04/08/2022 reseauinternational.net  3min #213196

 Taïwan: les États-Unis cherchent à mettre la Chine hors d'elle

Washington se cache derrière une vieille dame pour provoquer la Chine

par Avic.

Les États-Unis viennent de nous montrer qu'ils peuvent descendre encore plus bas que leurs créatures ukro-nazies du bataillon Azov, passés maitres dans l'usage de civils innocents comme boucliers humains. Les États-Unis ont fait mieux en choisissant une vieille mamy de 82 ans dont ils savent qu'aucun gouvernement ne songera à lui envoyer un missile en plein vol.

On aime souvent comparer les jeux géopolitiques à des jeux tels que le jeu d'échecs, le poker ou autres. Ici, nous avons eu une véritable partie de poker qui nous a tenu en haleine pendant plusieurs jours. Le suspens, les surenchères, les fausses postures de Mamy Pelosi (j'y vais, j'y vais pas, j'hésite, etc.), le gros bluff de la Chine, tout y était. Mais, comme on pouvait s'y attendre, c'est l'Amérique qui a raflé la mise dans la soirée du 2 août. Les Chinois n'ont absolument rien pu y faire, puisque leur adversaire savait qu'ils ne pouvaient en aucun cas prendre la décision de descendre l'avion d'une vieille Mamy sans défense.

Le jeu donc est terminé ? pas du tout. Ce n'était en fait qu'une manche. Peut-être même que le jeu auquel nous avons assisté n'était pas, comme nous le croyions, une partie de poker, mais un jeu infiniment plus complexe qui s'inscrit dans un cadre bien plus vaste, qui englobe ce qui se passe en Ukraine, en Afrique et, d'une manière générale, dans les pays du sud.

Déjà, la Chine a saisi le prétexte de la présence de Mamy Pelosi à Taipei pour programmer des exercices militaires tout autour de l'île à partir du 4 août. Par ailleurs, l'APL est en alerte maximale, prête à bondir sur l'île qui sera encerclée de toute part dès demain. Étant donné la complexité de ce jeu, personne ne peut prédire ce qui se passera dans les prochains jours, mais ce dont on peut être sûr, c'est que la Chine saisira cette opportunité qui lui est fournie sur un plateau pour accélérer le rattachement de Taïwan au continent et enlever enfin cette épine de son pied.

Que reste-il de cet épisode Pelosi ?

Côté américain, il reste un semblant de victoire de pure com, une sorte de victoire à la Pyrrhus, mais dont ils se satisferont entièrement dans le contexte qu'ils traversent actuellement où les victoires se font de plus en plus rares.

Côté chinois, étant donné tout le tapage qu'ils ont fait autour de cette visite, le monde entier, y compris les États-Unis, et Pelosi elle-même dès son arrivée à Taïpei, s'est empressé de réaffirmer le principe d'une seule Chine et l'appartenance de Taïwan à la Chine. Cela leur a facilité la tâche pour mettre en place un dispositif leur permettant de sécuriser l'intégrité de leur territoire, Taïwan y compris.

Que va-t-il se passer ensuite ? Nous verrons bien. Ne soyons pas pressé car la réalité est bien différente de ce à quoi le cinéma nous a habitué : des conclusions rapides. Le cinéma et la télé ont formaté les spectateurs que sont devenus les commentateurs s'autoproclamant « analystes » dans une culture de l'immédiateté. Chaque action nécessite une réaction immédiate... comme au cinéma, ou pire, sur un ring. Le passé nous a pourtant appris que les choses les plus importantes en géopolitique ne se passent jamais à l'endroit où l'on s'agite le plus. Rappelons-nous également que la réalité se déroule toujours sur un temps plus long que celui du narratif. La guerre que la Russie, la Chine et leurs sympathisants (alliés ?) ont entamée risque bien de durer quelques petites années, car elle n'est nullement destinée à rajouter quelques km2 de conquêtes territoriales (Ukraine, Taïwan) à leur déjà gigantesques pays.

 Avic

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