Face à l'offensive des agences israéliennes d'espionnage et de désinformation pour imposer leur censure, des internautes du monde arabe ont trouvé la parade : ils se jouent des algorithmes destinés à réduire au silence les voix de la Palestine.
De manière croissante, des réseaux sociaux comme Twitter, Instagram, propriété de Facebook, ou Facebook lui-même, sont accusés de multiplier les entraves à l'expression de points de vue critiques du régime d'apartheid.
Au lieu des ciseaux et de l'encre des censeurs du temps jadis, ce sont maintenant des ordinateurs qui font le sale travail. Les plate-formes de réseaux sociaux leur donnent à « manger » une série de mots-clés et hashtags tels que « Palestine », « Hamas », #al-Aqsa » ou encore « #Sheikh Jarrah ». Et les comptes où sont utilisés ces mots entrent dans le collimateur.
De nombreux comptes en langue arabe, en particulier ces dernières semaines avec l'offensive sanglante contre Gaza, ont ainsi été supprimés. Dans le même temps, la Propaganda de armée israélienne pouvait continuer de prospérer sur Twitter, même lorsque ses mensonges étaient reconnus publiquement par leurs auteurs !
Mais les algorithmes anti-arabes développés par les plate-formes présentent une faille : ils ne savent reconnaître la langue arabe que dans sa forme écrite la plus courante, celle des médias par exemple, où les voyelles courtes (a, i, o...) ne sont certes pas écrites, mais où les points servant à distinguer une consonne d'une autre consonne sont maintenus, car ils sont bien utiles.
Utiles, ces points le sont incontestablement. Mais il ne sont cependant pas toujours indispensables pour qui l'arabe est la première langue lue et parlé : le lecteur arabisant pouvant en effet assez souvent s'adapter au contexte pour comprendre, même en l'absence de points sur ou sous telle ou telle consonne.
Il en va autrement des robots-censeurs de Messieurs Mark Zuckerberg (patron de Facebook) and co., dont les algorithmes vont être désorientés par cet arabe écrit en mode « Ajami » (« étranger ») autrement dit en mode non compréhensible par l'étranger !
Des internautes, énervés contre le soutien apporté par les plate-formes aux massacreurs, a alors posté le message ci-dessous :
Un arabisant y lira : « Mort à Israël ! », et, à l'adresse du PDG de Facebook Mark Zuckerberg : »Bien du plaisir avec vos algorithmes, M. Mark »
Quelque 24 heures après son affichage, le message, volontairement offensif, était toujours dispo sur Facebook, indique le site Middleeasteye.
Ce dernier précise que des logiciels de conversion de l'arabe écrit moderne (avec points, donc) en arabe « ajami » afin- de déjouer la censure américano-israélienne viennent de voir le jour. C'est le cas du site arabic-services.ml
CAPJPO-EuroPalestine