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Les garderies n'ont en général pas d'espaces verts, et cela pourrait priver les enfants de nombreux bienfaits pour leur système immunitaire. Selon une étude expérimentale finlandaise, le système immunitaire des enfants entre trois à cinq ans en garderie s'améliore lorsque les établissements se dotent d'un mini sous-bois forestier, de gazon, d'un jardin ou de quelques jardinières.
Les zones urbaines nuisent au microbiote et donc à la santé des enfants
Cette étude scientifique, coordonnée par le Natural Resources Institute of Finland (Luke), a montré qu'un niveau d'hygiène élevé, un mode de vie urbain et un contact insuffisant avec la nature réduisent la diversité des microbes du système organique. L'homogénéité des microbes augmente le risque de troubles du système immunitaire, tels que l'atopie, le diabète, la maladie cœliaque et les allergies. Des dizaines d'études comparatives ont déjà montré que les enfants qui vivent dans les zones rurales et sont en contact avec la nature ont une probabilité plus faible d'attraper une maladie résultant de troubles du système immunitaire. Partant de ce constat, des chercheurs finlandais ont étudié comment le contact répété avec des éléments naturels cinq fois par semaine participe au renforcement du microbiote, offrant ainsi une protection contre les maladies transmises en raison de défaillances du système immunitaire.
Les jardins peuvent aider à prévenir des maladies liées aux troubles du système immunitaire
Dans le cadre de l'étude, 75 enfants de trois à cinq ans en garderie ont été suivis pendant un mois, dans dix garderies situées à Lahti et Tampere en Finlande. Les évolutions des microbes présents chez les enfants qui fréquentaient des garderies avec des espaces verts ont été comparés à ceux des enfants qui fréquentaient des garderies normales. Pour pouvoir observer ces différences, les chercheurs ont remplacé dans les crèches les zones de cours pavées, carrelées et recouvertes de gravier par des zones vertes dans lesquelles les enfants ont planté et entretenu des plantes. Le contact avec la nature répété cinq fois par semaine pendant un mois a augmenté la diversité microbienne de la peau des enfants. L'augmentation des gamma protéobactéries, qui renforcent les défenses immunitaires de la peau, a augmenté la teneur en TGF-β1-cytokine multifonctionnelle dans le sang et réduit la teneur en interleukine-17A, qui est liée aux maladies à transmission immunitaire."Cela confirme l'hypothèse selon laquelle le contact avec la nature prévient les troubles du système immunitaire, tels que les maladies auto-immunes et les allergies", explique Aki Sinkkonen, militante écologiste de l'université de Helsinki. Ces espaces verts dans les crèches pourraient même être aussi efficaces que le fait d'habiter à la campagne, explique Marja Roslund, une des auteurs de l'étude."Nous avons également constaté que le microbiote intestinal des enfants en contact avec la nature était similaire au microbiote intestinal des enfants se rendant en forêt tous les jours", détaille-t-elle. Sur la base de cette étude, Aki Sinkkonen fait la proposition suivante :
Les zones de cour de toutes les garderies devraient être transformées en espaces verts, car cela améliorerait la régulation du système immunitaire des enfants en seulement un mois.
De plus, cela impacte aussi positivement la motricité, la capacité de concentration et la relation avec la nature des enfants.
Le microbiote des enfants est clé dans la prévention des troubles du système immunitaire
Les microbes naturels offrent diverses protections, mais une alimentation saine et de l'exercice jouent aussi un rôle dans le système immunitaire des enfants. Selon une étude menée sur des souris, le régime alimentaire des enfants en bas âge peut altérer leur microbiote à vie, même si l'on mange ensuite plus sain à l'âge adulte, les dégâts seraient irréversibles.