Le harcèlement se poursuit contre Julian Assange. Alors même que le témoignage principal du gouvernement US vient de s'effondrer après que Sigurdur Thordarson a reconnu avoir menti en échange de l'immunité pour ses crimes sexuels contre des mineurs, la Haute Cour du Royaume-Uni accorde au gouvernement américain le droit de faire appel de la non-extradition d'Assange !
Stella Moris, la compagne et mère des enfants de l'éditeur de WikiLeaks s'est indignée de ce rebondissement, d'autant que ce juge a également décidé qu'Assange devait rester en prison jusqu'à ce que l'appel soit entendu, prolongeant ainsi son incarcération d'au moins plusieurs mois.
Stella Moris, avocate, a souligné que Julian Assange « encourt une peine de 175 ans de prison et est quasiment certain de perdre la vie, s'il est extradé, malgré le jugement britannique du 4 janvier dernier ».
Selon un article du Wall Street Journal, basé sur des extraits de la décision du juge, le gouvernement américain a offert des « assurances » qu'Assange ne serait pas emprisonné dans des conditions oppressives et pourrait être autorisé à purger « n'importe quelle peine en Australie. »De telles assurances n'ont pas de sens. Une fois qu'Assange sera sous la garde des États-Unis, ces promesses seront annulées », a commenté Stella Moris.
L'éditeur de WikiLeaks est détenu en violation de ses droits du premier amendement à la liberté d'expression et à la liberté de la presse et en violation du droit international des droits de l'homme.
Dans une lettre envoyée mercredi à Biden et au procureur général américain Merrick Garland par Doctors for Assange, 250 médecins de 35 pays ont demandé l'abandon de toutes les charges retenues contre l'éditeur de WikiLeaks. Ils ont dénoncé son incarcération en cours comme « équivalant à un traitement cruel, inhumain et dégradant au Royaume-Uni. «
« Cette affaire est l'attaque la plus vicieuse de l'histoire contre la liberté de la presse dans le monde. Le gouvernement américain accuse un journaliste étranger, un éditeur étranger qui se trouve en dehors des États-Unis, d'avoir publié des informations vraies prouvant que l'armée américaine a commis des crimes de guerre. Julian est un combattant de la liberté. Il se bat contre la torture, et les guerres illégales, la surveillance des populations et la manipulation. C'est ce que le gouvernement américain criminalise.
Julian Assange doit par ailleurs supporter les frais juridiques énormes de son combat pour la liberté. «Beaucoup de gens ne le savent pas, mais quand le gouvernement américain est autorisé à faire appel, ses frais sont payés par le contribuable britannique. Julian, quant à lui, doit financer lui-même sa défense. Même s'il a gagné en janvier et que le gouvernement américain a décidé de faire appel de cette décision, Julian doit payer ses frais de justice. », souligne Stella Moris
« Chaque aspect de cette affaire est profondément injuste. Julian est puni pour avoir fait son travail de journaliste. »
Mercredi, elle a rendu visite à Assange à la prison de Belmarsh, accompagné de leur fils aîné qui a quatre ans. « Julian est très malade », a-t-elle déclaré. « La prison de Belmarsh est un endroit horrible. Pas plus tard qu'hier, un autre prisonnier a été retrouvé mort dans sa cellule. Le taux de suicide est trois fois plus élevé que dans les autres prisons britanniques. C'est un combat quotidien. »
«Il a gagné son procès en janvier. Pourquoi est-il en prison ? Pourquoi est-il même poursuivi ? Il n'y a pas de poursuites judiciaires contre lui. Il n'y a qu'un acte d'accusation basé sur des mensonges. ».
Source : wsws.org