En France comme dans beaucoup d'autres pays, des médecins interviennent quotidiennement dans les médias pour soutenir la politique gouvernementale du tout-vaccin. Leurs discours, toujours présentés « au nom de la science », sont en réalité souvent viciés par des conflits d'intérêts, ainsi que par des phénomènes de cour. Derrière la « Science », se cachent aussi l'argent des industries pharmaceutiques et la zone grise qui entoure la proximité d'avec le pouvoir politique. De fait, nombre de ces discours manquent totalement d'impartialité, certains étant même purement et simplement mensongers.
Par Laurent Mucchielli, sociologue, directeur de recherche au CNRS, auteur de La Doxa du Covid. Peur, santé, corruption et démocratie (éditions Eoliennes, 2022)
Une tribune pro-vax publiée par le journal Le Parisien le 9 janvier 2 022 explique que la vaccination ARN/ADN est une solution miraculeuse. Elle permettrait en effet « la diminution massive des risques de transmission d'un sujet vacciné à un autre individu », « la diminution drastique des formes graves de la Covid-19 », le tout avec de « rarissimes effets secondaires indésirables » qui seraient « largement dépassés par les effets bénéfiques et positifs des vaccins ». Les auteurs en concluent qu'il faudrait voter une loi permettant d'entamer des poursuites pénales « à l'encontre de ceux qui transmettraient le virus alors même qu'ils pourraient l'éviter via une vaccination ». Et ils comparent les non-vaccinés à des personnes porteuses du virus du Sida qui « en pleine conscience auraient eu des rapports sexuels non protégés et ayant contaminé leur partenaire ». En un mot, des criminels. Force est cependant de constater que cette tribune 1) exprime parfaitement le point de vue du gouvernement, 2) énonce tranquillement plusieurs énormes mensonges, 3) a fait immédiatement l'objet d'une dépêche de l'AFP relayée dans les médias mainstream (par exemple ici Libération) sans aucune réflexion critique, ni sur son contenu, ni sur ses auteurs.
Cette tribune aurait d'abord pu être écrite par le service de presse du ministère de la Santé, du Premier ministre ou du Président de la République. Le mot d'ordre lancé par ce dernier étant d'« emmerder les non vaccinés », cette tribune peut être considérée comme une contribution à la propagande politique du moment. Ensuite, elle énonce tranquillement deux énormes mensonges. Le premier : s'il y a bien un « consensus scientifique » actuellement, c'est celui qui tourne autour du constat que les vaccins génétiques de Pfizer, Moderna, Janssen et AstraZeneca ne protègent nullement de la contamination et de la transmission. Comment un médecin honnête peut-il ne pas le savoir ? Le second: s'il y a bien une chose évidente statistiquement, c'est que les enfants, les adolescents et les jeunes adultes ne sont nullement menacés par le virus. La balance bénéfice/risque est défavorable au vaccin génétique dans leur cas. Enfin, le traitement médiatique de ce genre d'« informations » est emblématique de l'absence de toute objectivité et d'un « deux poids/deux mesures » généralisé. En effet, dès qu'il s'agit de personnes s'opposant à la propagande politique, la presse se déchaîne pour savoir qui sont ces dangereux hurluberlus (voir notre analyse du fonctionnement des médias durant cette crise), allant jusqu'à se passionner pour leur vie privée si cela peut permettre de les déconsidérer au maximum (voir le dernier article du Monde consacré à la « fille cachée » de Didier Raoult et nous expliquant que « sa famille se fracture », comme si cela présentait le moindre intérêt pour penser la crise sanitaire). Inversement, dès qu'il s'agit de personnes soutenant la propagande politique du gouvernement, alors les journalistes agissent comme s'il fallait nécessairement valoriser et discuter leurs opinions et surtout ne poser aucune question dérangeante. Nous sommes donc obligés de faire ce travail à leur place.