15/10/2020 reseauinternational.net  5 min #180416

La Bce lance l'euro numérique

par Olivier Renault.

Dans son discours du 12 octobre, Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, a  vanté l'introduction de l'euro numérique pour lutter contre le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme et la fraude fiscale car cela permettrait aux autorités publiques de lutter plus efficacement contre toute activité illégale surtout que les consommateurs paient de plus en plus par voie électronique depuis la « pandémie » avec la peur de la Covid-19 et des conséquences de la crise sanitaire.

L'euro numérique veut donc naître. C'est aussi un signe que l'institut monétaire européen, situé en Allemagne, à Francfort-sur-le-Main, ville des banques et d'immeubles immenses réservés à la prostitution en batterie, tente aussi de faire face à des événements extrêmes.

La Banque centrale européenne (BCE) entame la phase de test de l'euro numérique. À long terme, cela pourrait entraîner des changements radicaux pour l'ensemble du système monétaire. Le site Web.de  informe que « le 12 octobre, la BCE a lancé le processus de consultation sur l'introduction de l'euro numérique ». L'euro numérique serait un « moyen de paiement rapide, simple et sécurisé » a annoncé la BCE dans un communiqué. Il pourrait donc être une étape importante dans le futur.

« Les Européens paient, épargnent et investissent de plus en plus par voie électronique », a déclaré la présidente de la BCE, Christine Lagarde, dans le communiqué de presse en précisant que « notre travail consiste à maintenir la confiance dans notre monnaie. C'est pourquoi nous devons nous assurer que l'euro est prêt pour l'ère numérique. Nous devons être prêts à introduire un euro numérique si cela s'avère nécessaire ». « Techniquement, un euro numérique serait similaire au Bitcoin. Mais contrairement à la crypto-monnaie, elle serait sous la supervision d'une banque centrale », souligne T-Online et  précise que « les monnaies numériques fonctionnent sur la base d'une soi-disant blockchain - une chaîne de blocs de données qui grandit à chaque transaction. Un tel euro existerait en tant qu'unité numérique et serait disponible pour les affaires en ligne ».

Lino Lotzin, directeur général de Crypvision, a déclaré à la rédaction de Web.de dans un entretien « qu'à l'avenir, nous ne tiendrons très probablement plus de billets ou de pièces de monnaie physiques dans nos mains, mais n'utiliserons que des cartes ou autres », en rajoutant que « tout devient de plus en plus numérique et il n'est donc pas étonnant que le gouvernement veuille introduire l'euro numérique » car « si vous le prenez au sérieux, la plupart de notre argent n'est disponible que numériquement ». Lino Lotzin agit en promoteur de l'argent numérique sans critiquer le projet de la BCE qui veut contrôler tous les mouvements de tous les habitants de la zone EU.

Les autorités monétaires ont assuré qu'un euro numérique compléterait les liquidités, pour ne pas être un substitut. Le journaliste financier français, Pierre Jovanovic,  confirme l'arrivée d'un monde sans argent : « La puissance du BitCoin a eu raison de la résistance des banquiers, témoins les décisions de la Banque centrale européenne de lancer sa propre crypto-monnaie « Digital Euro » en même que la Fed qui veut lancer son « Digital Dollar ». Le fait que les deux banques centrales se lancent en même temps dans le principe de la crypto-monnaie, sachant malgré tout que seule 10% de la population est capable aujourd'hui de gérer une crypto-monnaie » ; « Bref, en route vers un monde sans argent, dès que les générations anciennes (celles qui ont 100, 90, 80, 70 ans) auront disparu ». Mais, il se demande si l'UE sera encore là : « En clair cela veut dire que d'ici 2030 l'euro-digital sera en action, si l'Europe n'explose pas d'ici là. Et pour ma part je suis sûr à 85% que l'UE explosera bien avant, en raison de la dette qui handicape toutes les nations, et surtout en raison du déséquilibre entre les pays du Nord et du Sud ».

Avec la Suède, on a un pays qui n'utilise presque plus d'argent liquide car cet argent n'est tout simplement plus accepté dans de nombreux magasins. Donc, d'une certaine manière, la BCE est à la traîne, surtout qu'il existe de nombreux concurrents sur le marché des moyens de paiement numériques. Il existe des crypto-monnaies comme Bitcoin, ou Monero et encore la tentative de monnaie numérique Libra, promue par Facebook.

Les banques centrales hors d'Europe pourraient également gagner en importance. Par exemple, la banque centrale chinoise devrait introduire le yuan numérique pour les Jeux olympiques d'hiver de 2022 à Pékin. Cependant, le choix des utilisateurs devrait se faire selon la capacité de la monnaie numérique a garder son caractère anonyme comme Monero qui empêcherait de voir vos soldes ou de suivre votre activité contrairement à Bitcoin. D'ailleurs, le site Bitcoin  indique que son système n'est pas anonyme et ne peut pas offrir le même niveau de confidentialité que l'argent liquide. Le site de Monero, aussi,  met en garde car « il n'y a pas 100% d'anonymité ».

Si la BCE tente de lancer sa cryptomonnaie, c'est en raison de la concurrence sur le marché qui est en train de la devancer mais aussi en raison de la situation de crash économique qui touche les économies des pays de l'Union européenne et la faillite des banques, comme Pierre Jovanovic, le documente sur son blog depuis des années.

 Olivier Renault

source :  observateurcontinental.fr

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