09/01/2021 europalestine.com  4 min #183988

Le Réseau International Juif Antisioniste s'élève contre la nouvelle définition de l'antisémitisme (Ihra)

 9 janvier 2021

Le Réseau International Juif Antisioniste (IJAN) répudie et rejette la nouvelle définition d'"antisémitisme" promue par l'Alliance internationale pour la Mémoire de l'Holocauste (IHRA)

Il la considère comme un instrument au service du mouvement sioniste et de l'État d'Israël qui a pour but de renforcer l'ensemble des mythes et opérations idéologiques construites pour justifier leur projet d'exclusion, et de faire taire toute critique envers le sionisme et l'État d'Israël.

1. La définition de l'IHRA a comme principal objectif d'établir une relation de synonymie entre antisionisme et antisémitisme. C'est une opération politique et sémiologique qui cherche à tromper l'opinion publique et à rendre opaques les fondements politiques des critiques envers le sionisme et envers l'État d'Israël.

2. IJAN soutient que le sionisme n'est pas représentatif de toutes les juives/juifs du monde et qu'en aucun cas on ne saurait qualifier les critiques envers l'État d'Israël et envers le sionisme d'antisémitisme.

Juifs antisionistes

3. Qu'est-ce que le sionisme et qu'est-ce qui nous amène à le remettre en question ? C'est un mouvement, une idéologie et un projet surgis à la fin du XIXe siècle dans le contexte du développement et de l'influence de la judéophobie en Europe. Il n'est en aucune manière constitutif du judaïsme. Il représente un projet de colonialisme de peuplement qui a conquis progressivement la Palestine et l'a colonisée en menant à bien une épuration ethnique qui se poursuit encore aujourd'hui. C'est un projet raciste, d'exclusion, lié à l'impérialisme et ancré dans les préjugés orientalistes vis-à-vis des Palestiniens et des Arabes en général. Il pratique et promeut l'islamophobie. Il s'appuie également sur le soutien actif de millions d'adeptes du sionisme chrétien, d'organisations fondamentalistes et d'extrême-droite.

Il s'érige comme un nationalisme tribal/ethnico-religieux, qui prétend :

- Convertir les juifs -qui constituent un collectif culturel divers, du point de vue historique et linguistique- en une entité nationale et homogène qui prend corps dans un projet de conquête et colonisation.

- Réunir toutes les personnes juives du monde dans le but de créer une nation dans un nouvel État dans l'Orient arabe, sur la terre du peuple indigène de Palestine, en invoquant des prétendus "droits historiques".

- Mobiliser les communautés juives pour soutenir ce projet et la politique de l'État d'Israël.

Il nie l'existence et répudie d'autres judéités : les identités non nationalistes, l'identité culturelle yiddish et surtout les judéités non européennes (judéo-arabe, judéo-perse, etc.).

Il a créé un régime d'Apartheid qui nie, à différents degrés, les droits civils et politiques des Palestiniennes et Palestiniens qui vivent aujourd'hui dans l'État d'Israël, à Gaza et en Cisjordanie occupés. En plus de cela, il nie le droit au retour de millions de réfugiés Palestiniens de la diaspora dispersés dans le monde entier.

Il viole les Droits humains et il est, depuis sa naissance, un allié et un collaborateur de régimes autoritaires et antipopulaires, surtout dans les domaines militaire et de sécurité.

Netanayhou et Orban

4. Qu'est-ce que l'antisionisme ?

L'antisionisme est un mouvement large, qui abrite en son sein des sensibilités diverses : religieuse, laïque, marxiste, libérale et anticolonialiste.L'orientation politique progressiste et laïque que prône IJAN épouse la logique des Droits humains et de l'internationalisme. Elle rejette la judéophobie et toute autre forme de discrimination (islamophobie, envers le peuple Rom, négrophobie, etc). Elle questionne le fondement idéologique du mouvement sioniste et de l'État d'Israël, en tant que projet raciste, d'exclusion, de conquête et de colonisation de la Palestine qui prétend se réaliser de manière illégitime au nom de toutes les juives et juifs du monde.(...)

Nous considérons que le mouvement sioniste n'est pas un mouvement d'émancipation, ni de libération nationale. Pour nous, les juives et juifs du monde ne constituent pas un collectif national. Le droit à l'autodétermination surgit et s'applique aux peuples opprimés par le colonialisme, ce qui n'est pas le cas du judaïsme. Même si les juifs du monde l'étaient, leur droit à l'autodétermination ne pourrait en aucun cas s'exercer aux dépens d'un autre peuple et en violant le droit international. Nous affirmons que le mouvement sioniste et l'État d'Israël ont pour fondement le racisme, la discrimination et l'exclusivisme juif. Nous défendons qu'un État, comme institution, ne peut jamais être l'objet de discrimination, mais bien de répudiation et de critique.

Enfin, la déclaration de l'IHRA porte atteinte à la liberté d'expression de celles et ceux qui remettent l'État d'Israël et le sionisme en question. »

Source : Communiqué de l'IJAN

CAPJPO-EuroPalestine

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