07/05/2022  5min #207619

 Le Nouvel Ordre Mondial dans le contexte des théories des relations internationales

Analyses et commentaires sur l'article de Alexandre Douguine, sur les théories des relations internationales

La nouvelle version du libéralisme comporte un élément complémentaire aujourd'hui : l'intelligence artificielle dominera l'humanité, les gens deviendront d'abord sans sexe, puis « immortels », ils vivront dans le cyberespace et leur conscience et leur mémoire seront stockées sur des serveurs en nuage, les nouvelles générations seront créées dans une éprouvette ou imprimées par une imprimante 3D.

ce n'est pas la meilleure manière de définir le libéralisme en tant que système de relations internationales.

Il est basé sur l'intrusion en terme macrosocial et microsocial. Le champ supérieur contrôle et modèle le champ inférieur selon ses besoins. Les états sont régis et les esprits sont formatés. Il y a une confusion entre les échelles de mesures, de sorte à pratiquer une disjonction logique qui soit à la faveur des intérêts des dominants. Et ces dominants protègent et promeuvent le système qui fait d'eux des dominants. Ils exècrent le libre-arbitre qui rend les résultats imprévisibles et impossible le contrôle objectif de l'évolution sociale.

Dans ce paradigme, l'UE borne les lois possibles des pays, et les aligne sur les lois les plus favorables (si un pays a une protection sociale faible, les autres doivent suivre).

En terme général, c'est un système de confusion des échelles. L'Europe ou l'état fédéral américain, ordonne les nations qui sont sous son égide en interférant sur les limites légales autorisées. Et à l'échelle individuelle, les états induisent la pensée autorisée, comme les supérieurs hiérarchiques récompensent et punissent les comportements en fonction de leurs intérêts.

Sur le plan psychanalytique, le paradigme de l'intrusion revient à un viol, la dépossession de ses biens et de son propre corps, de sa pensée et de sa liberté, par une autorité sadique qui aime et justifie son acte par des arguments d'obligation paradigmatique. L'argumentaire est très tautologique. Cela revient à de l'esclavage et à un déni des droits de l'Homme, au colonialisme, et à l'emprisonnement psychologique.

Les libéraux du MdD ont encouragé l'intégration de l'Ukraine dans le monde global et ont soutenu ses aspirations à rejoindre l'Union européenne et l'OTAN (l'aile militaire du globalisme) ; les réalistes du MdD ont utilisé l'Ukraine dans leurs intérêts contre la Russie ; pour ce faire, il était nécessaire de faire de l'Ukraine un État-nation, ce qui contredisait l'agenda purement libéral. C'est ainsi que s'est formée la synthèse du libéralisme ukrainien et du nazisme contre laquelle l'Opération militaire spéciale se bat. Le nazisme en acte en Ukraine (l'Extrême droite, le Bataillon Azov et d'autres structures interdites en Russie) était nécessaire pour construire une nation et un État souverain le plus rapidement possible.

Là je pense que notre ponte de renommée mondiale se plante un peu.

Les libéraux ont employé le nazisme en utilisant la méthode du nazisme qui leur sied si bien, qui consiste à obtenir des gens qu'ils se comportent comme ce qu'on attend d'eux en leur extorquant leur liberté, quitte à leur mentir ouvertement.

Ici les nazis, mus par la haine, ont été motivés par l'approbation et le soutien de cette haine, qui en réalité est factice, ou du moins rémanente, d'une stratégie de conquête et de défense d'intérêts économiques purs et simples.

Le fait de prétendre faire de l'Ukraine un état-nation n'est qu'une stratégie visant à contrecarrer par anticipation les arguments faisant voir le vrai visage de la manœuvre, qui consiste spécifiquement à intégrer, assimiler puis contrôler pleinement ce pays. Il est d'ailleurs fortement interdit de dire publiquement qu'il y a eu un coup d'état américain en Ukraine, alors que c'était flagrant et très bien documenté.

De son côté, le réalisme pragmatique dont peuvent se targuer les pays de l'ordre multipolaire, agissent en défense exclusive du principe de souveraineté, appliqué à l'Ukraine autant qu'aux menaces sur la leur propre.

L'ordre multipolaire apporte une autre solution à la question de ce qui peut ou ne peut pas être supranational. En tout état de cause les nations gardent leur autodétermination qui est essentielle, et qui protège à son tour les libertés individuelles, et ainsi l'évolution sociale harmonieuse, et les instances supra-étatiques assument de permettre aux pays membres de l'ordre multipolaire de protéger et conserver leur autodétermination. L'ordre supranational est limité par un jeu de règles admises de façon plurivoque, qui ne sont rien d'autre que les règles promues (artificiellement et de façon factice à l'origine) par le droit international et l'ONU.

En un sens, ils prennent les arguments factices des libéraux au pied de la lettre afin d'en déjouer les interprétations frauduleuses et les plans qui consiste à s'orner de bonnes intentions pour opérer discrètement une véritable mise en esclavage à l'échelle mondiale.

Le vrai réalisme a commencé lorsque Poutine est arrivé au pouvoir. Il a vu que ses prédécesseurs avaient affaibli la souveraineté à l'extrême, happés qu'ils étaient par la mondialisation, et que le pays était par conséquent sous contrôle étranger. Poutine a commencé à restaurer la souveraineté.

Exact. Il était conscient du plan à l'œuvre dès le départ, bien qu'il soit d'un très haut niveau de confidentialité. Seule une poignée de personne sait dire objectivement que leur but est de mettre le monde à genou, de créer des dépendances fortes, afin de préparer le terrain à une mise en esclavage et une extermination de masse.

Il faut dire qu'il a été lui-même instruit en tant que "Young Leader" à cet effet. Dans cette mesure, il subsiste la possibilité qu'il continue d'agir dans ce but, malgré le caractère évident de sa détermination à "sauver le monde".

Pour les libéraux [Biden, Clinton, Obama etc.], la Russie est l'ennemi absolu, car elle constitue un obstacle sérieux à la mondialisation, à l'instauration d'un gouvernement mondial et d'un monde unipolaire.

Exact.

Pour les réalistes américains (...) la Russie est un concurrent pour le contrôle de l'espace de la planète.

C'est vrai, mais je crois qu'ils ont à cœur de défendre la paradigme dont Poutine se fait le sauveur, et même le dernier espoir.

L'issue de l'Opération militaire spéciale déterminera s'il y aura ou non un gouvernement mondial.

Exact, et c'est mal parti pour lui.

Ou alors il prendra en une nouvelle forme en s'infiltrant de façon pernicieuse au nouvel ordre mondial multipolaire.

Tant que la question du capitalisme ne sera pas réglée, ils auront l'avantage.

Sous nos yeux et avec nos mains et notre sang, maintenant - en ce moment même - la grande histoire des idées est en train de se faire.