16/05/2022 francais.rt.com  4min #208232

 Finlande et Suède dans l'Otan? Des adhésions non issues du pacte de Varsovie, une première depuis longtemps

La Suède confirme officiellement vouloir faire une demande d'adhésion à l'Otan

© Matt Dunham Source: AP

Magdalena Andersson, le Premier ministre suédois, le 15 mars 2022, à Londres (image d'illustration).

16 mai 2022, 16:38

Le Premier ministre suédois a annoncé que la Suède se porterait bien candidate à une adhésion à l'OTAN «sous peu» à l'instar de son voisin finlandais. Une nouvelle qui a fait réagir au sein de l'alliance mais également en Russie.

Alors que la possibilité d'une candidature de la Suède à l'OTAN semblait se préciser ces derniers jours, la Premier ministre de la monarchie scandinave Magdalena Andersson a annoncé le 16 mai que le pays avait «décidé d'informer l'OTAN de la volonté de la Suède de devenir membre de l'Alliance».

«Nous quittons une ère, pour entrer dans une nouvelle», a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse organisée  au lendemain d'une annonce similaire faite par son voisin finlandais.

D'après Magdalena Andersson, l'ambassadeur suédois auprès de l'alliance militaire devrait transmettre «sous peu» la candidature de Stockholm. «Nous nous attendons à ce que [l'adhésion] ne prenne pas plus d'un an», a-t-elle enfin fait valoir. Cette ratification d'une possible adhésion de la Suède devra auparavant être approuvée par les 30 pays membres de l'OTAN.

Le 15 mai,  le parti-social démocrate (SAP) au pouvoir avait donné son feu vert à une candidature de la Suède à l'OTAN lors d'une réunion extraordinaire. Dans un communiqué, le SAP avait déclaré que le parti allait «contribuer à une candidature de la Suède à l'OTAN». Il avait toutefois précisé qu'il demeurait opposé à la présence de bases permanentes de l'OTAN sur son sol ainsi qu'au déploiement d'armes nucléaire à l'intérieur de ses frontières.

Rompant avec sa ligne historique, à savoir contre une possible adhésion, le SAP rejoint les cinq autres partis présents au Parlement (sur huit) qui eux militaient en faveur de celle-ci. Désormais, une majorité théorique de 304 députés sur 349, s'ils suivent tous la ligne de leurs partis respectifs, seraient d'accord avec cette adhésion.

La confirmation de cette future demande d'adhésion de la Suède a fait réagir le président français Emmanuel Macron, qui a fait valoir dans un communiqué qu'il soutenait «pleinement» la démarche. «Le Président de la République soutient pleinement la décision souveraine de la Suède d'adhérer rapidement à l'Otan», a assuré l'Elysée.

La Russie met en garde contre une augmentation de la «tension militaire»

Cette nouvelle a fait réagir le ministère russe des Affaires étrangères. Dans un communiqué, la diplomatie russe explique que «l'adhésion de la Suède à l'OTAN portera des dommages importants à la sécurité de l'Europe du Nord et du continent européen dans son ensemble. La Fédération de Russie se verra obligée de prendre des mesures de réponse, de nature militaire et technique et autre, afin de prévenir les menaces à sa sécurité nationale qui en découleront. Sur ce plan beaucoup dépendra des conditions spécifiques de l'intégration de la Suède dans l'Alliance de l'Atlantique Nord, en particulier de la perspective de déployer des systèmes d'armes de frappe de ce bloc militaire sur le territoire suédois».

De son côté, Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères,  avait mis en garde les chancellerie occidentales plus tôt dans la journée contre l'adhésion à l'OTAN de la Suède et de la Finlande.

«Ils ne devraient avoir aucune illusion - à Bruxelles, à Washington et dans d'autres capitales des pays de l'OTAN - que nous allons simplement tolérer cela. C'est-à-dire que le niveau global de tension militaire augmentera et il y aura moins de prévisibilité dans ce domaine. Il est dommage que le bon sens devienne victime d'idées fantasmatiques sur ce qui devrait être fait dans la situation actuelle», avait-il prévenu, cité par l'agence RIA Novosti.

«C'est une autre erreur grave, lourde de conséquences. Eh bien, on n'y peut rien... C'est le niveau de ceux qui prennent aujourd'hui des décisions politiques dans les pays concernés», avait-il encore déploré, précisant que la réponse de la Russie «dépendra[it] des conséquences pratiques de l'adhésion» des deux pays scandinaves à l'Alliance atlantique.

 francais.rt.com