16/05/2021 francesoir.fr  9 min #189676

Christian Perronne : l'interview qui interpelle...

FS

Sur la chaîne TV Libertés - la bien nommée ! - le professeur Perronne a poursuivi son réquisitoire contre la gestion française de la pandémie de Covid-19. Invité d'Elise Blaise dans  "Le Samedi Politique" du 1er mai, Christian Perronne a pu livrer en toute liberté, et pendant 53 minutes, son regard sur la situation sanitaire, son diagnostic, ses remèdes. Il a mis des mots sur des maux. Sa parole est, une nouvelle fois, très forte. Mais personne ne viendra le contredire, pour la bonne et simple raison que lui porter la contradiction serait donner un écho plus grand encore à ses propos.

Une épidémie qui se casse la figure

Répondant à la première question de la journaliste, portant sur les conflits d'intérêts, le professeur de Garches déplore que le gouvernement ne fasse pas respecter la loi, qui impose aux médecins intervenant sur les plateaux de télévision de dire s'ils ont des liens d'intérêts avec des laboratoires. Puis, il campe le décor : "si on n'est plus dans l'Etat de droit", on n'est pas non plus "en état de guerre", le virus ne tuant pas 30 % des Français. Selon lui, il est possible de "régler la crise en quelques semaines". Pour cela, il faut "isoler et traiter les personnes âgées". Dès lors, "pourquoi faire peur à la population active, aux jeunes ?" D'autant que "la mortalité chute partout dans le monde".

Des vaccins sans action sur les variants de la Covid-19

Alors que l'on avait annoncé la catastrophe des catastrophes avec l'arrivée du variant britannique sur notre sol, il apparaît que "les variants sont beaucoup moins dangereux". Et ceci, parce qu'"un virus d'origine animale (...) peut être un peu méchant au début, mais quand il passe d'homme à homme pendant des mois, il perd toujours de sa virulence" et cause moins de décès.

Mais, si la mortalité baisse partout dans le monde, ce qui lui fait dire que "l'épidémie est en train de se casser la figure", le professeur Perronne relève cependant "deux exceptions : le Brésil et l'Inde (mais pas toute l'Inde)" et, surtout, il observe que "les variants qui ont émergé" - que ce soit en Afrique du Sud, en Angleterre, au Brésil, maintenant en Inde - "comme par hasard, c'est dans les régions où on a le plus vacciné". "Ce qui choque aussi", c'est que l'on demande aux populations de faire attention parce que "le vaccin n'a pas d'action sur les variants".

En somme, "on vaccine des gens, ça sélectionne des variants, et finalement les gens ne sont plus couverts par le vaccin, et on continue à vacciner quand même". Christian Perronne y voit "une incohérence scientifique", alors même qu'il est très favorable à la vaccination, mais "contre les obligations vaccinales", parce qu'il lui semble préférable de convaincre plutôt que de contraindre.

Le "chantage" du passeport vaccinal

On ne saurait être plus clair ! "Le passeport vaccinal, je trouve ça dégueulasse. On fait du chantage aux gens pour un vaccin qui n'a pas d'intérêt en population générale. Il pourrait en avoir un pour les personnes à risque", comme les personnes âgées de plus de 80 ans. Il cite l'exemple d'Israël qui impose le passeport vaccinal, par exemple pour aller au restaurant, et qui va aussi imposer "une injection de vaccin tous les six mois", ce qui "ne correspond plus à de la science, à de la protection de santé publique".

"On ne contrôle pas une épidémie en mettant un pays sous cloche"

Plus d'un an après le début de la pandémie, la vérité éclate. Les pays qui ont le mieux géré la pandémie sont "les pays d'Asie : Taïwan, Corée du Sud, Vietnam, Singapour, Hong Kong". Certes, ils ont "quelquefois confiné, mais sur des périodes courtes, pas forcément dans tout le pays". Mettre tout un pays sous cloche, "c'est une invention horrible, on est en train d'imposer du terrorisme aux Français aujourd'hui". Le contrôle d'une épidémie passe par l'isolement des malades, "éventuellement à l'hôpital, pendant 15 jours", et le traitement précoce. "Tous les pays qui ont gagné ont traité avec l'hydroxychloroquine, l'azithromycine en Asie, l'artemisia en Afrique, maintenant l'ivermectine qui fait un miracle" dans de nombreux pays, notamment au Portugal.

Se tournant vers nos dirigeants, Christian Perronne leur lance : "Comment expliquent-ils que les pays les plus riches aient les résultats les plus catastrophiques ?" Et il assène : "La France est dans les pires pays du monde pour les résultats (...) alors que notre Président dit partout qu'il est le meilleur, qu'il a fait tout ce qu'il fallait".

Un vaccin pour protéger, pas pour continuer à appliquer les mesures barrières

Interrogé sur la désormais célèbre balance bénéfice/risque, l'invité de TV Libertés apporte une réponse différente selon les catégories de population. Si les sujets jeunes ne sont pas du tout à risque, par contre "les personnes très âgées sont beaucoup plus à risque, mais on a un traitement, si on traite tout de suite, elles peuvent guérir ; c'est l'expérience de nombreux pays".

Revenant sur le vaccin, Elise Blaise diffuse un court extrait d'une récente vidéo de l'IHU Méditerranée Infection, dans laquelle le professeur Raoult affirme : "Quand les gens vous disent : "il n'y a aucun risque", ce n'est pas vrai". Appelé à commenter cette déclaration de son confrère marseillais, le professeur Perronne exprime plusieurs inquiétudes.

"Ce qui m'inquiète, explique-t-il, c'est que des gens qui ont été vaccinés, dans les jours qui suivent, font quelquefois des formes plus graves de coronavirus", alors qu'"un vaccin, c'est censé protéger". Il poursuit : "Ce qui me choque, c'est que depuis le début de la campagne vaccinale, en novembre-décembre, au niveau mondial, les grands dirigeants des laboratoires fabricants, Anthony Fauci qui est l'équivalent du directeur de l'INSERM aux Etats-Unis, Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique à l'Elysée, Olivier Véran, notre ministre, l'OMS au début de l'année, ils ont tous dit : "Attention ! On n'est pas du tout sûr que le vaccin va empêcher la transmission d'homme à homme". Et Christian Perronne s'exclame : "Là, j'hallucine ! Un vaccin, c'est fait pour protéger, pas pour faire des formes très graves de la maladie".

Et de poursuivre : "Vous êtes vaccinés, mais il faut continuer les mesures barrières, il faut continuer à porter le masque, il faut continuer à ne pas se rassembler, vous n'avez pas le droit d'être plus de six dans une pièce, même si tout le monde est vacciné, là je dis : on tombe dans le délire". Si c'est un vaccin, "on y croit, ça marche et ça casse l'épidémie". Le professeur de Garches confie son trouble à son interlocutrice : "Ce qui me gêne dans cette histoire de vaccin, c'est qu'on a utilisé des technologies totalement nouvelles : l'Arn messager, l'adénovirus modifié, qui n'ont jamais été utilisées chez l'homme".

On va trop vite...

Favorable à l'innovation ("c'est très bien"), le professeur n'en observe pas moins qu'"en quelques semaines, on nous sort du chapeau des études merveilleuses -il n'y a pas d'effets secondaires, tout va bien, ça protège à 95 %- et toutes ces données sont produites par des laboratoires, il n'y a aucune analyse indépendante, d'aucun expert (...). Alors qu'on a très peu de résultats, très peu de données, très peu de recul", on décide de "vacciner en urgence des milliards d'individus dans le monde, pour un virus qui, finalement, tue très peu (...). Là, je me dis : ça va trop vite (...). Si c'était un vaccin fait dans les conditions habituelles, je n'aurais aucune réticence".

"Je n'ai jamais entendu ça de toute ma carrière de médecin"

Pour Christian Perronne, nous sommes "dans une situation d'incertitude (...). Je n'ai jamais vu autour de moi, dans ma famille, mes amis, autant d'effets secondaires". Et "quand c'est très rare, on n'en entend jamais parler".

Incertitude, mais aussi surprise, quand le centre de pharmacovigilance du CHU de Tours envoie un message public aux médecins : "Arrêtez de déclarer les effets secondaires du vaccin, on est submergé, on n'a pas beaucoup de moyens, on a eu plus de déclarations en un mois que toute l'année précédente sur tous les médicaments". Le professeur réclame "la transparence, que l'on ait des vrais chiffres", et confie : "Je n'ai jamais entendu ça de toute ma carrière de médecin"...

La journaliste l'interpelle : "On parle d'effets à court terme". Il enchaîne : "C'est tout le problème des vaccins à Arn messager, on ne sait pas ce que ça va modifier à court ou moyen terme. Il y a quand même des experts, des spécialistes de biologie moléculaire, des grands pontes qui émettent des inquiétudes à ce sujet". Christian Perronne insiste : "Ce sont des techniques totalement nouvelles qui peuvent modifier le comportement de nos cellules, pour une maladie finalement qui, maintenant, est très peu mortelle quand on regarde avec le recul, et alors qu'en plus on a des traitements".

Voir aussi :  Professeur Perronne : "on n'est plus dans l'État de droit"

Vaccin : une autorisation de mise sur le marché fondée sur... l'absence de traitement !

Là, on va de mal en pis, on tombe de l'armoire, ou on reste scotché sur sa chaise ! C'est au choix de la lectrice ou du lecteur. "Ce qui me choque beaucoup", dit Christian Perronne -et on le serait à moins, à beaucoup moins ! - "c'est que ces vaccins, pour avoir leur autorisation de commercialisation, ça s'appelle autorisation de mise sur le marché conditionnelle, il a fallu vendre aux agences de régulation, dont l'Agence nationale de sécurité du médicament, qu'il n'y avait aucun médicament efficace, alors qu'il y a des centaines d'études qui montrent qu'il existe des médicaments qui marchent". Mais, voilà ! "L'hydroxychloroquine, l'azitromycine, l'ivermectine, ça coûte quelques euros".

Ajoutez à cela que le pouvoir gère son risque pénal -c'est M. Macron qui disait à Philippe de Villiers qu'Edouard Philippe "gérait son risque pénal" ! - et l'on peut affirmer, sans forcer les mots, que la santé de millions de Françaises et de Français passe après des considérations qui n'ont qu'un lointain rapport avec l'intérêt général.

Les propos très forts, et très argumentés, du professeur Perronne sur TV Libertés devraient faire réfléchir. Mais, avec la chape de plomb qui règne sur notre pays, et face à autant d'intérêts intéressés coalisés, il est probable qu'ils n'auront aucun effet sur la gestion de la crise sanitaire.

Cela étant, il ne sera pas dit que des femmes et des hommes ne se seront pas levés pour proclamer leurs quatre vérités à des gouvernants pour qui cette pandémie aura été le révélateur des limites de leurs capacités. Dans ce combat, le professeur Perronne occupe à l'évidence une place de choix.

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