
En 2021, les autorités françaises ont transféré environ 16 000 migrants présents en Ile-de-France vers d'autres régions de l'Hexagone, a annoncé l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) mercredi 5 janvier.
Il s'agit du premier bilan annuel du "schéma national d'accueil des demandeurs d'asile et d'intégration des réfugiés" (Snadar), un dispositif mis en place le 1er janvier 2021 visant à "desserrer la pression" sur la région parisienne. C'est en effet dans la capitale et à ses alentours que se présentent 50 % des primo-arrivants - alors que seul 19 % du parc d'hébergement d'urgence y est disponible.
Etre en procédure #Dublin n'est pas un frein
"Très efficace"
Ces orientations ont été "très efficaces pour désengorger" la région parisienne, s'est réjoui auprès de l'AFP le patron de l'Ofii, Didier Leschi.
Parmi les 16 000 demandeurs d'asile en question, près de 40 % sont sous "procédure Dublin", c'est-à-dire qu'ils dépendent administrativement du premier pays de l'Union européenne où ils se sont enregistrés, a-t-il souligné. L'Ofii a rappelé à plusieurs reprises que les dublinés étaient éligibles à un hébergement pérenne au même titre que les demandeurs d'asile "classiques".
Autre objectif de la mesure : prévenir la formation de campements de migrants. En redirigeant ces demandeurs d'asile vers la province, les autorités espèrent éviter la reconstitution d'un camp d'ampleur dans Paris, comme celui de la place de la République qui avait été violemment démantelé par les forces de l'ordre en novembre 2020.
L'année 2021 a toutefois vu l'installation de plusieurs camps dans la capitale. En juillet, environ 400 personnes s'étaient installées dans des tentes sur la place des Vosges. L'action, initiée par le collectif Réquisitions, avait été éphémère. Durant l'automne, 300 personnes ont par ailleurs établi un campement à Bercy, dans le 12e arrondissement, où elles ont vécu pendant plusieurs semaines. Elles ont finalement été "mises à l'abri" dans des centres d'hébergement mi-décembre.
Les autorités ont en parallèle multiplié ces derniers mois les démantèlements de micro-campements, avec 28 opérations de "mise à l'abri" conduites fin décembre par la préfecture de la région Ile-de-France.