© John MACDOUGALL Source: AFP
Les ministres allemands de l'Environnement, Steffi Lemke (g.) et de l'Economie et de la Protection du climat Robert Habeck (d.) accueillent le ministre canadien des Ressources naturelles Jonathan Wilkinson pour la réunion du G7 sur le climat, l'énergie et l'environnement à Berlin le 26 mai 2022.
23 juin 2022, 16:18
Selon Reuters, la question d'une turbine Siemens en maintenance au Canada et sous sanctions devrait être évoquée lors du prochain sommet. Gazprom a justifié sa récente réduction de livraison de gaz à l'Allemagne par une panne de ces turbines.
Selon une dépêche de l'agence Reuters, mise en ligne le 22 juin, le prochain sommet du G7 sera l'occasion de discuter du sort d'une turbine Siemens bloquée au Canada où elle se trouve en maintenance, dans le cadre de sanctions prises contre la Russie.
Or, c'est une panne sur une turbine de ce type, utilisée par la gazoduc Nord Stream entré en service en 2012 entre la Russie et l'Allemagne, qui a été invoquée, la semaine précédente, par Gazprom pour expliquer la réduction drastique des livraisons de gaz à l'Allemagne. Ces dernières sont tombées à 40% de leur volume habituel et ont même totalement cessé en France pour la part transitant par ce gazoduc.
Cité par Reuters le ministre des Ressources naturelles du Canada, Jonathan Wilkinson, a confié que les Allemands étaient «très, très inquiets» d'une baisse des approvisionnements en gaz russe, au moment où ils tentent de reconstituer leurs réserves pour affronter l'hiver prochain.
Respecter les sanctions
Evoquant la discussion à ce sujet qui ne saurait être évitée, le ministre canadien s'est dit «sûr que cela arrivera au moins dans les couloirs du G7», mais a toutefois laissé entendre qu'il doutait qu'une solution soit trouvée, à deux jours de l'ouverture de cette réunion qui doit avoir lieu en Allemagne.
«Nous voulons respecter les sanctions parce que les sanctions ont été mises en place pour une raison», a déclaré Jonathan Wilkinson, à l'agence Bloomberg. «Cela dit, l'intention des sanctions n'a jamais été de causer d'importants problèmes à l'Allemagne, qui est l'un de nos amis et alliés les plus proches. Nous sommes donc très saisis de cette question», a-t-il ajouté.
Les turbines ont été fabriquées au Canada et doivent y être régulièrement renvoyées pour maintenance par la société allemande Siemens Energy AG. L'une d'elles était en cours de révision à Montréal, mais son retour est bloqué car les sanctions canadiennes imposées ce mois-ci interdisent l'exportation de services techniques vitaux vers l'industrie russe des combustibles fossiles.
L'Allemagne en alerte
«Nous essayons d'être sensibles aux préoccupations exprimées par l'Allemagne et d'autres et essayons de trouver une solution qui nous permettra de nous assurer que nous respectons l'intention des sanctions, mais aussi de nous assurer que nous ne pénalisons pas nos alliés», a aussi déclaré le ministre canadien, à l'occasion d'une séance de questions du Parlement.
Pourtant, alors que ce problème de turbine semble être pris au sérieux par les Canadiens, lors de l'annonce de la réduction des livraisons de Gazprom à l'Allemagne le ministre allemand de l'Economie et du Climat Robert Habeck avait affirmé : «Il s'agit clairement d'une stratégie visant à perturber et faire grimper les prix.»
En attendant une éventuelle solution, le même ministre a annoncé ce jeudi 23 juin le déclenchement d'un «niveau d'alerte» d'un plan visant à garantir l'approvisionnement de l'Allemagne en gaz qui rapproche le pays de mesures de rationnement.