13/09/2020 reseauinternational.net  6 min #179178

La censure croissante sur Internet démontre l'échec des médias dominants

par Helen Buyniski.

Si vous ne pouvez pas rivaliser, trichez : la censure discrète de RT et des autres médias liés aux États par Twitter prouve que le récit américain n'est pas à la hauteur.

Moins de trois mois avant les élections américaines, Twitter a presque enterré tous les médias de RT et d'autres médias gérés par les États honnis par Washington (Russie, Chine, Iran), au point que même des recherches nominatives ne donnent aucun résultat. Pour un pays adhérant prétendument au libre marché, les États-Unis détestent manifestement la concurrence.

Les comptes Twitter officiels de RT (Russie), Xinhua (Chine), Press TV (Iran) et d'autres médias appartenant à certains gouvernements que les États-Unis n'aiment pas sont poussés dans l'ombre, confirmant que Twitter prend au sérieux son rôle de l'un des principaux garants de la suprématie américaine dans le domaine de l'information. Mais noyer les rivaux de Washington dans le puits de l'oubli, c'est admettre tacitement que la même suprématie informationnelle serait vouée à l'échec sans une censure aussi sévère.

Non seulement Twitter refuse dorénavant de répondre automatiquement aux recherches des comptes officiels de RT, Sputnik, Xinhua, Global Times et d'une poignée d'autres médias appartenant à la Russie et à la Chine (entrer leurs nom officiel dans la barre de recherche, même en incluant le symbole [@], ne donne aucun résultat pour les utilisateurs qui ne sont pas déjà abonnés à ces comptes). La plate-forme a essentiellement rendu impossible pour l'utilisateur moyen de Twitter de tomber, délibérément ou accidentellement - sur leurs publications.

La désactivation de la fonction « Masquer le contenu sensible » dans les paramètres de recherche permet aux comptes de médias d'État d'apparaître en tant que « personnes » - à condition que leur identifiant soit recherché exactement, avec le symbole [@], auquel cas ils apparaîtront avec le tag d'avertissement « médias affiliés à l'État » que Twitter a inclus en guise d'« étiquette électorale ». Mais les publications de ces médias ne seront visibles nulle part ailleurs que sur leurs propres flux. L'exécution des comptes via Shadowban.eu confirme qu'ils sont soumis à une « interdiction de suggestion de recherche »

Alors que Twitter a annoncé plus tôt ce mois-ci qu'il supprimerait les comptes des médias gérés par l'État de tous les flux « recommandés », y compris l'écran d'accueil, les notifications et la recherche, le nouveau libellé de la politique laissait place à l'interprétation. Même les employés de certaines de ces organisations pensaient - peut-être naïvement - que Twitter n'irait pas jusqu'à empêcher les recherches de « RT » de montrer RT dans les résultats.

Twitter a expliqué le fait que des médias comme BBC, NPR (National Public Radio) ou Voice of America, tous gérées par l'État (britannique ou américain) [de même que France TV, France 24, etc]., étaient épargnés par cette politique en affirmant que ces organisations maintenaient un certain degré d'indépendance éditoriale. Beaucoup de voix ont dénoncé cela comme un double standard flagrant, mais c'était avant d'apprendre à quel point Twitter avait l'intention d'enterrer ses victimes profondément.

Alors que Twitter a théoriquement une responsabilité financière envers ses actionnaires qui serait mieux servie en donnant aux clients ce qu'ils veulent, la multinationale américaine semble avoir depuis longtemps décidé que les seuls usagers qui comptent sont l'Oncle Sam et ses États clients. Bien que ses propres liens avec l'empire ne soient pas aussi flagrants que, par exemple, le partenariat « d'intégrité électorale » de Facebook avec le tristement célèbre groupe de réflexion pro-guerre Atlantic Council, l'un des plus hauts  employés européens de Twitter travaille pour le groupe de propagande britannique de la 77e brigade, et un autre membre du personnel, qui a travaillé sur la campagne présidentielle de la candidate démocrate à la vice-présidente Kamala Harris, est  soupçonné d'avoir manipulé des sujets d'actualité pour renforcer ses chances d'accéder à la Maison Blanche. Des représentants de la société ont rencontré à plusieurs reprises les agences de renseignement américaines  pour « sécuriser » les élections de 2020.

La censure des médias d'État «ennemis» n'est qu'une partie d'une vaste répression multi-plateforme contre les informations qui vont à l'encontre du récit de l'establishment américain, des médecins recommandant l'hydroxychloroquine comme traitement pour le coronavirus à des déclarations positives  voire neutres sur le général iranien assassiné Qassem Soleimani.

Même les divagations infantilisantes des théoriciens du complot de QAnon qui croient que Trump fait juste semblant de se vautrer dans le marais qu'il a promis de drainer, jouant aux « échecs 4D » pour duper ses ennemis, sont maintenant considérées comme  trop dangereuses pour Twitter et Facebook, tandis que la simple existence de la plate-forme chinoise TikTok, un réseau social très populaire non contrôlé par les Américains, a tellement exaspéré l'administration Trump que le Président tente de l'acheter (ou, si cela échoue, de l'interdire) par les moyens les plus retors.

Si Washington ne peut gagner la bataille des cœurs et des esprits qu'en faisant taire ses concurrents, le problème n'est pas avec les médias d'État russes ou chinois, mais avec la qualité médiocre de la propagande américaine et sa divergence croissante avec la réalité. Vendre une nation en faillite dont les citoyens se déchirent perpétuellement en la présentant comme une ville idyllique à flanc de colline, exemple éclatant pour les démocraties du monde, est un défi de taille, mais les responsables du marketing de l'empire ont compris qu'il est beaucoup plus facile de convaincre les gens que le ciel est vert quand toutes les fenêtres qui leur permettraient de mettre le nez dehors sont scellées.

source :  rt.com

traduction :  lecridespeuples.fr

via  lecridespeuples.fr

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