16/11/2020 reseauinternational.net  3 min #181731

Primum non nocere, oui et ensuite?

par Marie-France de Meuron

Chacun connaît l'adage de base des médecins. Alors avec quelle intention prescrire un traitement ou une thérapie? En se posant les questions : Est-ce utile? Est-ce nécessaire? Est-ce bienfaisant?Avec l'arrivée du coronavirus et le tsunami déclenché autour, toute décision de mesures médicales, politiques, économiques ou sociales devraient être précédées par ces questions permettant de prendre conscience des intentions et des motivations sous-jacentes en vue de quel but. Autrement dit de connaître le M O I (M = motivation, O = objectif, I = intention) de chaque personne qui suggère une mesure, un traitement ou une démarche.

Les exemples flagrants nous sont donnés par le confinement :

Est-il utile? Au plus fort de la crise, il avait sa raison d'être pour reprendre ses esprits et détecter l'ensemble des éléments en jeu.

Est-ce nécessaire de le poursuivre ou de le reprendre? Au vu de toute les observations et études, chez nous et ailleurs, on peut choisir des voies plus adéquates à l'équilibre vital des individus.

Est-ce bienveillant? Avec le prétexte de protéger les plus vulnérables au coronavirus - alors que cela ne renforce pas leur vulnérabilité de fond - on rend bien plus vulnérables d'autres catégories de la population, avec des effets à plus ou moins long terme.

On peut se poser bien sûr les mêmes questions pour tout ce qui a trait à une prise de décision.

Ainsi, dans le domaine scolaire, des drames démontrent un manque de questionnement du même type lors de certains choix. Un exemple poignant en est  l'histoire de Emira âgée de 10 ans. Son enseignant a exposé à la classe le sujet de la liberté d'expression en présentant le cas de Samuel Paty, assassiné après avoir montré une caricature de Mahomet.

Est-ce utile ? Il est sans doute approprié d'éveiller des élèves à la notion de liberté d'expression.

Est-ce nécessaire de choisir un sujet qui n'inclut pas des situations qui les concernent directement dans leur vie quotidienne?

Est-ce bienfaisant d'évoquer des caricatures qui ont suscité des assassinats?

Où se situe le M O I de l'enseignant? Comment conçoit-il son rôle de pédagogue, terme dont l'étymologie signifie « conduire les enfants » vers leur maturation? Sur ce cheminement, est-ce utile d'orienter une leçon vers un sujet où même les adultes sont loin d'avoir trouvé un équilibre?

Sur un autre plan, des enfants qui devraient pouvoir se sentir en pleine confiance en classe se retrouvent emmenés par des policiers et leurs familles inquiétées. Une autre dimension à retenir, c'est le résultat d'un débat sur la liberté d'expression. Que peuvent en retenir des enfants de 10 ans, en pleine confiance envers leur professeur?

A l'heure où maintes décisions sont prises en se basant sur des statistiques et des graphes, autrement dit avec le cerveau de la tête, il est temps de descendre dans le  cerveau du coeur.

 Marie-France de Meuron

source:  mfmeuron.blog.tdg.ch

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