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Stellantis a enregistré d'énormes profits en 2021 pour sa première année d'existence en multipliant les synergies et en augmentant ses prix, malgré des ventes freinées par la crise des semi-conducteurs.
Le groupe automobile, né de la fusion en janvier 2021 des constructeurs français Peugeot-Citroën (PSA) et italo-américain Fiat Chrysler (FCA), a publié mercredi un bénéfice net de 13,4 milliards d'euros en 2021, malgré une production en baisse de 1,6 million de voitures en raison de la pénurie de puces électroniques.
Parallèlement Stellantis a proposé pour ses salariés français une enveloppe globale d'augmentation salariale de 3,2% avec une hausse générale pour tous les ouvriers de 2,8% à l'issue des négociations annuelles obligatoires (NAO) achevées mardi soir.
Sur un marché automobile mondial au ralenti, Stellantis a enregistré un chiffre d'affaire de 152 milliards d'euros, en hausse de 14% par rapport aux données cumulées des deux groupes en 2020.
Ces résultats rares dans le secteur, avec une marge opérationnelle de 11,8% contre 10% prévu, ont été "boostés par l'accélération des synergies liées à la fusion et la réalisation de performances commerciales solides, et tirés par une focalisation sur la vitesse d'exécution depuis la naissance de la nouvelle entreprise", a indiqué le groupe dans un communiqué.
En Europe, son principal marché, les ventes ont baissé de 3% à 2,8 millions d'exemplaires, mais le chiffre d'affaires a augmenté de 5%, notamment grâce aux voitures hybrides et électriques, vendues plus cher.
"Les résultats record d'aujourd'hui prouvent que Stellantis est bien placée pour réaliser des performances solides, même dans les environnements de marché les plus incertains", s'est félicité le directeur général du groupe Carlos Tavares.
"C'est le résultat de gavage d'aides publiques et de milliers de licenciements d'intérimaires et de suppressions d'emplois de CDI", a dénoncé pour sa part le délégué syndical central CGT Jean-Pierre Mercier.
FO, premier syndicat du constructeur, s'est lui "réjoui des résultats annoncés par le groupe et de l'intéressement qui se situera cette année en moyenne à 4.300 euros" pour chaque salarié en France. Ces résultats "confirment la stratégie du groupe Stellantis", a salué FO.
Comme de nombreux industriels, outre les pénuries de semi-conducteurs, le groupe a dû affronter en 2021 l'inflation des prix des matières premières (acier, aluminium, cuivre, plastiques).
Le groupe a également initié une réorganisation de ses effectifs, avec près de 4.000 départs volontaires annoncés en France par exemple.
Carlos Tavares doit présenter le 1er mars son plan stratégique pour Stellantis, avec notamment ses projets pour la Chine, premier marché mondial, où les marques de Stellantis ont enchaîné les échecs.