19/08/2022 dedefensa.org  5min #214036

 Descente dans la folie

Une plongée dans la folie

 Ouverture libre

Une plongée dans la folie

• « Les catastrophes gigantesques qui nous menacent aujourd'hui ne sont pas des événements élémentaires d'ordre physique ou biologique, mais des événements psychiques », écrivait Carl Jung en 1932. • Ce jugement n'a pas pris une ride. • Aujourd'hui, les conditions de ce qu'on nomme le 'Groupthinking' font que la croyance en une narrativesans le moindre rapport avec la réalité est devenue une prison de l'esprit dont on ne s'échappe plus, et qui nous conduira à la catastrophe umtime. • Contribution : dedefensa.org et Alastair Crooke.

Cet article d'Alastair Crooke est le troisième et dernier d'une série. Il s'intéresse au phénomène psychologique qui frappe essentiellement les directions et les élites de ce que nous nommons le Système, ce phénomène conduisant à une pensée totalement étrangère à la réalité, suivie avec un ensemble digne des meilleures symphonie par les membres émérites de ces "groupes". Justement, cette immense folie se nomme également et notamment 'GroupThink', selon une expression utilisée depuis longtemps et élaborée, - aux USA, where else ? - dans le cadre des processus bureaucratiques, notamment dans les prolifiques bureaucraties de la sécurité nationale. C'est dire combien, les politiques de sécurité nationale, - politique étrangère, 'cinetic diplomacy', défense, renseignement, - sont d'une considérable diversité et d'une grandiose originalité.

Malgré les exemples nombreux de ce phénomène du 'GroupThink' identifié comme tel depuis de nombreuses décennies, on pouvait encore penser, il y a vingt ou trente ans, qu'il n'était pas complètement universel dans les directions politico-bureaucratiques, et donc peut-être pas irréversible. C'est-à-dire que certaines victimes de cette étrange pathologie paraissaient être encore capables de s'en extraire pour clamer publiquement qu'il s'agissait d'une croyance faussaire, obtenue sous la pression d'une unanimité qui s'était imposée par une sorte de pression collective. On note cela parce qu'on se rappelle précisément, sur ce site, du cas de l'ancien n°2 du Pentagone John Hamre déposant devant le Congrès  en septembre 2003et expliquant que le 'Groupthinking' avait conduit tous les experts examinant la prochaine attaque projetée au printemps 2003 à croire absolument, - et absolument faussement, - qu'il y avait des armes de destruction massive en Irak :

« La conscience de groupe [Groupthinking]se développe dans le monde du renseignement et de la politique lorsque des propositions de base sont acceptées comme vraies. Comme nous l'avons vu récemment, toute la communauté du renseignement et la communauté politique, - et je m'inclus dedans, - était convaincue que nous trouverions des stocks importants d'armes de destruction massive (ADM) en Irak. Nous n'avons rien trouvé. »

Aujourd'hui, ce type de comportement n'existe plus (l'évasion et la reconnaissance de l'erreur) et le 'Groupthinking' est devenue une sorte de prison où la force d'une conviction faussaire que nul ne peut songer à déserter conduit effectivement à une sorte de folie. Le Covid, l'Ukraine, tout aujourd'hui montre la puissance irréversible de ce phénomène conduisant aux plus grandes catastrophes...

Ce jugement est de 1932, il est de Carl Jung, et il vaut aujourd'hui, certainement plus qu'il n'a jamais valu :

« Les catastrophes gigantesques qui nous menacent aujourd'hui ne sont pas des événements élémentaires d'ordre physique ou biologique, mais des événements psychiques »

Alastair Crooke démonte magistralement ce terrible phénomène qui est sans aucun doute l'événement le plus fondamental, à notre sens imposé comme on verrouille à double tour une prison par la fantastique pression du système de la communication. Il nous conduit irrésistiblement, de décisions catastrophiques en actes insensés, de narrative confiées à la presseSystème en narrative confirmées puisque lues dans la presseSystème, vers l'accomplissement final de la  GrandeCrise.

Les deux précédents articles d'Alastair Crooke ont décrit les conditions du développement historique de ce phénomène et la façon dont il s'est implanté, notamment et essentiellement aux États-Unis, avec notamment le développement du wokenisme et des multiples radicalités sociétales, - et combien ce phénomène déconstructeur s'est étenbdu comme une trainée de poudre dans tous les domaines...

• Le premier article est notamment paru dans sa version française sur ce site le  7 août 2022. L'auteur explique :

« Le premier[article] se concentrait sur la façon dont la désorientation et le sentiment de perte de la raison d'aujourd'hui sont dus au stress psychique de l'adhésion à une contradiction incapable d'une synthèse purement rationnelle : une idéologie qui prétend être exactement ce qu'elle n'est pas. »

• Le second article est disponible dans sa version originale sur le site 'Strategic-Culture.org', le  15 août 2022. Ayant parlé dans son premier texte de « la graine "bolchevique" que Rousseau avait semée dans le sol fertile d'une disposition culturelle européenne franque existante vers le totalitarisme », Crooke poursuivait en relevant les phénomènes contemporains de cette terrible et étrange moisson, notamment du fait de l'action des fameux "bobo" (bourgeois-bohèmes) transatlantiques...

« Le deuxième article s'intéresse à la façon dont, aux États-Unis, cette 'graine' a donné naissance au 'Groupthink bobo', en insistant sur le fait que les déficiences humaines devaient être "résolues une fois pour toutes". Cet idéal devait, et doit toujours, se manifester par un effort pour provoquer un changement révolutionnaire au sein de la société, en remettant en cause ce qui est considéré comme des injustices structurelles au sein des ordres économique, politique et social.

» Cela a signifié, en termes pratiques, l'éviction du pouvoir de ceux "qui étaient si souvent blancs et masculins", et l'accession au pouvoir et à l'argent de ceux qui ont été systématiquement victimisés. Pour accélérer ce processus, le recours aux paniques morales (Covid et Climate) a été utilisé pour déserter lentement nos anciens principes de gouvernance afin de "refaire l'homme" : Un projet de ré-imagination de l'homme qui ne peut se faire que par l'adoption d'une politique illibérale. »

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