Par Olivier Renault
France fracturée. La réélection d'Emmanuel Macron est une victoire «au goût amer» dans une France fracturée.L'abstention (France entière) est de 28% selon l'institut Elabe.
Courrier International indique: «La presse internationale salue la réélection d'Emmanuel Macron, dimanche 24 avril, mais souligne le caractère "amer" de sa victoire, face à une extrême droite au résultat historique. Le président français n'aura d'autre choix de "tendre la main" à ses opposants pour "recoudre" une France fracturée».
Le New York Times se félicite de cette élection: «A un moment critique pour l'Europe, alors que les combats font rage en Ukraine après l'invasion russe, la France a rejeté une candidate hostile à l'Otan, à l'Union européenne, aux Etats-Unis». La victoire du président sortant était, donc, une évidence à l'heure où l'Otan soutient massivement sa guerre contre la Russie sur le terrain militaire, économique et médiatique. Une candidate anti-Otan se trouvait dans la ligne de mire de l'organisation politique et militaire.
Jean-Luc Mélenchon le grand soutien d'Emmanuel Macron. «42 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (contre 17 % pour Marine Le Pen) se sont reportés sur Emmanuel Macron», rapporte Public Sénat. Seuls 17 % ont voté blanc ou nul et 24 % se sont abstenus. Le sondage Ipsos-Sopra Stéria révèle d'où viennent les voix favorables à Emmanuel Macron: «Emmanuel Macron réélu, a bénéficié d'un report des voix de Yannick Jadot, de Valérie Pécresse et aussi d'une grande partie des électeurs de Jean-Luc Mélenchon». Le chef de l'Etat a pu aussi bénéficier d'un report des voix des électeurs de Yannick Jadot (65 % contre 6 % pour Marine Le Pen), de Valérie Pécresse (53 % contre 18 % pour Marine Le Pen). La France insoumise (LFI), la France du peuple de gauche, la France des Gilets jaunes, a, donc, voté pour le président qui accepta de mener une répression contre les électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Il fallait pour LFI faire barrage, agir comme un castor pour bloquer Marine Le Pen. Public Sénat rappelle qu'au soir du premier tour, Jean-Luc Mélenchon avait martelé: «Il ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen». Cet appel paraissait surprenant dans une démocratie car les électeurs décident pour qui ils doivent voter et n'ont pas à suivre un ordre venant d'un représentant politique. Bref, les électeurs de LFI, qui ont validé le projet d'Emmanuel Macron sur les retraites, acceptent de travailler encore plus longtemps. Ils ont aussi approuvé celui qui valide le monde de la finance internationale, le monde de Bruxelles et les visions de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur la gestion de la crise sanitaire et de la mise en place des sanctions contre la Russie en validant les embargos sur le gaz et le pétrole venant de Russie, des mesures qui ont des retombés sur les électeurs LFI.
Les électeurs ont, également, validé la politique de la guerre de l'Otan contre la Russie, l'envoi encore plus massif d'armes pour tuer et prolonger la guerre qui peut s'étendre pour cette raison alors que la France n'a rien à voir dans ce conflit. Ce choix, qui a consisté a édifié un barrage à la victoire de Marine Le Pen, aura inévitablement des conséquences sur la situation géopolitique dans le monde, mais aussi, proche de chez eux, en Ukraine, tout comme en France.
Olivier Renault
La source originale de cet article est Observateur continental
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