15/01/2021 europalestine.com  7 min #184259

Gaza : miko peled accuse les dirigeants européens de complicité de génocide

 15 janvier 2021

Miko Peled, opposant juif israélien, frère de Nurit Peled, dont la fille de 13 ans, Smadar avait été tuée dans un attentat palestinien en 1997 à Jérusalem (mort dont l'un et l'autre rendent l'occupation israélienne responsable), interpelle les dirigeants européens à propos du génocide qui se poursuit à Gaza

« La Bande de Gaza est un désastre humanitaire depuis qu'elle a été artificiellement créée à la suite de la campagne de nettoyage ethnique sioniste en 1948. Elle a été créée principalement comme réserve où parquer les centaines de milliers de Palestiniens par les terroristes sionistes », rappelle Miko Peled en introduction de son article.

« Appauvris et sans abri, ces réfugiés ont été forcés de dépendre d'aumônes pour survivre, et aujourd'hui ils forment plus de la moitié des 2,2 millions d'habitants que compte la Bande de Gaza. Un rapport des Nations Unies alertait qu'en 2020 la bande de Gaza serait invivable. Maintenant l'année 2020 est passée, le rapport des Nations Unies est rangé, et rien n'a changé. Plus de deux millions de personnes demeurent emprisonnées dans la Bande de Gaza par Israël. Ils souffrent du manque des éléments les plus élémentaires comme l'eau potable, l'électricité, les médicaments et la nourriture. Israël leur refuse aussi les droits humains fondamentaux alors que les juifs israéliens qui vivent à quelques minutes de là jouissent d'un niveau de vie qui est, à tout point de vue, enviable avec accès total aux meilleurs soins médicaux, à l'alimentation, et à de l'eau propre.

Visite d'une délégation européenne

Une délégation de représentants européens a récemment rendu visite à Gaza, pourtant ils n'ont pas fait usage de leur influence, politique ou autre, pour mettre un terme aux violations des droits humains et du droit international par Israël. Alors qu'il suffit de traverser en voiture la Bande de Gaza pour s'en rendre compte de ces graves pénuries.

Sachant parfaitement que des soins médicaux sont refusés à des millions de Palestiniens et que la propagation de la Covid 19 chez les Palestiniens est inquiétante, aucun engagement n'a été pris pour leur venir en aide dans leur combat contre la maladie mortelle.

Complicité de génocide

L'aisance avec laquelle les Européens coopèrent avec l'état d'Israël, alors même qu'ils clament être les champions des droits humains, équivaut à de la complicité. D'après la Convention de Genève, le Statut de Rome en particulier, la coopération européenne avec Israël constitue une complicité de génocide. Lorsque l'on examine la définition du génocide et qu'on la compare aux actions d'Israël à Gaza, il est tout à fait clair que l'État sioniste se livre à un génocide.

(Article II) Dans la présente Convention, le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :

a) Meurtre de membres du groupe;

b) Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe;

c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle;

d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;

e) Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe.

Trois des cinq exemples cités ici sont constamment commis par Israël à Gaza. En outre, l'article II de la Convention contre le Génocide « contient une définition étroite du crime de génocide, qui inclut deux éléments principaux, » dont l'un est « l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel. »

Les attaques israéliennes contre Gaza pendant plus de sept décennies démontrent clairement qu'elles font partie d'une stratégie plus vaste et qu'il existe clairement une intention de causer la destruction d'un peuple.

D'après un rapport publié par Human Rights Watch (HRW), la question de la complicité avec le génocide est tout à fait évidente, « Une jurisprudence antérieure a défini le terme complicité comme aide et encouragement, incitation, et approvisionnement []... La Complicité dans le génocide dans l'Article 2 (3)(e) fait référence à tous les actes d'aide et d'encouragement qui ont contribué substantiellement à l'accomplissement du crime de génocide, ou ont eu un effet substantiel sur celui-ci. »

Le rapport définit les faits suivants comme éléments de complicité dans un génocide :

  • Complicité en procurant les moyens, tels que armes, instruments ou tout autre moyen utilisé pour commettre un génocide, le complice sachant que de tels moyens seraient utilisés dans un tel but.

  • Complicité en aidant et encourageant consciemment l'auteur d'un génocide dans sa planification ou les actions le rendant possible.

D'après cette définition, tant l'UE que les USA se rendent complices du crime de génocide.

Human Rights Watch (HRW) maintient qu'Israël a "solidement établi des systèmes discriminatoires qui traitent les Palestiniens de façon inégalitaire ». Cela « implique des violations systématiques des droits, y compris des punitions collectives, l'utilisation routinière d'une force létale excessive contre les manifestants, et la détention administrative prolongée sans chef d'accusation ni procès de centaines de personnes ».

Il poursuit en affirmant qu'Israël, « construit et soutient des colonies illégales []... ce faisant expropriant des terres palestiniennes et imposant des contraintes aux Palestiniens mais non aux colons, restreignant leur accès aux services élémentaire et rendant quasi nulle leur possibilité de construire ».

Concernant la Bande de Gaza, HRW écrit que « le blocus de plus d'une décennie de Gaza par Israël restreint gravement la circulation des personnes et des marchandises, ce qui a un impact humanitaire dévastateur ».

Levée immédiates du blocus et des sanctions contre Israel

Le premier point à l'ordre du jour doit être la levée immédiate et inconditionnelle du blocus  chroniquepalestine.com imposé à la Bande de Gaza depuis 2007. Une zone d'exclusion aérienne, contrôlée par des forces navales européennes ou onusiennes doit être imposée à tous les avions israéliens. En plus de ces mesures, de l'aide humanitaire doit être mise à disposition de la population de Gaza sans délais.

Rajan, l'infirmière palestinienne tuée par l'armée israélienne à Gaza pendant les Marches du Retour

Israël doit faire l'objet de sanctions et toutes les coopérations économiques et militaires avec Israël doivent être arrêtées jusqu'à ce qu'il se plie au droit international et mette fin à toutes ses violations des droits humains.

Puis il faut mettre en place des processus pour le retour des réfugiés palestiniens dans leur pays, et un financement doit être prévu pour le paiement des dédommagements et des restitutions.

Israël doit aussi rendre des comptes  chroniquepalestine.com pour ses violations du droit international depuis 1948 et les hommes et femmes politiques israéliens, de même que le commandement militaire, doivent faire l'objet d'une enquête et accusés de crimes de guerre.

Les pays européens sont tout à fait conscients de la réalité qui existe à Gaza. Un siège long et cruel, des attaques israéliennes constantes ayant pour conséquences la mort d'innombrables civils, la destruction de maisons et d'infrastructures, une extrême pauvreté, et des traumatismes sont le pain quotidien des Palestiniens à Gaza.

La réalité à Gaza n'est un secret pour personne et les violations israéliennes du droit international sont bien connues. Toutefois, les gouvernements européens ont l'habitude de considérer les peuples colonisés et anciennement colonisés comme ayant besoin d'aide, qu'ils apportent, parfois au plan financier ou humanitaire sous forme de denrées alimentaires, mais elle est rarement suffisante.

Source :  chroniquepalestine.com

CAPJPO-EuroPalestine

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