17/09/2022 reseauinternational.net  4min #215629

 Le Conseil des gouverneurs de l'Aiea demande à la Russie de se retirer de la centrale de Zaporojié

L'Aiea demande le transfert de la centrale de Zaporijia à Kiev : La Russie, va-t-elle rompre le cordon ombilical globaliste ?

par Karine Bechet-Golovko.

L'enchaînement des événements autour de l'action de l'AIEA ne laissait aucun doute, quant à sa partialité et à son implication dans le conflit en Ukraine, comme arme globaliste. En exigeant le transfert pur et simple du contrôle de la centrale de Zaporijia à Kiev, sur demande de la Pologne et du Canada, le conseil des directeurs de l'Agence vient de signer son arrêt de mort international. N'étant objectivement plus indépendante, l'AIEA perd toute raison d'exister. Ce qui pose en perspective la possibilité même de l'existence aujourd'hui du système de gouvernance globale, issu de la Seconde Guerre mondiale, construit autour des organes internationaux, cooptés et devenus globaux.

Lors de sa visite à la centrale nucléaire de Zaporijia, Grossi et ses « experts » n'ont prêté qu'une attention superficielle aux tirs ukrainiens et aux demandes des habitants de les faire cesser. En revanche, immédiatement, Grossi a fait le lobby de l'instauration d'une zone démilitarisée autour de la Centrale et a imposé la présence permanente de deux représentants de l'AIEA à la Centrale.

La Russie a accepté la présence des « experts », qui devaient faire savoir aux pÔvres Occidentaux ignorants la réalité de la situation sur place. Il est vrai que les Américains et les Britanniques dirigent l'attaque contre la région de Zaporijia, il y a peu de chance qu'ils soient au courant de qui tire sur la Centrale...

La Russie a également commencé les négociations à Vienne avec l'AIEA sur cette étrange zone démilitarisée, qui pourtant avait été antérieurement condamnée, et par le ministère russe de la Défense, et par le Kremlin. Comme si les négociations sont une fin en soi... pour éviter de n'avoir à remettre réellement en cause ce monde global.

Désormais, les masques, qui n'existaient déjà plus, sont tombés, le Roi est nu, l'AIEA va au bout de sa mission et demande le retrait des forces russes, le transfert de la centrale à l'Ukraine et continue le travail - intermédiaire - sur cette zone démilitarisée, qui n'a d'importance que tant que la Russie tient la zone.

La résolution du Conseil des gouverneurs de l'AIEA a été présentée par la Pologne et le Canada, votée par 26 membres. Et pour que les choses soient bien claires, qu'il n'y ait pas de doute que la centrale n'est pas un but en soi, mais l'élément psychologique qui doit conduire la Russie à capituler, l'ambassadeur australien de préciser :

« Le Conseil des gouverneurs a envoyé un message fort à la Russie, l'exhortant à cesser immédiatement toutes les actions menaçant la sûreté nucléaire, à rendre la centrale de Zaporijia et tout autre territoire ukrainien à Kiev ».

De son côté, la Russie déplore que les pays occidentaux aient introduit à l'AIEA une résolution anti-russe, qui ignore les tirs ukrainiens. En effet, c'est une surprise de taille, surtout, que l'ambassadeur russe souligne lui-même que ces mêmes pays fournissent les armes à Kiev. Il rappelle par ailleurs, que la Russie et la Chine ont voté contre et :

« Le Burundi, le Vietnam, l'Égypte, l'Inde, le Pakistan, le Sénégal et l'Afrique du Sud se sont abstenus. Ainsi, la majeure partie de l'humanité a refusé de soutenir ce projet ».

L'humanité, c'est certes, très beau, mais ce n'est pas elle qui va faire changer le cours du conflit, surtout dans son abstention. Une position aussi mesurée de la Russie dans ce contexte met en avant un malaise politique, une faiblesse, elle, réelle, qui se résume à cette question : les élites politiques russes, vont-elles enfin avoir le courage de rompre le cordon ombilical globaliste ? Un premier signe, désormais, sera celui des négociations concernant la zone démilitarisée : y participer serait non seulement contreproductif, mais enverrait un signal dangereux, puisque leur finalité a été formellement dite.

 Karine Bechet-Golovko

source :  Russie Politics

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