29/08/2021 francais.rt.com  4 min #194340

«Il ne s'agit en aucun cas de vaccins» : un édito du maire de Montfermeil fait polémique

Sa prise de position défraye la chronique. Dans un édito relayé sur les réseaux sociaux le 26 août, le maire de Montfermeil (Seine-Saint-Denis) a fait état de «moyens de prévention» et de «soins» pour prévenir les formes graves de Covid-19 - sans les citer nommément - et a déclaré que ne pas les utiliser à grande échelle «devrait sérieusement nous interroger».

Soyons précis, il ne s'agit en aucun cas de vaccins, tout au moins à ce jour pour les différents produits proposés en France, mais de thérapies géniques
✍️ Message de @Xavier_Lemoine, maire de Montfermeil, à l'attention des montfermeillois et des familles, à l'occasion de la rentrée.

Xavier Lemoine poursuit son propos en abordant la question «épineuse» de la vaccination, dont il remet en cause jusqu'à l'appellation, en faisant vraisemblablement référence aux  vaccins ARN messager déployés en France. «Soyons précis, il ne s'agit en aucun cas de vaccins, tout au moins à ce jour, pour les différents produits proposés en France, mais de thérapies géniques», affirme l'élu dans les colonnes du journal municipal. «Il convient donc de bien s'intéresser et s'informer sur ces toutes nouvelles techniques jamais encore utilisées massivement sur l'Homme», ajoute-t-il.

Xavier Lemoine met enfin en garde les parents quant à la vaccination de leurs enfants. «Il s'agit de nos enfants donc, je ne peux qu'inciter les parents, à qui le consentement sera demandé, de bien s'intéresser à la portée que leur décision aura de manière irréversible pour l'avenir de leurs enfants», écrit le maire de Montfermeil.

La majorité tire à boulets rouges sur l'édile

Cette prise de position a déclenché l'ire d'un certain nombre de personnalisés politiques de la majorité qui s'en sont vertement pris à l'élu. «Honteux et extrêmement grave. Qu'un maire utilise la communication municipale pour diffuser un tel niveau de désinformation est inacceptable», s'est indigné Laurent Saint-Martin, député LREM du Val-de-Marne. «Non les vaccins ARNm ne sont pas des thérapies géniques. Ils sauvent des vies quand ces propos nous mettent collectivement en danger», a-t-il ajouté.

Honteux et extrêmement grave.
Qu'un maire utilise la communication municipale pour diffuser un tel niveau de désinformation est inacceptable.
Non les vaccins ARNm ne sont pas des thérapies géniques. Ils sauvent des vies quand ces propos nous mettent collectivement en danger.

✍️ Message de @Xavier_Lemoine, maire de Montfermeil, à l'attention des montfermeillois et des familles, à l'occasion de la rentrée.

Dans un commentaire au  Parisien, Mickael Rigault, conseiller municipal (MoDem) de Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis) s'est également insurgé contre l'éditorial. «Utiliser une communication municipale pour avancer tant de fausses informations et contre-vérités, c'est honteux», a-t-il déclaré. «J'en appelle aux maires du Grand Paris Grand Est à agir pour promouvoir le vaccin», a-t-il encore plaidé. «Edito dangereux et irresponsable», a abondé  Prisca Thevenot, porte-parole de La République en marche sur Twitter, assénant qu'«aucun traitement ne sera un substitut à la vaccination.»

Xavier Lemoine  s'était déjà fait remarquer en avril en déplorant les restrictions sanitaires et en appelant à la «désobéissance civile», invoquant l'article II de la Constitution. «J'appelle à la désobéissance civile parce que le mal qui est infligé à la population française est totalement disproportionné par rapport aux effets que l'on veut avoir sur la crise sanitaire», avait-il ainsi plaidé.

Prenant la parole contre les arguments anti-vaccination, le ministre de la Santé Olivier Véran a déploré le 26 août le retard pris dans la vaccination aux Antilles qui «aura tué et tue» encore. Il a ainsi critiqué la persistance de la défiance vaccinale. «Non les vaccins à ARN messager ne modifient pas le génome humain», «Non le vaccin ne perturbe pas la fertilité des femmes», a-t-il notamment martelé.

Le 14 juillet, l'Agence européenne du médicament (EMA) avait estimé que l'administration de deux doses de vaccin était indispensable pour protéger contre le variant Delta du coronavirus. Le régulateur européen avait également appelé les Etats membres de l'Union européenne à accélérer leur programme de vaccination.

A ce jour,  quatre vaccins contre le Covid-19 sont autorisés en France : les vaccins anti-Covid de  Pfizer/BioNTech, de  Moderna, d'  AstraZeneca/Vaxzevria/Covishield et  Johnson & Johnson.

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