Au lendemain de sa défaite dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais, Brigitte Bourguignon, la ministre de la Santé et de la Prévention, a confirmé qu'elle allait quitter le gouvernement. Comme le veut la tradition, qu'Emmanuel Macron a souhaité faire perdurer, les ministres candidats aux législatives qui ne sont pas élus doivent en effet démissionner.
« Hier, à une très courte majorité, les électeurs de la 6e circonscription du Pas-de-Calais ont fait le choix d'élire la candidate du Rassemblement national, a-t-elle notamment développé dans une succession de tweets. Je prends acte de ce résultat et veux remercier l'ensemble des personnes qui m'ont soutenue au cours de cette campagne. »
« Je quitterai le gouvernement et mes fonctions »
Ce dimanche, Brigitte Bourguignon a été battue avec 49,94 % des voix, par sa rivale du Rassemblement national, Christine Engrand (67 ans), directrice commerciale d'un organisme de formation.
« Je veux remercier le président de la République et la Première ministre pour leur confiance », a 𝕏 commencé la femme politique sur Twitter, avant de poursuivre en ces termes : « Compte tenu de ce résultat, je quitterai le gouvernement et mes fonctions de ministre de la Santé et de la Prévention. »
La ministre a ensuite assuré avoir « une pensée particulière pour [ses] concitoyens », ainsi que pour les « femmes et hommes qui travaillent sans relâche au service de la santé des Français ».
Parmi les quinze ministres dont le mandat était en jeu, Brigitte Bourguignon figure dans la liste des trois candidats battus, aux côtés d'Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique, candidate dans la 6e circonscription de l'Essonne face à Jérôme Guedj (Nupes), qui a réuni autour de 53 % des voix, et de Justine Benin, secrétaire d'État chargée de la Mer, qui briguait un deuxième mandat dans la 2e circonscription de Guadeloupe face à Christian Baptiste, candidat divers gauche soutenu par la Nupes, crédité de 58,65 % des voix. Une douche froide pour le gouvernement d'Elisabeth Borne, qui a elle-même présenté sa démission à Emmanuel Macron le mardi 21 juin, mais que le président a refusé.
La défaite sur le fil de Brigitte Bourguignon, devancée de 56 voix, laisse donc le ministère de la Santé sans pilote, alors que le secteur figure parmi les « urgences » du gouvernement. Son bref passage lui aura seulement laissé le temps d'annoncer de « premières mesures » (heures supplémentaires payées double, élèves infirmiers « immédiatement » employables) afin de juguler la pénurie de soignants à l'hôpital, avant un été « difficile » de son propre aveu.
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Hors de la catégorie des ministres, plusieurs figures emblématiques de la majorité présidentielle se sont également avouées vaincues. Candidat à un troisième mandat, le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Christophe Castaner, a été battu dans les Alpes-de-Haute-Provence. C'est Léo Walter, le candidat de la Nupes, qui l'emporte avec un petit 51,49 % des voix.
Le président de l'Assemblée nationale (LREM), Richard Ferrand, a lui aussi reconnu sa défaite dans la 6e circonscription du Finistère face à Mélanie Thomin de la Nupes. « Je viens de prendre acte des résultats []... et j'adresse mes félicitations à celle qui l'a emporté ce soir et lui souhaite mes vœux de pleins succès », a-t-il déclaré.