22/09/2021 mondialisation.ca  6min #195487

 Sous-marins australiens: la France condamne une « décision regrettable »

La France humiliée, bernée, sur la scène internationale par son plus grand allié

Par  Philippe Rosenthal

En l'espace d'une semaine, la France vient de perdre deux contrats importants pour son industrie militaire et aussi pour son prestige. Le président français, Emmanuel Macron, doit faire face à une succession d'échecs qui viennent torpiller sa position sur la scène internationale. Le pire est que les alliés de la France ont, en fait, fait croire durant des années à la France qu'ils allaient respecter des accords pris avec Paris.

Pendant ce temps, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, ont tout planifié pour prendre les marchés à la France. Le pire est que l'actuel président français et son équipe n'ont pas vu venir le coup de poignard dans le dos.

«La France est donc devenue le paillasson des Etats-Unis». C'est ce que le général français (2S) Dominique Delawarde - Ancien chef «Situation-Renseignement-Guerre électronique 19» à l'état-major interarmées de planification opérationnelle, expert de la guerre cybernétique qui a, «à chaud» comme il l'écrit, lancé cette réaction personnelle. Dénonçant le pillage des Etats-Unis, Dominique Delawarde  écrit sur Riposte Laïque: «Après avoir connu, ces derniers temps, un allié US qui pille nos entreprises (Alsthom), embastille sans le moindre motif certains de leurs dirigeants (Frédéric Pierucci), impose sa législation extraterritoriale sur les transactions en dollars, sanctionne les entreprises alliées qui ne respecteraient pas scrupuleusement les sanctions anti-russes, anti North Stream 2, anti-Iran, (sanctions imposées unilatéralement par l'exécutif et le législatif US), quitte l'Afghanistan sans consulter ses partenaires, voilà que les [Etats-Unis] se mettent aussi à piller les marchés de l'allié français affaibli et déclinant» ; «La France est donc devenue le "paillasson" des Etats-Unis à force de soumission, de servilité, de laisser-faire». L'officier maintenant à la retraite déclare: «Elle [la France] est cocue mais contente parce qu'elle croit qu'elle peut encore compter dans une Europe où elle est désormais plus isolée que jamais»; «la France se fait enfumer, rouler dans la farine, violer, sans réagir».

Connaissant très bien les Etats-Unis, le général Dominique Delawarde avertit: «Plus elle baissera la tête, relèvera sa jupe et laissera faire, plus les USA, qui méprisent les faibles, continueront à l'exploiter à leur profit tout en continuant aussi à l'entraîner dans des opérations militaires douteuses au profit d'intérêts discutables». L'officier, qui demande la sortie de la France de l'Otan, propose de le faire maintenant car c'est réellement l'occasion.

La France doit saisir cette situation catastrophique et historique pour quitter l'Otan: «L'annonce d'une sortie de l'organisation militaire intégrée de l'Otan et le retour à une vue gaullienne des choses, avec un équilibre entre l'Est et l'Ouest, aurait de la gueule dans la situation actuelle. Il vaut mieux être seule que mal accompagnée, et peut-être retrouverions nous une position d' "arbitre"». Mais, en raison de la réalité économique du pays surtout avec cette gestion de la crise sanitaire depuis le début de 2020, la question se pose si elle peut le faire: «Mais la France a-t-elle encore les moyens de le faire compte tenu de sa dette abyssale et de sa situation d'État malade et en faillite? Rien n'est moins sûr».

Sur Politique-Actu, le général (2S) Grégoire Diamantidis, lui, aussi  donne son analyse sur la situation catastrophique de la France en raison de ces pertes de marchés militaires. Pour le général (2S) Grégoire Diamantidis, on a un «unilatéralisme et du mépris» de la part des Etats-Unis envers la France et «pour les « alliés » européens». Cela se voit «dans la décision de départ précipité d'Afghanistan», «dans cette magnifique manipulation anglo-saxonne au sein des « five eyes »» avec  la perte du contrat du siècle de la France avec la vente de douze sous-marins.

Grégoire Diamantidis évoque déjà d'autres trahisons des alliés. Pour lui, Bruxelles et les institutions européennes ne vont pas changer la donne car «une fois retombé le soufflé des grandes déclarations d'Ursula von der Leyen sur « l'Europe de la défense », et de la France sur « le coup dans le dos », il ne se passera rien de fondamentalement sérieux». Le général (2S) grégoire Diamantidis ne voit pas un seul changement avec le début 2022 par la présidence française de l'UE car elle «donnera lieu à de magnifiques envolées lyriques sur le sujet». Cette présidence va «maintenir la chimère de « l'Europe de la Défense » en vie», avec l'emploi de «gadgets». Il rappelle que l'Agence européenne de Défense pour l'armement (AED) représente «sept petits milliards de dollars» alors que «les européens de l'Otan achètent aux [Etats-Unis] pour «plus de 250 milliards de dollars sous forme de F35, frégates Aegis, Patriots, etc».

N'étant pas dupe du comportement d'Emmanuel Macron, l'officier déclare que l'actuel président français va, en fait, servir d'épouvantail pour effrayer les partenaires européens de la France car «cette présidence française du 1er janvier au 30 juin 2022, avec l'activisme probable qui l'accompagnera, permettra surtout au Président de la République de se présenter comme « l'Archange sauveur de l'Europe », de lui assurer ainsi une bonne campagne électorale, ravivant du même coup les bonnes vieilles méfiances de certains « amis » européens vis à vis de la France et de sa mousse « euromédiatique » pour justifier ainsi leur sage retour, bien au chaud sous l'aile protectrice du grand frère».

Pour en finir, le général (2S) grégoire Diamantidis affirme que «l'expression même d' « Europe de la Défense » n'a aucun sens» car «il n'existe pas de « nation européenne » d'où pas de souveraineté européenne, et donc pas de diplomatie européenne, donc pas de défense européenne».

L'expertise des deux généraux sur la situation de la France sur la scène internationale avec la trahison de son grand allié vient d'être, de nouveau  confirmée par la Suisse qui vient de jeter à la poubelle le contrat des Rafale pour en préférer l'achat d'avions de guerre américains, des F-35.

De fait, la France continue avec Emmanuel Macron et son équipe sa chute destructrice. Le Matin  explique que le président français «serait allé encore plus loin en n'autorisant plus les contacts bilatéraux de haut niveau avec la Suisse jusqu'à l'été prochain». Il est, donc, temps qu'un solide chef d'Etat reprenne le gouvernail de la France au risque de la faire échouer à jamais.

Philippe Rosenthal

La source originale de cet article est  Observateur continental

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