19/07/2021 francesoir.fr  5min #192419

 Journée de manifestations pour la liberté - les Français sont déjà dans la rue

Manifestations contre le passe sanitaire : des centaines de milliers de Français dans la rue samedi

FS

Samedi 17 juillet, d'un même pas et d'une seule voix, des centaines de milliers de manifestants ont arpenté les rues de France pour défendre leur liberté : celle d'avoir le choix de se faire vacciner ou non. Paris, Marseille, Nantes... Mais aussi Avignon, Foix, Besançon... Et tant d'autres ! Dans plus d'une centaine de villes de France, des personnes de tous milieux sociaux et de tous âges ont scandé leur désir de liberté et leur incompréhension face aux décisions du gouvernement.

Compilation de manifestations dans toute la France

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L'ambiance était bon enfant dans l'immense majorité des cortèges et rassemblements : les policiers, souvent en sous-effectif - les autorités avaient visiblement largement sous-estimé la mobilisation - couvaient d'un regard plutôt bonhomme les manifestants qui pour certains entonnaient "La police, avec nous !". L'ambiance n'était donc pas aux gazs lacrymogènes et aux violences. Chant, danses et slogans rassemblaient et apaisaient le temps d'une journée la colère commune à tous ceux venus manifester. Il y avait un parfum des premières mobilisations des Gilets jaunes - mais avec un public peut-être plus représentatif de la population française, se rapprochant du fameux "métro à 18 heures" des gaullistes...

Des rassemblements qui font "chaud au coeur", confie Magali. "On est content que cela ait rassemblé large cette fois, de ne pas voir les mêmes têtes", sourit un militant de la première heure qui a été "de toutes les manifs depuis le début". De fait, beaucoup manifestent pour la première fois sur ce sujet, et pour un grand nombre pour la première fois tout court.

C'est surtout dans les villes de province, où les mobilisations sont parfois rares, que l'affluence est marquante : "ça ne bouge pas forcément beaucoup à Strasbourg pour l'instant", déplorent les membres du collectif "Lesviesdansent", qui tentent tant bien que mal avec leur flashmob, de faire bouger les gens - et les choses.

Reportage à Strasbourg

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Lieux de villégiature ou villes discrètes, habituellement calmes ou peu politisés, ont vu des centaines, des milliers de gens se réunir, pour beaucoup surpris de se découvrir moins isolés qu'ils ne le pensaient. Pour la plupart des villes, de tels rassemblements n'étaient pas arrivés depuis bien longtemps. Une journée de mobilisation remplie d'espoir qui pose la première pierre d'un mouvement qui, si les choses ne changent pas, risque de prendre beaucoup plus d'ampleur.

Slogans et pancartes classiques ou inventifs, et organisation réduite au minimum ont frappé les esprits : l'heure n'est plus aux querelles partisanes, et les manifestants parisiens saluent les positions de Florian Philippot et des Patriotes, qui ne manquent pas une occasion de rappeler qu'il s'agit de... leur 35ème mobilisation : "il n'est pas forcément ma tasse de thé, mais je lui reconnais une constance et une position courageuse", "sur l'essentiel il a raison, ce sont nos libertés, le reste on verra plus tard, mais tout en dépend", entend-on.

A Paris, on écoute d'une oreille les discours qui ne semblent pas tous au niveau de l'ampleur numérique du rassemblement, à l'exception peut-être de celui de l'avocat Fabrice Di Vizio qui électrise la foule.

🎤 Fabrice @DIVIZIO1 a pris la parole à la #manif17juillet parisienne. #ManifestationAntiPassSanitaire#NonAuPassSanitaire

"BFMTV va dire qu'on était 500", plaisantait-on dans les rues parisiennes. C'était à peine exagéré car le cortège qui comptait à coup sûr plusieurs dizaines de milliers de personnes en s'étendant sur plusieurs kilomètres, sera réduit à "quelques milliers" et à "14 000" (sic) par le chiffrage du ministère de l'Intérieur... "On a été rétrécis au lavage (de cerveau) !", s'esclaffe Michel, un participant qui était au premier rang, avant d'ajouter "mais ce n'est pas grave, ils ne pourront rien contre le sentiment galvanisant qu'on a tous éprouvé, d'être finalement nombreux, unis dans la diversité, ajustés et déterminés ! Ils vont bien sûr nous réduire à des antivax - ce qui est absurde, beaucoup ici sont vaccinés, ou pas réfractaires, ils ne veulent simplement pas de l'obligation et du"saut dans le vide"éthique et juridique que constituerait un passe sanitaire, ou plutôt vaccinal..."

Florence, infirmière, refuse d'avoir peur

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Nul doute que Michel n'a pas été non plus surpris d'être réduit à des analogies historiques isolées mais douteuses... Des pancartes assimilant la situation à Auswchitz, et d'autres instrumentalisations de la Seconde guerre mondiale ont beaucoup choqué, et ont été instrumentalisées en retour pour discréditer l'ensemble des manifestants. Stéphane, qui était aussi dans le cortège à Paris, s'en désole, dans un sens comme dans l'autre : "c'est amusant de voir le choeur des vierges effarouchées qui ne disaient rien quand on parlait de"rafles", de"CRS-SS"et autres..."

Le mot de la fin pour Michel : "Passons ! Evitons tous les excès de ce type, on va se battre, c'est loin d'être terminé, mais quelque chose s'est levé !" Et sa voisine d'acquiescer : "et bon courage à ceux qui voudront nous coucher !"

Témoignages de manifestants à Paris

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