03/12/2020 francais.rt.com  3 min #182455

«Pression extérieure sans précédent» : Poutine se dit préoccupé par la situation en Biélorussie

Estimant que la Biélorussie subit une «pression extérieure sans précédent», Vladimir Poutine espère que le pays sera en mesure d'instaurer un dialogue entre toutes les forces politiques et de résoudre ses problèmes internes sans aucune ingérence.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré, lors d'une visioconférence dans le cadre du Conseil de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), que la Russie était préoccupée par les ingérences extérieures dans les affaires de la Biélorussie et a exprimé l'espoir que le peuple biélorusse aurait suffisamment de «maturité politique» pour résoudre ses problèmes par lui-même.

«La situation à laquelle la Biélorussie est confrontée ne peut que nous inquiéter. Naturellement, dans tous les pays, notamment pendant la campagne électorale, dans les situations post-électorales surgissent souvent des mouvements [de contestation] et même des conflits... C'était également le cas en Biélorussie. [Mais] ce n'est pas ce qui nous inquiète, ce qui nous préoccupe vraiment, c'est l'ingérence extérieure, le soutien financier, médiatique et politique [à l'opposition], etc.», a déclaré le chef de l'Etat russe lors d'un échange avec son homologue biélorusse, dont le pays est également membre de l'OTSC.

Néanmoins, le président russe considère qu'il faut laisser la possibilité au peuple biélorusse de sortir de manière autonome de la crise actuelle à laquelle le pays fait face depuis l'élection présidentielle du 8 août dernier. «J'espère vraiment que le peuple biélorusse aura suffisamment de maturité politique pour calmement, sans mouvements brusques, établir un dialogue avec toutes les forces politiques et résoudre par lui-même tous ses problèmes internes, sans aucune pression ni ingérence de l'extérieur», a conclu Vladimir Poutine cité par l'agence Interfax.

Alexandre Loukachenko, lors de cette réunion en ligne tenue ce 3 décembre, a dénoncé l'implication de la Pologne et des pays Baltes dans les troubles. «On nous force directement à changer le gouvernement, les lois et les orientations sociales. Sinon, ils menacent de nous écraser avec des sanctions, de détruire l'économie et les infrastructures, de changer les fondements moraux et éthiques de notre société», a déclaré Alexandre Loukachenko, soulignant que «la paix civile et l'intégrité de la Biélorussie [étaient] en jeu».

Tout en soutenant le leader biélorusse tout au long de cette crise, la Russie a exprimé à plusieurs reprises le désir de voir la situation chez son allié stratégique désamorcée, ce qui passe notamment par des pourparlers avec les opposants et des réformes constitutionnelles. La semaine dernière, la Russie a envoyé son ministre des Affaires étrangères à Minsk. Sergueï Lavrov a abordé avec les responsables de l'Etat biélorusse, entre autres, la future réforme constitutionnelle destinée à désamorcer la crise. Le lendemain, Alexandre Loukachenko a déclaré qu'il  quitterait ses fonctions de président une fois qu'une nouvelle constitution aurait été adoptée, sans pour autant donner de précisions sur les délais.

La Biélorussie est confrontée depuis presque quatre mois à un fort mouvement de protestation depuis la réélection contestée par l'opposition d'Alexandre Loukachenko. Malgré une victoire écrasante, ses adversaires la jugent frauduleuse et refusent d'accepter son sixième mandat présidentiel.

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