• Articles du 4 mai 2021. • Une analyse sidérante et extra-atmosphérique de la « crise politique » "explosive" déclenchée en France par la "Lettre Ouverte" des généraux. • Voyage de Trotski "aux pays des putschistes", comme l'on dit des aventures ("Fantasyland") de la gentille Alice. • Ainsi, même les plus "sérieux" des révolutionnaires cèdent au déchaînement des constructions du simulacre narrativiste. • Plus hilarant dans le genre surréaliste qu'inquiétant, et bien-peu sérieux pour des gens si-sérieux. • Contributions : dedefensa.org et WSWS.org.
Le fait que la caution de "sérieux" que nous avions donnée dans notre classement intime à des gens qui ne sont pas du tout de notre paroisse (c'est une image, hein), sauf l'épisode hyper-paroxystique de l'antitrumpisme, en prend à nouveau un sacré coup. Cette fois, c'est sur un sujet où la distance à la fois géographique, historique et culturelle eût dit les inciter à la prudence et à la documentations. "C'est gens", il s'agit des trotskistes de la IVème Internationale officielle, du site WSWS.org ; le "sujet" si distant de leurs habitudes et de leurs connaissances, c'est, en France, la fameuse Lettre Ouverte des généraux & autres.
(Le 21 avril, Ils étaient dix avec un millier de signatures de militaires de tous grades, y compris des sans-grades, bidasses de 2ème classe [et des matelots encore plus bas, 3ème classe sans catégorie, « la pire race après les cafards » se souvient PhG, qui en fut lors de son service militaire, et qui souffrit ainsi d'un terrible racisme]. Au dernier décompte en notre connaissance, datant d'hier matin, ils sont 58 généraux et 23 000 militaires d'autres grades et sans-grades. Le moins qu'on puisse dire est que l'opprobre et l'horreur vertueuse des grandes voix-consciences démocratiques ne les découragent pas ; on dirait presque que cela rameute du monde. [Il y a aussi des civils qui signent la Lettre Ouverte, mais ils sont comptabilisés à part ; on espère que Mélenchon dénoncera cela comme flagrant "apartheid" racisé. Rompez].)
Le texte trotskiste sur cette affaire perçue comme crisique et explosive (« une crise politique a explosé en France suite à la publication... ») est un extraordinaire patchwork de fausses informations (FakeNews), d'informations détournées ou déformées, de jugements sans fondements sinon ridicules, de méconnaissance et d'inculture bien déplorables. Sachant que WSWS.org est un site sérieux et de grande audience, on fera le constat que même ces gens ont été atteints par l'extraordinaire élasticité fluidifiée de l'information, à ciel ouvert et en toute impunité pour tout le monde, sans la moindre précaution de jugement, sans la moindre recherche de recoupement, comme si vraiment chacun avait son propre atelier de fabrication de l'information selon ses orientations.
Ce n'est pas là faire un procès exclusif à WSWS.org, mais constater que WSWS.org fait comme la masse écrasante des diffuseurs d'"information", et qu'il le fait vraiment dans certains cas qui ne sont pas indifférents sans la moindre précaution, également comme "la masse écrasante". Nous sommes bien dans l'ère de hyper-subjectivité, information évoluant dans l'hyper-éther de l'hypercommunication dont le zèle n'est que de faire de plus en plus nombreux et de plus en plus vite.
Ainsi WSWS.org passe-t-il, comme les autres, au travers et au-delà de bornes d'honorabilité professionnelle qui n'existent plus sans vraiment renforcer notre considération pour eux, en nous soumettant un texte d'anthologie d'un travail de désinformation-réinformation, d'autonomisation et d'autarcie de l'information orientée, et de complète inculture (ou d'inutilité de la culture ?) par rapport à une doctrine politique absolument verrouillée dans ce cas, intransigeante, digne des attaques staliniennes contre Trotski. Le grand Léon valait-il son adversaire implacable qui, finalement, eut sa peau ? Mais nous ne parlons que de ses disciples, alors le jugement est pendant...
Pour renforcer notre jugement, nous allons, une fois n'est pas coutume, décortiquer ce texte pour tenter, en toute bonne foi et selon des critères qui nous paraissent honorables mais qu'on peut évidemment contester, en montrer les multiples faiblesses. Ce sont des exemples précis, et l'ensemble nous donne une idée générale totalement absolument, résolument faussaire... Même si l'intention faussaire n'y est pas, nous y sommes, - et je pense que "nous y sommes", emportés par la fièvre faussaire, furieuse juisqu'au paroxysme, de l'idéologie.
Donc, rapidement, quelques (nombreux) exemples tirés du texte, simplement à partir d'extraits très courts :
• « le magazine néofasciste 'Valeurs actuelles' » : le qualificatif "néofasciste" n'a aucune place, complètement farfelu et justifié en rien du tout ;
• concernant les pays du bloc-BAO (au moins), cette affirmations également complètement farfelue, et notamment (c'est un fait important qui suppose la réflexion) complètement étrangères aux méthodes du temps dans le chef du Système : « de puissantes fractions de la classe dirigeante de chaque pays veulent établir un régime militaro-autoritaire » ;
• la lettre des généraux montre qu'ils sont complices de Macron parce qu'ils expriment leurs "menaces" (là où il n'y a que constat) « dans le vocabulaire islamophobe de la loi "anti-séparatiste" de Macron » : la preuve de la culpabilité dans l'emploi des mots désignant les choses qu'on veut effectivement désigner, et que la législateur-Macron a employés puisqu'ils désignaient les mêmes choses ;
• « la colère croissante provoquée par les violences policières dans les banlieues » : on en reste coi et la parole ballante, comme les bras : les policiers ne pénètrent plus dans "les banlieues" parce qu'ils s'y font massacrer, comme le montrent les guet-apens montés contre eux, et les gens de WSWS.org écrivent ce qu'on lit, savoir que les policiers règnent en maîtres dans les banlieues et tabassent à qui mieux-mieux ;
• « La classe dirigeante ne craint pas la guerre des races, mais la lutte des classes » : tiens, cela pourrait être assez juste, sauf que les dirigeants, en vérité, craignent tout et le contraire de tout, et qu'ils ne suscitent que le désordre ;
• bras ballants à nouveau : Macron « s'est opposé à l'attente du public d'un confinement pour arrêter la contagion » ; certes, c'est un article selon la foi gauchiste américaniste qui dit que ceux qui veulent écourter le confinement (Trump) sont des fascistes ; mais écrire cela pour la France, quand partout la populace (évidemment fasciste ?) rompt les digues du confinement ! Déplacer et replacer l'information, d'accord, mais avec habileté et en étant... bien informé ;
• on passera sur divers aspects mémoriels et de curriculum vitae, sur Villiers (Philippe) « politiciens d'extrême-droite liés à la menace de coup d'État » qui, en plus, met en cause Big Pharma, Big Tech, etc., ce qui est une preuve de quoi ? De démagogie ; sur les généraux putschistes d'avril 1961, avec la précision tellement stupide qu'ils sont « liés aux riches colonialistes français en Algérie » ; sur le général de Villiers (Pierre), réclamant « une répression plus ferme des "gilets jaunes" mobilisés contre les inégalités sociales » ; etc. : vraiment des basses œuvres dans la fabrique improbable et de l'information ; et encore en pzasdst-on... ;
• ce qu'il importe de savoir, c'est que les généraux roulent pour Macron, comme on l'a vu avec le concert de louanges des petits télégraphistes LREM : « En effet, la lettre des généraux est présentée comme un conseil à Macron, qui met lui-même en place un État policier. La semaine passée, il a maintenu un silence assourdissant sur la lettre des généraux putschistes... [Macron] courtise la police et l'armée » (en liquidant son chef d'état-major dès son arrivée, ce qui lui attiré la rancœur de l'armée pour longtemps).
• d'ailleurs, « En 2018, face aux "gilets jaunes", Macron a salué le dictateur collaborationniste, Philippe Pétain, qu'il traita de "grand soldat" » Cela fait beaucoup en une phrase : l'hommage à Pétain date du 9 novembre 2018, les 'gilets jaunes' sont apparus le 17 novembre ; Pétain n'est pas un dictateur mais un président régulièrement, et tristement certes, désigné par l'Assemblée Nationale ; quant à le qualifier de « grand soldat », de Verdun au commandement de l'armée française, jusqu'au maréchalat, la qualification est la moindre qu'on puisse faire ;
• Et là, grande surprise, les généraux sont apparus avec leur Lettre Ouverte tout simplement pour soutenir la politique de déconfinement-Covid : « Tout cela ne fait que renforcer les officiers néofascistes, que Macron cultive comme soutien de sa politique meurtrière d'"immunité collective". »... Pas facile à suivre, il y a surement un complot quelque part.
• D'ailleurs, « L'appareil stalinien de la CGT et son allié politique, Jean-Luc Mélenchon, qui demande à Macron de poursuivre les officiers putschistes, s'alignent sur Macron. » Ainsi, la demande de Mélanchon, de poursuivre les généraux qui viennent au secours de la politique de déconfinement-Covid de Macron, est pour son compte la preuve de son alignement sur Macron ;
•... donc, « on réfléchit clairement à une dictature » : les braves généraux que voilà, ils tombent si bien à point !
Nous reconnaissons qu'il est épuisant, cet exercice que nous faisions, d'enquête critique voire enquête dénonciatrice, - mais dénonciatrice de la bêtise qu'il y a, même chez les plus zélés de l'action politique, à vouloir tordre les événements pour les faire correspondre à la doctrine de l'idéologie qui leur est sacrée, - et les tordre jusqu'à les distordre, les déformer, les fausser, les pervertir, et ainsi inventer quelques autres pour boucher les blancs qui parsèment le texte encore à boucler. Nous répétons que nous ne faisons pas un procès à WSWS.org précisément, il y en a tant d'autres qui font de même, et qui valent bien moins qu'eux. Mais c'est justement parce que nous les avons vu faire du bon travail bien qu'étant d'un bord différent du nôtre qu'ils doivent d'autant plus rendre des comptes lorsqu'ils cèdent à de telles salades multicolores.
Il existe certes des circonstances où l'on se juge dans l'obligation de faire un texte de commentaire sur un sujet qu'on ne connaît guère. Cela nous arrive parfois, sur ce site. La première remarque à faire, - et nous l'avons agi et écrit de la sorte à plus d'une reprise, - c'est d'avertir de notre faible connaissance, qui implique que nous travaillerons sur des hypothèses ; c'est ensuite de développer un texte qui tente d'éviter les jugements trop extrêmes, ou bien de le faire en disant qu'on prend ce risque sans certitude, disant sous l'éclairage de l'intuition. Enfin, il s'agit tout de même de vérifier certains faits : on peut tout de même vérifier sur un Wiki français, qui est en général très disert lorsqu'il s'agit de charger quelqu'un à la droite et à l'extrême-droite, et l'on voit qu'il y est indiqué que Darmanin pris sa carte du RPR gaulliste à 16 ans et qu'il suivit cette ligne ; cela rend bien risqué d'écrire « Gérald Darmanin, ex-membre de l'Action française d'extrême-droite » (dommage, d'ailleurs, cela lui aurait fait du bien).
Il est vrai que nous sommes dans une époque où l'information, à cause de la puissance, de la rapidité et de la folie du système de la communication, n'a plus aucune référence. Nous ne jurerions pas qu'il y a là comme matière à s'épancher, le seul éplorement catastrophé d'une orientation affreuse. Il y a aussi du bon, c'est-à-dire certaines voies qui peuvent être intelligemment exploitées. Pour cela, il faut être sûr de sa ligne, à condition que sa ligne ne tienne pas à des références politiques et idéologiques marquées, - ce qui n'est pas le cas des trotskistes, qui sont dans leur idéologie comme on est dans une prison de haute sécurité.
Dommage, ils auraient pu bien faire. D'autre part, ils n'y peuvent rien ; tout en s'en défendant avec rage, ils se trouvent comme extrême-gauche dans le vaste déferlement de l'ultragauche qui emporte le bloc-BAO depuis que le politiquement-Correct a été institué, et depuis qu'un homme de pseudo-droite (GW Bush) a proclamé la liberté comme « un feu dans l'esprit des hommes » [voir note du texte du 4 septembre 2019] ; et malgré leurs efforts de rigorisme si-trotskiste, ils seront emportés dans la démence de cette dynamique aveugle et psychiatrique. Ce texte sur les généraux le montre bien : on croirait lire, quand on connaît un peu les choses, une rédaction exaltée d'un dément des années 1930, - une "Lettre de ma chambre, de mon hôpital psychiatrique".
En attendant, nous sommes en 2021, et nous avons là un signe de plus de la renommée assez rare et tonitruante que la "Lettre Ouverte" des généraux a acquise. Le Premier ministre français Castex a observé, dans son premier commentaire sur la "Lettre", à peu près ceci (on cite comme c'en est l'esprit) :
"Ce n'était rien du tout et on l'aurait oubliée rapidement, mais c'est devenu une affaire énorme dès que la politique s'en est mêlée".
Il y a beaucoup de vrai là-dedans, mais il y a aussi comme une fatalité, et peu importe qui s'en fait l'outil. Cette affaire de la "Lettre Ouverte" a modifié, pour le meilleur ou pour le pire, et sans qu'on sache en quoi, la situation de la crise française. Nous doutons grandement, vraiment grandement, parce que le temps n'est plus du tout à cette sorte d'exercice, que cela nous rapproche d'une dictature du type classique (militaire) ; par contre, peut-être que cela permettrait de nos éloigner de celles qui, aujourd'hui, tiennent le haut du pavé : dictature de la bureaucratie, dictature de la narrative.
C'est ainsi que les possibles pseudo-putschs fantasmés par les autres, lesquels ne se produisent jamais néanmoins, peuvent bouleverser les esprits dans une mesure imprévisible.
Ci-dessous, le texte de WSWS.org, du 1 er mai 2021, sous le titre complet de « La menace de putsch en France et l'assaut mondial contre les droits démocratiques »
dedefensa.org
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La menace de putsch en France
En 2021, la journée de solidarité internationale de la classe ouvrière se déroule sur fond de menace de dictature néofasciste. Au cours de la semaine précédant le 1er mai, une crise politique a explosé en France suite à la publication dans le magazine néofasciste Valeurs actuelles d'une lettre de 23 généraux prônant un coup d'État. Alors même que le ministère des Armées menace de poursuivre les signataires, un nombre croissant d'officiers la signent, plus de 7.000 à présent.
Cela doit servir d'avertissement aux travailleurs en France et à l'international. Le 6 janvier, le président américain de l'époque, Donald Trump, a envoyé des milliers de ses partisans néofascistes attaquer le Capitole à Washington pour empêcher la certification de sa défaite aux présidentielles. Il ne s'agissait pas d'un accident historique imputable à la témérité personnelle de Trump, et l'échec de son coup n'a pas non plus mis fin à la menace néofasciste.
Alors que la colère ouvrière monte face à l'horrible bilan des politiques d'«immunité collective» et à l'enrichissement de l'aristocratie financière pendant la pandémie, de puissantes fractions de la classe dirigeante de chaque pays veulent établir un régime militaro-autoritaire.
La lettre, adressée à Macron, affirme que des «dangers mortels» menacent la France. Elle appelle vaguement à de profonds changements dans la politique de l'État afin d'éviter «une explosion et l'intervention de nos camarades d'active dans une mission périlleuse... sur le sol national.» Elle ajoute que «les morts, dont vous serez responsables, se compteront par milliers».
Ces généraux formulent leurs menaces dans le vocabulaire islamophobe de la loi «anti-séparatiste» de Macron. Face à la débâcle de la guerre française au Mali et la colère croissante provoquée par les violences policières dans les banlieues, ils dénoncent «l'islamisme et les hordes des banlieues» qui conduisent au «détachement de multiples parcelles de la nation» de l'autorité de l'État. Ils exigent que l'État combatte la menace de «guerre raciale» que provoqueraient le «racialisme, l'indigénisme et les théories décoloniales».
La classe dirigeante ne craint pas la guerre des races, mais la lutte des classes. En avril, le nombre de décès de COVID-19 a atteint 1 million en Europe et 100.000 en France, mais Macron a juré de mettre fin à la distanciation sociale, alors même que se propagent les variantes. Il s'est opposé à l'attente du public d'un confinement pour arrêter la contagion, ainsi qu'aux appels désespérés et furieux du personnel médical à une politique sanitaire scientifique. Il a même déclaré qu'aucune indicateur sanitaire ne changerait sa décision de rouvrir les écoles.
Le 17 avril, l'un des principaux politiciens d'extrême-droite liés à la menace de coup d'État, Philippe de Villiers, a publié un article dans Valeurs actuelles intitulé «J'appelle à l'insurrection.» Il a démagogiquement accusé «Big Pharma, Big Data, Big Finance, la Fondation Bill Gates et le Forum de Davos» d'être responsables du coronavirus.
Quatre jours plus tard, le 21 avril, la lettre des généraux paraissait. Le timing n'était pas fortuit. C'était 60 ans après le putsch d'Alger du 21 avril 1961, que le père de de Villiers, Jacques, dirigeant de l'Organisation armée secrète (OAS) d'extrême-droite, a soutenu pendant la guerre d'Algérie. Ce putsch manqué, mené par des généraux liés aux riches colonialistes français en Algérie et au régime fasciste du général Francisco Franco en Espagne, visait à renverser le général Charles de Gaulle, qui s'apprêtait à accorder l'indépendance à l'Algérie en 1962.
En effet, en 2019 le frère de Philippe, le général Pierre de Villiers a exigé une répression plus ferme des «gilets jaunes» mobilisés contre les inégalités sociales. Plus de 10.000 «gilets jaunes» avaient été arrêtés et 4.400 blessés par la police, mais il a appelé à plus de «fermeté» contre les grévistes: «Il y a un fossé qui s'est creusé entre ceux qui dirigent et ceux qui exécutent. Ce fossé est profond.... Il faut remettre de l'ordre, on ne peut pas continuer comme ça.»
En 2020, pendant la pandémie, il a averti d'une crise révolutionnaire mondiale. «Aujourd'hui, à la crise sécuritaire s'ajoute la pandémie, le tout sur fond de crise économique, sociale et politique avec une confiance qui n'existe plus dans les dirigeants», a-t-il dit. «Je crains que ces colères rentrées explosent en même temps», a-t-il averti, pour ajouter: «Il faut penser l'impensable... L'État de droit est évidemment respectable, mais à un moment, il faut aussi élaborer une réflexion stratégique.»
On «réfléchit» clairement à une dictature. Contre cela, les alliés des travailleurs sont leurs frères et sœurs de classe à l'international. La pandémie est un événement déclencheur dans l'histoire, qui intensifie les conflits de classe engendrés par 30 ans de guerre impérialiste et d'austérité depuis la restauration stalinienne du capitalisme en Union soviétique en 1991. Stopper cette pandémie exiger une politique sanitaire scientifique coordonnant l'industrie et la science à l'échelle mondial.
De même, combattre la menace d'un régime d'extrême droite nécessite une action internationale coordonnée des travailleurs, indépendamment des partis pro-capitalistes et des appareils syndicaux.
La démocratie, incompatible avec les niveaux d'inégalité et de mort que produit le capitalisme, s'effondre internationalement. Le coup d'État sans précédent de Trump - qui a failli réussir, le Pentagone ayant refusé pendant des heures d'envoyer des troupes au Capitole - n'est que l'exemple le plus frappant, au centre de l'impérialisme mondial, d'un processus international. En Allemagne, des réseaux néo-nazis dans l'armée dressent des listes de mise à mort, après avoir assassiné le politicien Walter Lübcke en 2019 pour ses positions sur les migrants.
Macron n'est pas une alternative démocratique à la candidate néofasciste Marine Le Pen, qui fait appel aux généraux pour obtenir leur soutien aux élections de 2022. En effet, la lettre des généraux est présentée comme un conseil à Macron, qui met lui-même en place un État policier. La semaine passée, il a maintenu un silence assourdissant sur la lettre des généraux putschistes.
Depuis son élection en 2017, le «président des riches» courtise la police et l'armée. En 2018, face aux «gilets jaunes», Macron a salué le dictateur collaborationniste, Philippe Pétain, qu'il traita de «grand soldat». Sa loi «anti-séparatiste», pilotée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, ex-membre de l'Action française d'extrême-droite, se veut plus dure envers l'Islam que Le Pen. Tout cela ne fait que renforcer les officiers néofascistes, que Macron cultive comme soutien de sa politique meurtrière d'«immunité collective».
L'appareil stalinien de la CGT et son allié politique, Jean-Luc Mélenchon, qui demande à Macron de poursuivre les officiers putschistes, s'alignent sur Macron. Ayant soutenu les plans de sauvetage européens en 2020 des banques et des grandes entreprises, qui ont enrichi les milliardaires européens de 1.000 milliards d'euros, ils sont complices de «l'immunité collective.»
L'indication la plus claire de leur rôle anti-ouvrier est le bilan de leur allié espagnol, le secrétaire général de Podemos et ancien vice-premier ministre Pablo Iglesias. Il a mis en œuvre «l'immunité collective» et a appelé à ignorer les menaces de coup d'État lancées par des généraux espagnols liés au parti néo-franquiste Vox.
Il faut mobiliser la profonde opposition de la classe ouvrière à ces politiques meurtrières. Le Comité international de la IVe Internationale (CIQI) lance un appel à la construction d'une Alliance ouvrière internationale de Comités de base, afin d'ouvrir la voie à la mobilisation unifiée des travailleurs, rejetant les efforts visant à les diviser selon des lignes nationales ou ethniques. La lutte contre le danger de dictature et la pandémie sont inséparables, en outre, d'une lutte pour construire une avant-garde socialiste dans la classe ouvrière qui combat le système capitaliste.
Le CIQI appelle ses lecteurs à soutenir et à rejoindre cet effort et à assister au rassemblement international du 1er mai aujourd'hui.
Alexandre Lantier