Emmanuel Macron n'a pas seulement déroulé le tapis rouge, couleur du sang de tous les opposants exécutés par Sissi, au dictateur égyptien, il l'a également décoré du plus haut grade de la légion d'honneur !
Macron ne s'en est pas vanté. il ne l'a même pas inscrit sur l'agenda officiel de la présidence, et c'est sur le site du président égyptien qu'on trouve toutes les photos des honneurs qui lui ont été rendus par le chef de l'Etat français.
Ce dernier s'était débrouillé pour éviter la présence des journalistes français à ces divers hommages rendus au dictateur sanguinaire qui détient plus de 60.000 opposants politiques dans ses prisons.
Les étrangers peuvent être décorés s'ils ont «rendu des services» à la France, ou«encouragé des causes qu'elle défend» comme la défense des droits de l'Homme, explique-t-on le site de la Grande Chancellerie de la Légion d'Honneur
Le même Macron a engagé une procédure de retrait de la Légion d'honneur au président syrien Bachar al-Assad en raison de la répression sanglante engagée par le régime de Damas.... Mais ce dernier, qui avait été fait grand-croix par Jacques Chirac en 2001, l'a finalement rendue après la participation de Paris aux frappes contre la Syrie en avril 2018.
Pour la visite du président Sissi, les cérémonies aux Invalides et à l'Arc de Triomphe, l'arrivée à l'Elysée pour le dîner d'Etat ou la rencontre avec la maire de Paris Anne Hidalgo, n'étaient pas non plus ouvertes aux télévisions françaises et agences internationales, confirme Médiapart.
Mais on trouve des photos, là encore, sur le site de Sissi :
Mediapart qui rappelle au passage qu'il y a 13 ans jour pour jour, le 7 décembre 2007, c'était Nicolas Sarkozy, président de la République française depuis quelques mois, qui déroulait le tapis rouge à Mouammar Kadhafi. Et là encore, avec de « très bonnes raisons », comme le « contrôle des migrations » et des contrats juteux à négocier.
« En 2017, note Mediapart,la première visite d'al-Sissi en France était déjà mal passée dans l'opinion publique. Le meilleur client de l'armement français faisait la « une » non pas pour ses contrats mirobolants mais pour sa machine répressive déjà bien en place. Les responsables égyptiens s'étaient plaints, à la diplomatie française, de l'ingratitude de la presse française et même des manifestations qui avaient émaillé la rencontre. Trois ans plus tard, la leçon a été retenue. Côté français, la communication de l'Élysée a été minimaliste pour ménager la sensibilité de son hôte. Une seule conférence de presse a été ouverte aux médias, à l'issue de la rencontre entre Emmanuel Macron et Abdel Fattah al-Sissi. Une ouverture chronométrée et limitée à seulement dix journalistes, officiellement en raison de la crise sanitaire. »
Sources : l'émission Quotidien sur TMC et Mediapart
CAPJPO-EuroPalestine