Une note privée de la Deutsche Bank, uniquement destinée à ses « grands comptes » (a.k.a ultra-riches) alerte ces gros clients des dangers d'effondrement du système industriel et financier. Une dystopie hyper-réaliste pour les hyper-riches.
Oui, je sais, mon titre est à la limite du complotisme et le chapô ne vaut pas mieux. Mais ce n'est pas ma faute si le monde ressemble de plus en plus à une série b de S.F.
Dans une précédente enquête, je vous dévoilais les bunkers de luxe que les ultra-riches se construisent en Nouvelle-Zélande ou en Argentine. Un article 100 % sourcé et fact-checké.
Aujourd'hui, c'est dans le même état d'esprit que je vous raconte comment les banquiers et les grandes firmes se préparent aux catastrophes du réchauffement climatique et de l'effondrement de la biodiversité ; et comment ils envisagent de défendre leurs intérêts, voire d'en tirer parti pour conserver le pouvoir.
L'ère du désordre
Penchons-nous donc sur ce rapport, vendu à ses clients les plus prestigieux en septembre 2020. Il a ensuite fuité sur les réseaux sociaux.
La première partie explique, avec une certaine nostalgie, que les « meilleures années de la mondialisation financière » sont derrière nous. Mais, à cette ère de prospérité (pour eux), succédera bientôt une « l'ère du désordre ». Une ère dans laquelle le Covid-19 vient de nous précipiter. Il s'agit maintenant de se préparer à un effondrement progressif du capitalisme financier. D'où la publication de cette note en forme de « Le collapse pour les (ultra-riches) nuls ».
Un guide de survie économique pour ultra-riches
Ce rapport pose plusieurs constats et une liste de mesures à prendre rapidement.
1-Garde à la guerre commerciale entre le bloc USA-UE et l'axe Chine-Russie.
Bye bye la mondialisation, bonjour la bipolarisation ! Le retour des frontières va fermer des marchés. Le durcissement des normes, sous fond de lutte contre les réchauffement climatique, va menacer la vision « amazonienne » du commerce (c-a-d du low-cost Made In China livré partout dans le monde en quelques jours).
2-Vieillissement et manque de main d'œuvre docile et pas chère.
Les ultra-riches
se foutent de la surpopulation dans les pays du Sud Ce qu'ils craignent, c'est le vieillissement de la population dans les pays du Nord et d'Asie. Moins nombreuse, la population active sera plus coûteuse. Et le taux de profit (les marges bénéficiaires) va fondre.
3-Le retour de l'inflation qui va rogner les gros patrimoines
Avant d'entamer ce paragraphe, je dois vous rappeler que, pour un Allemand, inflation = nazi. C'est un peu-beaucoup caricatural, mais je ne pense pas être si loin de la réalité. Or, depuis que la crise financière à « ouvert la boîte de Pandore du financement public » - voilà comment les banquiers traduisent le quoi-qu'il-en-coûte, l'inflation menace. Et le pire cauchemar des rentiers se profile : l'obligation d'augmenter les salaires. Notamment ceux des pauvres ces « populistes ». Je vous ai dit : inflation = nazi ! Heureusement que la Deutsche Bank peut compter sur « l'intérêt personnel de la génération plus âgée » (qui a un patrimoine et des retraites à préserver) pour maintenir le statu quo encore quelques années Jusqu'à ce que les jeunes générations ne demandent plus de justice environnementale et fiscale ! Les p'tits saligauds !
4-Croissance VS environnement, la nouvelle guerre froide
Les banquiers n'y vont pas par quatre chemins : pour sauver la croissance, il faut imposer une « croissance verte » à base de R.S.E, de green-techs et d'énergies renouvelables. Il faudra aussi lutter contre les partisans de l'environnement qui veulent réduire les émissions de G.E.S de 60 %.
La Deutsche Bank, qui a « expérimenté une baisse des émissions de 26 % cette année » (à cause du Covid-19) n'a envie de revivre ça pour rien au monde ! Bref, les objectifs de l'Accord de Paris sont à foutre à la poubelle !
5-Stratégie : le populisme au secours des possédants
Contre les « environnementalistes agressifs », la banque conseille à ses ouailles de soutenir les « alliances populistes ». Ils parlent ici d'une fusion entre la droite libérale et l'extrême-droite, façon Trump, Bolsonaro, Orban. Selon eux, seul ce type de parti permettrait de maintenir le statu quo en assurant une convergence des luttes d'intérêts entre classes dominante et populaire.
En bref, soyez conscients que certaines firmes envisagent une forme de guerre civile entre un pouvoir d'old white males libéraux-conservateurs et une jeunesse écolo. Et comme la démocratie pourrait permettre aux seconds de gagner (« Of course, democracy always has a losing side » peut-on lire), l'avènement d'un autoritarisme libéral n'est pas à écarter. Bien au contraire.
On pouvait retrouver le rapport dans son intégralité sur le site du magazine Terrestres, mais il a été supprimé. Heureusement, je l'ai retrouvé par ici !
Une note privée de la Deutsche Bank, uniquement destinée à ses « grands comptes » (a.k.a ultra-riches) alerte ces gros clients des dangers d'effondrement du système industriel et financier. Une dystopie hyper-réaliste pour les hyper-riches.
Oui, je sais, mon titre est à la limite du complotisme et le chapô ne vaut pas mieux. Mais ce n'est pas ma faute si le monde ressemble de plus en plus à une série b de S.F.
Dans une précédente enquête, je vous dévoilais les bunkers de luxe que les ultra-riches se construisent en Nouvelle-Zélande ou en Argentine. Un article 100 % sourcé et fact-checké.
Aujourd'hui, c'est dans le même état d'esprit que je vous raconte comment les banquiers et les grandes firmes se préparent aux catastrophes du réchauffement climatique et de l'effondrement de la biodiversité ; et comment ils envisagent de défendre leurs intérêts, voire d'en tirer parti pour conserver le pouvoir.
L'ère du désordre
Penchons-nous donc sur ce rapport, vendu à ses clients les plus prestigieux en septembre 2020. Il a ensuite fuité sur les réseaux sociaux.
La première partie explique, avec une certaine nostalgie, que les « meilleures années de la mondialisation financière » sont derrière nous. Mais, à cette ère de prospérité (pour eux), succédera bientôt une « l'ère du désordre ». Une ère dans laquelle le Covid-19 vient de nous précipiter. Il s'agit maintenant de se préparer à un effondrement progressif du capitalisme financier. D'où la publication de cette note en forme de « Le collapse pour les (ultra-riches) nuls ».
Un guide de survie économique pour ultra-riches
Ce rapport pose plusieurs constats et une liste de mesures à prendre rapidement.
1-Garde à la guerre commerciale entre le bloc USA-UE et l'axe Chine-Russie.
Bye bye la mondialisation, bonjour la bipolarisation ! Le retour des frontières va fermer des marchés. Le durcissement des normes, sous fond de lutte contre les réchauffement climatique, va menacer la vision « amazonienne » du commerce (c-a-d du low-cost Made In China livré partout dans le monde en quelques jours).
2-Vieillissement et manque de main d'œuvre docile et pas chère.
Les ultra-riches
se foutent de la surpopulation dans les pays du Sud Ce qu'ils craignent, c'est le vieillissement de la population dans les pays du Nord et d'Asie. Moins nombreuse, la population active sera plus coûteuse. Et le taux de profit (les marges bénéficiaires) va fondre.
3-Le retour de l'inflation qui va rogner les gros patrimoines
Avant d'entamer ce paragraphe, je dois vous rappeler que, pour un Allemand, inflation = nazi. C'est un peu-beaucoup caricatural, mais je ne pense pas être si loin de la réalité. Or, depuis que la crise financière à « ouvert la boîte de Pandore du financement public » - voilà comment les banquiers traduisent le quoi-qu'il-en-coûte, l'inflation menace. Et le pire cauchemar des rentiers se profile : l'obligation d'augmenter les salaires. Notamment ceux des pauvres ces « populistes ». Je vous ai dit : inflation = nazi ! Heureusement que la Deutsche Bank peut compter sur « l'intérêt personnel de la génération plus âgée » (qui a un patrimoine et des retraites à préserver) pour maintenir le statu quo encore quelques années Jusqu'à ce que les jeunes générations ne demandent plus de justice environnementale et fiscale ! Les p'tits saligauds !
4-Croissance VS environnement, la nouvelle guerre froide
Les banquiers n'y vont pas par quatre chemins : pour sauver la croissance, il faut imposer une « croissance verte » à base de R.S.E, de green-techs et d'énergies renouvelables. Il faudra aussi lutter contre les partisans de l'environnement qui veulent réduire les émissions de G.E.S de 60 %.
La Deutsche Bank, qui a « expérimenté une baisse des émissions de 26 % cette année » (à cause du Covid-19) n'a envie de revivre ça pour rien au monde ! Bref, les objectifs de l'Accord de Paris sont à foutre à la poubelle !
5-Stratégie : le populisme au secours des possédants
Contre les « environnementalistes agressifs », la banque conseille à ses ouailles de soutenir les « alliances populistes ». Ils parlent ici d'une fusion entre la droite libérale et l'extrême-droite, façon Trump, Bolsonaro, Orban. Selon eux, seul ce type de parti permettrait de maintenir le statu quo en assurant une convergence des luttes d'intérêts entre classes dominante et populaire.
En bref, soyez conscients que certaines firmes envisagent une forme de guerre civile entre un pouvoir d'old white males libéraux-conservateurs et une jeunesse écolo. Et comme la démocratie pourrait permettre aux seconds de gagner (« Of course, democracy always has a losing side » peut-on lire), l'avènement d'un autoritarisme libéral n'est pas à écarter. Bien au contraire.
On pouvait retrouver le rapport dans son intégralité sur le site du magazine Terrestres, mais il a été supprimé. Heureusement, je l'ai retrouvé par ici !