par Florian Bayard.
La Russie demande à Google de supprimer tous les contenus interdits en ligne en l'espace de 24 heures. En cas d'infraction, le service russe de supervision des communications menace le géant américain de ralentir le trafic de son moteur de recherche et d'une amende pouvant aller jusqu'à 5 milliards de dollars. Ce tour de vis fait suite à la censure présumée de plusieurs médias russes sur YouTube.
Roskomnadzor, le service russe de supervision des communications, accuse Google d'avoir censuré la chaîne YouTube de plusieurs médias financés par la Russie, comme RT et Spoutnik. Le géant californien aurait appliqué des restrictions à une poignée de chaînes YouTube proches du Kremlin. « Cette censure des médias russes et le soutien ciblé à des activités de protestation illégales témoignent effectivement de la coloration politique des activités de Google en Russie » assène Roskomnadzor dans un communiqué, relayé par Reuters.
L'organisme russe regrette aussi que Google ait bloqué Tsargrad TV, une page YouTube appartenant à une chaîne d'information orthodoxe chrétienne, l'an dernier. Financée par le milliardaire Konstantin Malofeev, la chaîne a plusieurs fois enfreint les règles d'utilisation de YouTube. Malgré tout, la justice russe exige que Google débloque immédiatement le compte de Tsargrad TV. Google a rapidement fait appel de la demande des autorités, sans succès pour le moment.
La Russie menace de ralentir le trafic de Google
Dans ce contexte, la Russie a lancé les représailles à l'encontre de Google. Le gendarme russe des télécommunications exige que le moteur de recherche supprime tous les contenus interdits postés en ligne en seulement 24 heures. Parmi les contenus interdits évoqués par Roskomnadzor, on trouve des vidéos informatives sur la drogue, la violence ou des documents fournis par des organisations considérées comme extrémistes par le Kremlin. Le service de supervision explique avoir transmis plus de 26 000 demandes de suppression de contenus illégaux à Google.
Si Google ne se plie pas aux exigences, Moscou pourrait infliger une amende allant de 800 000 roubles à 4 millions de roubles (entre 8 916,95 euros et 44 584,76 euros). En cas de récidive ultérieure, une amende bien plus salée représentant 10% du chiffre d'affaires du groupe sera mise sur la table. Cette amende hypothétique pourrait donc s'élever à plus de 5 milliards de dollars. En 2017, la Russie avait déjà infligé une amende de 7 milliards de dollars à Google.
De même, la Russie menace de ralentir le trafic Internet de Google sur son territoire. Le pays a déjà imposé une restriction similaire au réseau social Twitter. Ces nouvelles mises en garde s'inscrivent d'ailleurs dans une politique de défiance générale visant tous les géants de la technologies américains. Au cours de plusieurs prises de paroles, Vladimir Poutine, président de la Russie, s'est inquiété du monopole grandissant des GAFA.
source : reuters.com
via phonandroid.com.