© Russian Defence Ministry Source: AFP
Navire de guerre russe dans la baie de Sébastopol en février 2022 (image d'illustration).
30 oct. 2022, 16:58
La Défense russe a fait savoir dans un communiqué ce 30 octobre qu'elle avait déterminé le mode d'attaque utilisé la veille selon elle par Kiev avec l'aide du Royaume-Uni contre sa flotte militaire de Sébastopol.
Elle précise ainsi avoir remonté à la surface et analysé des «débris des drones marins utilisés par le régime de Kiev sous la direction de représentants du Royaume-Uni», notamment leurs «modules de navigation», de fabrication canadienne.
«Après avoir reconstruit les informations lues dans la mémoire du récepteur de navigation, il a été établi que les drones marins avaient été lancés depuis la côte près de la ville d'Odessa», détaille encore le communiqué. Ces drones se seraient ensuite déplacés «le long de la zone de sécurité du "corridor céréalier"». «Ensuite, ils ont changé de route en direction de la base navale russe de Sébastopol», précise enfin le texte.
D'autres informations extraites d'un des drones indiqueraient aussi un «point de lancement dans les eaux maritimes de la zone de sécurité du "corridor céréalier" en mer Noire». Selon Moscou, cela pourrait donc indiquer que ce drone a été lancé depuis «l'un des navires civils affrétés par Kiev ou ses parrains occidentaux pour exporter des produits agricoles depuis les ports maritimes ukrainiens».
La fin de l'accord sur les exportations de céréales ?
L'accord, conclu en juillet sous l'égide de l'ONU et qui permettait jusqu'alors à Kiev d'exporter ses céréales depuis la mer Noire, a été suspendu à la suite de l'attaque lancée le 29 octobre sur Sébastopol. Cette dernière a été décrite par le gouverneur de Sébastopol comme étant «la plus massive de drones et de véhicules de surface pilotés à distance sur les eaux de la baie de Sébastopol» depuis le début des hostilités entre la Russie et l'Ukraine. L'attaque a selon les autorités russes provoqué des «dégâts mineurs» sur un navire dragueur de mines et sur le barrage de confinement de la baie de Sébastopol. La Défense russe a accusé le «régime de Kiev» d'être derrière l'attaque avec la «participation d'experts britanniques». Il a été précisé que «neuf véhicules aériens sans pilote et sept drones maritimes autonomes» avaient été utilisés.
Cette suspension de l'accord a été dénoncée par Joe Biden, qui a jugé cette action «scandaleuse». L'Union européenne, via son chef de la diplomatie Josep Borrell, a exhorté la Russie à «revenir sur sa décision».
Réagissant aux accusations sur sa participation à l'attaque, la Défense britannique a quant à elle dénoncé une «histoire inventée» par la Russie pour «détourner l'attention de sa gestion désastreuse de l'invasion illégale de l'Ukraine».