14/08/2022 reseauinternational.net  4min #213755

 «Idéologues», «néonazisme» : la Russie fustige Riga qui l'a déclarée «Etat soutenant le terrorisme»

Vabanque : les Usa vont-ils aller jusqu'à la rupture et déclarer la Russie, Etat soutenant le terrorisme ?

par Karine Bechet-Golovko.

Les Etats-Unis, vont-ils aller jusqu'à la rupture et déclarer la Russie, Etat soutenant le terrorisme, c'est bien la question qui se pose aujourd'hui et dont les conséquences pourraient réduire les relations internationales à la confrontation des mondes. Pour de très longues années. Le ministère russe des Affaires étrangères prévenant, qu'une telle résolution conduirait au point de non-retour, à la rupture des relations diplomatiques.

Fin juillet, Nancy  Pelosi, à la tête de la Chambre des représentants, urgeait le Département d'Etat américain de déclarer la Russie, Etat soutenant le terrorisme, au même moment où une initiative similaire était examinée par le Sénat :

« La résolution du Sénat présentée par Sens. Lindsey Graham (R-S.C.) et Richard Blumenthal (D-Conn.), n'est pas contraignante, mais les sénateurs pensent que cela aura un impact sur Blinken. Lors d'une visite à Kiev au début du mois, Graham et Blumenthal ont offert au président ukrainien Volodymyr Zelensky une copie encadrée de la résolution. »

Désormais, la Chambre des Représentants examine elle-aussi, la possibilité d'une telle résolution. Ce sont bien des pressions politiques, qui sont menées par certains groupes radicaux aux Etats-Unis, auxquelles, pour l'instant,  Blinken, le Secrétaire d'Etat, résiste :

« Mais malgré l'appel émotionnel, M. Blinken résiste à une décision qui pourrait le forcer à sanctionner les alliés américains qui font des affaires avec la Russie et pourrait étouffer les derniers vestiges de la diplomatie entre Washington et Moscou. »

Selon Blinken, le niveau des sanctions imposées à la Russie est équivalent à celui qu'elle subirait en étant désignée comme Etat, soutenant le terrorisme, donc il n'y a pas d'intérêt pratique à cela. Et en effet, la question est symbolique : faut-il ou non rompre tous les ponts, pratiquer la politique de la terre brûlée et détruire toute possibilité d'une relative normalisation des relations internationales ? Réduire les relations internationales à des relations confrontationnelles pour des années ? Car tel est bien l'enjeu.

Le  ministère russe des Affaires étrangères l'a parfaitement fait comprendre :

« Dans ce contexte, je précisera en ce qui concerne l'initiative législative en cours de discussion au Congrès visant à déclarer la Russie « État parrain du terrorisme ». Si cette initiative est mise en œuvre, cela signifiera que Washington a franchi un point de non-retour, engendrant des dommages collatéraux les plus graves possibles aux relations diplomatiques bilatérales, allant jusqu'à leur abaissement, voire leur rupture. La partie américaine avertie. »

En attendant, les Etats-Unis donnent l'exemple et ouvrent la voie à cette pratique chez leurs satellites - qui servent justement à cela : diffuser une politique destructrice, servant les intérêts atlantistes et non nationaux, sans que les Etats-Unis n'aient à en assumer le prix politique. Ainsi, le  Parlement letton a adopté une déclaration faisant de la Russie, un Etat soutenant le terrorisme :

« Le Parlement letton a qualifié jeudi 11 août la Russie d'«État soutenant le terrorisme», dont les actes en Ukraine constituent un «génocide ciblé contre le peuple ukrainien», dans une déclaration publiée sur son site internet, immédiatement saluée par Kiev. »

Il est tout à fait possible que les Etats-Unis agissent dans un premier temps par l'intermédiaire des pays européens de l'Est, parfaitement colonisés et dont les élites dirigeantes sont parfaitement disciplinées. Ces pays vont encore entraîner les pays de l'Europe de l'Ouest, moins radicaux mais totalement impuissants, dans une politique anti-européenne et fanatiquement atlantiste. Comme nous le voyons, depuis le début du conflit. En revanche, les Etats-Unis vont-ils eux-mêmes franchir le pas, cela va dépendre du combat politique intérieur et du niveau de danger existentiel, que présente pour le système global la faible efficacité politique des sanctions anti-russes.

PS : En toute logique, le soutien, le financement, l'entraînement, l'armement des groupes néonazis en Ukraine, commettant notamment des crimes contre les civils, ne pose en revanche aucun problème, ni aux Etats-Unis, ni aux pays européens, qui ne vont pas eux-mêmes se désigner comme Etats soutenant le terrorisme...

 Karine Bechet-Golovko

source :  Russie Politics

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