04/10/2020 reseauinternational.net  7 min #179978

Voulons-nous vraiment être des humains réduits ?

par Marie-France de Meuron.

Le souffle de l'esprit de réduction a pris une place démesurée dans notre monde, causant un déséquilibre magistral à la planète et parmi une grande partie de la population. Ceux qui s'en inspirent pour jouir d'une illusion de grandeur grossissent comme des bulles qui vont éclater ; en effet, le cosmos a ses lois d'équilibre à ne pas outrepasser car elles entraînent un jour ou l'autre une rectification...

Cet esprit de réduction prend sa place tant que nous le laissons agir, alors qu'en réalité nous sommes des micro-univers complexes qui avons à évoluer, en apprenant à gérer les différentes dynamiques à nos portées. Un sage grec énonçait déjà : « De la mesure en tout. Faites du bien à vos amis pour vous les attacher davantage, et à vos ennemis pour en faire des amis ».

Nous avons vu cet esprit de réduction à l'œuvre dans certains régimes politiques qui ont bien fini par être détruits. La nature aussi subit le souffle actuel : les incendies monstrueux dans différentes contrées en sont des exemples patents qui réduisent drastiquement les forêts. De plus, des cultures immenses ont envahi de vastes espaces et la réduction des équilibres de la nature locale en est une franche manifestation.

À un degré encore plus marqué, la présence de l'esprit de réduction atteint maintenant l'être humain dans ses actes et ses activités les plus élémentaires : il est muselé pour respirer, il est confiné dans son espace, il est limité dans ses activités sportives et artistiques, dans  ses relations sociales et surtout dans ce qui fait l'essentiel de l'humanité : son monde affectif. Un comédien décrit et exprime très bien la nouvelle religion qui en découle : le covidisme. Le sujet a été richement développé par un  économiste universitaire : « Le covidisme est une forme de religion, avec ses temples médiatiques et ses prêtres-experts »

Un domaine qui illustre particulièrement cette dynamique réductive est le domaine médical. La réduction ne date pas de cette année mais elle a atteint un comble quand ce sont des ministres qui  dictent ce que les médecins doivent ou non prescrire. « Les syndicats de médecins libéraux de plus en plus irrités par l'attitude des pouvoirs publics ».

En fait, il s'avère que depuis quelques décennies la médecine officielle subit le souffle de la réduction manœuvrée magistralement par la propension des produits pharmaceutiques. Un auteur l'exprime très clairement : « La crise du coranavirus agit comme un  révélateur de ce que nous sommes ».

Au sein de la pratique médicale elle-même, la réduction du pouvoir de cette science se perçoit en parallèle à l'accroissement du pouvoir pharmaceutique, de la main-mise de l'administration et de la gestion de la présence coronavirale :  La santé, virale ou carcérale.

Il faut relever que cela fait quelques bonnes décennies que la population a appris de plus en plus à se soigner avec des comprimés pour gommer ses symptômes et améliorer son confort momentané. Ce système s'est amplifié avec la production des vaccins qui apportent leurs souffles réducteurs au fait que la maladie fait partie de l'existence donc qu'elle y représente une fonction. La supprimer réduit les pouvoirs de s'exprimer par son corps. Il faut apprendre à la gérer et à  comprendre son sens : « Platon le disait déjà : « les mots du corps sont les maux de l'âme : on ne doit pas guérir le corps sans chercher à guérir l'âme ».

En dépit de la prépondérance prise et imposée fort souvent par la médecine académique, de nombreuses personnes sont restées fidèles à l'art médical, plus ou moins discrètement. Plus récemment, beaucoup de thérapies très diversifiées se sont répandues et organisées face au public, avec les énormes possibilités offertes par internet. Les médecines alternatives se sont aussi structurées. Je distingue les médecines complémentaires des alternatives en ce sens qu'elles sont utilisées en complément d'un traitement alors que les médecines alternatives ont un regard global sur le patient, la gestion de sa santé et l'expression de ses pathologies. Quant à la médecine intégrale, elle tient compte de l'évolution ontologique de l'être humain et propose les thérapies correspondant à l'étape en cours.

Au niveau du corps médical, bien des médecins n'ont pas attendu l'impasse du coronavirus pour développer leurs notions et connaissances de l'art médical. Une telle démarche exige une aspiration profonde et un élan personnel particulier pour rechercher et accomplir un cheminement effectif.

 Un médecin, professeur et directeur général d'un hôpital, formé initialement en anthropologie sociale et culturelle, exprime magistralement un des fondements de la réalité actuelle : « on s'occupe trop des maladies et pas assez des malades ». Et voilà, il touche un point clef : la façon dont le système conventionnel se focalise sur une maladie, un diagnostic, un protocole de soin. Le processus s'est encore amplifié car nous avons vu surgir, telle que l'a décrite du fond de son cœur et de son esprit médical le  rédacteur en chef d'une revue médicale très rigoureuse, « une révolution comme la médecine en a rarement connue qui arrive avec les DRG (diagnosis related group), quelque chose de radical, touchant le système de santé jusqu'à ses plus fines ramifications ». Il exprime la réduction de la pratique médicale de façon très percutante : « sont valorisés les traitements courts et bon marché. La préoccupation première n'est plus le bien du patient mais l'intérêt économique de l'établissement ».

Devant un pareil bilan,  le médecin enrichi de son anthropologie sociale et de diverses formations en médecine alternative « explique comment il faut repenser notre système de santé et prône le développement de la médecine intégrative ».

Voici une appellation encore mal contrôlée (!) du fait que même si elle a fait son entrée par la petite porte, il est évident qu'elle n'a pas eu son « droit de pratique » lors de la prise en charge du tsunami coronaviral et de la peur des uns et des autres qui a fait souffler un vent de restriction plutôt que d'affronter la situation avec l'esprit bien plus ample de la médecine intégrative. Je cite encore ce médecin et sa vision panoramique : « La médecine intégrative réconcilie deux visions souvent opposées par le passé. L'une axée sur la performance technique et le diagnostic, l'autre sur une approche plus globale et multidisciplinaire de la maladie, où le patient est un acteur à part entière en tant qu'artisan de sa guérison ».

En redonnant ainsi au patient son rôle d'artisan de sa guérison, il rejoint le principe de  réveiller le médecin qui sommeille en nous.

Une autre formule pour diriger sa conscience vers notre intuition médicale nous est proposée par endeavourvalhal, dans son commentaire sous  mon article : « Regagnez l'estime de vous-même en devenant votre propre thérapeute. Cultivez l'autonomie à tous les niveaux de votre existence, petit à petit... »

Ainsi, au lieu de se rétracter sur les symptômes, la médecine intégrative, selon le directeur d'hôpital cité, ouvre large ses ailes et ses antennes : « Elle diffère d'une approche cartésienne strictement axée sur le diagnostic et l'organe malade en incluant la sensibilité, les croyances, les attentes, les choix et les perceptions du patient autant que son environnement afin qu'il trouve la façon la plus appropriée d'être en santé ».

Que chacun-e trouve en soi cet appel à prendre soin de son être, porté-e par l'espoir qu'il se trouve toujours une voie pour celui qui se met en chemin !

 Marie-France de Meuron

source :  https://mfmeuron.blog.tdg.ch

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