Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 20 avril 2022
Source: Ministère des affaires étrangère russe, Kremlin
Sur la situation en Ukraine
L'opération militaire spéciale russe visant à protéger la population des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL), à démilitariser et à dénazifier l'Ukraine se poursuit. Les dirigeants du pays font régulièrement des commentaires sur la situation. Les forces russes agissent de la manière la plus prudente possible pour éviter de faire des victimes civiles. Ce sont seulement des installations militaires, des bases d'opérations créées par des groupes armés extrémistes ainsi que des centres logistiques, à travers lesquels on fournit des armes à l'Ukraine, qui sont ciblés.
Contrairement aux déclarations selon lesquelles les hostilités en Ukraine devraient cesser le plus tôt possible, les pays de l'Otan font tout pour retarder la phase active de l'opération. Ils augmentent l'approvisionnement en équipements militaires, en armes et en munitions, poussant le régime de Kiev à poursuivre l'agression contre la RPD et la RPL et les néonazis à commettre de nouveaux crimes de guerre. Le 13 avril, les Etats-Unis ont annoncé débloquer une aide militaire supplémentaire à l'Ukraine allant jusqu'à 800 millions de dollars. Kiev recevra des dizaines d'obusiers, des milliers de munitions d'artillerie, des centaines de véhicules blindés et même des hélicoptères Mi-17 de fabrication russe qui seront ensuite utilisés pour tirer sur des villes civiles du Donbass et même le territoire russe, selon certaines déclarations de l'Ukraine. Il est à noter que ces hélicoptères étaient initialement destinés aux forces américaines en Afghanistan, un pays que les États-Unis ont fini par abandonner. Est-ce que le même sort sera réservé à l'Ukraine? Les hélicoptères ont déjà connu le même sort. Les dirigeants américains restent fidèles à eux-mêmes en perfectionnant l'art de trahison de leurs alliés les plus proches.
L'Occident soutient les nationalistes ukrainiens non seulement avec des armes, mais aussi avec du personnel, en envoyant des mercenaires, leurs propres extrémistes « cultivés » dans diverses parties du monde. Les ambassades ukrainiennes sont également engagées dans le recrutement de mercenaires dans le monde entier, en violation de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961, contribuant ainsi à la création d'une légion internationale de néonazis. Tout simplement. Certains pays s'y opposent activement, tandis que d'autres ne sont pas capables de résister à la pression de Washington. Les forces politiques des États-Unis appuient pleinement toute cette campagne, y compris la formation de bataillons de mercenaires. L'Ukraine est devenue un nid de mercenaires de toute sorte ayant une expérience de combat dans des zones de guerre, où ils ne distribuaient certainement pas de l'aide humanitaire, ne sauvaient pas de civiles, où ils les tuaient, torturaient, prenaient des otages, en demandant des rançons. De nombreuses atrocités ont été commises par eux. Maintenant, ils affluent en Ukraine.
Le gouvernent ukrainien a recruté en tout plus de 6.800 mercenaires étrangers de 63 pays depuis le début de l'opération militaire spéciale, rien que selon les données ouvertes. Nous ne parlons même pas des ressources qu'il y avait en Ukraine avant. La plupart des mercenaires viennent de Pologne, des États-Unis, du Canada, de Roumanie, de Grande-Bretagne et de Géorgie.
Suite aux combats, les forces russes sont parvenues à réduire le nombre de mercenaires étrangers. Plus de 1.000 mercenaires ont été éliminés par les forces russes. Et environ un millier de mercenaires ont refusé de participer aux combats et ont regagné leurs lieux de déploiement précèdent. Nous recommandons que les autres 4.800 mercenaires étrangers suivent l'exemple de leurs camarades et retournent dans leurs pays. Selon le droit international humanitaire, les mercenaires étrangers n'ont pas droit au statut de combattants et par conséquent ne peuvent pas bénéficier d'une protection juridique. Au lieu de gagner de l'argent facile, ils vont être poursuivis et condamnés à de longues peines de prison. Même dans ce cas, la vie ne se déroule pas toujours comme on l'espérait.
Force est de constater le rôle joué par les pays occidentaux dans la formation de soldats ukrainiens, notamment de combattants du régiment nationaliste Azov. Le ministère russe des Affaires étrangères en a parlé à plusieurs reprises, et maintenant ce sont des médias étrangers qui en parlent. Les journalistes russes le répètent depuis longtemps en faisant des reportages sur le terrain, au sud-est de l'Ukraine. Aujourd'hui, ces informations ont été relayées par des médias occidentaux du grand public. On ne peut pas leur reprocher d'éprouver de la sympathie pour la Russie. L'autre jour, la Radio-Canada a publié des preuves qu'Ottawa avait utilisé son programme de formation militaire UNIFIER pour former des combattants radicaux, y compris ceux des unités du régiment Azov. Nous en parlions depuis huit ans, et pas seulement depuis février 2022. Maintenant, huit ans après, ces informations ont été relayées par la radio canadienne. Où étaient-ils avant? De nombreux soldats qui étaient formés selon les standards de l'Otan dans un centre de formation à Zolotchev, dans la région de Lvov, s'affichaient portant des symboles nazis sur leurs blasons, pendant que les responsables canadiens fermaient les yeux sur ce fait et sur tant d'autres choses en Ukraine, y compris sur l'agression de huit ans menée par Kiev contre la population civile du Donbass. Les autorités, le public, les médias fermaient les yeux sur cela.
Maintenant, ceux qui ont suivi ces programmes occidentaux ainsi que d'autres combattants nationalistes en Ukraine détiennent des civils comme otages et les utilisent comme boucliers humains. Il y a de nombreux étrangers parmi les otages. Les gouvernements de leurs pays contactent la Russie demandant de l'aide pour les libérer. Nous pourrons les assister, mais qui sont ceux qui les détiennent? Ce sont des « élèves » de l'Otan qui ont été entraînés dans les pays de l'Otan et qui torturent, maltraitent et exécutent les personnes soupçonnées d'admirer la Russie ou même d'avoir simplement un comportement normal à son égard. De terribles choses sont en train de se produire au XXIe siècle. Il reste encore à évaluer l'envergure des atrocités commises dans le Donbass. Nous avons déjà commencé ce travail.
Les renseignements relatifs aux actes criminels du régime de Kiev sont recensés par la Commission d'enquête en collaboration avec le Tribunal international public sur l'Ukraine auquel participent des représentants de plus de 20 pays. Des groupes de travail interministériels ont commencé une recherche systématique des fosses communes, des personnes portées disparues, une création d'une base intégrée de données sur ces personnes et la collecte des informations sur les crimes commis par les groupes armés de l'Ukraine. Tous ces éléments feront l'objet d'un examen approfondi, seront joints aux dossiers judiciaires et présentés à la Cour. Aucun nationaliste ukrainien responsable des crimes contre la population civile et les soldats russes n'échappera à la justice.
Une autre activité importante menée par les structures spécialisée russes est l'assistance humanitaire aux populations de l'Ukraine, de la RPD et de la RPL. Selon l'OMS, plus de 18 millions de civils ont été touchés par les combats dans ces pays.
Depuis le début de l'opération militaire spéciale, la Russie a livré plus de 15,5 tonnes de cargaisons humanitaires. Encore plus de 22.000 tonnes seront livrées. Les forces armées russes ouvrent quotidiennement des couloirs humanitaires pour permettre aux civils de quitter les zones de danger. Plus de 900.000 personnes, dont 158.000 enfants, sont parties vers la Russie. Un couloir maritime a été ouvert pour la sortie des navires étrangers bloqués dans les ports ukrainiens. De son côté, Kiev refuse de donner aux civils la possibilité de s'évacuer en direction de la Russie, retient les navires et équipages étrangers. En ce moment, 76 navires de 18 pays sont retenus.
Les pourparlers russo-ukrainiens visant à régler la situation en Ukraine et à assurer la neutralité et le statut non-nucléaire de l'Ukraine se poursuivent. À l'ordre du jour figurent les questions du statut neutre, non aligné et non nucléaire de l'Ukraine, sa démilitarisation et sa dénazification, le rétablissement du statut de la langue russe, la reconnaissance des réalités territoriales, y compris l'appartenance de la Crimée à la Russie et l'indépendance de la RPD et de la RPL.
La partie ukrainienne cherche à atermoyer le processus de négociations, en refusant d'agir de manière constructive sur les questions prioritaires et de donner une suite rapide à des dossiers et propositions russes. Si le régime de Kiev s'engage ouvertement à continuer les pourparlers, il devrait commencer à chercher des options réalistes pour les arrangements.
Sur la décision de la justice britannique concernant l'extradition de Julian Assange aux États-Unis
Aujourd'hui, il a été annoncé que le tribunal de Westminster Magistrates à Londres avait officiellement rendu une ordonnance d'extradition du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, aux États-Unis, après des années de saga judiciaire dans les pires traditions anglaises. Ils ont rendu cette décision en profitant du moment où l'attention de l'opinion publique était tournée vers la russophobie grâce aux médias occidentaux. Dans ce contexte, tout était possible, même l'extradition de Julian Assange aux États-Unis, en dépit des demandes des défenseurs des droits de l'homme et des protestations publiques. Pour la communauté occidentale, la fin justifie toujours les moyens. Il revient désormais à la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, d'approuver la décision, et ainsi de mettre un point final dans ce procès honteux. Les avocats de ce journaliste, qui était réduit aux abois par la machine répressive anglo-saxonne, vont tenter de faire changer d'avis la ministre, pour autant, il ne fait aucun doute que le scénario conçu par Washington sera mené sans aucune dérogation jusqu'au bout.
Aux États-Unis, Julian Assange risque jusqu'à 175 ans de prison. Cela nous amène à nous poser la question sur les démocraties développées, les valeurs libérales, la liberté d'expression et les droits de l'homme. Cette punition prononcée suite aux accusations absurdes portées contre celui qui a déjà subi des années d'isolement, de tortures et de pression psychologique pour ses convictions, est présentée comme rien de moins que miséricordieuse. D'abord, ils le persécutaient, et maintenant ils vont le gracier en lui permettant de purger une peine de 175 ans.
L'idée même de l'extradition est justifiée par les promesses de la justice américaine de ne pas appliquer la peine de mort. Il s'agit du même système. L'autre jour, ces mêmes individus se sont penchés sur le rapport des États-Unis sur les droits de l'homme et leurs violations partout dans le monde, sauf aux États-Unis. En même temps, ils promettent à Julian Assange une grâce de ne pas être exécuté. Les mêmes individus racontent dans leur rapport que des violations des droits de l'homme persistent partout dans le monde sauf aux États-Unis. Ce rapport ne fait aucune mention de Washington. Cela est digne d'un roman. Plusieurs de nos concitoyens pourront témoigner des conditions de détention des prisonniers politiques dans les prisons américaines. Prenons l'exemple de Maria Boutina, il suffit de lire son livre pour comprendre la miséricorde à l'américaine.
Ceux qui poursuivent en ce moment Julian Assange, s'efforçaient à le détruire, pas tant physiquement que mentalement, à briser son esprit, à changer ses paramètres personnels comme sur un ordinateur. Nous avons toujours pensé qu'il appartenait exclusivement à l'individu lui-même de construire sa personnalité, de se développer. Il s'avère que non. Le système libéral est allé jusqu'à ajuster les données personnelles à sa place. Ils savent mieux ce dont il a besoin, comment il devrait se comporter, ce qu'il devrait dire, penser, etc. Ils veulent changer sa personnalité, présenter quelqu'un d'autre à la société.
Il a été persécuté et torturé par l'Occident pour avoir exposé la vérité sur les crimes de guerre commis par des soldats américains et britanniques en Irak, ainsi que d'autres histoires sordides sur les démocraties exemplaires de l'Europe et des États-Unis. Ils ont surement estimé que le verdict de la justice britannique constituait un triomphe de leur vengeance. On peut douter qu'ils savent qu'en prononçant ce verdict ils ont mis fin à tous les débats démagogiques de Washington et de Londres sur la liberté d'expression, la pluralité d'opinion, et toute revendication de supériorité morale dans le monde moderne. On peut "effacer" tant qu'on veut cet épisode, mais il restera dans l'histoire du monde. On peut réécrire l'histoire tant qu'on veut, mais ces faits persisteront, et nos descendants y auront accès. On peut prétendre tant qu'on veut d'être défenseurs des droits de l'homme et de la liberté d'expression, mais ce crime demeurera une tache sur la conscience de la démocratie occidentale.
Réponses aux questions:
Question: Comment commenteriez-vous l'exclusion de la Russie du processus de Bologne?
Réponse: En septembre 2003, la Russie a signé la Déclaration de Bologne en adhérant au processus de Bologne, visant à faciliter le rapprochement des normes d'enseignement et de qualité dans les pays membres afin de créer un espace européen de l'enseignement supérieur. Cet objectif était énoncé dans la Déclaration. Selon ces créateurs, ce système faciliterait la mobilité des étudiants et des diplômés des universités de différents pays. Cependant, cela n'a pas été le cas, notamment à cause du désir des responsables politiques occidentaux de créer des lignes de démarcation. De plus, de nombreux pays ont eu des difficultés à s'adapter au nouveau système, qui a révélé des aspects négatifs (il y en avait beaucoup). Comme certains pays européens, la Russie a été forcée de démanteler son système d'enseignement supérieur, établi depuis des décennies et basé sur un diplôme de spécialiste (cinq années d'études), en faveur du système de quatre ans d'études pour une licence et deux ans pour un master. Le passage au nouveau système, en vue de l'adhésion au processus de Bologne, s'est heurté à des difficultés objectives liées à la qualité de la formation des spécialistes dans les domaines de la médicine et des études techniques dans le cadre de la licence.
La reconnaissance mutuelle des diplômes de l'enseignement supérieur dans les pays membres était toujours considérée comme un avantage évident du processus de Bologne. Le problème principal réside dans la reconnaissance mutuelle des documents. Après près de vingt ans de la participation de la Russie au processus de Bologne, les diplômes de nombreuses universités russes ne sont toujours pas reconnus à l'étranger. Tout cela en dépit du fait que les liens sociaux sont totalement dépolitisés. En même temps, comme auparavant, il est encore possible de conclure des accords bilatéraux avec des États étrangers. À noter qu'il existe encore cette possibilité, que ce travail se poursuit de façon permanente avec les partenaires intéressés.
Force est de constater que dans la société russe il existe une forte demande de l'ancien système d'enseignement supérieur. Cette opinion a été confirmée non seulement par de nombreux sondages d'opinions, mais aussi par le fait que lorsque la Russie participait au processus de Bologne, on constatait la nécessité d'avoir cinq ans d'études pour les professions techniques et médicales.
À l'heure actuelle, nous devrons repenser le bilan de notre participation au processus de Bologne, ce qui nécessitera un large débat auquel participeraient les acteurs concernés, notamment le ministère russe de l'Éducation et de la Science et la communauté scientifique.
Cela illustre bien qu'il faut d'abord évaluer ses propres pratiques et savoir défendre leurs avantages avant de s'intégrer dans des processus proposés par l'Occident. Il s'agit de nombreux processus qu'ils nous ont imposés et continuent d'imposer en nous disant que nous devons faire partie du monde civilisé, tout en oubliant que la Russie est un pays civilisé avec une longue histoire, l'éducation, la culture, l'art et les sciences fondamentales développées.
Il ne faut pas nous imposer des formes novatrices qui, à bien des égards, ne sont pas novatrices, mais qui transforment les domaines qui sont déjà performants. En outre, ces formes sont même nocives, car nos progrès dans certains domaines ont déjà porté leurs fruits. Les spécialistes russes qui avaient reçu une éducation selon l'ancien système étaient demandés partout dans le monde, avant et après la fin de la guerre froide. Ils ont été débauchés, même enlevés (c'est incroyable ce qu'on a vécu). Ensuite, les spécialistes formés à l'époque soviétique ou dans le cadre du système d'éducation soviétique, et même dans les universités russes sur la base des progrès de la science fondamentale russe, sont d'excellents spécialistes pour lesquels les employeurs font la queue. Il vaut la peine de s'interroger sur les processus dont nous avons vraiment besoin et ceux dont nous n'avons pas besoin. Ce qui arrivera, c'est que l'un de nos systèmes sera une fois de plus transformé et ceux qui vont l'initier en tireront tous les avantages, tandis que nous resterons avec un nouveau cycle de procédures bureaucratiques qui vont compliquer notre vie sans apporter d'avantage concurrentiel à notre pays.
Cela illustre bien que beaucoup de promesses qu'on nous a faites ne pourraient jamais être pleinement respectées.
En faisant ses promesses, l'Occident n'avait pas pour objectif de nous donner des possibilités, tout au contraire, il voulait s'emparer de ses possibilités en utilisant nos ressources.
Question: Selon l'ONU, l'Ukraine a accepté la proposition de mettre en place un groupe de contact trilatéral avec la participation de la Russie afin de discuter des questions humanitaires. Est-ce que la Russie acceptera ce format? À quel niveau ce groupe sera mis en place et comprendra-t-il des représentants des ministères de la Défense de la Russie et de l'Ukraine? Quand et où pourrait-on organiser la première rencontre de ce groupe et à quel niveau?
Réponse: Nous discutons des questions humanitaires avec nos partenaires internationaux, l'ONU et le CICR. Comme vous le savez, le secrétaire général adjoint, coordinateur des secours d'urgence de l'ONU Martin Griffiths s'est rendu à Moscou le 4 avril. Des appels téléphoniques réguliers avec la direction des agences compétentes se poursuivent. Il existe une interaction directe entre le personnel du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU se trouvant à Moscou et les représentants du ministère russe de la Défense avec la participation d'experts du ministère russe des Affaires étrangères.
La communication à divers niveaux permet d'évaluer de manière efficace et constructive des moyens de répondre aux défis humanitaires, notamment la livraison et la distribution de l'aide humanitaire, l'évacuation en toute sécurité des civils, la sécurisation de l'infrastructure civile et les opérations de déminage.
À cet égard, j'aimerais attirer l'attention sur les efforts déployés par la Russie. Nous avons livré environ 13.500 tonnes de cargaisons humanitaires (contenant des produits alimentaires et des produits de première nécessité) dans 259 localités de la RPD et de la RPL et dans 7 régions de l'Ukraine; nous avons organisé 865 campagnes humanitaires; on annonce quotidiennement l'ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer les civils vers l'est et vers l'ouest. Environ 900.000 personnes sont déjà arrivées en Russie.
Il est important de souligner que l'assistance dans l'est de l'Ukraine, à Donetsk et à Lougansk, n'est fournie que par la Russie et représente la seule source de soutien pour les civils. De plus, les forces russes ont facilité l'envoi de 5 convois interinstitutions de l'ONU à Kharkov, Severodonetsk, Kramatorsk, et 2 convois à Soumy. Malheureusement, ce travail était compliqué par des actes destructeurs commis par les autorités ukrainiennes, car l'acheminement de l'aide à travers la ligne de combat était impossible, en raison de menaces à la sécurité (minage des routes par les forces ukrainiennes, attaques de groupes subversifs contrôlés par le régime de Kiev), Kiev n'autorise pas l'envoi des convois à travers la frontière avec la Russie en bloquant ainsi les couloirs humanitaires.
Ce qui est crucial à présent, c'est d'arriver à des résultats concrets dans l'assistance aux victimes sur le terrain, au lieu de chercher de nouvelles formules, en essayant de marquer des points politiques.
Nous apprécions la coopération existante avec l'ONU et le CICR, et nous sommes résolus à la poursuivre.
Question: L'Occident augmente l'aide militaire à l'Ukraine, y compris l'envoi d'armes lourdes offensives. Certains médias occidentaux affirment que la Russie pourrait utiliser des armes nucléaires et biologiques. Dans ce contexte, dans quelle mesure est-il possible de continuer les pourparlers et atteindre une trêve?
Réponse: J'ai déjà répondu à cette question aujourd'hui. La situation actuelle confirme qu'en Ukraine la Russie devrait lutter non seulement contre les néonazis ukrainiens, mais aussi contre les pays occidentaux. Depuis des années, ils transformaient l'Ukraine en une plateforme antirusse pour poursuivre leur politique d'agression contre notre pays sur plusieurs fronts, sur le plan économique, énergétique, financier et autres.
Le transit de gaz entre la Russie et l'Europe passait par l'Ukraine. Les partenaires européens étaient confrontés à des problèmes persistants avec l'approvisionnement en gaz russe à cause du comportement indécent des autorités ukrainiennes qui, sous le contrôle des États-Unis, exigeaient des préférences, utilisaient le chantage, en associant l'approvisionnement à d'autres conditions.
Voici un bon exemple de ce bras-de-fer contre la Russie alimenté par l'Occident, notamment par les États-Unis, en Ukraine dans plusieurs domaines.
Dans le même temps, nous sommes particulièrement préoccupés par les informations sur le programme biologique militaire mené par les États-Unis en Ukraine. Je tiens à rappeler qu'ils ont mis en place une trentaine de laboratoires dans l'espace de l'ex-Union soviétique, tout le long du périmètre de la Russie et de la Chine. Il y en a 15 en Ukraine et 30 au total. Récemment, les médias ont annoncé que les laboratoires biologiques américains allaient déménager d'Ukraine en Mongolie. Qu'est-ce que ça veut dire? Ce pays se trouve entre la Russie et la Chine, ça veut dire que l'Occident et notamment les Etats-Unis sont guidés dans tous les aspects de leur vie politique par leur hostilité envers la Russie et la Chine.
L'Occident gardait le silence pendant huit ans quand le régime de Kiev tuait des civils dans l'est du pays, détruisait l'infrastructure civile, imposait un blocus, ciblait des écoles, des hôpitaux, imposait des normes discriminatoires de plus en plus strictes. Tout le monde gardait le silence. Aujourd'hui, de la même manière, l'Occident ferme les yeux sur les bombardements par des missiles tactiques Tochka-U du centre-ville de Donetsk et de la gare de Kramatorsk. En outre, ils fabriquent des infox en attribuant ces crimes à la Russie. Ils ont fermé les yeux sur l'explosion d'une citerne d'ammoniac dans une usine chimique de la ville de Soumy, et d'un réservoir d'acide nitrique à Roubejnoïe (RPL) en fermant les yeux sur le fait que la vapeur pouvait provoquer des brulures chimiques. Ils continuent à fermer les yeux sur tout cela. Dans le même temps, les pays de l'Otan continuent à alimenter l'Ukraine en armes (nous en avons parlé aujourd'hui), à y envoyer des mercenaires et des instructeurs. Ils font tout pour atermoyer la phase active de l'opération.
Malgré cette forte pression, l'opération spéciale se poursuit, ce qui a été confirmé par les dirigeants du pays. Hier, cela a été déclaré par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans une interview à India Today.
Les pourparlers russo-ukrainiens, retardés par la partie ukrainienne, pourraient notamment faciliter le règlement de la situation en Ukraine. Ce n'est pas une coïncidence. Il s'agit d'une approche délibérée de la part de Kiev qui, sous la pression des États-Unis, retarde la réalisation des accords de paix, tout en continuant l'agression dans l'est du pays.
Nous espérons que les autorités ukrainiennes se rendront compte de la nécessite d'une approche constructive et de décisions dans l'intérêt de la population sans dépendre des instructeurs occidentaux qui ont travaillé dans plusieurs régions du monde. Et comme nous l'avons déjà dit aujourd'hui, ils trahissent toujours ceux qu'ils ont apprivoisés.