23/01/2022 francais.rt.com  2 min #201019

Royaume-Uni : une députée affirme avoir été évincée du gouvernement car musulmane

© JUSTIN TALLIS Source: AFP

L'ex vice-ministre des Transports Nusrat Ghani.

23 janv. 2022, 18:07

Nusrat Ghani a affirmé avoir été démise de ses fonctions lors d'un remaniement gouvernemental en 2020 car sa foi musulmane posait «un problème». «Accusations totalement fausses et diffamatoires», a répliqué un cadre du parti conservateur

Evincée du gouvernement lors d'un remaniement en 2020, l'ancienne vice-ministre britannique des Transports Nusrat Ghani, 49 ans, a affirmé le 23 janvier au Sunday Times qu'un cadre du Parti conservateur lui avait expliqué que «ses origines et sa foi» avaient été déterminantes dans ce choix.

«On m'a dit que lors de la réunion de remaniement à Downing Street, ma "foi musulmane" avait été soulevée comme "un problème", qu'une femme musulmane au gouvernement mettait mes collègues mal à l'aise et qu'on craignait que "je ne sois pas loyale envers le parti car je n'en faisais pas assez pour le défendre contre les allégations d'islamophobie"», a-t-elle déclaré.

«C'était comme un coup de poing dans l'estomac. Je me suis sentie humiliée et impuissante», a confié la députée au journal, disant ne pas en avoir parlé publiquement à l'époque car elle avait été avertie qu'elle serait «ostracisée par ses collègues» et que sa «carrière et sa réputation seraient détruites».

Accusations «fausses» et «diffamatoires»

Dans une démarche inhabituelle, Mark Spencer, cadre du parti, s'est lui-même identifié comme étant la personne visée par ces propos, tout en les démentant. «Ces accusations sont totalement fausses et je les considère comme diffamatoires», a-t-il affirmé sur Twitter.

To ensure other Whips are not drawn into this matter, I am identifying myself as the person Nusrat Ghani MP has made claims about this evening.
These accusations are completely false and I consider them to be defamatory. I have never used those words attributed to me

Mis au courant de ces allégations extrêmement graves, le Premier ministre a rencontré Nusrat Ghani et lui a ensuite écrit pour lui faire part de sa vive inquiétude et l'inviter à entamer une procédure de plainte officielle, ce qu'elle n'a pas fait par la suite, a par ailleurs indiqué un porte-parole de Downing Street, ajoutant que le Parti conservateur «ne tolère pas les préjugés ou la discrimination de quelque nature que ce soit».

Le ministre de l'Education Nadhim Zahawi avait, quant à lui, appelé à «une enquête appropriée» sur Twitter, mais le ministre de la Justice Dominic Raab, qui a jugé les accusations «très sérieuses», a prévenu ce 23 janvier matin sur la BBC qu'il n'y aurait pas d'enquête si Nusrat Ghani ne déposait pas officiellement une plainte interne.

 francais.rt.com

 168