24/03/2022 arretsurinfo.ch  75min #204699

Maria Zakharova : Point de situation en Ukraine, 17 mars 2022

Arrêt sur info désapprouve la campagne de sanctions et de diabolisation menée par le bloc occidental contre la Russie et son peuple. Il nous parait aujourd'hui plus que jamais essentiel d'équilibrer l'information diffusée par la presse occidentale -unilatéralement dédiée à la gloire du président Zelensky et à sa résistance « héroïque » face à la « barbarie russe ». Rien n'est tout blanc ou tout noir.

Arrêt sur info combat la propagande de guerre et l'ostracisation d'une partie contre une autre en continuant de relayer des documents exprimant le point de vue de la partie russe et d'intervenants indépendants. Silvia

Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 17 mars 2022

Source :  Ministère des Affaires étrangères

Point de situation en Ukraine

L'opération militaire spéciale se poursuit en Ukraine. Ses principaux objectifs ont été exprimés encore une fois hier pendant l'allocution du Président russe Vladimir Poutine.

Je souligne de nouveau ce que l'establishment et les médias occidentaux refusent de voir: l'opération spéciale n'est pas dirigée contre la population civile de l'Ukraine, elle n'a pas pour objectif d'occuper le territoire du pays, de détruire sa structure étatique, de renverser le Président en exercice. Nous ne cessons de le répéter. Nous attirons l'attention des médias occidentaux qui créent une image déformée des faits. Étant une arme de propagande entre les mains de leurs politiciens, ils désinforment leur propre population.

Nous sommes révoltés par les méthodes militaires de l'Ukraine. Le 14 mars dernier, l'armée ukrainienne a tiré un missile Tochka-U à sous-munitions sur le centre de Donetsk. Des dizaines de personnes ont été tuées et blessées. C'est un acte terroriste barbare. Les radicaux de Kiev ont une nouvelle fois montré leur vrai visage.

La tragédie de la capitale de la République populaire de Donetsk (DNR) a failli se reproduire le surlendemain. Les bandits ont été visiblement « inspirés » par le nombre de victimes à Donetsk et ont décidé de reproduire leur « exploit ». Ils ont tiré de tels missiles contre Makeïevka. Des conséquences terribles ont été empêchées grâce au travail de la milice populaire de la république. Heureusement, cette fois il n'y a eu aucune victime. Mais des civils ont été blessés, notamment des enfants. Dont une fillette de neuf ans avec une blessure à l'œil. L'armée ukrainienne continue de faire la guerre aux enfants du Donbass. L'Allée des anges de Donetsk ne suffit-elle pas à Kiev? Nous assistons de nouveau à une réaction passive de l'Occident, qui a ignoré et tu la nouvelle cruauté de ses protégés ukrainiens. Comme si rien ne s'était passé. Comme si de nombreux civils n'avaient pas été tués. Les passants ont enregistré ces images terribles sur leur portable dans les premières minutes qui ont suivi la tragédie.

La situation est bien pire. Le mensonge est une chose terrible et dangereuse, mais il peut être réfuté. Les médias du mainstream occidental ne font plus simplement des fakes. C'est une altération de la perception des faits par son propre public à l'échelle mondiale.

Ce que le journal italien La Stampa a fait hier est un véritable crime. En pleine tragédie qui prenait de l'ampleur à cause de la complaisance, avec le consentement des pays de l'Otan et le silence total des médias occidentaux, un nouveau massacre de civils a été commis à Donetsk par l'armée ukrainienne. Elle est constituée de bataillons nationalistes dont font partie des néonazis. En fait, l'armée ukrainienne est complètement contaminée par le bacille néonazi.

À ce moment, le journal italien a fait passer ces images pour les images des atrocités à Kiev. Le monde a connu beaucoup de falsifications, de substituions des notions, de déformation de sens, mais là, c'est quelque chose d'impensable. C'est à part. Sachant que c'est un parfait exemple de ce qui se passait en Occident pendant toutes ces années, notamment ces huit dernières années. Comme dans un miroir déformé, tout était mis sens dessus dessous: les ennemis étaient proclamés amis, les malfaiteurs étaient proclamés héros, les faits étaient remplacés par le mensonge. Et des décisions politiques de portée mondiale étaient prises sur cette base, l'histoire contemporaine du monde était réécrite.

Les journalistes des quotidiens, des magazines, des émissions télévisées et dans l'ensemble des médias occidentaux qui le faisaient de leurs propres mains ne pourront pas se dégager de la responsabilité. Ils ne sont pas venus une seule fois en huit ans à Donetsk ou à Lougansk, mais décrivaient le prétendu non-accomplissement des Accords de Minsk par Moscou, parlaient des horreurs qui avaient soi-disant lieu en Ukraine, tout en oubliant de dire que pendant huit ans (et avant cela) le territoire de l'Ukraine se composait notamment de Donetsk et de Lougansk. Ils contournaient par tous les moyens ce qui s'y passe. Pour eux, ces horreurs commençaient seulement de l'autre côté de la ligne de séparation contrôlée par le régime de Kiev. Comme s'il n'y avait pas d'horreurs de l'autre côté. C'est normal, le statu quo. C'était acceptable.

Il a été rapporté hier que des bataillons nationalistes avaient fait explosé le bâtiment du Théâtre dramatique de Marioupol où, comme l'ont rapporté les réfugiés qui ont réussi à duit la ville et un combattant d'Azov fait prisonnier, auraient pu se trouver des otages parmi des locaux. Cette « méthode » pourrait choquer ceux qui l'ignoraient auparavant. C'est cette méthodologie qui était à la base, dans l'idéologie et la philosophie de ceux qui avaient incendié la Maison des syndicats d'Odessa. C'est ainsi qu'ils agissaient: ils enfermaient des civils dans des bâtiments civils non pas comme des otages, mais comme des victimes. La Maison des syndicats d'Odessa et le Théâtre dramatique de Marioupol sont des bâtiments civils. Ils les enferment et les sacrifient. Vous pourriez penser que c'est une expression imagée. Non. Il y a un sens profond. Ce sont de véritables sacrifices de gens d'idéologie néonazie. Ils le trouvent normal, juste, leur « base » - sacrifier ceux qui ne leur ont pas obéi. Ils ne font pas la distinction entre les civils et les militaires. Ce ne sont pas des forces armées classiques, ils ne représentent pas des militaires qui ont été éduqués, prêté serment, ayant des notions d'honneur, de conscience et de dignité et comprenant ce qu'est le droit humanitaire, qui connaissent l'histoire. Ces gens ont été éduqués sur le sang. Ils ont été éduqués par le nationalisme. Ils ont prêté serment au néonazisme et au fascisme, ils arborent des symboles fascistes et nazis. Ils glorifient ceux qui, il y a bien des années (comme eux aujourd'hui), exécutaient des civils, célèbrent leurs anniversaires comme des fêtes nationales.

Évidemment, le régime de Kiev a immédiatement tenté de rejeté la responsabilité pour l'incident de Marioupol (explosion du Théâtre dramatique) sur les militaires russes qui, disait-il, auraient lancé une bombe aérienne sur le bâtiment. C'est un mensonge. Nos forces armées ne bombardent pas les villes. C'est bien connu. Peu importe le nombre de vidéos montées par les structures de l'Otan et de fakes publiés, la vérité remontera tout de même à la surface. Nous ferons tout pour que ces crimes contre l'humanité ne restent pas impunis.

Le régime de Kiev continue de distribuer inconsidérément des armes à la population. Selon le Ministère ukrainien de l'Intérieur, plus de 25.000 fusils automatiques, 10 millions de cartouches, des milliers de grenades et des centaines de lance-roquettes antichars circulent déjà parmi la population. Ce sont des informations du Ministère ukrainien de l'Intérieur. C'est visiblement un objet de fierté pour lui.

Nous sommes très préoccupés par la signature par le Président ukrainien Vladimir Zelenski d'une loi permettant aux Ukrainiens et aux étrangers d'utiliser des armes à feu pendant la « résistance nationale ». Des criminels et anciens combattants de bataillons punitifs ayant une expérience de combat dans le Donbass sont relâchés de prison. Ils ne s'empressent pas de se battre pour le pays, pour le régime ni même pour ceux qui les ont libérés. Après avoir reçu des armes « de Zelenski », ils commettent des pillages et des violences contre la population civile. Ils n'ont rien de sacré. En principe, cela fait longtemps que ces individus ont perdu leur aspect humain. À tel point que le régime de Kiev avait jugé nécessaire d'isoler ces gens. Maintenant ils ont été relâchés. Exprès. Après tout, ceux qui avaient le pouvoir en Ukraine n'ont pitié de personne. Ils ne considèrent pas le peuple ukrainien comme leurs compatriotes. Plus il y a de victimes, mieux c'est. De toute évidence, les dirigeants ukrainiens se moquent des vies humaines. Ils se moquent si des citoyens russes ou ukrainiens se font tuer. Une chose les intéresse maintenant - le plus grand nombre de victimes possible. Ils sont prêts à tout pour leurs « performances » folles. C'est évident à présent.

Nous avons remarqué le recrutement de citoyens étrangers par les missions diplomatiques ukrainiennes à l'étranger dans le « corps volontaire étranger Zelenski ». Les idéologues de Daech auraient envié un tel « élan de fantaisie ». De nombreux « soldats de la fortune » sont envoyés en Ukraine principalement via la Pologne. Manifestement sous l'égide et la direction de ceux qui ne songeront certainement pas au sort du peuple ukrainien et de l'Ukraine. La plupart d'entre eux le font consciemment, confirmant un attachement aux « idéaux » du néonazisme ukrainien, leur orientation antirusse. La frappe chirurgicale des forces armées russes contre la base d'entraînement des mercenaires à Iavorovo près de Lvov a ramené ces « soldats de la fortune » à la réalité austère. Nous voudrions croire qu'une telle prévention ramènera à la raison les « légionnaires » qui ont exprimé la volonté de venir en Ukraine. Cet accueil leur sera garanti.

Nous voyons l'aspiration de Kiev à intimider davantage la population qui n'est pas d'accord avec sa ligne antirusse destructrice. La base législative a déjà été préparée à ces fins. Le 15 mars, le Président ukrainien Vladimir Zelenski a signé une loi sur le collaborationnisme appelé à élargir considérablement les fonctions punitives du gouvernement. Il sera désormais possible de faire cesser l'activité des partis politiques indésirables, liquider des personnes morales simplement parce qu'elles veulent coopérer avec la Fédération de Russie.

Les nationalistes ukrainiens continuent de refuser d'accorder à la population civile des couloirs humanitaires pour évacuer des quartiers dangereux, même si cela a été convenu avec des représentants de Kiev pendant les négociations russo-ukrainiennes. Il est interdit aux gens de se déplacer en direction de la Russie, exigeant d'évacuer uniquement vers l'ouest de l'Ukraine. Les nationalistes tirent dans le dos de ceux qui refusent de le faire. Comme l'indiquent les tirs de bataillons nationalistes contre une colonne de réfugiés de Kharkov, qui roulait vers l'est. Quatre morts.

Dans ce contexte, la pratique d'attacher des gens à des poteaux paraît terrifiante. Ce n'est pas une comparaison ou une « fantaisie ». C'est la réalité, et pas seulement d'aujourd'hui. C'est simplement devenu plus fréquent maintenant. Les nationalistes attachent des gens aux poteaux, enroulent de ruban adhésif et y accrochent des pancartes. Ce n'est pas une attitude du régime de Kiev et des nationalistes envers ceux qui ont commis des crimes, qui n'ont pas été traduits en justice, une capture de pédophiles, une « punition juste » pour des violeurs. Non. Ce sont des gens qui ne s'inscrivent pas idéologiquement dans le « cadre » imposé. En 2022, ils sont attachés à des poteaux et abandonnés avec des appels aux citoyens à les punir par les moyens « sous la main ». Est-ce normal pour l'Europe?

Ces derniers jours, il a été possible d'évacuer d'Ukraine, avec une contribution active du Ministère russe de la Défense, plus de 31.000 personnes, dont 250 citoyens étrangers (Turquie, Pakistan, Suède, Bahreïn, Égypte, Italie, Azerbaïdjan, Jordanie, Liban, Maroc, Tunisie), dont 38 enfants.

La Russie continue d'apporter une aide humanitaire aux habitants de l'Ukraine. Plus de 2.700 tonnes de fret humanitaire (aliments, nourriture pour enfants, eau potable en bouteille, médicaments et objets de première nécessité) ont été livrées dans les communes des régions de Kiev, Zaporojie, Soumy, Tchernigov, Kharkov et Kherson. Une aide est également apportée aux personnes dans le besoin dans les républiques de Donetsk et de Lougansk.

Sur le déroulement des négociations russo-ukrainiennes

Les négociations se déroulent actuellement en visioconférence. Les discussions sont menées sur les aspects militaires, politiques et humanitaires. Les exigences de la Russie sont très claires. Elles découlent des objectifs de la mission militaire spéciale. Nous espérons que Kiev prendra tout de même conscience de l'inévitabilité d'un règlement pacifique du problème de la démilitarisation et de la dénazification de l'Ukraine, sa transformation en État neutre au profit de la population de l'Ukraine et de toute l'Europe. Plus vite les représentants du régime de Kiev le comprendront, plus rapidement se terminera l'opération militaire spéciale. Nous appelons l'administration de Vladimir Zelenski à songer au sort du pays, à la vie de sa population, à tirer les conclusions et à prendre les décisions appropriées.

Sur les nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie

Nous ne voyons pas de nécessité de commenter à part le nouveau produit de la chaîne de sanctions de l'UE. La position russe envers les restrictions unilatérales illégitimes de l'UE est très claire et a été exprimée à plusieurs reprises. La direction de l'UE et de ses pays membres continue de détruire volontiers le système commercial et financier multilatéral, les chaînes logistiques construites difficilement pendant des années. Sachant que la bureaucratie bruxelloise et ses superviseurs anglo-saxons affirment cyniquement que c'est toute la communauté internationale qui devra payer pour les pogroms russophobes, avant tout les citoyens européens ordinaires.

Il est expliqué aux gens que la Russie est coupable des nouvelles réalités dans lesquelles ils doivent vivre (inflation, prix du carburant, inconfort lié à la logistique, l'absence de transport couplée aux restrictions de coronavirus). On passe sous silence les méthodes, les sanctions, les menaces des pays occidentaux et de leurs gouvernements à l'égard de notre pays et la pression des sanctions qui a précisément conduit aux déplacements tectoniques dans les secteurs financier, économique et social des pays occidentaux. Ils ne disent pas un mot sur leurs propres exploits. Il existe déjà une phrase pratique - la Russie est coupable de tout.

Combien de temps vont-ils mentir à leurs citoyens en Europe et aux États-Unis en disant que quelque part en Russie quelqu'un est responsable du fait que maintenant « la vie est ainsi ». Ce mythe ne durera pas. Tout se dissipera comme le brouillard. La fumée se dissipera. Beaucoup de gens comprennent déjà qui a organisé ce jeu, qui en profite et pourquoi. Les politiciens européens et même russes n'en ont pas besoin, mais ils ne peuvent rien y faire. Ils subissent des pressions, ils en souffrent. Ce n'est même pas dans l'intérêt des mouvements politiques sur le continent européen, au pouvoir ou dans l'opposition. Personne n'en a besoin. Tout le monde comprend que c'est une vague destructive. C'est nécessaire aux États-Unis pour tous nous empoisonner. Pour que se consument éternellement des conflits qu'il est possible de raviver en jetant de la poudre dans le feu. C'est nécessaire pour affaiblir l'Europe, l'UE, nous brouiller une nouvelle fois. Nous empêcher d'interagir normalement. C'est évident.

C'est à ces fins que l'Ukraine a été sacrifiée. Un pays prospère, beau et fort. Ils ont joué sur la faiblesse de ce pays et sur la faiblesse des leaders politiques de l'États. Ils ont cyniquement joué sur les attentes des gens. Ils ont fait des promesses et ont abandonné une nouvelle fois. C'est un instrument pour eux. Ils ont traité l'Ukraine d'une manière cynique, banale, froide, calculée et brutale. C'est également ce qu'ils font maintenant à d'autres pays européens. Il reste encore aux contribuables et aux électeurs à évaluer les actions destructrices du sommet de l'UE non seulement orienté sur les États-Unis, mais qui est également un conducteur de leur volonté.

Sur la décision du Comité des ministres du Conseil de l'Europe concernant l'exclusion (de leur point de vue) de la Russie du Conseil de l'Europe

C'est une histoire comme on l' aime. Le 15 mars dernier, la Fédération de Russie a adressé une notification officielle de son retrait du Conseil de l'Europe (CE) à la Secrétaire générale de cette organisation. La Russie a pris cette décision de son plein gré et a lancé des procédures juridiques appropriées.

Néanmoins, le lendemain, le Conseil des ministres a pris unilatéralement la décision d'exclure la Russie du Conseil à partir du 16 mars, autrement dit, ce n'est pas la Russie qui est sortie du Conseil de l'Europe le 15 mars, c'est le Conseil de l'Europe qui a exclu la Russie de ses rangs serrés. Qu'est-ce qu'il y a à dire ?

Cette démarche ne change rien du tout, elle constate et confirme encore une fois que la Russie quitte cette organisation de sa propre initiative. Cette décision tardive, prise par le Conseil des ministres, qui avait été convoqué à la hâte, nous épargne de la nécessité de respecter les procédures et les engagements résiduels qu'on a voulu nous imposer.

A partir du 16 mars, nous ne nous considérons pas liés par les conventions ou d'autres instruments législatifs du CE qui sous-entendent l'adhésion à l'Organisation. Nous avons longtemps essayé de défendre cette organisation, pour elle-même, pas pour nous ou son utilisation unilatérale par un état quelconque, mais pour que les véritables buts et objectifs qui constituent le fondement de ce mécanisme universel, soient utilisés au bénéfice de notre continent.

Nous avons longtemps lutté pour l'existence de cette organisation, mais le travail subversif, notamment de la part des structures de l'OTAN (qui sont au service des Etats-Unis), a pris le dessus, tandis que les autres membres du Conseil de l'Europe n'étaient pas immunisés contre cette idéologie destructive imposée, d'affrontement des pays, d'altercations incessantes qui, à un certain point, ont commencé de bloquer des possibilités d'un compromis.

Nous avons également noté la déclaration commune faite le 15 mars par le président du Comité des ministres, le Président de l'Assemblée parlementaire et la Secrétaire Générale du Conseil de l'Europe. Ce trio s'est arrogé le droit de moraliser sur le fait que le peuple russe serait privé de ses droits suite au retrait du Conseil de l'Europe.

Tiens, c'est très intéressant, c'est seulement à partir du 15 mars que les intérêts du peuple russe seront lésés, jusqu'à ce moment jamais ? Il est assez remarquable que ces déclarations ont été faites par ceux qui pendant des décennies n'ont pas remarqué la discrimination des russes et des russophones dans les pays baltes ; qui n'ont pas remarqué non seulement la discrimination mais des persécutions et des meurtres des russes et des russophones en Ukraine, qui ont fermé les yeux sur un véritable génocide de leurs concitoyens dans le Donbass et qui ont soutenu idéologiquement l'expansion de l'OTAN jusqu'aux frontières russes, sans égard ni aux intérêts, ni à la menace pour la sécurité du peuple russe dont ils se préoccupent maintenant. Merci, mais nous allons nous passer de vous.

Vous avez surement oublié toutes les sanctions qui avaient été prises contre la Russie par les pays membres du Conseil de l'Europe dont les dirigeants se préoccupent des intérêts du peuple russe qui a été directement frappé par les sanctions. Est-ce que vous l'avez oublié ? Vous les avez régulièrement réaffirmées et prolongées sous de faux prétextes. Vous inventiez toutes ces excuses, en disant qu'on vous forçait la main et que vous n'étiez pas assez forts pour résister, en demandant de vous pardonner et d'oublier. Avez-vous pensé au peuple russe à ce moment-là ? Non, vous ne pensiez jamais à lui, vous ne pensiez qu'à vos propres intérêts, à comment faire sortir du pays plus de ressources naturelles, plus d'argent ; à comment faire sa pelote sur le peuple russe. Et vous le faite non pas pour le bien de votre peuple, mais pour maintenir votre système de gouvernance qui est bien périmé et qui ne fonctionne plus, c'est la seule raison pour laquelle tout cela a été conçu. Tout le monde a compris cela depuis longtemps.

Nous ne pouvons pas être d'accord avec les affirmations infondées selon lesquelles, nos citoyens seraient privés, suite au retrait du Conseil de l'Europe, de l'accès au soi-disant, et je cite "bénéfice du système de protection des droits de l'homme le plus avancé au monde". Dites-le à Julian Assange, il a besoin de bonnes nouvelles, il veut rire, parlez-lui du système de protection des droits de l'homme le plus avancé au monde. Dites-le, au moins, à une seule personne.

Si ce système était si parfait, il n'aurait pas été si aveugle, sourd et indifférent aux dizaines de milliers de problèmes au sein de cette organisation, ce système aurait fait tout pour mettre fin à l'effusion de sang dans le Donbass, il aurait trouvé des mots, des thèses et des nobles idéaux pour encourager le régime de Kiev à remplir les Accords de Minsk et pour tuer à la racine toutes les manifestations du néonazisme en Ukraine. Comment ? J'ai une recette, qui est très simple. Nous l'avons expliqué à de nombreuses reprises : il n'y a rien de plus simple que de faire associer, au moins une fois en huit ans, le versement des tranches et l'octroi des crédits au régime de Kiev avec leur obligation de mettre en œuvre les Accords de Minsk. Le premier point est respecté, il reçoit de l'argent, le deuxième point est respecté il reçoit encore plus d'argent, voilà, c'est tout. Nous connaissons les particularités du régime de Kiev : c'est l'argent qui compte, le peuple ne compte rien. Cela aurait bien marché si quelqu'un dans le Conseil de l'Europe avait, au moins une fois, adopté une telle résolution visant à fournir constamment de l'argent à l'élite de Kiev en l'associant avec la mise en œuvre des Accords de Minsk. Mais non. Les pays membres du Conseil de l'Europe (qui votaient en adoptant de nouvelles résolutions contre le peuple russe) disaient : Nous vous donnerons beaucoup d'argent pour lutter contre la corruption. Est-ce que vous nous promettez cela ? Bien sûr, ils ont promis de lutter contre la corruption. Au bout d'une semaine, après avoir reçu des versements de quelques millions, cet argent a été placé dans des banques européennes. L'argent est revenu mais sur les comptes privés des individus qui étaient affiliés au régime de Kiev. Qui ne savait pas cela ? Tout le monde le savait. Ensuite, dans quelques semaines, des représentants des clans du régime de Kiev se rendaient dans les pays européens pour dépenser cet argent. C'est tout. Voici une méthode simple de comment on aurait pu tirer parti du potentiel de cette organisation et d'autres organisations internationales afin de démontrer que le système du Conseil de l'Europe soit le plus avancé au monde. Personne n'allait le faire, ils avaient des objectifs différents.

Nous tenons à souligner de nouveau que la Russie fait partie des principaux accords internationaux sur les droits de l'homme dans le cadre de l'ONU. Il s'agit du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux, et culturels, de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, de la Convention internationale des droits de l'enfant et d'autres accords, garantissant un plus large éventail de droits et de libertés individuels par rapport aux documents régionaux du Conseil de l'Europe. Tout ira bien, y compris dans cette sphère.

Mention de la Transnistrie dans l'avis de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) sur la situation en Ukraine

De nombreuses questions ont été soulevées concernant l'avis de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe concernant la situation en Ukraine. Une réaction bien attendue de la part des dirigeants de la Moldavie a suivi. Dans le document adopté le 15 mars dernier, il s'agit d'un avis sur la situation en Ukraine. Le document mentionne également plusieurs autres régions, notamment la Transnistrie, nommée ni plus ni moins que « la zone occupée par la Russie ». Nous considérons que cette formulation de l'APCE sur la Transnistrie est inadmissible et ne reflète pas la situation réelle.

En ce qui concerne la demande exprimée par la Présidente de la Moldavie Maia Sandu, afin que les forces russes soient retirées de la zone située sur la rive gauche du Dniestr, je tiens à souligner qu'un contingent limité de troupes russes a été déployé en Transnistrie conformément à l'Accord russo-moldave du 21 juin 1992 sur le règlement pacifique du conflit transnistrien.

Je tiens à rappeler que les forces russes ont y été déployées dans le cadre d'une opération de maintien de la paix, qui assurait pendant 30 ans non seulement la paix et la sécurité, mais aussi la protection des dépôts de munitions laissés dans la région depuis l'époque soviétique. Nous sommes prêts à discuter avec la Moldavie des questions pratiques de leur recyclage.

Sur les déclarations des Etats-Unis au sujet des laboratoires biologiques en Ukraine

Nous avons noté un certain nombre de commentaires de la part des responsables politiques occidentaux dans les médias et dans les forums internationaux, notamment lors de la discussion thématique initiée par la Russie au Conseil de Sécurité le 11 mars dernier, concernant les activités militaires biologiques dans les laboratoires situés en Ukraine. Ces activités soutenues par les Etats-Unis ont été menées en violation de la Convention sur les armes biologiques ou à toxines. Plusieurs commentaires méritent d'être mentionnés. Premièrement, c'est le Secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg qui est sorti du lot sur li dossier chimique. Je suppose qu'il s'agit d'une réaction exagérée devenue typique pour les pays occidentaux suite à la présentation du document national russe dans l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques et le Conseil de Sécurité de l'ONU portant sur des éventuelles provocations chimiques en Ukraine.

Cette réaction injustifiée ne fait que confirmer la légitimité des revendications russes par rapport aux activités susmentionnées qui sont illégales et très dangereuses. En même temps, tous les arguments présentés par les Etats-Unis se limitent à un mantra suivant : "C'est la faute de la Russie".

Une fois de plus, nous exigeons que Kiev et Washington nous présentent toute l'information sur les activités biologiques militaires menées dans les laboratoires en Ukraine, et prennent toutes les mesures pour régler cette question. Il ne faut pas faire des déclarations publiques, se justifier ou accuser. Donnez-nous les documents. Nous tenions la même position sur les questions de Novitchok, Salisbury, Amesbury et tant d'autres. Quel est le problème ? Est-ce qu'il s'agissait du parrainage des Etats-Unis, oui, bien sûr. Personne ne nie cela. Est-ce qu'on peut jeter un œil à ces documents ? Qu'est ce que vous faisiez là-bas ? Si ces documents ne contiennent rien de grave, alors il n'y a pas de problèmes. Mais quelque chose me dit que ce n'est pas le cas, comme en témoigne notamment le silence obstiné, la réticence de discuter dans des forums internationaux, la dissimulation des faits, la destruction des preuves et la réaction nerveuse.

Nous n'excluons pas l'option de mettre en œuvre des mécanismes stipulés dans les articles V et VI de la Convention, selon lesquels les pays membres s'engagent à se consulter pour résoudre tous problèmes qui pourraient éventuellement surgir quant à l'objectif de la Convention, ou quant à l'application de ses dispositions, et à coopérer à toute enquête sur des violations éventuelles des obligations découlant de la Convention.

En ce qui concerne les inventions des Etats-Unis, qui affirment que la Russie aurait depuis un certain temps développé des programmes des armes biologiques, il s'agit d'une tentative de détourner l'attention de la communauté internationale de leurs propres activités repréhensibles dans ce domaine sensible (y compris à l'étranger) menées en contournant la Convention. Les informations sur les sites biologiques que la Russie soumet annuellement dans le cadre des mesures de confiance de la Convention, témoigne clairement de notre attachement à nos obligations et un caractère strictement pacifique des activités biologiques de la Russie. Tandis que les Etats-Unis refusent de soumettre les informations pareilles sur leurs activités biologiques militaires à l'étranger.

Sur les découvertes faites sur les lieux de stationnement des groupes extrémistes de l'armée ukrainienne

Les collègues du Ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Donetsk (DNR) ont partagé les photos des découvertes faites sur les territoires libérés du Donbass. Notre attention a été attirée par les « artefacts » découverts sur les lieux de stationnement des groupes extrémistes de l'armée ukrainienne. En particulier, le journal personnel de V. Souliev, commandant du 24e détachement du bataillon d'assaut Aïdar de la 53e brigade mécanisée de l'armée ukrainienne. Ces notes ont été retrouvées fin février dans le village de Starognatovka (près de Volnovakha, DNR). Les textes militaires avec des schémas dessinés en utilisant les normes de l'Otan s'accompagnent de symboles néonazis. À en juger par ce document, le 14 février dernier, l'unité de V. Souliev a suivi une formation à l'utilisation d'un lance-roquettes antichar (de fabrication suédoise, obtenu via le Royaume-Uni) et avait préparé les positions pour l'utiliser.

Pour ceux qui l'ignorent ou l'ont oublié. Une trace sanglante de massacres de la population civile dans le Donbass traîne derrière le bataillon Aïdar depuis 2014. Une trace si sinistre que même les militants d'Amnesty International, connus pour leur sélectivité, ont dû publier un rapport résonnant décrivant les crimes des punisseurs d'Aïdar. Savez-vous combien nous de temps nous en parlions? Nous publiions ces données, rapports, les citions et lisions.

J'ai une question pour tous ceux, y compris les journalistes russes, qui accordent tant de temps aujourd'hui aux plaintes et aux souffrances que leur vie est terminée. Où étiez-vous? Où sont vos articles? Où sont vos publications? Où est votre position civile à ce sujet? Il n'y avait rien. Pas parce qu'il n'y avait pas d'informations où que vous ne vous y intéressiez pas. Vous ne pouviez pas ne pas l'entendre. Nous vous en parlions. C'était simplement inutile, c'était en dehors de la zone de vos intérêts. Cela pouvait vous déséquilibrer parce qu'il aurait fallu réagir, admettre l'idée même des sévices commis dans l'espace européen envers les représentants de notre peuple commun.

Il y avait des citoyens de notre pays, des familles qui avaient déjà reçu le titre de séjour dans notre pays ou la citoyenneté, ou les membres de leur famille étaient restés là-bas. Nous en parlions chaque semaine. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov le disait, en parlaient également vos collègues journalistes russes qui étaient sur place et revenaient différents de là, parce qu'ils voyaient tout cela. Où étaient vos publications et votre position civile par rapport au fait que la vie était terminée? Non, ce n'est pas le cas. Votre vie, pour ceux qui ne l'avaient pas vu à l'époque, s'est terminée avec la fermeture de McDonalds, parce que votre vie est là-bas. Les fondements de cette vie sont dans un hamburger.

Pour qu'il ne reste pas de doute quant à ceux à qui la milice du Donbass et l'armée russe y ont affaire actuellement pendant la dénazification de l'Ukraine - les photos des symboles du groupe commando SS Medvedi, qui ont été retrouvées début mars près de Chirokino (direction de Marioupol). Ce sont eux qui se cachaient maintenant derrière la population de Marioupol comme bouclier humain, sous le brouhaha de la presse occidentale qui leur assure une couverture médiatique. Les néonazis empêchent aux civils d'utiliser les couloirs humanitaires, prennent des femmes, des enfants et des vieillards en otages.

Le drapeau arbore l'abréviation Waffen SS, organisation néonazie reconnue criminelle au procès de Nuremberg. On y voit également l'inscription Meine Ehre heißt Treue (mon honneur s'appelle loyauté). Qu'est-ce que c'est? C'est aussi un slogan SS. Vous allez dire que c'est également faux et inventé? Non, tout cela existe et existait toutes ces années. On n'y prêtait pas attention. Oui. Après tout, c'est quelque part « là-bas ». Ce sont des civils qui ne méritent pas de la compassion.

D'ailleurs, l'utilisation de cette devise est illégale dans certains pays, par exemple en Allemagne et en Autriche. Les pays qui éprouvent aujourd'hui de la compassion à « ceux-là », qui parlent de fournitures d'armes, sans parler d'argent. L'argent afflux en abondance depuis des années.

Il ne serait pas exagéré de dire qu'en Ukraine les panzerfaust allemands se retrouvent de nouveaux entre les mains nazies « fiables », sont utilisés sous des drapeaux nazis. Cela n'offusque plus personne à Berlin ou dans d'autres capitales occidentales. Comme l'a dit le chancelier allemand Olaf Scholz pendant la Conférence de Munich sur la sécurité: « Le fait que la Russie ait qualifié la situation dans le Donbass de génocide, c'est évidemment ridicule. » Est-ce qu'il va rire longtemps?

Sur la position du Secrétariat de l'ONU par rapport à la situation en Ukraine

La position du Secrétariat de l'ONU sur la situation en Ukraine est alarmante. Nous constatons avec regret un écart de plus en plus important du Secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres et d'autres représentants du Secrétariat de l'ONU d'une position impartiale envers les événements actuels dans ce pays.

La direction du Secrétariat continue d'avancer des accusations unilatérales contre la Russie en faisant l'impasse sur la responsabilité des autorités de Kiev pour la situation actuelle. Cela va même jusqu'aux déclarations absurdes sur une destruction intentionnelle par nos forces armées de sites civils et de l'infrastructures en Ukraine. Tout en passant démonstrativement sous silence les bombardements des territoires de la DNR et de la LNR par l'armée ukrainienne, personne ne remarque les civils tués et blessés. Il n'y en a pas. Ils sont « effacés » du champ médiatique, de leur conscience. Sans parler des huit dernières années, qui n'ont pas existé.

Nous appelons le Secrétaire général et son personnel à respecter rigoureusement le statut de fonctionnaire international qui suppose une position équidistante visant à chercher des possibilités de dialogue et de coopération. Sauf que cette équidistance ne doit pas se transformer en indifférence, mais en objectivité. Il est impossible de ne pas voir ce qui existe en réalité.

Sur la sécurité de la centrale nucléaire de Tchernobyl

Ces derniers temps, les représentants du régime de Kiev, notamment de l'inspection publique de la régulation nucléaire d'Ukraine, ont été à l'origine de plusieurs fakes sur la situation autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Nous les avons déjà démentis. C'est de la désinformation. Nous voudrions noter une nouvelle fois ceci.

Les militaires russes ont pris le contrôle de la centrale nucléaire de Tchernobyl de sorte à ne pas porter atteinte à sa sécurité. Une entente a été conclue entre les militaires du bataillon ukrainien spécial chargé de la protection de la centrale pour assurer ensemble la sécurité de ses unités de puissance et du sarcophage. Le fond radioactif est normal, c'est notamment confirmé par l'AIEA.

Néanmoins, des groupes contrôlés par le régime de Kiev organisent des provocations visant à créer une situation d'urgence autour de cette zone. En particulier, l'armée ukrainienne a endommagé, le 9 mars, la ligne électrique qui alimente le système de refroidissement du dépôt de combustible nucléaire usé, situé sur le territoire de la centrale. L'alimentation a été rétablie.

De telles provocations sont utilisées par les pays occidentaux pour attiser l'hystérie antirusse sur différentes plateformes internationales, dont l'AIEA, pour attiser la russophobie au sein de leur propre population.

Les conséquences de cet acte subversif ont été rapidement maîtrisées: les groupes électrogènes de secours ont été allumés, puis l'alimentation électrique permanente a été rétablie à partir du système énergétique biélorusse.

Nous avons l'intention de poursuivre tous nos efforts pour assurer la sécurité de ce site.

Les attaques dirigées contre ses propres sites nucléaires deviennent déjà une « carte de visite » du régime au pouvoir en Ukraine. La culpabilité pour cela repose entièrement sur Kiev, sur les maîtres américains de Vladimir Zelenski et des vassaux des États-Unis dans l'Otan. Ces provocations n'auraient aucun sens sans un tel soutien. Personne n'en écrirait. Nous voyons ce qui se passe aujourd'hui.

Toute la campagne politico-médiatique est orchestrée, dirigée et revient ensuite dans les médias occidentaux.

Les aventuristes politiques occidentaux encouragent les actions de Vladimir Zelenski et mettent en péril la vie non seulement des citoyens de l'Ukraine et de la Russie, mais également de toute l'Europe.

Sur le recrutement de citoyens japonais pour participer aux activités militaires en Ukraine

J'ai également parlé plusieurs fois de recrutement par les missions diplomatiques ukrainiennes dans différents pays pour participer aux combats en Ukraine. Je voudrais m'arrêter plus en détail sur les citoyens du Japon.

Selon les médias japonais, l'ambassade ukrainienne à Tokyo recrute des citoyens japonais pour participer aux combats sur le territoire ukrainien. Les autorités japonaises n'empêchent pas cette activité se limitant aux recommandations générales de s'abstenir de se rendre dans ce pays. Cela n'a rien d'étonnant. Ce n'est pas la première fois que Tokyo soutient des forces néonazies. C'est peut-être le résultat d'une dénazification inachevée. On se demande dans quelle mesure le Japon est autonome en tant qu'entité dans le système des relations internationales? D'abord il suit inconditionnellement le sillage de la guerre médiatique et de sanctions déclenchée contre la Russie par les États-Unis et l'UE, puis elle permet aux représentants étrangers « déguisés en diplomates » de recruter sur son propre territoire des citoyens japonais pour devenir des mercenaires.

Je n'ai pas entendu parler d'une frontière commune entre le Japon et l'Ukraine. Je n'ai pas vu les dernières élaborations d'Oxford et les recommandations du Foreign Office à ce sujet. Ils ont parfois des problèmes avec la géographie, mais le Japon et l'Ukraine n'ont pas du tout de frontières communes. Le Japon n'a pas à s'inquiéter. Ce n'est pas son histoire. Elle n'a rien à voir avec eux.

Nous voudrions avertir que quoi qu'il en soit le Japon serait le seul responsable pour la vie de ses compatriotes, qui sont cyniquement attirés dans la zone du conflit par leurs « amis » ukrainiens.

Sur la protestation du Ministère des Affaires étrangères de l'Albanie suite à l'endommagement du consulat honoraire albanais à Kharkov

Nous avons remarqué que le Ministère albanais des Affaires étrangères et européennes avait condamné les prétendues frappes des forces russes le 6 mars, qui auraient endommagé le consulat honoraire albanais dans la ville ukrainienne de Kharkov.

Nous réfutons résolument de telles accusations. Depuis le début de l'opération spéciale en Ukraine nous avons clairement dit que les forces armées russes ne tiraient pas sur les sites d'infrastructure civile et s'efforçaient d'éviter des victimes parmi les civils.

Malheureusement, les autorités et le commandement de l'armée ukrainienne pratiquent l'inverse et utilisent des méthodes terroristes - ils déploient des positions de combat et des armements dans des quartiers résidentiels pour bombarder des sites urbains. Ils provoquent intentionnellement des pertes parmi les civils s'en servant comme un bouclier humain. De plus, les militaires ukrainiens empêchent l'évacuation sûre de la population civile via les couloirs humanitaires initiés par la Russie, notamment de Kharkov, menaçant de mort ceux qui souhaitent quitter la zone dangereuse.

Ce sont ces actions et cette tactique inhumaine qui doivent être examinées comme des crimes contre l'humanité. Nous exigeons des estimations objectives et la vérité pour l'opinion publique.

La chronique des crimes américains et britanniques

Aujourd'hui, ceux qui crient, hurlent, désinforment et promeuvent des fake news doivent regarder un peu eux-mêmes dans le miroir. Je sais bien la tactique occidentale: l'histoire n'existe pas, elle est inutile, il n'est pas nécessaire de l'évoquer. Il ne faut pas en aucune façon la consulter. Nous sommes d'autre avis.

Je voudrais présenter une nouvelle rubrique de notre site qui présente des informations chronologiques sur les crimes, y compris militaires, des États-Unis et du Royaume-Uni dans le monde entier. Les historiens et les experts des relations internationales connaissent très bien ces sujets. Le public large aura lui aussi la possibilité d'en prendre connaissance. Les pays occidentaux en parlent très rarement et choisissent toujours des sujets « héroïques » et avantageux. Les raisons de cette attitude sont claires. Chacun de ces épisodes de l'histoire mondiale met en doute les propos sur les efforts et les objectifs de l'Occident en matière de « démocratisation ». Qui plus est, ils privent Washington, Londres et leurs complices dans ces opérations du droit de se présenter comme une autorité morale ou un arbitre dans les affaires concernant les autres pays et peuples. Ce sont les exemples de leurs actions qui ont ensanglanté la moitié du monde.

Nous avons déjà publié des informations en ce sens hier, la date du 54e anniversaire du massacre de Mỹ Lai au Viet Nam, où les soldats américains avaient tué 567 civils.

Je voudrais citer plusieurs autres exemples à ceux qui ont oublié les « exploits » de leur pays.

Le 24 mars 1999, l'Otan a commencé l'opération Allied Force contre la République fédérale de Yougoslavie qui a duré jusqu'au 10 juin 1999. La raison formelle de l'opération a été un ultimatum présenté à la Serbie et exigeant de retirer immédiatement toutes les troupes du Kosovo et de la Métochie, territoires légitimes serbes. L'opération prévoyait des bombardement massifs des positions des militaires serbes au Kosovo et d'autres cibles sur le territoire serbe, notamment des quartiers résidentiels, des sites de radio et de télévision, des hôpitaux, des usines, des entreprises et des infrastructures. L'opération a impliqué les États-Unis et 14 autres pays de l'Otan. Les frappes ont utilisé des munitions interdites, notamment celles contenant des additifs radioactifs, tout d'abord de l'uranium faiblement enrichi. Les frappes ont touché un grand nombre de sites civils: 82 ponts ferroviaires et automobiles, 48 hôpitaux, 25 bureaux de poste, 70 écoles, 9 universités et 4 foyers d'étudiants, 18 maternelles, 35 églises et 29 monastères (y compris des sites culturels protégés par l'Unesco), le centre de télévision de Belgrade, un convoi de réfugiés albanais et le bâtiment de l'ambassade chinoise en Serbie.

Selon les autorités serbes, les bombardements ont fait environ 2.500 morts, dont 89 enfants, et 12.500 blessés. Environ 863.000 personnes, notamment les Serbes du Kosovo, ont quitté la région, tandis que 590.000 autres se sont retrouvés en position de personnes déplacées. Le montant des dégâts subis par les sites industriels, civils et de transport de la Yougoslavie n'a pas été officiellement évalué. Selon différentes estimations, il s'agit de 30 à 100 milliards de dollars.

La commission indépendante d'enquête sur les crimes de guerre des dirigeants de l'Otan contre la Yougoslavie, créée le 6 août 1999 à l'initiative du Premier ministre suédois Göran Persson, a conclu que l'ingérence militaire de l'Otan était illégale, car l'Alliance n'avait pas obtenu une autorisation préalable du Conseil de sécurité de l'ONU. La commission a également dénoncé l'utilisation de bombes à sous-munitions par l'aviation de l'Otan, ainsi que les frappes contre des sites industriels et des raffineries de pétrole sur le territoire yougoslave qui avaient produit des dégâts écologiques considérables. En mars 2002, l'Otan a confirmé la contamination radioactive du Kosovo en raison des bombardements de l'Otan.

Il faut spécialement souligner l'utilisation des munitions à l'uranium faiblement enrichi. Il s'agit d'addictions radioactives. Ces dernières ont provoqué une flambée de maladies oncologiques sur le territoire de la Serbie moderne. Souvenez-vous d'une intervention télévisée d'un journaliste ukrainien. Ce dernier a ouvertement appelé à tuer les Russes - y compris les enfants et les familles - « parce qu'on ne peut pas autrement exterminer un peuple ». Ne s'agit-il pas de la même logique? Utiliser des munitions radioactives pour exterminer un peuple, pas ceux qui sont vivants aujourd'hui, mais ceux qui vivront dans le futur, transfèreront la mémoire. En 1999, c'était la logique de l'Otan. Aujourd'hui, c'est la logique du régime de Kiev, de ses partisans et de ses dirigeants. Il s'agit des mêmes gens et structures.

Nous avons publié une vidéo intéressante sur les réseaux sociaux. Il s'agit d'une intervention de Joe Biden, pas encore le président américain, mais celui qui s'occupait activement de la politique étrangère des États-Unis dans les années 1990. Ainsi, il a fièrement déclaré lors d'une intervention au Congrès qu'il avait appelé à bombarder Belgrade. Joe Biden l'a annoncé au cours des audiences au Congrès encore en 1998, c'est-à-dire, avant les bombardements. Selon lui, il aurait fallu bombarder Belgrade pour sauver 200.000 personnes tuées dans les hostilités sur le territoire de l'ancienne Yougoslavie. Jeter les bombes sur la capitale et sa population afin de prévenir le massacre d'autres gens. Aujourd'hui, Joe Biden dirige l'activité internationale. Qu'en est-il de ses principes et sa méthodologie? Ont-ils changé ou restent les mêmes? Une bonne question. Le Donbass a fait face à l'effusion de sang, aux massacres d'enfants et de civils, aux flux énormes de réfugiés pendant huit ans.

L'invasion en Irak baptisée l'opération Liberté irakienne a commencé le 20 mars 2003. Après avoir envahi l'Afghanistan afin de renverser le pouvoir des talibans, les États-Unis se sont focalisés sur l'Irak et ont accusé les autorités du pays de coopérer avec Al-Qaïda dans la conception d'armes de destruction massive. Les services de renseignement américains ont affirmé le contraire, mais l'administration de Georges W. Bush a ignoré ces informations. Le Koweït a servi de place d'armes pour l'attaque, car le parlement turc a catégoriquement refusé d'octroyer le territoire du pays pour une telle aventure. Les Américains ont rapidement recouru - sans frappes aériennes de longue durée - au troupes de sol, qui n'ont pas fait face à une résistance sérieuse. Le 9 avril, ils ont pris Bagdad sans combat pour occuper le 15 avril la ville de Tikrit, ce qui a signifié la fin des hostilités actives et le début de la guérilla.

Selon les informations officielles, les États-Unis ont perdu 149 militaires au cours de 21 jours de combats. Les hostilités ont cependant fait beaucoup de victimes civiles, environ 7.300 personnes. Un fait intéressant: les Américains ont attaqué l'Irak sans officiellement avoir déclaré la guerre. Ils n'avaient pas de mandat du Conseil de sécurité de l'ONU malgré leurs efforts visant à obtenir cette autorisation pendant des années. Ils ne présentaient même pas des images, des noms d'enfant ou des listes de civils tués. Ils venaient, montraient des éprouvettes et partaient. Georges Bush a cependant ordonné d'attaquer ce pays. Sans raison. Il n'y avait aucune menace pour la sécurité des États-Unis. Il n'y avait personne à sauver. Il n'y avait pas de parties au conflit. Les États-Unis et l'Irak n'ont même pas de frontière commune. Tout a été imaginé. Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé, environ 151.000 Irakiens sont morts en résultat des violences depuis le début de l'opération jusqu'à la mi-2006. Et il ne s'agit que des chiffres moyens confirmés. Les ONG évoquent des centaines de milliers, voire des millions de victimes civiles. Je voudrais rappeler que la coalition comprenait notamment le Royaume-Uni, l'Australie ou la Pologne. Tout comme l'Ukraine. Dites-moi, qu'avez-vous fait en Irak?

Le 19 mars 2011, l'Otan a lancé une intervention militaire en Libye. L'opération s'est soldée par le changement de régime, le meurtre du dirigeant légitime Mouammar Kadhafi - savouré par Washington, nous n'avons pas oublié sa réaction - et l'écroulement du pays. La Libye ne menaçait personne et n'a pas de frontières avec les États-Unis ou d'autres pays de la coalition. Avant la destruction des structures étatiques, ce pays avait déjà subi une agression des pays occidentaux qui ne se limitait pas à l'ingérence dans les affaires intérieures, mais prévoyait la création de conflits et de contradictions intérieures.

Les États-Unis se sont ingérés dans la guerre civile en Libye du côté des insurgés contre le régime de Mouammar Kadhafi en altérant le sens de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette dernière prévoyait la création d'une zone d'exclusion aérienne en Libye, dont les pays de l'Otan ont immédiatement profité, pas pour protéger les civils, mais pour lancer des bombardements. Une approche très simple, cynique et brutale.

Les Américains ont initialement reçu le soutien de la France, du Royaume-Uni et du Canada, mais le contrôle de l'opération a été transféré plus tard à l'Otan. La partie américaine de l'opération était baptisée Aube de l'odyssée. Elle prévoyait des frappes de missiles et de bombes sans participation des troupes au sol. Elle a pris fin le 31 octobre avec le renversement et le meurtre horrible de Mouammar Kadhafi. Ces images ont malheureusement été rendues publiques. Elles sont insupportables. Tout cela s'est soldé par la destruction et de l'État libyen et une longue crise migratoire en Europe.

Sur les actes de vandalisme aux cimetières soviétiques en Pologne

Les informations sur des actes de vandalisme contre des cimetières soviétiques en Pologne sont malheureusement de plus en plus régulières. Ces derniers temps il ne s'agit plus de cas isolés. La Pologne fait face à une vague d'actions barbares.

Des inconnus ont déversé de la peinture rouge sur l'obélisque du cimetière militaire soviétique à Poznan (voïvodie de Grande-Pologne) du 4 au 6 mars. Selon les médias polonais, des malfaiteurs ont démonté l'étoile rouge de l'obélisque du cimetière de Lubawa (voïvodie de Varmie-Mazurie) et l'ont couvert de drap dans la nuit du 5 au 6 mars. Un acte de vandalisme a été commis dans la nuit du 8 au 9 mars dans la partie soviétique du cimetière de la ville de Koszalin (voïvodie de Poméranie-Occidentale): il s'agit de la destruction du monument central, probablement à l'aide d'un excavateur. Il existe des informations sur des actes de vandalisme au cimetière soviétique de Wroclaw (voïvodie de Basse-Silésie) et dans d'autres localités.

Nous voudrions que cette situation honteuse attire l'attention des responsables polonais, qui nous disent régulièrement que les Polonais maintiennent méticuleusement les cimetières et s'offusquent de notre refus prétendu de le voir. Mais non, nous voyons bien la situation qui est toute sauf radieuse, contrairement aux affirmations de la Varsovie dans les médias et dans ses contacts avec la Russie. La réalité est grotesque.

Nous présentons aux Polonais les protestations concernant tous ces incidents. Varsovie a la possibilité d'y réagir et d'adopter les mesures nécessaires ou de se dédouaner de la situation - ce qu'il fait traditionnellement - en confirmant que tous ces incidents ne constituent pas des cas isolés, mais un choix de la politique de vandalisme d'État par la Pologne.

Nous ne pouvons pas adopter une réponse symétrique dans ce domaine, mais nous en tirons certainement des conclusions pratiques.

Sur l'expulsion de diplomates russes de la Slovaquie

Nous sommes déçus par de nouvelles actions hostile des autorités slovaques qui ont décidé - sous des prétextes imaginés - d'expulser trois employés des missions diplomatiques russes au cours de 72 heures.

Bratislava tente évidemment de suivre l'exemple des pays occidentaux hostiles à la Russie et fait preuve de la même obsession dans sa campagne antirusse, sans visiblement se rendre compte des répercussions. Dans le contexte de la diabolisation des relations avec la Russie par l'Occident, cette politique de détérioration consciente des liens bilatéraux ne fait qu'aggraver la situation et dégrader notre coopération.

Les décisions de la Slovaquie ne resteront certainement pas sans réaction.

Réponses aux questions :

Question: Le Premier ministre polonais a suggéré d'utiliser les avoirs russes confisqués pour reconstruire l'Ukraine. Quelles mesures le ministère russe des Affaires étrangères prendra-t-il si l'affaire prend cette tournure?

Réponse: Ce sont de nouvelles manifestations de russophobie de la part de la Pologne. Victime de cette hystérie russophobe, le Premier ministre polonais M. Morawiecki a demandé la confiscation de tous les « avoirs gelés de la Russie et des oligarques russes » en vue de leur transfert ultérieur aux « victimes du régime ».

Il n'est pas nécessaire de revenir sur l'absurdité et l'illégalité de ces élucubrations. Les dirigeants occidentaux font de plus en plus preuve d'un mépris flagrant pour le droit international, le bon sens et la décence humaine. Ils sont prêts à rompre le dernier chaînon qui les lie à la civilisation afin d'atteindre leurs objectifs. Apparemment, selon les architectes occidentaux, c'est à cela que devrait ressembler le monde dont l'ordre serait basé sur les règles qu'ils inventent. C'est une transition vers un pillage pur et simple. Et ensuite ? La proclamation de la violence contre les civils comme étant la norme ?

D'une part, il est surprenant que les biens des particuliers aient commencé à être saisis. Dans le même temps, les structures officielles et les gouvernements l'approuvent pleinement. D'autre part, depuis 2016, nous avons eu cinq propriétés aux États-Unis qui nous avaient été volées ou, pour utiliser une expression frivole, « fauchées ». Pas par des vandales, mais par le gouvernement de ce pays.

Les enfants ne sont pas autorisés à être un garçon et une fille - ils sont supposés prendre cette décision quand ils seront plus proche de la majorité. Si l'on examine la chaîne des événements, la tendance est évidente : interversion de notions, réécriture du noir en blanc et vice versa. Nous devons considérer ces processus dans leur totalité. Pourquoi papa n'est pas papa, maman n'est pas maman, une femme ne peut pas être appelée une femme ? C'est une diversité des genres et non un concept établi. Chacun se définit comme il veut.

Il n'y a donc rien de surprenant si la propriété n'est plus une propriété. Comparé au reste, c'est tout à fait légitime. Mais effrayant en termes de ce que le monde est devenu.

Question: Comment la Russie envisage-t-elle l'issue des pourparlers avec l'Ukraine en termes de signature de documents juridiquement contraignants ou déclaratifs ? S'agit-il d'un ensemble de documents ou d'un traité unique ? La Russie envisage-t-elle d'impliquer des pays tiers comme garants d'un éventuel accord?

Réponse: Je ne divulguerai pas l'essence des pourparlers. Ce ne serait pas correct. La situation n'est pas simple : il s'agit non seulement de pourparlers, mais aussi d'une opération spéciale en phase active. Des négociateurs, des représentants et la direction du groupe commentent les résultats des tours de pourparlers réguliers.

Quant aux résultats définitifs, je l'ai déjà dit aujourd'hui : les dirigeants russes ont déclaré ouvertement leurs buts et objectifs. Ils sont clairs. Des pourparlers sont en cours pour les formaliser de façon appropriée. Les représentants de la délégation russe ont les détails.

Question: En supposant que l'Ukraine accepte de remplir toutes les demandes formulées par notre pays, que fera la Russie ensuite ? Comment va-t-elle construire des relations avec le reste du monde, dans la rhétorique duquel elle risque de demeurer l'« agresseur » ? Ou Moscou espère-t-il que cela changera après le règlement en Ukraine?

Réponse: Il n'est pas nécessaire d'assimiler le monde entier à l'Occident collectif. Ce sont des concepts différents. Il y a l'Occident, il y a une élite dirigeante sous la forme du duo anglo-saxon, et il y a le monde dans toute sa diversité avec de nombreux pays qui ont leurs points de vue sur un certain nombre de questions.

Nous ne sommes ni les premiers ni les derniers à traverser une période difficile en termes d'opération spéciale. Un grand nombre de pays ont connu des périodes bien plus graves. C'est la vie. Nous ne sommes pas à l'origine de cette situation. Nous avons essayé par tous les moyens possibles de l'empêcher. Nous avons déployé un maximum d'efforts diplomatiques.

Il y avait une détermination différente de l'autre côté. Un programme a été mis en œuvre. L'Ukraine était alimentée en armes, d'énormes quantités d'équipements étaient fournies, et des tranches d'argent et des allocations étaient envoyées en permanence. Une campagne politique était en cours ainsi que des activités d'informations et de propagande. Dans ce cas, nous avons une image claire de toutes nos actions qui démontrent que nous avons tenté d'empêcher que ce scénario se réalise. Apparemment, les enjeux étaient trop élevés de l'autre côté et personne ne se souciait de l'avenir de l'Ukraine et de l'Europe dans son ensemble (peut-être était-ce précisément ce genre d'avenir qui avait été prévu).

L'Occident a arrêté tous les pourparlers, bloqué tous les mécanismes de contact possible. Il a encouragé l'Ukraine, lui a promis tout ce qu'il pouvait et a créé des menaces réelles sur la base d'un massacre absolument sauvage qui avait duré huit ans en Ukraine et dans la région. Nous avons tous les matériaux dans nos mains. Nous en avons parlé, nous n'avons rien caché, nous avons insisté, nous avons travaillé. Jusqu'à ces derniers jours, nous avons poursuivi activement une politique étrangère consistant à exploiter les possibilités du processus de négociation. On nous l'a refusé.

Il ne faut pas croire que cette « campagne » d'hystérie antirusse n'est là que depuis le 24 février dernier. Il n'en est rien. La « campagne » s'est mise en place depuis de nombreuses années sur plusieurs axes. Les chaînes de télévision russes viennent-elles seulement d'être coupées ? On les coupe depuis des décennies. Les journalistes russes n'ont-ils pas été harcelés ? Tout cela vient de passer en « régime turbo », mais tout a existé auparavant. N'y avait-il pas de sanctions économiques ni de listes d'exclusion ? Aujourd'hui, cette situation est passée à un état de colère impuissante. Cela fait des années que ça dure. Avons-nous été traités de manière égale dans les sports ? Avons-nous constaté une interaction et une coopération adéquates et égales en matière de visas ? Non. Avons-nous les mêmes droits que tout le monde de participer à l'histoire énergétique mondiale ? Nous voulions vendre nos ressources à des prix qui conviennent à tous les pays participant aux négociations. Nous n'étions même pas autorisés à le faire pendant des années. Nord Stream 2 était censé être lancé il y a plusieurs mois. Il n'y avait pas de crise à l'époque. Les parties négociaient et il y avait un dialogue ouvert de notre part.

Il ne faut pas croire que l'Occident collectif a choisi cette tactique à l'égard de notre pays et a commencé à inciter d'autres États à adopter cette approche juste parce que la Russie avait lancé une opération spéciale. Ce n'est pas vrai. C'était une crise sous-jacente qui s'envenimait périodiquement, mais nous avons vécu dans ces conditions pendant de nombreuses années.

Un point important. Tout ce qui est présenté aujourd'hui comme une solidarité mondiale a été obtenu par la pression, le chantage et des menaces non camouflées. De nombreux dirigeants politiques parlent publiquement de la manière dont ils sont contraints de prendre certaines décisions. Cela pourrait conduire à un déséquilibre global du pouvoir dans le monde. Simplement parce que Washington a besoin de faire valoir sa vision de la situation, le monde se retrouvera au bord d'un précipice grave et dangereux. L'équilibre des intérêts sera rompu. Le monde ne peut exister sous la domination d'un seul État. Ce n'est envisageable ni dans la vie de tous les jours ni dans les processus mondiaux. Il doit y avoir un équilibre des intérêts. Sinon, c'est un désastre.

Il ne faut pas penser que tout a commencé le 24 février 2022. Nous sommes dans cet état depuis longtemps. Bien qu'une grande partie de ce que l'on faisait contre nous exigeât une réaction dure et sans équivoque immédiate, nous n'avons cessé de réclamer des pourparlers et un dialogue. Nous avons été patients pendant longtemps.

Question: Le ministère des Affaires étrangères dispose-t-il d'informations sur l'implantation éventuelle de sociétés russes, principalement des banques, dans les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk?

Réponse: Pour l'instant, la tâche prioritaire là-bas est d'établir la paix et d'arrêter les bombardements. Partons du principe qu'elle doit être résolue. Tout le reste sera réglé progressivement. Regardez les documents qui ont été signés entre la Russie, la RPL et la RPD. De nombreux domaines d'interaction y sont décrits. Ces documents sont de nature juridique internationale.

Question: Le président ukrainien Vladimir Zelensky a demandé au Congrès américain de fournir à l'Ukraine des systèmes S-300 et d'autres systèmes de défense aérienne comme alternative à l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne. Comment ces déclarations s'articulent-elles avec les pourparlers de paix et de cessez-le-feu en cours entre les délégations russe et ukrainienne?

Réponse: Cela correspond à la politique totalement irréfléchie et insensible de V.Zelensky envers son propre peuple et l'Ukraine. Ces déclarations sont extrêmement dangereuses. Comme l'ont dit les porte-parole de l'administration du président russe V.Poutine, ces fournitures constitueraient un facteur de déstabilisation qui n'apporterait certainement pas la paix en Ukraine. Dans une perspective à long terme, cela pourrait avoir des conséquences plus dangereuses.

Question (traduite de l'anglais): Y a-t-il des signes de progrès dans les pourparlers qui se déroulent en ce moment ? Pourrait-on craindre que l'Ukraine n'agisse pas de bonne foi?

Réponse: Votre raisonnement risque de devenir trop théorique. Je préférerais que vous soyez plus terre-à-terre.

J'estime que le fait que des pourparlers aient lieu est un indicateur de progrès. Il est impossible de révéler l'essence de ce qui a été discuté sans dévoiler le fond des pourparlers. Qui se tiennent à huis clos.

Nous partons de l'idée que les pourparlers eux-mêmes, la manière dont ils progressent, sont un indicateur que le processus est en cours. C'est un progrès. Je ne peux pas entrer dans les détails. Dès que nous sommes en mesure de communiquer quelque chose, les négociateurs en font part immédiatement.

Question: La Russie a déclaré à plusieurs reprises qu'elle souhaitait résoudre la crise en Ukraine par la diplomatie. Cependant, c'est maintenant la troisième semaine que les parties n'arrivent pas à trouver des solutions communes. Selon vous, qu'est-ce qui empêche les pourparlers russo-ukrainiens d'avancer de manière positive ? Selon vous, combien de temps peuvent durer les pourparlers avant qu'un document ne soit signé?

Réponse: Vous ne devriez pas poser la question de cette façon. Il s'agit de pourparlers, et non d'un simple échange de vues. Il y faut trouver des approches mutuellement acceptables sur une série de questions complexes. Je ne peux pas vous donner d'estimation du délai.

Question: Compte tenu du fait qu'il y a de plus en plus de cas flagrants de russophobie et de xénophobie à l'égard des Russes dans les pays occidentaux, les citoyens russes qui ont émigré dans les années 1990 et suivantes ont-ils contacté le ministère russe des Affaires étrangères pour rentrer dans leur pays ? Dans l'affirmative, un nouveau programme de retour des compatriotes sera-t-il formulé ? Ou celui qui existe déjà est-il suffisant?

Réponse: Le programme d'État visant à aider le retour volontaire des compatriotes vivant à l'étranger dans la Fédération de Russie est en cours depuis 2007. Des programmes régionaux de réinstallation ont été adoptés dans 80 entités constituantes de la Fédération de Russie, dans le cadre desquels un travail est organisé avec les participants au programme d'État et les membres de leur famille. Les compatriotes ont droit à des prestations et à des mesures d'aide sociale dans le cadre du programme d'État. Selon le coordinateur du programme d'État, le ministère russe des Affaires intérieures, le nombre de personnes réinstallées est supérieur à un million. À la fin de l'année 2021, l'intérêt des compatriotes vivant à l'étranger pour la participation au programme d'État a augmenté de plus de 60 %.

Nous estimons que le potentiel inhérent au programme d'État est loin d'être épuisé et permet d'adapter ses mécanismes aux nouvelles réalités. Des travaux sont en cours dans ce sens.

Bien sûr, la situation autour de l'Ukraine pose maintenant des défis supplémentaires et nouveaux. Tout ce que la propagande américaine dit sur les citoyens ukrainiens qui iraient uniquement dans la direction de l'Union européenne est absolument faux. Vous connaissez probablement mieux que moi la situation dans les régions voisines.

Par l'intermédiaire de nos ambassades, nous recevons des appels de personnes qui sont parties via les zones occidentales de l'Ukraine - via la Pologne, etc. Elles se tournent vers nos missions diplomatiques et demandent de l'aide pour se rendre en Fédération de Russie. Elles ont peur des nationalistes, elles savent ce qui se passe là-bas et connaissent la manière dont les choses se déroulent, étant donné que ce bacille nationaliste a déjà éclaté. Nous recevons régulièrement des appels de groupes de personnes et des demandes d'aide individuelles. Il s'agit en effet d'un nouveau composant avec lequel il faut travailler.

Question (traduite de l'anglais): La Russie affirme avoir découvert plus de 30 laboratoires biologiques en Ukraine soutenus ou parrainés par les États-Unis. La Douma d'État de la Fédération de Russie affirme qu'elle prévoit une enquête parlementaire. J'aimerais savoir : y a-t-il de nouveaux faits ou preuves concernant ces laboratoires?

Réponse: Le 11 mars dernier, les députés de la Douma d'État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie ont adressé un appel aux Nations unies et à l'Assemblée parlementaire de l'OSCE pour qu'elles enquêtent sur les activités des laboratoires biologiques en Ukraine.

Selon nos informations, la constitution d'un groupe d'experts parlementaires compétent est à l'étude. Nous espérons que la russophobie qui envahit actuellement de nombreux forums internationaux ne sera pas une excuse pour ne pas voir les véritables menaces. Des laboratoires biologiques situés sur le territoire d'un pays qui n'a pas été gouverné par des procédures démocratiques par ses citoyens pendant de nombreuses années, mais qui est contrôlé de l'extérieur par le département de la défense américain - voilà une menace pour les pays situés dans le voisinage immédiat de l'Ukraine. Il ne s'agit pas seulement des laboratoires biologiques en Ukraine. L'image est beaucoup plus vaste. Ces laboratoires biologiques américains sont également situés en Asie centrale, en Géorgie et dans d'autres pays. En l'occurrence, la situation est d'autant plus alarmante que pendant de nombreuses années, il n'y a pas eu de gouvernement démocratique sur le territoire de l'Ukraine, mais un contrôle extérieur exercé par un certain nombre d'États, principalement les États-Unis et l'OTAN. Ces laboratoires travaillaient en collaboration avec le Pentagone.

Pour notre part, nous n'excluons pas la possibilité d'invoquer les mécanismes des articles V et VI de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques et à toxines (CABT), en vertu desquels les États parties doivent se consulter pour résoudre toute question concernant l'objet de la Convention ou l'application de ses dispositions, et coopérer à toute enquête sur d'éventuelles violations des obligations découlant de la CABT.

Nous informerons le public en temps utile des nouveaux faits concernant les activités biologiques militaires menées en violation de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques et à toxines dans les laboratoires biologiques ukrainiens et américains susmentionnés.

Question (traduite de l'anglais): Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré hier qu'il était nécessaire de mener une enquête dans le cadre de la Convention. Nous savons tous que les États-Unis ont bloqué ce type de travail au sein de l'OIAC pendant des décennies. Qu'allez-vous faire à ce sujet?

Réponse: Le journal allemand Bild a publié un faux dans son article affirmant que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait pris un vol de nuit vers la Chine avec des objectifs peu clairs, mais que l'avion avait soudainement fait demi-tour au-dessus de la ville russe de Novossibirsk. Selon la presse allemande, soit la Chine n'a pas voulu le recevoir, soit le président russe a changé d'avis sur l'envoi du ministre russe à Pékin. Voici un faux flagrant fourni par la propagande occidentale concernant nos relations bilatérales. Nous l'avons vu à plusieurs reprises. Ils essaient de nous monter les uns contre les autres. Nous ne le permettrons pas.

Je voudrais profiter de cette occasion pour attirer votre attention sur le fait que de nombreux faux apparaissent actuellement dans les médias occidentaux sur le sujet des relations bilatérales entre la Russie et la Chine.

Nous avons parlé à plusieurs reprises des graves risques pour la sécurité posés par l'apparition, dans les États voisins de la Russie, de laboratoires qui mènent des activités biologiques avec l'aide du département militaire des États-Unis. Le déploiement de ces laboratoires biologiques à proximité immédiate de nos frontières est lié à la volonté de s'assurer que des souches de micro-organismes dangereux spécifiques à la région, ayant des foyers naturels et pouvant être transmis à l'homme, soient collectées et exportées vers les États-Unis, que du matériel biologique provenant des populations locales soit étudié et que des recherches sur des agents potentiels d'armes biologiques affectant certains groupes ethniques soient menées sur la base de ces données.

Il y a eu beaucoup de discussions à ce sujet. Nous avons adressé une demande pour permettre aux spécialistes de visiter ces laboratoires afin d'étudier et de se familiariser avec leurs activités. C'est notamment le cas des laboratoires de Géorgie.

Ces activités des États-Unis se font à grande échelle. Sous le prétexte de fournir une assistance dans le domaine sanitaire et épidémiologique, le Pentagone a entrepris la construction et la modernisation de laboratoires microbiologiques dans l'ancienne Union soviétique en quantités industrielles. L'intensification des activités militaro-biologiques des États-Unis et de leurs alliés au-delà de leurs frontières nationales nous incite à poser certaines questions dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques et à toxines (CABT). Compte tenu de l'absence d'un mécanisme de vérification dans le cadre de la CABT, dont le développement est bloqué par les États-Unis depuis 2001, il est impossible de contrôler l'ordre et l'étendue de la participation de ces installations aux programmes de recherche secrets du département militaire américain. Cela montre que les Américains ne sont pas seulement engagés dans des activités interdites, mais qu'ils bloquent toutes les possibilités pour les institutions internationales spécialisées de vérifier leurs activités interdites dans le domaine des armes biologiques.

Nous avons toujours préconisé le renforcement du régime de la CABT. En particulier, nous proposons de reprendre les travaux sur un protocole juridiquement contraignant à la Convention, doté d'un mécanisme de vérification efficace, et d'inclure des informations sur les activités militaires et biologiques menées à l'étranger dans les rapports soumis chaque année par les États parties à la Convention, dans le cadre des mesures de confiance. Il convient de noter que les États-Unis refusent de fournir ces informations.

Question: J.Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de J.Biden a menacé la Chine de conséquences pour toute action qui pourrait réduire la pression des sanctions sur la Russie. Qu'en pensez-vous?

Réponse: Il n'est pas encore né de Sullivan qui pourrait menacer de grands pays comme la Russie et la Chine. Il s'agit là d'une goujaterie classique de l'élite politique américaine qui se laisse faire depuis quelques années. Il n'y a pas d'autre mot pour le décrire.

Le ton altier et les menaces émanant des hauts fonctionnaires américains ne surprennent plus personne, ils ne font que mettre en colère. Plus important encore, ils rendent impossible la poursuite d'un dialogue avec les fonctionnaires américains dans les anciens formats. Nous considérons la déclaration de J.Sullivan comme une nouvelle manifestation de l'impérialisme et des ambitions hégémoniques de Washington, ainsi qu'une tentative d'ingérence dans les affaires intérieures de pays souverains et d'application arbitraire de restrictions illégales qui vont à l'encontre des fondements du système des relations internationales.

Les sanctions frappent inévitablement les pays qui les imposent. Vous pouvez le constater dans le nombre considérable de pays qui ont d'abord imposé des sanctions à la Russie et qui doivent désormais faire face aux conséquences qui affectent leurs propres citoyens. Les démarches actuelles des États-Unis ne renforceront pas en fin de compte le modèle de mondialisation économique centré sur les États-Unis, mais favoriseront le processus de son effondrement.

Nous voudrions souligner que les relations sino-russes de partenariat global et d'interaction stratégique ont une valeur intrinsèque, nous le réitérons constamment, elles ont une forte motivation interne et ne sont pas soumises à la conjoncture internationale momentanée. Les relations avec les pays tiers (et avec les États-Unis en particulier) ne les affectent pas de manière critique. Dans les nouvelles réalités mondiales, le choix stratégique en faveur de leur renforcement supplémentaire est sans alternative pour les deux pays.

Question: La Russie a étendu la liste des pays inclus dans la catégorie « inamicale ». Qu'est-ce que cela signifie en termes de travail des missions de ces États en Russie et des missions russes dans ces pays?

Réponse: Cela ne signifie rien de positif pour eux.

Question: Josep Borrell s'est récemment lancé dans l'évocation des « promesses non tenues » faites à Kiev concernant son adhésion à l'UE et à l'OTAN. Quelles sont les perspectives des relations de la Russie avec l'Union européenne, quels sont les avantages?

Réponse: En l'occurrence, la question ne porte pas sur les promesses non tenues. Pourquoi ces arguments sont-ils avancés maintenant ? Pour se décharger de toute responsabilité. Ce ne sont pas des promesses non tenues. C'est un faux message. Ce sont des promesses irréalistes à l'avance. Il existe une phrase : « En vous le promettant nous savions déjà que nous ne le ferions pas ». C'est de cela qu'il s'agit. Ce n'est pas le fait de ne pas avoir pu tenir ses promesses parce que quelque chose a mal tourné. Ils savaient qu'ils ne le feraient pas et ils ont menti. Combien de fois en avons-nous parlé?

Nous avons affirmé à plusieurs reprises qu'aucun processus d'intégration avec l'Ukraine, son économie et son espace humanitaire n'avait été prévu. L'OTAN a réservé à l'Ukraine (il est désormais inutile de parler d'un rôle autonome de l'UE) le rôle d'un outil. C'est le summum du cynisme. Derrière des discours nobles, beaux et très intéressants sur l'intégration de l'Ukraine, sur son inclusion dans une « communauté civilisée », sur les opportunités fantastiques qui lui seraient offertes, il n'y avait qu'une seule intention : celle d'utiliser ce pays comme une tête de pont, un outil, un moyen de pression. Personne ne se souciait du prix en Occident. Ce dernier avait besoin de mettre en œuvre ses idées fanatiques pour contenir la Russie. Ils ne sont pas moins fanatiques pour les États-Unis en ce qui concerne leur attitude à l'égard du continent européen dans son ensemble, aussi étrange que cela puisse paraître. Pour une raison quelconque, à ce moment de l'histoire, les États-Unis ne semblaient pas vouloir bénéficier d'une connexion, d'un lien, d'une interaction qui garantirait une coexistence pacifique progressive pour les décennies à venir.

Les présidents américains ont toujours préconisé la nécessité de promouvoir une politique à long terme sur le continent européen visant à « réunir » les pays européens en une certaine « chorale » qui serait garantie contre les conflits internes, les querelles, les guerres, etc. Les États-Unis semblent même avoir investi massivement à ces fins. La coopération énergétique de l'URSS, qui avait débuté il y a 50 ans, nous a unis aux pays d'Europe occidentale, faisant de nous une seule artère, un organisme uni. C'était le plus grand projet pour unir le développement industriel, les économies. Même si les systèmes étaient différents. Il s'agissait d'une tentative de vision globale de l'unité de l'Europe, telle qu'elle aurait pu être tout en maintenant la diversité. C'était une expérience très intéressante.

Mais les États-Unis devaient couper cette artère. La quantité de sang perdu, pour ainsi dire, ne les intéressait pas. Nord Stream 2, la coopération énergétique, tout a été passé par pertes et profits. Pour une raison quelconque, à ce moment de l'histoire, ils avaient besoin de déstabiliser la situation sur le continent européen.

Les politologues ont plusieurs versions : ils évoquent la crise sur le continent américain et l'impossibilité de poursuivre le développement de la pensée libérale centrée sur l'Occident, qui s'est fait largement connaître dans les années 1980, 1990 et 2000, qui a pris de l'ampleur mais n'a pas réussi à prendre son envol et qui a fini par aboutir à une impasse. Beaucoup de suppositions, de pronostics et d'analyses sont possibles. Mais le fait est toujours là. Nous devons dire que toutes ces promesses ont été faites à l'Ukraine, lorsque tout le monde savait déjà quel rôle lui était assigné. D'autre part, nos appels à l'Ukraine pour qu'elle entende et comprenne qu'elle était simplement utilisée sont restés lettre morte. Les Ukrainiens ont été trop impliqués dans cette hystérie très antirusse. Il y a une articulation absolument claire du problème auquel l'Ukraine est confrontée : elle a été transformée en une « anti-Russie » par ses manipulateurs occidentaux. Une thèse surprenante (apparemment « impossible » pour le monde moderne), mais qui montre très clairement ce qui est arrivé à l'Ukraine.

Il est difficile de dire ce qui a poussé le chef de la diplomatie européenne à s'exprimer publiquement sur la validité des promesses d'adhésion faites à l'Ukraine (et à la Géorgie) lors du sommet de l'OTAN de Bucarest en 2008. Je ne sais pas pourquoi il a commencé à spéculer sur ce sujet maintenant. Il n'écrit pas tout lui-même. Une grande partie de ce qui apparaît sous sa signature ne lui appartient pas.

Jusqu'à récemment, l'UE nous avait assuré qu'elle n'avait rien à voir avec l'OTAN. Je comprends que le Haut représentant de l'Europe pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité doit bien sûr voir tous les processus, y compris ceux de l'OTAN. Il a un ami, un partenaire et un frère, le Secrétaire général de l'OTAN, qui pourrait argumenter sur ce sujet. Mais pour une raison quelconque, ils changent de rôle en permanence. Il me semble qu'ils sont simplement fusionnés. Apparemment, ces assurances que l'UE et l'OTAN sont deux structures différentes étaient un mythe, une fiction.

Rappelons que lors de l'entretien accordé à la chaîne de télévision française TF1, que vous avez mentionnée, J.Borrell a fait une autre confession, à savoir que l'Union européenne « n'a pas fait assez » pour le rapprochement avec la Russie. Là aussi, cela dépend de la façon dont on voit les choses. D'une part, il semble difficile de réfuter cette thèse, mais d'autre part, on se demande qui cherche à atténuer la réalité et à échapper à la responsabilité. Il n'a pas fait assez pour se rapprocher de la Russie, mais il a fait beaucoup pour s'éloigner de la Russie, pour rompre les relations, pour rendre aussi difficile que possible, non seulement le rapprochement, mais aussi un dialogue normal. Ils n'ont pas assez aidé l'Ukraine à s'intégrer, ils ne se sont pas assez rapprochés de la Russie. Mais ils savaient dès le départ qu'ils n'intégreraient l'Ukraine nulle part. Ils ont tout fait pour qu'elle soit non seulement moins proche mais également pour compliquer au maximum la conversation avec la Russie dans tous les domaines. Les seules thèses de F.Mogherini, qui ont ensuite été développées en thèses de J. Borrell, méritent d'être mentionnées. A propos de « l'endiguement » : comment l'endiguement pourrait-il devenir un facteur de rapprochement ? Nous parlons exactement du contraire.

Avant les événements de 2014, notre interaction était fondée sur une compréhension commune, déclarée par les deux parties, de la tâche fondamentale à laquelle nous étions confrontés. Il s'agissait de surmonter enfin l'héritage de la guerre froide et d'achever la réunification du continent européen en construisant un espace économique et humanitaire commun de Lisbonne à Vladivostok sans « lignes de démarcation », un espace de sécurité commun, tout en maintenant la souveraineté et les opinions souveraines sur les questions de principe.

La Russie s'est attelée à cette tâche aussi sérieusement que possible. Nous étions déterminés à construire ensemble quatre espaces communs, en négociant un nouvel accord de base, en proposant à l'UE de créer un Comité de politique étrangère et de sécurité Russie-UE, ainsi que d'autres mécanismes mutuellement bénéfiques pour conjuguer nos efforts dans la gestion des crises. Nous avions travaillé honnêtement pour introduire l'exemption de visa pour les citoyens de nos pays. Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui, dans l'UE, n'hésitent pas à prétendre que ces projets constituaient une sorte de concession à la Russie pour sa « bonne conduite ». En fait, l'UE elle-même avait beaucoup à gagner d'un rapprochement avec la Russie sur une base égale et mutuellement bénéfique.

En ce qui concerne le régime des visas, il est certainement devenu un élément de pression politique sur d'autres pays de la part de l'Union européenne. « Si vous vous adaptez aux aspects et aux règles que l'EU considère comme importants, nous vous accorderons un format sans visa. Si vous ne vous adaptez pas, vous n'aurez pas de facilitation de visa ».

Bruxelles a préféré la logique consistant à tirer des avantages unilatéraux du modèle de relations que nous avions créé à la philosophie de la construction d'un partenariat stratégique entre la Russie et l'UE en tant que deux pôles d'intégration mondiale interdépendants, que nous avons toujours préconisée et à laquelle nous sommes toujours prêts. Et ensuite l'EU a rejoint la politique d'endiguement de notre pays.

Nous continuerons à renforcer la coopération multidirectionnelle et multiforme avec les États qui ne politisent pas les relations bilatérales. Naturellement, les relations bilatérales ne peuvent exister en dehors de la politique. Il est impossible de poser comme condition préalable la subordination exclusive [d'un partenaire] aux intérêts politiques d'un autre État et ensuite seulement de développer d'autres domaines d'interaction. Les relations ne peuvent être prises en otage par des approches hypocrites qui impliquent de répartir les parties en « enseignants » et « étudiants ». Malheureusement, c'est exactement l'approche que nous constatons de la part de Bruxelles.

Question: Le service de recherche du Congrès américain a préparé une étude pour les membres de parlement sur la réaction possible des Nations unies à l'opération spéciale en Ukraine. Elle note qu'« un nombre croissant d'États pourrait remettre en question la participation et l'adhésion de la Russie à l'ONU ». Dans le même temps, le service de recherche a noté que le gouvernement américain avait un rôle à jouer dans l'élaboration de la politique du système des Nations unies. Quelle est la probabilité que cela se produise ? Quelles mesures seront prises par Moscou si la Russie est expulsée de l'ONU?

Réponse: L'idée d'exclure la Russie de l'ONU, malgré l'intensification rapide de la propagande antirusse sans scrupules menée dans les médias occidentaux, reste marginale.

Lorsque nous parlons de la probabilité qu'« un nombre croissant d'États » (comme le citent les médias) puissent soumettre cette proposition, une mise en garde importante s'impose : Washington et ses partisans « mis au pas » qui ont adhéré aux sanctions imposées contre notre pays ne constituent pas ensemble une majorité simple à l'Assemblée générale des Nations unies, et encore moins une majorité qualifiée des deux tiers de cet organe. Le reste de la communauté internationale réaffirme sa volonté de développer des relations constructives et mutuellement bénéfiques avec la Russie, malgré les pressions et le chantage brutal de l'Occident collectif.

Mais si cette approche consistant à imposer ses intérêts par le chantage et les menaces directes aux États membres, les menaces personnelles aux hommes politiques, les menaces à une nation entière, à un pays pris à part par Washington continue, alors on devrait poser la question : comment l'ONU va-t-elle vivre avec cela ? Survivra-t-elle dans ces conditions ? Elle devrait équilibrer les intérêts, rechercher des solutions de compromis. C'est le but dans lequel elle a été créée. Et si nous nous trouvons en présence d'une action accomplie par une majorité obtenue par la force, il ne s'agit pas alors de l'ONU, mais de l'OTAN, de certaines autres organisations qui sont basées sur le principe « un seul prend la décision, tous [les autres] obéissent ». Mais il ne s'agit absolument pas de l'ONU.

Quoi qu'il en soit, le scénario consistant à priver la Russie de son statut de membre de l'ONU est irréalisable d'avance. L'article 6 de la Charte des Nations unies prévoit en effet la possibilité d'expulser un État des Nations unies par une décision de l'Assemblée générale. J'ai déjà parlé de la probabilité [que cette décision soit prise] - sur recommandation du Conseil de sécurité de l'ONU. Le Conseil de sécurité est peu susceptible de formuler cette recommandation, car l'adoption d'une résolution nécessiterait non seulement neuf voix, mais aussi l'approbation des cinq membres permanents disposant du droit de veto, dont la Russie.

Toutes ces insinuations de la partie ukrainienne selon lesquelles nous n'avons pas notre place au Conseil de sécurité des Nations unies sont nettement antérieures au 24 février 2022. L'Ukraine en a parlé pendant toutes ces années. Le régime de Kiev tuait des civils et faisaient des remontrances à notre pays.

Question: Depuis plus d'une semaine, une catastrophe humanitaire se déroule dans le Haut-Karabakh, à la suite du dynamitage d'un gazoduc par la partie azérie et de l'obstruction des autorités azerbaïdjanaises à sa réparation. Il n'y a pas de gaz et il existe de graves problèmes d'électricité dans la république [d'Arménie] en pleine saison froide. Par ailleurs, les militaires azerbaïdjanais tirent régulièrement sur les villages de l'Artsakh avec des armes légères et les bombardent même avec des mortiers, et demandent aux habitants de certains villages de quitter leurs maisons en violation de la déclaration tripartite du 9 novembre 2020.

Comment la Russie évalue-t-elle ces actions de Bakou, et que fait-on pour assurer la sécurité de la population du Haut-Karabakh et pour rétablir l'approvisionnement en gaz et en électricité?

Réponse: Nous sommes préoccupés par la situation dans la région et sur certaines parties de la frontière azerbaïdjano-arménienne. Nous avons constaté des violations régulières du cessez-le-feu depuis le début du mois de mars dernier. Le contingent russe de maintien de la paix prend les mesures appropriées dans sa zone de responsabilité pour assurer la stabilité et contrôler la situation. Grâce à ces efforts, aucun incident armé n'a été enregistré depuis le 13 mars dernier. En ce qui concerne la frontière azerbaïdjano-arménienne, nous préconisons le lancement rapide de sa délimitation avec la création d'une commission bilatérale compétente.

Nous sommes également conscients de la grave situation humanitaire liée à l'accident du gazoduc. Nous restons en contact avec les deux parties - l'Azerbaïdjan et l'Arménie - afin de résoudre ce problème.

Notre position consiste à éviter toute démarche qui poserait des problèmes à la population, aux civils, qui aggraverait la situation humanitaire déjà précaire.

Question: Moscou voit-il la volonté de Bakou de profiter de la situation - de la participation de la Russie à l'opération spéciale en Ukraine?

Réponse: Nous partons de l'idée que nous travaillons dans cette direction indépendamment de l'évolution de la situation sur d'autres axes, tant en matière de politique internationale que de politique étrangère. Pour nous, le règlement dans la région que vous avez mentionnée est une priorité. Tous les participants en sont conscients.

Question: Le ministère arménien des Affaires étrangères a déclaré que Erevan avait répondu à la proposition de Bakou et avait demandé aux coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE d'organiser des pourparlers pour conclure un traité de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur la base de la Charte des Nations unies, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de l'Acte final d'Helsinki. Comment Moscou a-t-il réagi à cette proposition ? Quelle est la probabilité que le traité de paix soit signé dans un avenir proche?

Réponse: Nous nous félicitons de la volonté de Bakou et d'Erevan de commencer la préparation d'un traité de paix entre la République d'Azerbaïdjan et la République d'Arménie. Nous réitérons notre engagement à fournir toute l'assistance possible au processus de négociation. Il est prématuré de parler de la date probable de son achèvement et de la signature d'un traité de paix.

Question: Comment la Russie évalue-t-elle les cinq principes proposés par l'Azerbaïdjan pour un traité de paix avec l'Arménie, notamment la reconnaissance de l'intégrité territoriale, la renonciation aux revendications territoriales, la renonciation à l'agression, la délimitation des frontières et l'ouverture des communications?

Réponse: Je viens de répondre à cette question. Nous nous félicitons de cette volonté. Nous sommes prêts à faciliter le processus. Les parties résoudront toutes les questions entre elles. Toute l'aide et l'assistance nécessaires leur seront fournies de notre part. Bien entendu, il s'agit d'un processus de négociation.

Question: Profitant de la situation entre la Russie et l'Ukraine, l'Inde a lancé un missile sur le Pakistan. Après deux jours de silence, l'Inde a déclaré qu'il s'agissait d'une « erreur ». Qu'il ait été effectué délibérément ou non, le lancement du missile a suscité de graves inquiétudes au Pakistan. Cela devrait être dûment évalué par la communauté internationale, surtout en ce moment où l'environnement mondial est très tendu. Comment la Russie le voit-elle dans le contexte de ce qui se passe dans le monde aujourd'hui?

Réponse: Nous suivons également cette situation. Nous avons vu et enregistré la déclaration du ministère indien de la Défense selon laquelle le lancement du missile s'était opéré suite à une défaillance technique. C'est la position officielle du pays.

Nous espérons sincèrement que cet incident ne conduira pas à une complication des relations entre le Pakistan et l'Inde.

Question: Vous avez mentionné aujourd'hui les ressortissants pakistanais évacués de Marioupol. Sait-on combien de Pakistanais ont été évacués?

Réponse: 250 personnes au total ont été évacuées, dont des citoyens pakistanais. Je peux préciser le nombre exact et je vous le communiquerai alors.

Nous sommes en contact étroit avec le Pakistan sur cette question.

Question: Le fait de rendre publics, dans vos briefings, des documents et des matériaux documentaires sur des sujets d'actualité est crucial. Continuez à le faire. C'est un geste fort. Aux échecs, je vous mettrais deux points d'exclamation.

Réponse: Nous ne jouons pas aux échecs. Les échecs sont un vestige de la guerre froide, voire d'une époque antérieure.

[Aujourd'hui], c'est un jeu inconnu qui se joue en violation des règles, des droits, des lois et des règlements. Cela n'a rien à voir avec ce que l'Occident collectif fait maintenant. C'est un jeu sans règles. Ce n'est même plus un jeu, mais un grand malheur pour eux-mêmes et pour les citoyens de ces pays.

Je n'ai pas besoin de vous révéler les conséquences de leur aventurisme. Il ne s'agit même pas d'aventurisme, car au cœur d'« aventurisme » se trouve la notion d'« aventure », donc une entreprise risquée mais dont le résultat peut être positif (ou négatif). [En l'occurrence] ce n'est pas un jeu, ce n'est pas de l'aventurisme, c'est une activité destructrice.

Nous continuerons à exposer tous les faits. Faites attention à nos comptes de réseaux sociaux, aux comptes pertinents du ministère de la Défense. Je comprends que nos sites web dans de nombreux pays sont inaccessibles, bloqués, quelque part le Runet est déjà bloqué à son tour. Nous essayons de publier des informations dans plusieurs media différents.

Question: Aujourd'hui, presque tous les médias russes en Occident sont bloqués et des informations unilatérales sur les événements majeurs y sont diffusées.

Dans ces conditions, la seule source d'informations fiables est constituée par les médias et les réseaux sociaux des compatriotes qui ont une plus grande influence en raison des contacts de confiance qu'ils ont établis, de leur capacité à communiquer dans les langues de leur pays d'accueil et à trouver un langage commun au niveau personnel avec de nombreuses catégories de citoyens étrangers.

Compte tenu de la situation à laquelle nous faisons face, existe-t-il de nouvelles mesures adéquates pour soutenir les médias des compatriotes ?

Réponse: Le septième Congrès mondial vient de se tenir, où toutes les questions concernant les compatriotes ont été abordées. Le développement de nouvelles formes d'interaction fera certainement l'objet de notre analyse.

Je suis d'accord avec vous pour admettre qu'aujourd'hui, avec le blocus absolu des informations en provenance de notre pays, vous avez raison de dire que nos compatriotes, les personnes qui connaissent la situation non par ouï-dire, mais de l'intérieur, grâce à leurs connaissances, deviennent à bien des égards des zélotes. Ils subissent une pression colossale. Cela brise même des personnalités politiques exceptionnelles, et a fortiori des gens simples. Menaces, chantage, harcèlement en tout genre pleuvent.

Nous allons certainement réfléchir à la manière dont ce travail pourrait être porté à un niveau supérieur.

Question: Les compatriotes patriotiques ne seront pas brisés par de telles mesures.

Réponse: Je le sais avec certitude. C'est l'heure de la vérité. Il devient clair où se trouve le vrai patriotisme et où est sa version opportuniste. Eh oui, ce type de patriotisme existe également. Aujourd'hui, le vrai patriotisme se manifeste.

Question: Des informations alarmantes nous parviennent de l'UE. En République tchèque, après un « contrôle des opinions » sur les événements en Ukraine dans une école, une douzaine d'enfants russes et de leurs parents ont reçu un avertissement plutôt sévère : l'opinion de l'enfant ne coïnciderait pas avec la position de l'UE et serait fondée sur la désinformation russe. Si l'opinion de l'enfant ne changeait pas, les autorités se tourneraient vers la police des mineurs. Comme nous le savons par expérience dans la « libre Europe démocratique », cela pourrait se terminer par une grande tragédie - le retrait forcé d'un enfant de sa famille...

Ces faits sont-ils connus et existe-t-il des moyens de protéger les enfants de compatriotes ?

Réponse: Oui, ils sont connus. À ce stade, ils sont liés à l'Ukraine et à la situation autour de l'Ukraine et de la Russie. Nous recueillons des faits sur les violations des droits des compatriotes, cela concerne aussi bien les enfants que les adultes. Rassurez-vous, ils ne sont un secret pour personne.

Un certain nombre d'événements publics ont déjà été organisés par nos compatriotes. Ces événements ont été consacrés à la défense des compatriotes. Il existe des possibilités de protéger les compatriotes à l'étranger, notamment au niveau législatif.

Je vous rappelle les mesures prévues par la Loi fédérale « Sur les mesures visant à faire pression sur les personnes impliquées dans la violation des droits et libertés fondamentaux de l'homme et des droits et libertés des citoyens de la Fédération de Russie » (également connue sous le nom de « loi Dima Iakovlev »).

Nous estimons qu'il est important, en termes de diffusion d'informations, de porter à l'attention de nos concitoyens des documents et des arguments fondés sur la législation des pays d'accueil concernant le respect des droits des minorités ethniques et l'inadmissibilité de la discrimination. Ce travail est également réalisé par des structures de défense des droits de l'homme animées par nos compatriotes et par des organisations spécialisées russes, notamment la Fondation pour le soutien et la protection des droits des compatriotes vivant à l'étranger.

Je voudrais me tourner vers nos compatriotes qui se trouvent maintenant à l'étranger. Pratiquement toutes les ambassades et tous les consulats ont une ligne d'assistance téléphonique ouverte 24 heures sur 24. Je vous invite à nous faire part des violations, pressions, chantages, menaces et de toute forme de discrimination à l'encontre de vos droits. Nous allons systématiser tout cela afin de travailler avec les autorités locales et les organisations internationales pour mettre fin au harcèlement des Russes, où qu'il se produise.

En effet, nous avons des différences dans l'interprétation du terme « Russes ». Le fait est qu'en Occident, le mot « russe » désigne en réalité tout citoyen de notre pays. Dans notre pays multiethnique, il y a des gens appartenant à de différentes ethnies, mais nous ne répartissons pas les gens selon ce critère. Nous comprenons ce dont nous parlons. Il ne s'agit pas d'appartenance ethnique ni même de citoyenneté. Il s'agit de la position selon laquelle une personne appartenant à n'importe quelle ethnie et ayant n'importe quel passeport mais qui a besoin de la vérité, qui connaît la vérité et veut la défendre, et qui ne se brise pas, devient « russe ». C'est un phénomène historique étonnant, mais c'est un fait. C'est comme si tout cet Occident collectif « montrait ses dents » et qu'il se battrait exactement pour empêcher la vérité et l'évidence de prévaloir. Il veut imposer un point de vue et changer l'angle de vue pour briser l'homme par le chantage et par la pression.

Tout cela n'a pas commencé aujourd'hui. Quant à l'influence sur les enfants, elle ne date pas non plus d'aujourd'hui. Cela ne concerne pas seulement les questions relatives à la Russie, mais bien d'autres questions.

Des gens que je connais m'ont raconté une histoire. Leur enfant a écrit un essai aux États-Unis il y a quelques années sur Hiroshima et Nagasaki. Il a exposé comment les États-Unis avaient bombardé ces villes japonaises où vivaient des civils, avec des armes nucléaires. En précisant que cela n'avait pas été nécessaire dans le cadre de la stratégie visant à mettre fin à la Seconde Guerre mondiale. Ses parents ont été convoqués à l'école et ont été interrogés en vue d'expliquer où ils avaient obtenu des faits aussi « secrets » selon les enseignants. Cela est en train de devenir un « grand secret » tant au Japon qu'aux États-Unis et dans d'autres pays que Washington a été le premier au monde et, Dieu merci, le seul à utiliser des armes nucléaires contre des civils lorsque la situation stratégique ne l'exigeait pas. De la même manière, d'autres connaissances sont oubliées et diluées. Lorsque les enfants commencent à en parler à l'école, à rédiger des travaux de recherche (mémoires, thèses de fin d'études), leurs parents se font convoquer.

Il ne s'agit pas seulement d'éléments historiques, mais aussi d'approches envers les principes de base de la part des enfants et de leurs familles. C'est ce dont je parlais : les enfants sont forcés d'appliquer et de tester les concepts d'une certaine « diversité de genre » : déguiser une fille en garçon, un garçon en fille, fréquenter (pardonnez-moi) les toilettes du sexe opposé, s'appliquer certains modèles de comportement, ce qui implique de changer l'esprit d'un enfant pour y substituer celui du sexe opposé. Les parents qui empêchent leur enfant de participer à ce type d'activités, à ces « projets éducatifs », sont soumis à une pression et à un harcèlement énorme. Ils sont effacés de la vie sociale. Cela de date pas d'aujourd'hui. C'est juste une des manifestations maintenant. Aujourd'hui, cette colère s'est propagée, à l'instar du contenu d'un abcès crevé qui se répand partout. Mais cela dure depuis des années.

Je crois que la vérité et l'évidence doivent prévaloir.

Traduction:  Ministère des Affaires étrangères de la fédération de Russie

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