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Emmanuel Macron a pris la parole devant l'assemblée générale de l'ONU à New York ce mardi.
LUDOVIC MARIN / AFP
Retour de l'impérialisme, potentiel « accident nucléaire », « simulacres de référendums »... Ce mardi, le président de la République Emmanuel Macron, s'adressant à 150 chefs d'État, a pris la parole devant l'assemblée générale de l'ONU réunie pour la première fois en présentiel depuis la crise du Covid-19 à New York.
Emmanuel Macron dénonce le retour à l'impérialisme et à l'âge des colonies
Selon le président français, la Russie a « rompu notre sécurité collective », confrontant le monde à un choix : « Celui de la guerre ou de la paix. » « Le 24 février dernier, la Russie, membre permanente du Conseil de sécurité, a rompu notre sécurité collective. Elle a délibérément violé la Charte des Nations unies et le principe de souveraineté des États », a-t-il affirmé.
« La Russie a décidé d'ouvrir la voie à d'autres guerres d'annexion, peut être en Europe, mais aussi peut être demain en Afrique, en Asie, en Amérique latine. Au moment où je vous parle, il y a des troupes russes en Ukraine et à ma connaissance il n'y a pas de troupes ukrainiennes en Russie. Plus cette guerre dure, plus elle devient menaçante pour la paix en Europe, mais aussi pour celle du monde », a imaginé Emmanuel Macron avant de dénoncer le « retour à l'impérialisme et à l'âge des colonies ». Et d'ajouter : « La France le refuse. Notre position est claire et c'est comme ça que j'assume le dialogue avec la Russie ».
Sur les référendums russes
« Nous savons qu'un accord n'aboutira que si la souveraineté de l'Ukraine est préservée », a estimé Emmanuel Macron, dénonçant les « simulacres de référendums » qui auront lieu dans les prochains jours dans les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, jugeant qu'ils n'ont « aucune existence légale » et ne seront pas reconnus : « Il ne s'agit pas de choisir un camp : il s'agit de la responsabilité de tous ceux qui sont attachés au respect de la charte et à notre bien le plus précieux, la paix. »
Risques d'un accident nucléaire
« Il nous incombe de soutenir les efforts de l'Agence internationale de l'énergie atomique pour prévenir les conséquences de la guerre comme nous le ferons demain au côté des Ukrainiens. Travaillons ensemble pour prévenir un accident nucléaire dont les conséquences seraient dévastatrices », a mis en garde Emmanuel Macron, qui doit rencontrer le directeur de l'AIEA mercredi matin.
Sur le réchauffement climatique
Emmanuel Macron a également évoqué le réchauffement climatique. « Regardons le Pakistan : un tiers du pays sous les eaux, la corne de l'Afrique, la pire sécheresse depuis 40 ans... La moitié de l'humanité vit dans la zone de danger climatique, la moitié de notre écosystème atteint des points de non-retour. La crise alimentaire frappe partout et plus durement les plus fragiles. 345 millions de personnes sont en situation de famine aiguës, dont 153 millions d'enfants. Les plus vulnérables sont toujours les plus touchés. »
Pour Emmanuel Macron, la sortie du charbon est également l'une des priorités de demain : « Notre premier combat est l'éradication du charbon », a-t-il soutenu.
Macron réclame une réforme du Conseil de sécurité de l'ONU
Le président français a estimé que les membres du Conseil de sécurité « ne sont plus les seuls à avoir leurs mots à dire ». « Et s'ils l'ont, ils l'ont incontestablement, cela ne peut désormais fonctionner que si nous sommes capables d'œuvrer plus largement au consensus international nécessaire à la paix », a avancé Emmanuel Macron, qui appelle à une réforme du Conseil de sécurité « afin qu'il soit plus représentatif, qu'il accueille de nouveaux membres permanents, qu'il soit capable de jouer tout son rôle en limitant son droit de veto en cas de crimes de masse ». L'objectif : « Bâtir la paix et l'ordre international contemporain au service des objectifs de la charte » des Nations unies.