Rappel : Nous n'avons aucune idée de l'objectif final russe, sauf pour cette partie de l'Opération spéciale, la démilitarisation et la dénazification des deux républiques du Donbass.
Par Amarynth - Le 13 juin 2022 - Source The Saker Blog
Le blogueur gpovanman résume la semaine dernière comme suit :
Ces derniers jours n'ont pas vu de réelles percées dans le conflit ukrainien. La Russie n'ayant pas prévu qu'il y en aurait, ce n'est pas une surprise. Il y a cependant suffisamment d'autres sujets pour nous donner une idée de ce que l'avenir peut apporter.
Dans un environnement plus large, à peu près tout le monde dans l'UE et aux États-Unis, ainsi qu'à l'OTAN, essaie de faire marche arrière en changeant de discours.
Ainsi,
(1), le vieux Kissenger a été dépoussiéré à nouveau, et il pontifie : « La question sera maintenant de savoir comment mettre fin à cette guerre. A son terme, il faudra trouver une place pour l'Ukraine et une place pour la Russie - si nous ne voulons pas que la Russie devienne un avant-poste de la Chine en Europe. »
Ai-je dit que la Chine se réchauffe ? Et que les bellicistes portent désormais un nouveau regard sur la Chine ? Il est inconcevable pour cet axe occidental du mal et cet empire du mensonge, que nous puissions vivre sans une grande guerre, car cela conduirait à une implosion occidentale plus rapide. Jetez un œil au discours du général Wei Fenghe, conseiller d'État et ministre de la défense nationale de la Chine. Il ne mâche pas ses mots et dit clairement que la Chine se battra.
(2) Une tête parlante portant le nom mémorable de Sikorsky, membre de l'UE et ancien ministre polonais de la défense, tente d'évoquer la possibilité que l'Occident fournisse à l'Ukraine des armes nucléaires pour vaincre la Russie. Mais le discours sur une victoire glorieuse de l'Ukraine s'atténue.
(3) Stoltenberg de l'OTAN nous fournit ce commentaire, mais tout dépend de l'Ukraine, dit-il. (Rappelez-vous les notes des sitreps précédents selon lesquelles l'Ukraine est en train de devenir rapidement orpheline. Pour ajouter à cela, tout le monde en a assez de Zelenski).
« La paix est possible », dit Stoltenberg. « La seule question est de savoir quel prix vous êtes prêts à payer pour la paix. Combien de territoires, combien d'indépendance, combien de souveraineté êtes-vous prêts à sacrifier pour la paix ? »
La nouvelle pour ces augustes messieurs est simple. Vous avez de la barbe à papa dans la tête. Vous ne pouvez pas apaiser la Russie avec un territoire qu'elle a déjà, ou qu'elle prendra. Ce n'est pas à vous de le donner. La Russie décidera exactement ce qui arrivera à l'Ukraine, comment et quand. Cette Grande Marche Arrière ne fera aucune différence dans les décisions de la Russie, car la question centrale est la restructuration de l'ensemble de l'appareil structurel de sécurité européen, de telle sorte que la Russie ne soit pas menacée. Les prochaines étapes de la Russie nous donneront un meilleur aperçu de la manière dont elle compte y parvenir.
Jetez également un coup d'œil à Andrei Martyanov, qui s'est livré à un véritable délire en détaillant une fois de plus la force militaire russe.
Le ministère russe des Affaires étrangères a publié hier cette carte pour la Journée de la Russie.
On peut y lire « nous leur avons demandé gentiment de ne pas s'étendre vers l'est » à côté d'images des chevaliers teutoniques, des Polonais, de Napoléon et des Allemands. Et une case vide à remplir avec la Chose actuelle.
Brian Berletic note dans un article du Guardian :
L'Ukraine craint que le soutien de l'Occident ne s'estompe à mesure que les médias se désintéressent de la guerre. Les coûts et les pertes augmentent, mais Kiev prévient que le conflit avec la Russie se normalise dans l'esprit des gens, chez eux et à l'étranger.
Berletic poursuit :
« SI » le conflit ukrainien était vraiment aussi important que le prétendent ses ingénieurs et ses commanditaires, ce ne serait pas le cas. L'Occident ne fait que se présenter comme ayant un impératif moral, soutenu par des cascades de relations publiques. La Russie, elle, en a vraiment un - et avoir un impératif moral est l'une des conditions essentielles pour gagner un conflit.
Alors que cette Grande Marche Arrière, qui n'est qu'un autre prétexte et une tentative de changer le récit, prend de l'ampleur, les forces russes gagnent ville par ville, zone par zone, délibérément, résolument, sans faiblir et maintenant plus rapidement. Selon les dernières estimations dont j'ai connaissance, la région de Lougansk a été nettoyée à 95 %, tandis que dans la république du Donbass, il reste encore du travail à faire, 50 % de la zone étant encore sous le feu des combats ou risquant de l'être.
Pourtant, nous entendons de plus en plus de commentaires selon lesquels le front s'est effondré, que les forces ukrainiennes ont la tête accrochée à leur jugulaire et que la seule raison de la poursuite de la bataille est que la plupart des forces ukrainiennes sont incapables de concevoir le concept de déposer les armes.
C'est exactement la raison pour laquelle le Military Summary Channel reste une très bonne source, car il ne prétend pas que ce qui reste des forces ukrainiennes vaincues, ne peut pas encore se battre.
Les forces de Kadyrov sont renforcées si vous prêtez attention à sa chaîne. Alors que les forces ukrainiennes sont décimées, nous savons que leur tactique consiste à se déplacer dans les écoles et autres zones civiles et à utiliser littéralement les civils comme écrans au feu. Le nettoyage de ces zones est un travail très fin pour Kadyrov et ses hommes et ils y excellent.
Les détails à la fin du 12e jour du mois de juin :
Nous passons lentement de cette phase active de l'Opération spéciale à la suivante, sans que la Russie n'ait encore fait la moindre allusion à ce qu'elle sera.
Amarynth
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone