par Vincent Gouysse.
Le 23 janvier dernier, les mass-médias affirmaient sans détour que la question n'était pas de savoir s'il y aurait un troisième confinement, mais quand il débuterait précisément : « Troisième confinement : ce n'est plus qu'une question de jours », titrait ainsi le JDD. Mais le prince est magnanime et souhaite en définitive attendre de disposer de tous les « éléments scientifiques » au sujet de l'efficacité de la première quinzaine de couvre-feu à 18 heures ainsi que l'étendue de la circulation du variant britannique du COVID-19. Tel est le discours officiel tenu le 26 janvier par les principaux relais télévisés de Radio-Paris. Il n'y a guère que dans la presse écrite où l'on peut trouver un son de cloche un peu différent, au détour d'un article publié sur le site internet d' Europe 1, qui nous concède que la motivation première du report de l'intervention de M. Macron provient du fait « qu'il craint la réaction des Français ». Il s'agit ainsi « surtout » d'une « question de l'acceptation sociale » et « d'état de l'opinion », que l'Élysée est aujourd'hui contraint de prendre en compte :
« Et les dernières notes des services de renseignement n'ont pas de quoi rassurer le chef de l'État. Elles soulignent toutes la lassitude grandissante des Français, dix mois après le début de la crise, avec une majorité de la population qui oscille aujourd'hui entre fatalisme et exaspération. Des Français qui dénoncent, de plus en plus, par ailleurs, l'incohérence de certaines mesures gouvernementales, comme l'instauration du couvre-feu à 18h, jugé inutile. Il faut aussi tenir compte du ras-le-bol des dizaines de milliers de restaurateurs, cafetiers et propriétaires de salles de sport fermés depuis bientôt trois mois, la dépression de l'ensemble du monde de la culture et la détresse de très nombreux étudiants. Tout cela est potentiellement explosif, glissent plusieurs conseillers d'Emmanuel Macron, qui observent, inquiets, depuis 48 heures, les émeutes aux Pays-Bas contre les dernières mesures sanitaires ».
L'Élysée avait indéniablement les yeux braqués sur les Pays-Bas qui viennent de connaître - YouTube accompagnées de pillages. Le Monde titrait ainsi avec inquiétude « Les Pays-Bas sous le choc après une nouvelle nuit d'émeutes contre un couvre-feu inédit » :
« Magasins pillés, voitures incendiées, affrontements violents : pour la troisième soirée consécutive, la police et la gendarmerie néerlandaise ont dû intervenir massivement dans une douzaine de villes des Pays-Bas, dont Amsterdam, La Haye et Rotterdam, lundi 25 janvier, face à des manifestants protestant contre les mesures imposées par le gouvernement afin d'endiguer l'épidémie de Covid-19. Au cours du week-end, un hôpital avait été attaqué à Enschede, un centre de dépistage détruit par le feu à Urk et des policiers menacés avec des couteaux à Eindhoven ».
Le roitelet des Rothschild commencerait-il à craindre pour sa tête ? Le Capital financier lui-même n'aurait-il pas un intérêt croissant à envisager sa fin, à faire tomber sa tête et à le sacrifier à la « vile populace » pour tenter d'apaiser son courroux et faire retomber la pression en vue de conjurer le spectre grandissant d'une nouvelle explosion sociale menaçant de prendre la forme d'une redoutable vague scélérate mêlant les Gilets Jaunes, les étudiants et la fraction brutalement décrétée « non-essentielle » d'une petite bourgeoisie visée par une politique économique et sociale eugéniste ? La menace a sans aucun doute été prise très au sérieux, au moment même où le chanteur engagé Francis Lalanne (soutien sincère et indéfectible des Gilets Jaunes réprimés et éborgnés il y a deux ans dans l'indifférence voire l'assentiment des larges masses petite-bourgeoises), publiait une lettre lyrique foncièrement idéaliste appelant « à la mobilisation générale du peuple français contre la tyrannie » et le coup d'État sanitaro-sécuritaire mené par la macronie contre les intérêts fondamentaux des masses populaires, allant jusqu'à appeler les forces armées à aider le peuple à destituer le Président et son gouvernement en vue d'un procès du pouvoir pour trahison. Une position réaffirmée quelques jours plus tard dans une empty (déjà visionnée plus de 350 000 fois à ce jour), au mépris de la menace du gourdin (amendes et prison) que s'était empressée de brandir la meute des « journalistes » de la « press-tituée »...
En dépit de certaines illusions (typiques du républicanisme petit-bourgeois, notamment sur le caractère de la démocratie et de l'État bourgeois, on peut dire que le chanteur a au moins le courage de ses opinions face à la bouillie des artistes-« prostitués » qui se gardent bien de prendre trop position en ces temps bien troubles. Que sont donc devenus les slogans démagogiques sur la « liberté d'expression », encore rabâchés jusqu'à l'écœurement pas plus loin qu' à l'automne dernier ? Le chanteur n'appelait en effet nulle part à commettre des attentats ou aux émeutes, mais lançait seulement un appel du cœur au peuple et aux forces armées censées le protéger ! (nous disons bien « censées », conformément à la mythologie démocratique bourgeoise) Une « démocratie » qui interdit ce genre d'appel, on appelle ça bien différemment : une dictature fasciste... Mais garde à ceux qui seraient tentés de persévérer trop ouvertement dans cette voie, car la répression est à double tranchant : elle peut certes aider à soumettre rapidement le peuple, mais aussi ensuite le pousser à résister !... Enfin, une fois « qu'on » s'est engagé dans cette voie périlleuse, il n'y a pas de retour en arrière possible !
Et si c'était donc le Capital financier lui-même qui se décidait en définitive bientôt à laisser couper préventivement l'une de ses têtes pour permettre ensuite à une autre de repousser ? L'hydre capitaliste a de la ressource, il ne faut pas l'oublier... Dans le pire des cas, il peut même aller jusqu'à laisser les rênes du pouvoir politique à la petite bourgeoisie déclassée et aux souverainistes (ce qui ne changera de toute façon pas fondamentalement la trajectoire économique décroissante que le Capital financier a bien d'autres cartes en main pour mener à son terme), du moins aussi longtemps que ceux-ci s'abstiennent de remettre en cause son monopole sur les affaires économiques et que ce « pouvoir » politique reste purement formel et fictif...
La macronie est ainsi aujourd'hui contrainte de différer de quelques jours l'annonce de nouvelles mesures impopulaires afin de tenter de faire retomber la pression et de laisser le temps à ses médias d'aider l'opinion publique à « digérer » l'annonce officielle d'un nouveau confinement au moyen d'une campagne de terrorisme idéologique permanente... Il faut dire que cette campagne d'intoxication à grande échelle a prouvé une certaine efficacité au cours du dernier mois écoulé, si l'on en croit les derniers sondages sur la vaccination (sur la base de la seule disponibilité de vaccins expérimentaux à ARN-m).
Alors qu'au mois de décembre 2020 seuls 43% des Français se disait favorables à la vaccination contre le COVID-19 et 35% se déclaraient même « tout à fait opposés », ils sont aujourd'hui 56% à y être favorables et les irréductibles qui s'y disent encore résolument opposés ne comptent plus que pour 20% des sondés ! La proportion de ceux se déclarant très favorables à la vaccination s'est élevée de 17 à 28%. Comme on le voit, dans la mesure où la proportion des hésitants n'a pas fondamentalement évolué (environ la moitié des sondés), l'essentiel de la croissance de l'opinion très favorable à été obtenue au prix de l'érosion de l'opinion très défavorable... Mais cela suffira-t-il ? Avec l'aide de porte-drapeaux pseudo-contestataires, tout est possible... La « souverainiste » (de pacotille...) Marine Le Pen aura ainsi elle-même rapidement balayé ses réticences et décidé de suivre le troupeau en déclarant être « prête à se faire vacciner », bien qu'elle aurait préféré « un vaccin traditionnel »... N'en déplaise aux idéalistes qui pensent (de manière gauchiste) que « le temps n'est plus celui de l'information », la résistance doit encore en premier lieu passer par l'information sous peine de voir l'avant-garde (d'ailleurs encore très partiellement éveillée) se couper des masses et s'exposer à la répression...
Chacun doit bien comprendre qu'il va devoir affronter une propagande agressive de tous les instants et la combattre au quotidien dans son cercle familial, d'amis et de collègues. La bourgeoisie l'a indéniablement parfaitement compris, et France Inter diffusait ainsi le 21 janvier dernier à 8 H 45 un sujet intitulé « Comment discuter avec un complotiste ? », c'est-à-dire « avec quelqu'un qui pense que la Terre est plate ou que le COVID-19 a été créé par les laboratoires pharmaceutiques ». Il est certes grotesque de voir assimilée une pensée moyenâgeuse infirmée de longue date par Galilée, les lois de la physique et les observations satellitaires (ineptie que seuls des créationnistes « platistes » peuvent défendre), pour couvrir d'opprobre un courant politique et social dissident déterminé à soulever une question légitime qui n'a pas encore été scientifiquement tranchée, hormis par des médias aux ordres s'appuyant sur une caste de pseudo-scientifiques achetée par de puissants lobbys... Mais à la décharge de « nos » élites et de leurs larbins serviles, pourquoi se priver de ces méthodes éprouvées qui ont prouvé à maintes reprises leur efficacité, par exemple face à l'ex-plus grande mystification mondiale pseudo-scientifique de tous les temps : « la grande fraude du réchauffement global d'origine anthropique », une théorie simpliste démentie par les observations scientifiques récentes et que nous avions clouée au pilori... en 2010 ! Et pour résister à cette offensive de tous les instants et encore davantage pour être en mesure de contre-attaquer efficacement, il vaut mieux être idéologiquement solidement armé et s'appuyer exclusivement sur des sources scientifiques fiables... Selon l'expression d'un camarade, « il faudra avoir l'âme bien chevillée au corps » pour parvenir à tenir la barre fermement au cours de cette tempête qui est une Guerre moderne multiforme du Capital financier contre les masses populaires dont il a décidé de broyer le quotidien aujourd'hui révolu : celui de la « société de consommation » occidentale et de sa base matérielle, aujourd'hui entrée dans la phase finale de sa décomposition : « l'industrie de bazar »... D'abord changent les conditions matérielles, ensuite changent les idées : « nos » élites le savent pertinemment pour l'avoir expérimenté à leurs dépens dans le passé et cherchent donc par tous les moyens à empêcher que la conscience des masses populaires ne se mette en adéquation avec leur nouvelle condition économique et sociale dégradée.
Comme le remarquait le journaliste d'investigation Eric Montana dans un article d'une lucidité, d'une indépendance et d'une combativité aujourd'hui si rares dans sa profession, résister à ces torrents de mensonge, c'est d'abord faire le choix conscient d'être éventuellement victime de représailles variées, d'être gratifié de sobriquets infamants et donc de « se sentir un peu seul » au départ.
Mais à mesure que la froide réalité des faits vient se fracasser sur le mur des mensonges et de la propagande officielle, cet édifice en vient à se lézarder. On commence alors à apercevoir la lumière à travers les fissures et la silhouette de ses semblables de l'autre côté :
« Entre temps, des collectifs d'avocats, de médecins, de scientifiques, de chercheurs ont fini à leur tour par s'interroger et sont arrivés aux mêmes conclusions que moi : nous sommes bien face à un crime contre l'humanité. Et si au début, certains cherchaient à qui peut bien profiter le crime, aujourd'hui les auteurs, les instigateurs, les responsables et coupables, les complices de ce crime à grande échelle, s'affichent sereins et tranquilles dans les plus prestigieuses organisations internationales, dans les palais nationaux, dans les médias, publiant des livres où ils dévoilent même leurs plans comme Klaus Schwab, donnant des conférences et des directives aux gouvernements comme Bill Gates, des colloques entre comploteurs comme le franc-maçon Jacques Attali, et tous ceux qui expliquent que le Covid constitue la crise idéale pour faire basculer le monde sous un gouvernement mondial. Ils créent le problème et proposent la solution. On connaît la musique. Alors le « complotiste » que j'étais est soudain devenu un « visionnaire » depuis que les documentaires « Hold up », « Maltraités » et « Covid le crime parfait » faisant le buzz sur la planète, ont contribué à poser les bonnes questions. Je ne compte plus le nombre de retournements de vestes auxquels j'ai assisté ces derniers mois, les uns m'expliquant que j'avais raison, d'autres disant qu'ils le savaient mais qu'ils ne pouvaient pas l'exprimer publiquement, et d'autres encore me disant qu'avec le nombre de crédits qu'ils ont sur le dos, ils ne pouvaient pas courir le risque d'écrire la vérité. Sans fausse modestie aucune, je ne vous cache pas que cela a été doux à vivre. Puis sans en tirer aucune gloriole car je m'en fous, constater que des collectifs d'avocats internationaux en collaboration avec des groupes de médecins, de chercheurs, de scientifiques intègres, se démènent pour traîner en justice les gouvernements et les labos pour crimes contre l'humanité en déposant des milliers de plaintes dans tous les pays où les esprits s'éveillent, est à la fois un soulagement et un motif d'espérer que ces criminels en col blanc, ces monstres à double face, paieront le prix de leurs actes. Ceci pour vous dire que lorsque l'on traite un journaliste de « complotiste », il vaut mieux lui faire confiance car ce sobriquet n'a qu'un seul but, le réduire au silence. Et quand on veut réduire au silence un journaliste intègre et j'ai la prétention de l'être, c'est parce qu'il y a des choses qui doivent vous être cachées. C'est essentiellement à cela que sert cette stratégie infamante ».
Il est cependant essentiel de bien avoir en vue que l'édifice des mensonges n'est pas circonscrit aux seul lobby politico-médiatique, mais concerne nombre de vérités que nous tenons pour certaines, qu'il faudra être soi-même capable de se remettre en question, et qu'il faudra donc livrer le combat simultanément sur tous ces fronts, depuis la philosophie à l'actualité immédiate en passant par l' Histoire...
Notons en ce qui concerne la propagande vaccinale qu'un triple questionnement et de grosses réticences sont parfaitement rationnelles quand on
1° sait que le vaccin contre la grippe n'offre lui-même qu'une protection très partielle et inégale en raison de la mutation rapide du virus, capacité d'évolution et de résistance qui n'est pas moindre pour le COVID-19 au vu de l'émergence rapide de nouveaux variants ainsi que des premiers « retours d'expérience » vaccinale sur le terrain... Israël avait déjà administré la première dose du vaccin de Pfizer à près d'un quart de sa population vers le 20 janvier. Le Guardian reconnaissait alors que cette première injection était « moins efficace que ce que nous pensions ».
2° connaît la déontologie manifestement « philanthrope, bienfaitrice de l'humanité et désintéressée » de Pfizer, dont le Dr Louis Fouché soulignait récemment dans une intervention écourtée sur - YouTube qu'il avait été condamné en 2009 « à 2,3 milliards € d'amende pour falsification de données, publicité mensongère et commission occulte »...
3° fait la somme des mensonges et revirements du « conseil scientifique » qui sert de caution « scientifique » à la politique de confinement sanitaro-sécuritaire permanente mise en œuvre par la macronie, que ce soit au sujet de la dangerosité présumée du COVID-19 (d'abord jugée comme une menace faible et une « gripette » qui justifie aujourd'hui l'euthanasie économique de centaines de millions de personnes), de l'inutilité puis de la nécessité des masques, du refus d'employer les traitements efficaces capables de limiter fortement la proportion de malades susceptibles de développer des formes graves nécessitant une assistance respiratoire, et enfin de l'absence de couverture médiatique de la question des souches virales ( très embarrassante en début de « pandémie », quand on chargeait la Chine), puis de sa soudaine propulsion sur le devant de la scène médiatique à l'automne 2020, etc.
Il est alors logique de penser qu'il y a anguille sous roche... d'autant que l'institut Pasteur vient d'annoncer publiquement avoir abandonné le développement de son principal et plus avancé projet de vaccin anti-COVID : un vaccin inactivé entier dont la réponse immunitaire induite a été jugée « insuffisante »... Cet abandon qualifié « d'immense déconvenue », susceptible de faire sourire en haut-lieu, témoigne donc pour le moins que La Chine a encore réussi là ou la France a échoué... « On » veut donc nous imposer à tout prix un vaccin expérimental pour le moins inefficace et inutile, sinon dangereux. Nous ne savons pas précisément ce qui se cache derrière ce vaccin ARN-m. Une telle stratégie pourrait relever aussi bien de l'intention délibérée de provoquer des effets secondaires graves et irréversibles à long terme (une bombe à retardement génétique visant au génocide ou à la stérilisation et au dépeuplement), à une simple campagne de prospection de l'opinion publique : un sondage grandeur nature destiné à mesurer le degré de soumission et de « préparation psychologique » des masses populaires quant à leur grand déclassement et à la montée en puissance des mesures de contrôle sécuritaire et social visant à l'accompagner. Quelle que soit la réalité, il est certain que « nos élites » ne nous veulent pas de bien... Quand on voit le degré de miniaturisation atteint dans les semi-conducteurs (ou on emploie la gravure en 5 nm, soit la largeur d'une cinquantaine d'atomes), on ne peut que s'inquiéter des possibilités des biotechnologies médicales mises entre de mauvaises mains... Avec le séquençage de l'ADN (long et fastidieux il y a encore vingt ans et désormais quasi-instantané), la maîtrise des ciseaux moléculaires, sans oublier la constellation de laboratoires biologiques P4 (notamment américains), tout est possible... même le pire ! Les peuples ne doivent pas oublier l'esclavage, l'expérience de deux boucheries mondiales et le colonialisme décomplexé... Le mépris de la vie humaine, dont la valeur est ravalée à une marchandise d'ailleurs en cours de dévaluation, doit conduire chacun à la plus grande prudence !
Ce qui est d'ores et déjà acté, c'est que les gros capitalistes occidentaux préfèrent engraisser leurs propres monopoles pharmaceutiques au prix de quelques centaines de milliers de morts « collatérales » - des individus qui selon les termes employés par un énarque ont de toute façon une « espérance de vie résiduelle » faible (sans oublier d'éventuels effets secondaires irréversibles à long terme pour ceux dont le « résidu » de vie est plus long...), plutôt que d'ouvrir la porte aux vaccins entiers inactivés chinois, qui seront dans le pire des cas inefficaces si le virus a trop muté... Et ne parlons pas des traitements efficaces qui, donnés en amont, permettraient même sans doute de se passer du vaccin et des confinements bidons tout en renouant avec un minimum de vie sociale... Et après tout ça, les marionnettes politiciennes du Capital osent affirmer que leur souci premier, c'est la « protection de la santé publique » !? Et personne dans leur « presse-tituée » pour relever cette contradiction majeure ? Oui, nous sommes véritablement arrivés au summum de l'imbécilité et de la vénalité... Et cela est annonciateur de grands bouleversements économiques, sociaux et politiques : c'est assurément le chant du cygne (noir)... En ces temps de crise économique sans précédent récent, dont l'ampleur ne peut déjà être comparée qu'à celle de 1929, les énarques au pouvoir se donnent comme priorité la « thérapie vaccinale » et la « lutte contre le changement climatique » que les USA de Joe Biden ont rejoint de nouveau en fanfare avec leur retour dans l'accord de Paris après une pause « Trumpiste » de quatre années... « L'écologie » comme prétexte à l'eugénisme et à l'euthanasie économique et sociale de la main-d'œuvre surnuméraire... Aussi, les esprits éclairés ont-ils raison de qualifier les « écologistes » institutionnels de « khmers verts ». Ceux qui veulent vraiment parler « d'écologie » devrait se poser cette question fondamentale : comment l'Homme pourrait-il respecter l'écosystème qui le fait vivre quand il n'arrive même pas à respecter ceux de sa propre espèce ?
Comment l'Homme pourrait-il prendre soin de tout cela quand une minorité d'esclavagistes considère le reste des hommes et la nature comme une marchandise dont il faut retirer le maximum de profit à court terme sans le moindre égard aux intérêts à long terme ? Et si le capitalisme était le problème fondamental ? Et si tous ceux qui prétendent (rêvent) d'écologie sans envisager d'abord un changement radical de société se berçaient d'illusions ? Si les élites occidentales sont aujourd'hui converties à la nécessité de « lutter contre le changement climatique », qui figure même en tête de la liste des priorités du dernier Forum économique mondial (FEM) de Davos qui s'est tenu du 21 au 24 janvier 2021, c'est en premier lieu afin d'accompagner moralement le Grand Reset... Une option (à la mode depuis maintenant une décennie) que nous avions déjà soulignée... en 2014. La différence fondamentale par rapport à la décennie écoulée, c'est que « nos » élites ont décidé de passer de la mode « subtilement » encouragée... aux injonctions carbo-centristes !
« Nous n'avons qu'une seule planète et nous savons que le changement climatique pourrait être la prochaine catastrophe mondiale avec des conséquences encore plus dramatiques pour l'humanité. Nous devons décarboniser l'économie dans la courte fenêtre qui nous reste et mettre à nouveau notre pensée et notre comportement en harmonie avec la nature », déclarait Klaus Schwab en préambule du FEM...
Dès la fin du mois de mars 2020, soit moins d'une dizaine de jours après le début du premier confinement, nous avions affirmé que l'Occident était structurellement depuis plus d'une décennie « à la veille d'un brutal déclassement » : ainsi, la crise du COVID-19 « fournira le parfait prétexte à ce déclassement brutal » :
« Ce qui semble être au premier abord une stratégie à courte vue - mais qui est selon nous une option délibérément et criminellement choisie -, a déjà indéniablement lamentablement échouée (ou commencé à porter ses fruits selon le point de vue d'où l'on se place), et va maintenant en fait désormais servir de prétexte au Capital financier Atlantiste pour imposer un brutal déclassement économique et social à sa propre population, si longtemps privilégiée ».
Une perspective générale que nous avions davantage précisée au début du mois de mai 2020 :
« Le boomerang du coronavirus revient donc aujourd'hui en pleine face au Capital financier occidental. Devant la complète banqueroute de sa stratégie, la bourgeoisie occidentale est de plus en plus secouée par des divisions internes et il ne fait aucun doute qu'une partie significative d'entre elle, confrontée au début du déclassement économique de ses propres métropoles, va rapidement opter pour sa soumission à l'impérialisme chinois. Le coronavirus va ainsi lui servir de prétexte non seulement pour justifier le déclassement économique brutal, mais également pour mettre en place des politiques de surveillance et de contrôle des populations destinées à éviter l'explosion sociale qui menace dans nombre de pays impérialistes en déclin. C'est donc la dislocation du bloc Atlantiste lui-même qui est désormais inéluctable. (...) « Après la friche industrielle, la friche tertiaire », annoncions-nous déjà il y a une décennie devant l'inéluctabilité du déclassement économique de l'Occident... La crise sanitaire induite par la pandémie de coronavirus fournit aujourd'hui assurément le prétexte idéal à cette profonde crise de déclassement inéluctable qui couvait depuis la crise de 2008 et la décennie d'austérité qui n'aura permis que de la différer... (...) Alors que l'Occident en déclin est passé au sabordage économique quasi-généralisé, cela ne peut signifier qu'une seule chose : notre bourgeoisie a décidé que le temps de notre grand déclassement économique et social était venu. C'est à cela que la pandémie actuelle va servir de prétexte, la Chine ayant pour sa part tué dans l'œuf le coronavirus avant qu'il ne puisse commettre chez elle des dégâts irréparables, et au passage douché bien brutalement les derniers espoirs de la bourgeoisie Occidentale de la mettre au tapis et de reprendre la main sur une Histoire qui lui avait irrémédiablement échappé il y a plus de deux décennies... »
Enfin, quelques jours avant que ne soit décrété le second confinement, nous insistions encore sur cette stratégie délibérément choisie :
« La vérité est que l'Occident a d'abord voulu instrumentaliser le COVID-19 pour isoler politiquement et économiquement la Chine qu'il a d'emblée désignée comme le foyer d'origine du COVID-19, renonçant deux mois durant à pratiquer des dépistages sérieux aux USA et en Europe pour ne pas mettre à mal sa stratégie de déstabilisation contre la Chine. Les choses se sont corsées au début du mois de mars, au moment où il apparût que la Chine avait gagné sa guerre contre le COVID-19 et qu'ils furent au même moment contraints de déclarer que le virus circulait désormais largement sur leur propre sol. Ce fiasco sanitaire et économique, comme nous le disions dès le printemps, allait alors servir aux élites occidentales de prétexte pour justifier aux yeux de leur propre opinion publique, une banqueroute économique et sociale qui était de toute façon depuis longtemps structurellement inévitable. Notre bourgeoisie tient désormais une excellente « excuse » et elle ne va sans doute pas la lâcher de sitôt... Le temps de leur grand déclassement est à l'évidence venu et sous cet angle, la pandémie de COVID-19 représente indéniablement une aubaine pour faire accepter une dégradation sans précédent du niveau de vie d'un prolétariat longtemps privilégié, tout en limitant au maximum les risques de le voir se révolter ! »
Au gré de l'année écoulée, le Capital financier des pays impérialistes occidentaux, dans l'impossibilité de renverser à son avantage le rapport de forces inter-impérialiste mondial de plus en plus en sa défaveur, a donc décidé de prendre le taureau par les cornes et de passer à une stratégie énergique d'auto-sabordage afin de mettre en œuvre le grand déclassement économique et social de ses larges masses populaires indigènes, tout en éliminant au passage le tissu des commerces qu'il juge « non essentiels » au « monde d'après »... Une façon pour lui de faire place nette aux mastodontes de la distribution sur un marché dont les débouchés à la consommation sont condamnés à subir une aussi sévère que durable contraction...
Comme nous l'avions souligné dès le printemps 2020, la différence (aujourd'hui criante) des méthodes et des résultats entre l'Occident d'une part, et la Chine ( et ses alliés réels) d'autre part, se résume en définitive au simple fait que les élites de la Chine voient un avenir (de consommateur) pour leurs propres esclaves salariés, tandis que « nos » élites n'en voient plus aucun depuis plus d'une décennie et comptent bien mettre à profit la pandémie de COVID-19 pour mettre en place des mesures d'austérité draconiennes qualifiées de « Grand Reset » à faire baver d'envie et de jalousie les peuples des pays dépendants semi-coloniaux victimes des Diktats et des Plans d'ajustement structurels imposés depuis des décennies par le FMI et l'OMC et leur ambassadeur en chef : le complexe militaro-industriel américain...
Les bouleversements économiques et sociaux actuels qui secouent les pays impérialistes d'Occident sont cohérents avec l'interview vidéo très instructive d'un économiste libertarien donnée récemment sur le média alternatif France Soir : « - YouTube » Cet énarque, en dit beaucoup, mais on sent qu'il reste « sur la réserve » et qu'il en a encore (beaucoup) sous le talon. L'économiste se définit comme libertarien et c'est d'une grande importance. Sa critique des épiphénomènes du capitalisme, et en particulier de la Guerre contemporaine livrée par le grand Capital mondialiste contre le petit, est assez réaliste, mais c'est une critique intrinsèquement petite bourgeoisie idéalisant le capitalisme de « libre-concurrence » caractéristique de l'époque pré-monopoliste. Les libertariens sont les « derniers Mohicans » des illusions de l'économie petite-bourgeoise : ce sont des libre-échangistes intégristes qui veulent réduire l'État à peau de chagrin, ne veulent aucune immixtion étatique dans les affaires économiques et croient aux « harmonies économiques innées » (sous le capitalisme)... Ce courant économique est contemporain de Karl Marx qui l'appelait « économie vulgaire ». Nous y avons fait quelques références dans un texte ciblant l'économiste altermondialiste Jacques Généreux, qui est devenu par la suite le conseiller économique du franc-maçon gauchisant Jean-Luc Mélenchon durant la dernière campagne présidentielle. En conclusion, l'économiste pose un diagnostic intéressant du capitalisme contemporain (qui recoupe les axes majeurs de nos analyses sur le COVID comme prétexte au Grand Reset), mais propose pour le remplacer de retourner au capitalisme pré-monopoliste... Ces mormons du capitalisme sont « rétro-compatibles » (hormis peut-être sur la question protectionniste qui révulse habituellement les libertariens) avec les aspirations souverainistes de la petite bourgeoisie occidentale en cours de déclassement... Le courant de pensée libertarien (revendiqué) est très faible en Europe (sauf peut-être en Suisse ou au Royaume-Uni), mais est très influent aux USA où le Parti libertarien fait environ 1% des suffrages et influence en partie les Républicains...
Comme l'a souligné récemment Marc Rousset, un autre économiste bourgeois tout aussi lucide (mais beaucoup plus empathique) dans un article intitulé « Les vaccins peuvent faire disparaître le virus, mais pas la crise », nous sommes à la veille d'un effondrement économique et boursier sans précédent aux conséquences sociales proprement cataclysmiques.
« On assiste, en fait, à la destruction des classes moyennes, aussi bien aux États-Unis qu'en Europe, et lorsque les aides seront supprimées, il y aura des suicides et des descentes aux enfers effroyables pour un trop grand nombre de malheureux ».
Marc Rousset nous conduit également à porter notre regard au-delà des apparences de la capitalisation boursière trompeusement optimiste des GAFAM, qui constitue en fait le symptôme témoignant du fait que les autres secteurs économiques (en cours d'effondrement) n'attirent plus le surplus de capitaux qu'il faut bien déverser quelque part... Tesla, d'Elon Musk, est ainsi une formidable pyramide de Ponzi !... Une grosse partie de la capitalisation boursière de Tesla (plus de 700 milliards de $ aujourd'hui,... pour 25 milliards de $ de chiffre d'affaires en 2019 et un résultat net négatif de 0,8 milliard de $ la même année) est effectivement condamnée à partir en fumée à relativement court terme... Que les investisseurs occidentaux soient prêts à acheter des actions aussi surévaluées (jugées comme les meilleurs investissements qui leur restent !) montre à quel point la situation actuelle est jugée comme critique aujourd'hui sur les marchés de capitaux... Mais il restera quand même quelque chose au milliardaire américain : sa « Gigafab » n°3 de Shanghaï, achevée en 2019 !
D'autres se préparent également à des bouleversements mondiaux majeurs, à l'instar de Bill Gates est aujourd'hui le premier propriétaire privé américain de terres agricoles (0,1 million d'hectares). Le fondateur historique des GAFAM retourne à la terre... Tout un symbole ! C'est de son point de vue très intelligent devant la perspective d'effondrement de la « société de consommation occidentale », car beaucoup d'américains n'auront plus de quoi acheter un ordinateur (équipé d'un OS Microsoft...) alors même que les chinois, qui ont commencé à évincer le hardware et le software américain à cause de l'âpreté de la Guerre commerciale sino-américaine livrée par l'administration de D. Trump, offriront une concurrence redoutable. Mais les américains auront toujours besoin de manger (ou les chinois d'importer du soja), et avec 0,1 million d'hectares de terres agricoles aux USA (et sans doute pas les plus mauvaises), Bill Gates fera un gros propriétaire latifundiaire !... Il restera riche (même si beaucoup moins à l'échelle internationale...) C'est une manière d'investir sur le long terme une partie de sa fortune (qui vaut encore quelque chose tant que le dollar US n'a pas dévalué) dans des actifs qui vaudront toujours quelque-chose ! Et comme Bill Gates est décidément très prévoyant, il a aussi investi des capitaux dans la Réserve mondiale de semences du Svalbard (20 millions de $ apportés via sa fondation...) En effet, des terres c'est bien, mais il faut les semences qui vont avec, et ce d'autant plus si ça lui permet aussi de contrôler l'approvisionnement d'une partie du Monde en nourriture... Ce projet de conservation (survivaliste) du Capital financier occidental a été établi au moment de la crise des subprimes afin de « fournir une protection contre les pertes accidentelles de variétés dans les banques génétiques traditionnelles » « en cas d'accident ou de catastrophe régionale ou mondiale »... Une éventualité comme celle que nous vivons aujourd'hui !
Face à cela, les travailleurs et les peuples vont-ils persévérer dans la voie de la soumission et de leur inévitable déclassement ? Cela dépendra pour l'essentiel de la capacité de ceux qui ont commencé à s'éveiller, à mener à son terme leur réveil idéologique et politique. L'un de ces esprits progressistes déclarait récemment dans un article publié sur le média alternatif Réseau International :
« Nous devons trouver un moyen d'agir maintenant. Je n'ai pas la solution. Mais peut-être qu'en nous connectant collectivement les uns aux autres spirituellement, peut-être en méditant - nous trouverons une solution - ou nous ferons émerger une solution ».
Partager nos expériences et partir à la redécouverte des sciences humaines (histoire, économie, philosophie, etc.), en sortant radicalement du cadre borné imposé par l'édifice des préjugés et des mensonges institutionnels (édifice que la froide et sombre réalité tend à réduire à l'état de ruines) avec pour toile de fond le crash du « rêve américain » sur la réalité désenchantée. Oui, c'est indéniablement une bonne proposition, si on permet aux voies alternatives les plus radicales (les communistes marxistes-léninistes) d'y prendre une part active...
En effet, rien de plus logique quand on prétend vouloir en finir avec « l'idée que la concurrence plutôt que la coopération sera le véritable moyen de salut »... « Coopération », le mot est jeté. Mais est-il compatible avec la production marchande et le principe de l'esclavage salarié ? Le petit capitalisme lui-même peut-il s'en accommoder ? La réponse ne nous est-elle pas fournie par les résultats concrets « éclatants » de sa domination mondiale bi-séculaire ? Peut-on changer l'idéologie et les valeurs sans changer radicalement les bases matérielles de la société ? Allons donc jusqu'à la conclusion logique du raisonnement : la suppression de la propriété privée des moyens de production et de son corollaire, le travail salarié. Ce dernier ne signifie en effet rien de moins que la réduction en esclavage économique des larges masses du peuple par une minorité exploiteuse constituée en classe dominante toute-puissante !
Et si le mouvement d'éveil spontané ne parvient pas à passer à cette étape, eh bien notre perspective (celles des peuples d'Occident tout du moins) sera la suivante : le « Grand Reset » mené à son terme. Et les USA eux-mêmes n'échapperont pas à ce sort. Biden fera assurément un « excellent » Gorbatchev US... Laissons-lui encore un ou deux ans... Il a déjà commencé à donner des signaux tangibles de dégel aux chinois et aux russes en réintégrant l'OMC ainsi que l'accord de Paris. Enfin, le 26 janvier dernier, Poutine et Biden parvenaient à un accord sur la prolongation pour cinq ans du Traité New Start (de limitation et de réduction des arsenaux nucléaires) au terme d'une conversation téléphonique à l'initiative de la partie américaine, une négociation dont l'administration Trump ne voulait même pas entendre parler tant qu'elle n'inclurait pas les chinois... Cela ne veut pas dire que la Guerre Froide 2.0 Occident vs OCS prendra fin demain, mais ce sont là des signes évidents d'apaisement (sinon de soumission...) de la nouvelle administration américaine. Et s'il lui prenait l'envie de vouloir forcer la main à Pékin, Moscou, ou Téhéran, la nouvelle troupe du théâtre de guignols US en viendrait rapidement à comprendre qui si les Chinois, les Russes et les Iraniens n'ont pas eu peur des muscles (ou du gras...) du bruyant et excentrique D. Trump, ils n'auront pas davantage peur des crises de démence de son frêle successeur...
Le Capital financier américain (et ses alliés), ne peuvent ignorer que l'affaire est pliée et qu'ils ne font pas le poids face à la Chine qui a terrassé aisément la menace virale sur son sol et coupé court à toute velléité occidentale d'établir un blocus économique et diplomatique mondiaux... Loin de sortir renforcés de ce combat, les pays impérialistes d'occident en sortent à l'évidence déjà complètement laminés, aussi bien économiquement que diplomatiquement et moralement.
Alors que Olivier Dussopt, ministre français des Comptes publics, vient de prévenir (après un déficit budgétaire record - hors sécurité sociale - de plus de 178 milliards d'euros en 2020 contre « seulement » 93 milliards en 2019, soit un quasi-doublement), que ce dérapage budgétaire prolongé n'était « pas soutenable » et que l'année 2021 verrait donc l'arrêt du « quoi qu'il en coûte » avancé par Macron pour faire accepter les confinements à répétition et maintenir artificiellement l'économie sous perfusion, l'économiste Jacques Nikonoff a déclaré que « la fin des aides » signifierait « une pulvérisation de l'économie française ».
Notons au passage que sur le plan de la cohésion sociale et de la situation sécuritaire, la situation n'est guère meilleure et n'est en définitive que le reflet logique de la situation économique fortement dégradée. En dépit des confinements et des couvre-feu, les statistiques du ministère de l'Intérieur mettent en évidence une hausse de 8% des faits de violences répertoriés par les gendarmeries de l'hexagone en 2020. De 1964 à 2020, le taux de criminalité est passé de 12 à 60 pour mille habitants ! La violence s'est ainsi banalisé au fil du temps en dépit (ou grâce) à une politique proprement schizophrène mi-laxiste/mi-répressive, mais jamais préventive, le Capital étant structurellement incapable d'offrir une perspective d'intégration économique et sociale à tous les individus... Quant aux étudiants, ils sont sans aucun doute une « génération oubliée » et sacrifiée...
« À Lyon, le geste tragique d'un étudiant, qui s'est défenestré de sa résidence universitaire, a remis en lumière une détresse étudiante dénoncée depuis de nombreuses années et exacerbée par la crise sanitaire. Précarité financière, abandon des études, angoisse grandissante quant à l'avenir ».
Désœuvrés, désenchantés et démotivés par le téléenseignement, le décrochage scolaire et l'absence de réelles perspectives d'avenir, les étudiants sont de plus en plus tentés de s'évader dans les paradis artificiels (narcomanie, alcoolisme, etc.), voire de retourner contre eux-mêmes la violence sociale. On voit ainsi les suicides se multiplier, au bénéfice évident de ceux qui sont collectivement responsables de la ruine économique. En effet, par leur suicide, ils rendent un immense service aux maîtres esclavagistes en les débarrassant d'une fraction de la main-d'œuvre surnuméraire, en outre une de sa fraction la plus susceptible de se révolter... Le Capital préfère assurément un esclave mort (suicidé), à un esclave révolté ! Il est à l'évidence urgent de redonner une perspective d'avenir (forcément révolutionnaire) à la jeunesse ! Le capitalisme hypothèque notre avenir à tous !
La fin de l'URSS social-impérialiste (sous Andropov notamment) avait vu un raidissement et une recrudescence des tensions avec les USA. Puis était arrivé le « réformateur » qui avait cassé et bradé la maison en proie à la complète stagnation économique depuis le milieu des années 1970 et la féroce concurrence économique livrée par le bloc Occidental et ses dragons asiatiques. Un processus qui s'acheva par la destruction de ce qui restait des « acquis sociaux » hérités de la période socialiste... Hier encore, le président chinois « mettait en garde contre une « nouvelle guerre froide » en ouverture du Forum de Davos » et s'y présentait « en champion du multilatéralisme ». Un signe des temps que si l'Histoire se répète, la distribution des rôles n'en a pas moins radicalement changé ! Reste maintenant aux USA (et à leurs traditionnels roquets domestiques du vieux continent) à faire de même après le sursaut trumpiste « America great again » !...
Oui, les USA sont indéniablement sortis considérablement renforcés de quatre années de protectionnisme hystérique et de guerre commerciale, car ils ont reconquis leur leadership technologique sur Pékin et repris la place de leader politique et économique incontesté à la tête du Monde !
Blague mise à part, ce sera donc bientôt aux USA de faire leur « glasnost » et leur « Perestroïka », comme nous l'avions démontré en 2010... Mais le remake US sera-t-il aussi spectaculaire que l'original ? Le premier acte du scénario (COVID) est en tout cas indéniablement très travaillé... « Show must go on ! », dit-on dans la « culture » Yankee. Et assurément, les USA sont pour le moment indéniablement fidèles à leur « philosophie » poudre et paillettes visant à en mettre plein les yeux au public... En réalité, il se pourrait même, à titre exceptionnel, que le remake US soit bien « meilleur » que l'original !... L'axe Chine-Russie-Iran n'a en tout cas guère ménagé la nouvelle administration américaine dans la période entourant la surréaliste passation de pouvoir : alors que la Russie arrêtait le guignol « pro-démocratie » Alexeï Navalny à sa descente d'avion au mépris des cris d'orfraie poussés par la presse atlantiste ulcérée, la Chine escortait le porte-avions américain Theodore Roosevelt naviguant en mer de Chine. Les 23 et 24 janvier, près d'une trentaine de bombardiers et d'avions de chasse chinois survolèrent la zone d'identification de défense aérienne de Taïwan. De l'avis d'analystes militaires occidentaux, Pékin visait par là à « tester la défense aérienne de Taïwan », à « démoraliser la population en mettant en scène la supériorité militaire de la Chine » et surtout à « envoyer un message à Washington ». Au moment même où Joe Biden prenait ses fonctions à Washington, la Chine annonçait sanctionner 28 membres de l'administration US sortante, dont le secrétaire d'État Mike Pompeo, accusés d'avoir « gravement violé la souveraineté chinoise »... Enfin, dans les jours précédant la prise de fonctions du nouveau Président américain, l'Iran mena des exercices militaires de grande envergure ( Great Phophet 15) incluant le tir de missiles balistiques à longue portée : 1 400 km pour le missile balistique « Martyr Hajj Qassem Soleimani » capable de frapper plus de 35 bases militaires américaines du Moyen-Orient et d'Asie centrale. Quelques jours après, Téhéran rappelait aux européens leur passivité complice dans la destruction de l'accord sur le nucléaire iranien déchiré par D. Trump... Chine-Russie-Iran : on peut voir cette accumulation comme quelque chose de purement fortuit, ou si l'on est « complotiste », qu'il y a peut-être davantage que le simple hasard : et si c'étaient des avertissements-représailles coordonnés en réponse à la « politique de pression maximale » mise en œuvre par l'administration US sortante ?!
L'effondrement des USA, dont l'économie et l'intégrité de la sphère d'influence est depuis des décennies garantie par sa politique coloniale ainsi que l'occupation militaire permanente du Monde, ne sera similaire à celui de l'URSS que dans son principe général, celui du déclassement économique face à un rival économiquement plus puissant disposant de la suprématie industrielle bientôt couplée à un ascendant technologique.
La comparaison entre le déclassement de l'URSS il y a trois décennies et celui des USA aujourd'hui s'arrête là, car l'ampleur du déclassement actuel et à venir de l'Occident est toute autre ! L'URSS de 1991 (2ème PIB mondial) restait une société semi-rurale avec de nombreuses industries de base dont beaucoup restèrent debout après la tempête... Rien de tel pour l'Occident qui se compose de pays dépourvus de nombreuses industries de base (délocalisées...) et ultra-urbanisés (avec des citadins qui ne savent même pas à quoi ressemble un pied de tomate...). La promesse d'une misère et de troubles sociaux à une toute autre échelle... Si au cours des dernières années on voit se multiplier les reportages sur le « retour à la terre » et à la « campagne », il ne faut surtout pas croire que cette mode soudaine doive quelque chose au hasard : il s'agit d'y préparer les esprits !...
Comment donc appréhender des bouleversements à une telle échelle, proprement sans précédent dans l'Histoire de deux siècles de capitalisme ? Nous ne donnerons qu'un seul chiffre pour illustrer la violence du crash économique et social quasi-mondial qui vient de débuter et promet d'impacter très fortement (c'est-à-dire sans marges de manœuvre autonomes réelles), la plupart des pays du Monde, depuis les centres impérialistes d'Occident, jusqu'au pays coloniaux et semi-coloniaux inclus dans leur sphère d'influence. Dépendante de la rente pétrolière mise à mal par la contraction de la demande mondiale, l'Algérie néo-colonisée vient ainsi de voir sa monnaie dévaluée massivement :
« La loi de finances 2021 entérinée fin décembre par le Président Abdelmadjid Tebboune annonce une dépréciation du dinar en valeurs nominales de 11,45% en 2021, 4,9% en 2022 et 4,8% en 2023 ».
Selon les dernières statistiques publiées par l'Organisation Internationale du Travail (OIT), ce sont pas moins de 255 millions d'emplois à temps plein qui ont été supprimés dans le Monde au cours de la seule année 2020, soit 8,8% du total des heures de travail. C'est surtout un niveau quadruple de celui enregistré « pendant la crise financière de 2009 ». Voilà quel sera l'ordre de grandeur de l'effondrement du PIB mondial durant l'année écoulée ! Derrière chacun de ces centaines de millions d'esclaves brutalement congédiés, il y a les lendemains qui déchantent, l'inquiétude pour son avenir et celui de ses enfants, sans oublier la plongée dans les tourments quotidiens de la précarité et de la misère ! Il y a enfin la preuve que le capitalisme a failli, et qu'il n'est pas, contrairement à ce qui fût proclamé après l'effondrement du pseudo-« communisme » en 1991, « la fin de l'Histoire », ou alors seulement parce qu'il pourrait un jour conduire à la fin de notre espèce si elle s'avérait incapable de joindre aux progrès des sciences et des techniques, un mode de production moins archaïque et autodestructeur qui ne pourra être choisi que consciemment à la suite d'une révolution qui devra d'abord être celle des pensées... Mais une chose est d'ores et déjà certaine : le temps de l'insouciance est bel et bien révolu.
Le maintien du malade occidental, en état de mort cérébrale depuis 2008 et placé depuis lors sous assistance respiratoire et perfusion de nutriments permanentes, est devenu « too expensive » pour notre Capital financier, bien déterminé à arrêter les frais à bref délai : il est désormais temps de mettre un terme aux soins intensifs relevant de l'acharnement thérapeutique, et de débrancher le malade...
Voilà pour la perspective générale de l'Occident et à long terme pour le reste du Monde. Regardons maintenant à l'Est, la perspective immédiate : Nulle crise économique et sociale à l'horizon en Chine aujourd'hui ! Bien au contraire : une « société de consommation » « sinisée » s'y développe ! Le véritable salut des peuples en cours de déclassement ne viendra donc pas de là !
En 2020, la Chine a enregistré une croissance de 2,3% de son PIB et sera sans aucun doute possible la seule grande économie à échapper à la récession. Dans le même temps, sa production industrielle affiche une hausse de 2,8%. La seule production automobile chinoise a accusé une baisse très modérée de 2% en glissement annuel à 25,2 millions de véhicules. La construction navale chinoise a pour sa part livré 38,5 millions de Tpl de nouveaux navires, un chiffre en hausse de 4,9% en glissement annuel et représentant une part de marché mondiale de 43,1%. Les nouvelles commandes (28,9 Tpl) ont représenté 48,8% du carnet de commande mondial. L'année 2020 aura enfin été faste pour le commerce extérieur chinois de marchandises avec un volume total en hausse de 1,9% en glissement annuel à 32 160 milliards de yuans (soit à peine moins de 5 000 milliards de $ US). Alors que les importations enregistrent une contraction de 0,7%, les exportations affichent une croissance confortable de 4%, propulsant l'excédant commercial de 27,4% à 3 700 milliards de yuans. La situation est comparable en ce qui concerne le commerce bilatéral sino-américain, évidemment pas à l'avantage de l'Oncle Sam... Pékin a en effet vu l'excédent commercial de son commerce bilatéral avec les USA bondir de 7,1% en glissement annuel à 316,9 milliards de $ US. La croissance du PIB et du commerce extérieur de la Chine a naturellement induit celle du transport de marchandises. En 2020, ce sont pas moins de 12 400 trains de fret Chine-Europe qui ont fait le voyage, un chiffre en augmentation de 50% en glissement annuel. En 2020, le Bureau national chinois des postes a traité 83 milliards de colis express pour un chiffre d'affaires de 875 milliards de yuans, deux chiffres en hausse respective de 30,8 et 16,7%. Le déploiement des nouvelles technologies n'est pas non plus en reste : la Chine a dominé outrageusement des livraisons mondiales de terminaux 5G avec la livraison de 163 millions de téléphones 5G en 2020. Alors qu'elle comptait plus de 700 000 stations de base 5G en 2020, elle en construira 600 000 autres en 2021 !
Comme nous l'avons déjà noté par le passé, la production sidérurgique est l'un des indicateurs les plus fiables du niveau de l'activité industrielle réelle. L'analyse des dernières statistiques mondiales disponibles est donc hautement instructive sur la façon dont les différents pays ont été impactés par la crise économique en 2020. En 2019, la production sidérurgique mondiale s'était chiffrée à 1 844,0 millions de tonnes, dont 995,8 millions de tonnes pour la Chine (soit 54,0% du total mondial). En 2020, la production sidérurgique mondiale a chuté de 0,9% à 1 828,0 millions de tonnes. Cette baise peut apparaître comme négligeable, mais dans la mesure où la production sidérurgique chinoise a atteint 1 054,4 millions de tonnes (soit une hausse de 5,9% en glissement annuel pour une part de marché mondiale de 57,7%). Chine exclue, la production sidérurgique mondiale a diminué de 848,2 à 773,6 millions de tonnes, soit une baisse de 8,8% en glissement annuel. Cette moyenne cache de très fortes disparités : alors que la Russie a vu sa production sidérurgique augmenter de 71,7 à 73,4 millions de tonnes (soit près de 2,4%), celle des USA s'est effondrée de 87,8 à 72,7 millions de tonnes, soit une baisse de 17,2% ! Nous donnons dans le tableau suivant la variation enregistrée par quelques pays.
Notons au passage que la France, qui a enregistré l'une des pires baisses au Monde de la production sidérurgique, n'a enregistré une baisse de son PIB « que de » 8,3% (un record absolu depuis la dernière Guerre), grâce au creusement accéléré de la dette publique destinée à maintenir autant que possible les débouchés à la consommation pour aider les masses populaires à accepter les confinements successifs. De nombreux indicateurs économiques ont viré au rouge : la consommation des ménages a diminué de 7,1%, l'investissement de 9,8% et les exportations se sont contractées bien plus rapidement que les importations (16,7% contre 11,6%), avec à la clef le creusement d'un déficit commercial déjà structurellement lourdement déficitaire. En 2020, le groupe automobile PSA n'a vendu que 2,5 millions de véhicules dans le monde, un chiffre en baisse de 27,8% en glissement annuel. Son concurrent Renault a été à peine mieux loti, avec une chute de 21,3% de ses ventes à 2,9 millions de véhicules. Selon le PDG de ce dernier, le Groupe vise désormais « le redressement de sa performance » en « privilégi[iant] désormais la profitabilité aux volumes de ventes, avec une marge unitaire nette par véhicule plus élevée ». Espérer augmenter ses marges sur un marché en contraction face à une concurrence exacerbée, ce n'est ni plus ni moins que croire au Père Noël, ou ce qui revient au même, essayer de vendre du rêve aux actionnaires pour tenter d'éviter qu'ils ne désertent... Quand la perfusion de dette publique sera vide, la véritable ampleur de la crise de déclassement commencera alors à apparaître...
Il ne faut pas croire que les élites occidentales ont été prises au dépourvu par le Réveil du Dragon chinois, tout fulgurant et irrésistible qu'il fût. Cela fait en réalité maintenant près de deux décennies qu'elles ont pris acte de leur inéluctable déclassement, comme le rapportait l'universitaire américain Roberts Godfree dans un article intitulé « Devrions-nous concurrencer la Chine ? Le pouvons-nous ? », publié en octobre 2019 et traitant de la correction multiforme administrée par la Chine aux USA :
« En 2003, j'ai publié un livre sur le déclin des trente-six indicateurs sociaux et économiques de l'Amérique. J'en ai envoyé des copies par la poste à l'Administration, au Congrès et aux chefs de département et j'ai reçu une réponse du Directeur général de la Central Intelligence Agency, qui m'a dit que l'Agence fournissait des informations presque identiques au gouvernement depuis plusieurs décennies. Pendant ce temps, notre déclin et la montée en puissance de la Chine se sont accélérés et cet élan nous a menés si loin, si rapidement, que toute compétition est devenue irréaliste. (...) Si la Chine ressemblait à la caricature que nos médias nous présentent depuis ces sept dernières décennies, alors oui, nous devrions contrebalancer son autoritarisme excessif, répressif et autoritaire et investir notre trésor dans les technologies de pointe pour faire en sorte que nous fassions l'envie du monde... Mais que faire si la Chine n'est ni répressive, ni autoritaire ? Et s'il ne nous reste plus de trésor à investir ? Et si les dirigeants chinois étaient plus populaires, respectés et compétents que les nôtres ? Que se passerait-il si son économie était déjà 30% plus forte que la nôtre, connaissait une croissance trois fois plus rapide, avec deux tiers de fardeau de la dette en moins ? Et si elle était déjà en avance sur nous sur le plan scientifique et technologique, imprenable sur le plan militaire, et si elle possédait des alliés plus nombreux et plus puissants que les nôtres ? (...) L'Examen d'admission au gouvernement sélectionne chaque année les 2% des meilleurs diplômés et la réussite est la seule voie vers le pouvoir et la responsabilité. (...) La plupart [des 200 membres du Conseil d'État] ont un doctorat et un QI supérieur à 140. Tous ont commencé leur carrière dans les villages les plus pauvres du pays et n'en sont partis qu'après avoir augmenté les revenus du village de 50%. Ils ont répété cette performance à tous les niveaux, y compris à la présidence, comme le fait Xi. (...) Leurs cinq points de QI supplémentaires par rapport à nous signifient qu'ils ont 300 000 personnes avec un QI de 160, comparativement à 30 000 en Occident. La Chine a dépassé les États-Unis pour devenir le premier producteur mondial d'articles scientifiques, représentant près d'un cinquième de la production mondiale totale, selon un nouveau rapport. La Chine domine le classement mondial des articles de recherche les plus cités publiés dans les 30 domaines technologiques les plus en vogue. Bien que les États-Unis aient produit 3,9 millions d'articles sur la recherche en tous domaines, comparativement à 2,9 millions en provenance de la Chine, cette dernière a produit la plus grande part dans 23 des 30 domaines qui ont suscité le plus d'intérêt, tandis que l'Amérique a obtenu la tête pour les sept autres. (...) Aujourd'hui, la Chine génère 20% du PIB mondial par rapport à nos 15%, ses importations et ses exportations sont équilibrées, ses relations commerciales sont excellentes, sa monnaie est assez valorisée, son économie est 30% plus importante et croît trois fois plus vite, ses salaires dans le secteur manufacturier sont à égalité avec les nôtres et ses plans pour 2025 sont à couper le souffle. Toujours de nouvelles autoroutes, voies ferrées, métros et ports et, l'année prochaine, l'Internet le plus rapide et le plus avancé avec des villes entières construites autour de la 5G. (...) En 2018, le taux d'approbation mondial de 34% de la Chine battait celui de l'Amérique, qui était de 31%... Nous avons cédé le contrôle de la Crimée et de la mer Noire à la Russie et, de plus en plus, du Moyen-Orient. Avec la Nouvelle route de la soie, la Chine et la Russie fusionnent l'Union économique eurasienne (Arménie, Bélarus, Kazakhstan, Kazakhstan, République kirghize et Russie avec le Tadjikistan, l'Ouzbékistan et la Moldavie en considération) ; l'Organisation coopérative de Shanghai, OCS (Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Inde, Chine, Pakistan ; avec l'Afghanistan, l'Iran, la Mongolie et la Biélorussie comme observateurs et l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Cambodge, le Népal, le Népal, Sri Lanka et la Turquie comme partenaires de dialogue) ; et le Partenariat économique régional global, (Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande, Vietnam, Chine, Japon, Inde, Corée du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande). Une fois que les gazoducs Nord Stream II et South Stream seront achevés en décembre, comment l'UE pourra-t-elle résister à s'y brancher ? »
Comment donc contrer cette irrésistible émergence économique sinon avec l'aide du colonialisme et de l'interventionnisme à tout-va, surtout quand on détient à priori la suprématie militaire mondiale ? Voilà pourquoi notre Monde a connu des décennies ininterrompues d'ingérences militaires occidentales, en particulier au cours des deux dernières décennies sous le faux prétexte de la « lutte anti-terroriste »... Et comme les Yankee ne comprennent guère autre chose que le rapport de force militaire, la Chine a mis les bouchées doubles dans la modernisation de ses forces armées. Selon les chiffres publiés par Roberts Godfree, le budget militaire de la Chine dépasse déjà celui des USA à parité de pouvoir d'achat, alors même qu'il ne représente que la moitié de sa proportion (rapportée au PIB), sans même parler de leur dynamique économique respective...
Il y a une décennie, l'APL opérait une centaine de bombardiers stratégiques Xian H-6, une production sous licence du bi-turboréacteurs Tupolev Tu-16 soviétique qui vola pour la première fois en avril 1952. En 2013, une vingtaine de Xian H-6 étaient encore affectés à la dissuasion nucléaire. Après donc plus d'un demi-siècle de bons et loyaux services, le Xian H-6 s'apprête à prendre sa retraite dans les prochaines années, alors que son successeur, le Xian H-20 pointe son nez à l'horizon. Le Xian H-20 surclassera son prédécesseur sur tous les points (rayon d'action, capacité d'emport, vitesse et... furtivité), et offrira surtout une plateforme idéale de lancement pour les missiles hypersoniques chinois DF-17. Le premier bombardier stratégique furtif chinois devrait réaliser son vol inaugural durant cette année 2021 pour une entrée en service actif vers 2025 : ce bond technologique impressionnant est d'ores et déjà perçu par la presse atlantiste comme « un message aux Américains ». Quant au missile DF-17, dévoilé publiquement à l'automne 2019 à l'occasion des festivités du 70ème anniversaire de la Chine nouvelle, il est capable de frapper une cible à une distance de 2 500 km. Volant à une vitesse de près de Mach 7, il suit une trajectoire imprévisible rendant « presque impossible » son interception et est déjà décrit par la presse occidentale comme le « nouveau cauchemar des officiers américains »...
À l'inverse de la Chine dont le niveau des équipements de défense rattrape ou dépasse à grands pas ceux de l'Occident, les USA sont aujourd'hui empêtrés dans des programmes militaires au coût prohibitif qui sont en outre en train de virer au fiasco technologique, économique et opérationnel. On retiendra d'abord les problèmes rencontrés (encore) récemment par le porte-avions USS Gerald R. Ford, qualifié de « désastre » opérationnel en dépit de son coût de 13,2 milliards de $. En cause, la piètre endurance de ses catapultes électromagnétiques, qui parviennent à réaliser en moyenne 181 cycles de lancement avant défaillance, contre... 4 166 escomptés ! C'est dans ce contexte bien morose pour l'impérialisme US que la Chine vient d'annoncer toujours pour cette année 2021, le lancement de son troisième porte-avions qui sera surtout le navire de tête de sa nouvelle classe de porte-avions de conception 100% chinoise (Type 002), d'un déplacement voisin de 85 000 tonnes (contre respectivement 55 000 et 70 000 tonnes pour les Type 001 et Type 001A), soit un déplacement et une capacité d'emport à peine inférieurs à celui des porte-avions en service dans la Navy. Surtout, le bâtiment chinois dont l'entrée en service est prévue à l'horizon 2024, sera doté d'une propulsion nucléaire et de catapultes électromagnétiques, rejoignant ainsi les plus hauts standards opérationnels internationaux. Mais le fiasco par excellence est sans aucun conteste le programme de chasseur F-35 qui a récemment été qualifié de « création monstrueuse » qui « est devenue un fardeau » par Christopher Miller, le secrétaire américain à la Défense sortant. « C'est de la m... », a enchérit M. Miller à l'adresse d'un pilote, alors que le bureau de test du Pentagone a répertorié pas moins de « 871 déficiences capables de compromettre l'aptitude au combat de ce chasseur ». Une « m... » (tout juste bonne à être exposé dans un musée des gadgets miliaires incarnant le cauchemardesque opérationnel) qui aura tout de même couté la bagatelle de plus de 1 000 milliards de $ US depuis le lancement du programme F-35 il y a plus de deux décennies ! « Top Gun », c'est du cinéma révolu !...
Fardeau de gadgets militaires hors de prix et inefficaces, coût prohibitif de l'occupation militaire permanente du Monde, tenue en échec des opérations de changement de régime, crise économique et crise civilisationnelle : les pays impérialistes d'Occident apparaissent être littéralement au bout du rouleau !... La 1ère guerre d'Afghanistan (1979-1989) aida les USA (qui soutinrent les talibans en dollars et armements) à épuiser le social-impérialisme soviétique dont l'économie était en proie à la stagnation depuis le milieu des années 1970. La Syrie de Bachar el Assad, quoique réduite à l'état de ruines par les salafistes et leurs donneurs d'ordre occidentaux, continue à défier Washington, une décennie après qu'il aient crû pouvoir la mettre à terre rapidement pour affaiblir la montée en puissance régionale de l'Iran. La Syrie restera à n'en pas douter le symbole d'une tentative occidentale ratée de « révolution colorée », là où le colonialisme occidental aura fini de perdre tout crédit, à la face du Monde. Et les grossières tentatives récentes (insolemment amateuristes) de « révolutions colorées » (à Hong Kong, en Biélorussie et en Russie) vont davantage contribuer à précipiter la fin imminente de l'empire colonial occidental, qu'à la retarder...
Mais il serait profondément injuste et sarcastique d'affirmer que seule la Chine innove en ces temps de crise : ce serait là faire de « l'Occident bashing » gratuit. La presse atlantiste a en effet récemment présenté une invention qui doit sans le moindre doute possible faire enrager les élites chinoises : la future habitation « à la mode » destinée aux masses populaires occidentales en cours de déclassement : un abri-cabine futuriste conçu et « made in Germany » destiné à garder au chaud les SDF... Le nec plus ultra du logement ULC (ultra low-cost), équipé d'un panneau photovoltaïque et connecté !... L'annonce ne précise pas si ce que nous croyons plus opportun de qualifier de « cercueil de vie » est suffisamment « cheap » pour pouvoir être enterré et servir de sépulture à ses chanceux « habitants »... Une invention d'avenir pour un des (rares) marchés en pleine expansion, alors qu'à la fin de l'année 2020, la France comptait aux alentours de 300 000 SDF, soit le double du chiffre de 2012. Combien de plus d'ici à la fin de l'année 2021 ? La condition matérielle des ouvriers chinois (qui bénéficient désormais de dortoirs climatisés relativement confortables), n'est à l'évidence pas si misérable que cela...
On ne peut évidemment pas pleurer la fin imminente de la politique coloniale occidentale, mais on ne peut non plus se laisser aller à l'euphorie : que fera le capitalisme chinois (dont la domination mondiale ne gardera pas très longtemps le masque du « multilatéralisme ») quand il sera lui aussi confronté aux contradictions internes propres à la production marchande, dans quelques décennies... ou un siècle avec de la chance ? Et avec une technologie potentiellement bien plus intrusive et la possibilité de réprimer la dissidence sociale à l'aide d'androïdes... Le futur à moyen-long terme pourrait bien ressembler un jour à Terminator 3 (voir pire), mais avec le Parti « Communiste » chinois contrôlant Skynet... (ce que les élites US auraient également fait si elles avaient eu accès à ces technologies, à la décharge du PCC)... C'est pour cela qu'il serait de loin préférable que les communistes (les vrais - pas les milliardaires maquillés comme tels) arrivent au pouvoir (au gré des fortes turbulences économiques, sociales et politiques qui vont accompagner le brutal déclassement de l'Occident) dans un ou plusieurs « gros » pays (par exemple les USA, l'Inde, la Russie, l'Afrique du Sud, le Brésil, l'Allemagne ou la France), afin d'offrir de nouveau une perspective de long terme aux peuples...
Il ne faut à l'évidence pas trop attendre de l'alliance capitaliste internationale (challenger de l'OTAN) formée par l'OCS sous le leadership de l'impérialisme chinois dont le « socialisme » se bornera à forger des « chaînes dorées » à son propre prolétariat et à celui de ses plus proches alliés, parallèlement à l'établissement et au renforcement de son inéluctable future domination mondiale, qui ne saurait conserver indéfiniment son masque « multilatéral », aujourd'hui en apparence débonnaire si on le compare à l'hystérie protectionniste et colonialiste occidentale... Mais gare aux lendemains qui déchantent !
À la tribune du dernier FEM de Davos qui s'est tenu au cours de ce mois de janvier 2021, le président russe déclara que « l'Homme ne doit pas être un moyen, mais un but de l'économie ». Mais dans le même discours, il affirma que « nous savons tous que la concurrence, la rivalité entre les pays dans l'histoire du monde n'a pas cessé, ne cesse pas et ne cessera jamais ». Ces deux affirmations appellent deux remarques essentielles :
1° C'est là la vieille rengaine éculée des social-démocrates de toutes sortes qui croient possible de réguler la concurrence afin d'en limiter les effets les plus destructeurs. La fausseté de ce qui doit être qualifié de mythe est démentie par toute l'Histoire du capitalisme et par la réalité quotidienne.
2° Vladimir Poutine, n'a d'abord lui-même connu que le « socialisme de marché », c'est-à-dire une société capitaliste masquée d'une phraséologie socialisante mystificatrice ayant pour base un puissant capitalisme monopoliste d'État dirigé par les élites du Parti et de l'État constituées en une nouvelle classe exploiteuse et laissant subsister des « acquis sociaux » hérités de la période antérieure, socialiste. Toute analogie contemporaine avec un État prétendument « socialiste » dirigé par un Parti « communiste » serait purement fortuite... M. Poutine, qui est né à la période charnière où triomphait la contre-révolution bourgeoise, érige donc (inconsciemment ou non...) la concurrence (et la propriété privée des moyens de production dont elle est la condition) comme l'horizon indépassable et éternel de l'humanité. Pauvre humanité !...
L'affirmation de M. Poutine n'est pas seulement fausse en théorie, elle l'est également en pratique ! En effet, entre 1917 et 1952 a existé une société bien différente dans un pays nommé « URSS », bien que celle-ci ait eu à se relever (à deux reprises), et en particulier à la seconde (1941-1945), de destructions matérielles et humaines à une échelle absolument sans précédent dans l'Histoire moderne. En dépit de ces agressions extérieures répétées qui forcèrent le premier État des travailleurs à se considérer comme une citadelle assiégée, l'URSS de Staline n'en apporta pas moins dans la décennie suivant l'immédiate après-guerre, une précieuse aide matérielle (usines) et technique (cadres) aux pays frères (socialistes) et alliés (démocratique-bourgeois libérés du colonialisme), aide internationaliste dont la Chine maoïste fût l'un des principaux bénéficiaires. L'URSS visait alors à donner à chaque peuple libéré du joug du colonialisme, les moyens de disposer d'une industrie autonome diversifiée, c'est-à-dire dotée de sa propre industrie de production des moyens de production, aussi appelée « industrie lourde », seule garante de leur indépendance économique véritable à long terme...
Il s'agit, comme l'enseignait déjà la sagesse populaire millénaire des peuples natifs d'Amérique, « d'apprendre à un homme à pêcher plutôt que d'avoir à le nourrir indéfiniment ». Une telle politique ne peut à l'évidence être pratiquée que par un pays dont le commerce et les investissements extérieurs ne sont pas un facteur déterminant de sa propre croissance économique, et donc par un pays qui a éliminé le capitalisme sur son propre sol... On nous concédera sans mal que cette pratique n'est guère conforme aux règles de la « bienséance » en matière de commerce, d'investissements et de propriété intellectuelle. Ces règles imprescriptibles du capitalisme visent en effet précisément à empêcher l'émergence économique d'autres puissances ou alors à se les soumettre industriellement et technologiquement...
Comme nous l'avions souligné en 2007, du temps où l'URSS était socialiste, son commerce extérieur avait une ampleur très limitée et n'avait essentiellement qu'une fonction d'équipement : il consistait en premier lieu à obtenir les machines nécessaires à la mise sur pied de l'industrie lourde soviétique, afin de pouvoir ensuite rééquiper toutes les autres branches d'industrie par ses propres forces. En 1950, le volume du commerce extérieur soviétique se montait à seulement 3,3 milliards de $ US. Les choses changèrent radicalement avec le tournant khrouchtchévien et la proclamation du « socialisme de marché ».
Durant la période 1965-1980, le volume du commerce extérieur « soviétique » augmenta de 16,2 à 145,0 milliards de $ US (soit une multiplication d'un facteur 9), alors que le PIB « soviétique » ne fit que doubler dans le même temps... Comme n'importe quel pays capitaliste, l'URSS social-impérialiste cherchait alors à stimuler sa croissance à travers la croissance de son commerce extérieur, une preuve que les mécanismes fondamentaux du capitalisme avaient été restaurés... « Socialisme de marché » et stimulation de l'économie via les « exportations »... Un air de répétition avec l'émergence de la Chine ?
Si la Chine était réellement un pays socialiste, elle ne pourrait que critiquer de manière acerbe la voie du crime de masse délibérément empruntée par le Capital financier occidental afin de le démasquer aux yeux de ses propres esclaves. Mais l'élite chinoise préfère laisser ses homologues se dépêtrer dans leurs contradictions insolubles, bien consciente que pendant ce temps-là, ses concurrentes occidentales ne sont plus en mesure de rien entreprendre de substantiel contre elle. Comme toutes les classes exploiteuses avant elle, le Capital financier chinois n'aspire qu'à sa propre prospérité (et éventuellement, quand elle est intelligente et qu'elle souhaite la voir durer le plus longtemps possible, celle, et ne s'inquiète guère du devenir de la véritable révolution socialiste mondiale...
Les peuples doivent ainsi prendre eux-mêmes leur destin en main s'ils ne veulent pas voir la domination impérialiste occidentale (de type coloniale) être remplacée par une autre, en apparence bien plus pacifique, mais économiquement toute aussi asservissante : la domination commerciale, industrielle et technologique du Capital financier chinois ! Dans ce combat de longue haleine contre le capitalisme mondial, ceux qui décideront d'embrasser la cause des masses populaires ne devront pas nourrir d'illusions concernant les alliés sur lesquels ils pourront compter : aucune des cliques bourgeoises au pouvoir ! Les éléments avancés des peuples et des travailleurs devront s'éveiller, s'organiser et combattre. Pour les peuples d'Occident en cours de déclassement, le combat a déjà commencé, mais le rapport de forces est à l'évidence pour l'instant à leur net désavantage. Pour être capable de tenir la barre fermement durant cette tempête économique, sociale et politique accompagnée d'une agression idéologique et (dés-)informationnelle continue, il faudra avoir des convictions solides, cimentées par des faits et un raisonnement scientifiques.
Tout écart à la réalité se paiera « cash » et au prix fort, comme l'a démontré la restauration du capitalisme en URSS, il y a maintenant près de sept décennies... Notre époque contemporaine fait partie de ces époques rares où se produit un « saut qualitatif », en l'occurrence le brutal déclassement économique de métropoles impérialistes ayant exercé une domination mondiale séculaire.
À de telles époques, soulignait Lénine il y a maintenant un siècle, la conscience de classe des masses exploitées progresse davantage en quelques mois que pendant plusieurs décennies...
Que celles-ci entendent aujourd'hui l'appel du cœur de notre défunt camarade Henri Barbusse, qui criait il y a plus de 85 ans à la face du Monde la nécessité pour les peuples et les travailleurs opprimés de suivre la voie ouverte par l'URSS : celle de la libération des chaînes de l'esclavage salarié et de l'oppression impérialiste, sous quelques formes qu'ils soient perpétrés !
« Tous les peuples, parqués dans les pays, prisonniers dans les camps de concentration tracés par les frontières, se valent, et ils valent le peuple soviétique. Ils sont tous grands, tous respectables. La masse vivante est sacrée. La haine qu'on a pour les gouvernants capitalistes, qui, de loin, sont des fous, et, de près, des malfaiteurs, fait partie de ce respect pour les peuples : le grand peuple allemand, le grand peuple italien, le grand peuple anglais - et tous les autres, (disons mieux : l'unique peuple tout entier). Les gouvernements qui partout, abusent du pouvoir qu'ils ne posséderaient plus si tout était sincèrement remis en question, pratiquent à l'intérieur, tantôt des procédés de tortionnaires, tantôt des procédés de rebouteux et d'hypnotiseurs, pour persuader aux pauvres qu'ils vont guérir. Et ils pratiquent vis-à-vis l'un de l'autre une casuistique et un maquignonnage d'une complexité burlesque - car on ne peut faire à ciel ouvert une politique où l'accroissement de l'un dépend outrageusement de la diminution des autres ».
Vincent Gouysse, pour marxisme.fr