par Algerie Part Plus.
L'Algérie a décidé de renforcer son rapprochement avec l'actuelle junte malienne aux commandes de ce pays du Sahel avec lequel elle partage plus de 1300km de frontières désertiques. Les autorités algériennes ont secrètement lancé un processus de négociations pour nouer une alliance approfondie avec les militaires maliens. Et pour ce faire, l'Algérie a fait savoir à la junte malienne qu'elle est même disposée de financer une partie de l'accord de sécurité que les militaires maliens veulent conclure avec les militaires russes de la société privée Wagner, le bras armé du Kremlin dans le monde, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations.
Cette information nous a été effectivement confirmée par au moins trois sources proches de l'institution militaire algérienne et du Ministère algérien des Affaires étrangères. Des pourparlers ont été lancés officieusement depuis le mois de septembre passé pour proposer aux militaires maliens une participation algérienne au financement de l'accord avec la société de mercenaires militaires russes Wagner.
Selon nos sources, l'Algérie a fait savoir aux militaires algériens qu'elle est prête de financer de 50% jusqu'à 70% de cet accord qui permettra aux militaires maliens de déployer sur le territoire des militaires et paramilitaires russes chevronnés et expérimentés capables de former et d'équiper la modeste armée malienne en guerre contre plusieurs groupes islamistes armés qui sévissent dans les vastes régions du nord du pays.
Il faut savoir que depuis le 13 septembre dernier, le rapprochement des militaires maliens avec la Russie est un secret de polichinelle. La prestigieuse agence de presse Reuters a même révélé que le groupe Wagner serait payé environ 9,15 millions d'euros par mois pour ses services proposés au Mali. L'accord pourrait également garantir à la société russe l'accès à trois gisements miniers, deux d'or et un de magnésium, avait expliqué aussi Reuters.
Diverses sources sécuritaires maliennes ont confirmé ces informations à la presse internationale en indiquant que les mercenaires russes seraient chargés de former les Forces armées maliennes (FAMa) et d'assurer la protection de certains hauts dirigeants maliens, mission qu'effectue déjà le groupe Wagner en Centrafrique.
Nos sources certifient, pour leur part, que l'Algérie n'est guère hostile à un déploiement d'une force paramilitaire russe au Mali. Au contraire, Alger se réjouit de cette perspective et elle avait depuis le mois de septembre dernier envoyé des signaux positifs à Moscou pour l'encourager dans ce projet d'implantation au Mali. Mieux encore, le haut commandement militaire algérien a dépêché au mois de septembre dernier des émissaires à Moscou pour assurer au partenaire russe un soutien logistique important si une nouvelle base militaire russe est officieusement installée sur le territoire malien.
D'après nos sources, l'Algérie veut à tout prix privilégier un partenariat stratégique avec la Russie pour supplanter la présence militaire française au nord du pays. Les militaires algériens sont partisans d'une influence plus accrue de la Russie au Sahel pour contrebalancer l'influence française qui n'est plus appréciée par le régime algérien en raison de plusieurs différends majeurs sur la politique qu'il faut mener au Mali pour ramener la stabilité du pays. Algérie Part avait révélé récemment les tenants et aboutissants de ces divergences qui opposent Alger à Paris.
Il est à souligner, par ailleurs, que le régime algérien a décidé de miser essentiellement sur les jeunes colonels de la junte malienne pour nouer une solide alliance dans la région. Et pour marquer ce soutien, la diplomatie algérienne a été particulièrement active à Bamako. Ramtane Lamamra, chef de la diplomatie algérienne, s'est rendu à plusieurs reprises à Bamako depuis son retour aux affaires au début du mois de juillet dernier.
Lamamra a beaucoup œuvré pour gagner la confiance du colonel Assimi Goïta, chef de l'État depuis le putsch qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, et le premier ministre de la transition, Choguel Kokalla Maïga. D'ailleurs, nos sources ont confirmé que les autorités algériennes travaillent sur l'organisation d'une visite officielle du colonel Assimi Goita à Alger pour sceller définitivement cette alliance avec le nouveau maître de Bamako.
Il faut savoir que l'Algérie soutient le Mali depuis un certain moment, notamment dans la partie septentrionale, en lui fournissant quelques matériels et du carburant. Mais ce financement ne sera jamais très important. Mais le régime algérien veut porter ce financement à un niveau plus élevé en jouant l'intermédiaire entre Moscou et Bamako pour mettre en place un nouveau lobby régional qui va changer radicalement les rapports de force dans le Sahel. Un lobby constitué du triangle Alger-Moscou-Bamako qui veut libérer la région de l'emprise de Paris et de l'Europe. Nos sources soulignent enfin que la constitution de ce nouveau lobby est l'une des sources des nouvelles tensions alimentant la brouille entre Alger et Paris.
source : algeriepartplus.com