«Cher hacker... nous voulons entrer en communication avec vous et vous exhorter à rendre les actifs que vous avez piratés», a écrit le 10 août Poly Network, une société spécialisée dans les transferts de cryptomonnaies, dans une lettre publiée sur Twitter.
«La somme d'argent que vous avez piratée est la plus grosse dans l'histoire de la finance décentralisée. Les autorités de n'importe quel pays vont considérer vos méfaits comme un crime économique majeur et vous serez poursuivis», poursuit Poly Network.
«Cet argent que vous avez volé vient de dizaines de milliers de membres de la communauté crypto, autrement dit des personnes. Vous devriez nous parler pour trouver une solution», conclut l'entreprise, dans un appel transparent à une négociation financière.
En tout, le vol de jetons d'Ethereum, BinanceChain et OxPolygon représente quelque 600 millions de dollars (512 millions d'euros), selon des calculs d'utilisateurs comme le chercheur en cybersécurité et spécialiste de l'Ethereum 𝕏 Mudit Gupta, basé à New Delhi en Inde, et cité par l'AFP. A la lecture de ses tweets, on comprend que les victimes sont des utilisateurs des services de l'entreprise Poly Network.
Poly Network n'a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires de l'AFP. Sur Twitter, l'entreprise a publié les adresses utilisées par les hackers, et appelé les détenteurs de portefeuilles de cryptomonnaies à les «blacklister».
Fin avril, les vols de cryptomonnaies, piratages et fraudes ont atteint 432 millions de dollars, selon CipherTrace, une société de lutte contre la cyber criminalité, basée en Californie et recevant des fonds du Département de la sécurité intérieure (DHS) des Etats-Unis.
«Ce chiffre peut sembler petit comparé aux années passées, mais si on regarde plus en détail, on observe une tendance alarmante : les piratages dans la finance décentralisée représentent désormais plus de 60% du volume total des piratages et vols», constate le cabinet spécialisé.
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