28/08/2020 reseauinternational.net  3min #178524

 Mali : le président Keïta démissionne sous la contrainte des militaires en révolte

Mali - La junte remet Ibrahim Boubakar Keita en liberté

par Ndam Njoya Nzoméné.

Réunie sous la bannière du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), la junte militaire qui s'est emparée du pouvoir au Mali le 18 août 2020 a annoncé jeudi dans une publication sur Facebook, la libération du président déchu Ibrahim Boubakar Keita (IBK).

C'est un autre retournement de situation, car les militaires au pouvoir qui avaient dans un premier temps assuré les émissaires de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) allés à leur rencontre le 22 août à Bamako qu'ils remettraient volontiers en liberté l'ancien président et lui concéderaient d'éventuels déplacements hors du pays pour des raisons médicales, avait fait volte-face en début de semaine, affirmant à l'envoyé spécial de la CEDEAO qu'ils n'envisageaient pas de libérer IBK maintenant parce qu'il pourrait fuir le pays.

« Nous leur avons demandé d'autoriser le président déchu Ibrahim Boubacar Keita à rentrer dans sa résidence personnelle, où il bénéficierait d'une sécurité renforcée, mais ils ont dit qu'il pouvait voyager à l'étranger et ne pas revenir pour répondre aux questions qu'ils pourraient avoir pour lui », a rapporté au président nigérian Muhamad Buhari, l'Envoyé spécial de la CEDEAO, Goodluck Jonathan, cité par l'AFP. Selon un communiqué de la présidence nigériane, Goodluck Jonathan a en outre déclaré au président Buhari : « Nous leur avons également dit que ce qui serait acceptable pour la CEDEAO était un gouvernement intérimaire, dirigé par un civil ou un militaire à la retraite, pour une durée de six ou neuf mois, et un maximum de 12 mois du calendrier civil. Le gouvernement intérimaire organiserait alors des élections pour restaurer le plein ordre constitutionnel ».

Chef de la mission de la CEDEAO au Mali, l'ancien président nigérian avait été autorisée il y a quelques jours à rencontrer le président déchu du Mali, qui avait confirmé avoir démissionné volontairement, et indiqué n'être plus intéressé par le retour à son ancien poste. Les chefs militaires en avaient profité pour émettre le vœu de voir la CEDEAO lever les sanctions prises contre le Mali au lendemain du coup d'État, arguant de ce que cela affectait déjà le pays. « Mais nous leur avons dit que le pouvoir de le faire était uniquement entre les mains des chefs d'État de la CEDEAO », a rapporté le chef de la délégation de la CEDEAO.

Réagissant à ce rapport, le président Buhari, lui aussi cité par le communiqué de la présidence nigériane, a déclaré que la priorité du Mali devrait maintenant être de sécuriser le pays largement occupé par des terroristes : « Environ les deux tiers du Mali sont occupés par des terroristes, et il est logique de sécuriser le pays, plutôt que de poursuivre des intérêts individuels ».

Aux dires du chef de l'État nigérian, la sous-région adopterait une position commune sur la question lors de la réunion des dirigeants vendredi, dans l'espoir qu'une solution à l'amiable et acceptable pour toutes les parties serait trouvée.

source :  cameroonvoice.com

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