Il n'arrête pas pour autant le combat. Le prêtre Philippe Demeestère, aumônier du Secours catholique, a annoncé jeudi 4 novembre mettre fin à sa grève de la faim. Les deux militants associatifs qui l'accompagnaient, Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, continuent quant à eux le mouvement, peut-on lire dans un communiqué.
À 72 ans, Philippe Demeestère était très affaibli. "Je demeure totalement solidaire de la détermination qui est la leur, car les propositions faites jusqu'à ce jour par les autorités ne tiennent pas compte des itinéraires des personnes exilées à qui on n'accorde jamais la parole", a-t-il affirmé.
Cette grève, engagée le 11 octobre, "représentait pour moi un outil parmi d'autres, pour ébranler les immobilismes, enrayer la mécanique infernale qui soumet les personnes exilées à des traitements inhumains et dégradants sur les terres calaisiennes", a expliqué le prêtre jésuite.
Dès aujourd'hui, "je reprends le chantier préalable à la mise en service, sur Calais, d'un nouvel abri hivernal à destination des personnes exilées les plus vulnérables", a aussi annoncé le retraité à l'origine ces deux dernières années de l'ouverture de lieux d'accueil hivernaux pour les migrants.
Envoyé en médiation à Calais par le gouvernement, le patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), Didier Leschi, a annoncé mercredi la création d'un "sas d'hébergement de nuit" de 300 places. "Les migrants y seront conduits la journée après avoir été évacués de leurs campements par les forces de l'ordre", a-t-il précisé à InfoMigrants. Ils seront ensuite transférés vers d'autres hébergements pérennes sur tout le territoire français.
Cette structure doit permettre de tenir les promesses de l'État, qui s'est engagé à proposer "systématiquement" un hébergement aux migrants délogés de leurs campements de fortune.
Les propositions du chef de l'Ofii avaient été jugées insuffisantes et "indécentes" par les associations locales, qui dénoncent les conditions de vie de quelque 1 500 migrants actuellement présents à Calais et continuent de réclamer un "moratoire" sur les évacuations.