Tripoli, la capitale, et récupérer la ville de Tarhuna des mains de ses adversaires.  Erdogan, devenu ainsi le dirigeant pro-Occident de facto de Libye a d'ailleurs confirmé qu'il n'y aura pas de négociations politiques, ou un cessez-le-feu, avant que Syrte ne passe sous sa férule.

Il y a évidemment les aspirations du président turc à obtenir la plus grande part possible de pétrole et de gaz libyen, mais cette âme avouée aux intérêts de l'Empire n'oublie pas non plus que cette bataille est en grande partie destinée à contrer la Russie en Méditerranée, et si possible en Syrie et à établir surtout un effet de vase communicant entre les deux fronts propres a rendre la Russie stratégiquement confuse. D'où ce plan pour établir deux bases militaires turques, la première aéroportée à la base d'Aqabah Bin Nafi (Al-Watiya) au sud-ouest de la capitale, Tripoli, et la seconde dans la ville de Misrata.

Les forces turques seront renforcées par des frégates navales et du matériel militaire lourd, et des milliers de chasseurs et de drones sont pratiquement présents sur le terrain. Mais la Russie n'est qu'un simple prétexte. Depuis 2011, l'OTAN et au-delà d'elle l'Amérique veut la tête de l'Algérie à travers ses équipées en Libye et Ankara est là pour accomplir cette mission en connectant le terrain libyen a celui de la Syrie !

Au lendemain des déclarations du président algérien Abdelmadjid Tebboune sur la disponibilité de l'Algérie à accueillir des pourparlers inter-libyens, le président de la Chambre libyenne des députés, Aguila Salah Aissa était à Alger ce samedi.

Pour recevoir ce dirigeant libyen, que certaines sources présentent comme le successeur du maréchal Haftar, Alger a déroulé le tapis rouge.

Si rien n'a filtré, pour le moment, du contenu des discussions, tout porte à croire qu'il s'est déplacé pour parler du plan algérien du règlement de la crise libyenne. Une élimination de Haftar une réorganisation de ses forces armées puis quelques avancées sur le terrain.

Le plan algérien s'articule autour de la tenue de pourparlers inter-libyens à Alger, la mise en place d'un Conseil national de transition (CNT), d'un président et d'un gouvernement provisoires.

« Le sang qui coule est celui des Libyens et non celui de ceux qui mènent une guerre par procuration », a déploré, le président algérien ajoutant que « l'Algérie s'attriste du sort de ce pays, car elle a vécu de pareilles tragédies et sait comment s'en sortir », a expliqué vendredi Abdelmadjid Tebboune.

L'intérêt national de l'Algérie dicte à ce qu'il y ait la paix à nos frontières. Sinon, il faut qu'on s'arme. »

Cette remarque dit tout : l'ANP désormais constitutionnellement autorisée a défendre la sécurité algérienne au-delà de ses frontières saura s'armer pour éviter la contagion. Mais avant cela, il tend la main aux Libyens et à eux seuls, quitte à créer une coalition nord-africaine impliquant tous les pays voisins dont la principale mission consiste à contrer les puissances tutélaires qui tiennent la Libye pour un terrain de rivalités géopolitiques.

source :  french.presstv.com

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